[RP] Une soeur s'en va, une autre arrive...Du moins, le croit-on !

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Voilà près de deux ans que sa soeur Sophie s'en était allée. Il n'était pas sûr d'avoir très bien compris en quelles circonstances. Il était question d'une jardinière qui lui serait tombée dessus...Bref, encore un accident étrange qui avait touché sa famille...A force, il se posait des questions, c'était étrange tout de même, autant de morts en si peu de temps.

Il n'avait que trop repoussé ce voyage en Guernesey, et ce passage en ce lieu bien précis, ce lieu où reposait sa soeur Sophie. Mais depuis peu, des décès plus proches encore que ceux vécus jusque là étaient survenus. Encore des accidents, et cela touchait les femmes qui l'approchaient. Sans doute était-il un peu superstitieux, mais il avait du mal à croire à une coïncidence.

Ce jour, il avait décidé de se rendre sur la tombe, mais pas seul...Il avait perdu une soeur, et une autre apparaissait, du moins, une jeune femme se prétendant l'être. Les premiers jours ne furent pas faciles, mais au fil du temps, il avait fini par l'apprécier, la trouvant amusante, et se voyant en elle lorsqu'il était plus jeune. Était-il naïf ou stupide ? Sans doute les deux. Mais plus qu'une envie, il avait besoin de penser que cela était vrai. Il avait perdu trop de monde autour de lui et redoutait chaque jour que la mort ne vienne lui prendre, une fois encore, un être cher. Aussi, s'il avait été grandement dubitatif et sur ses gardes au début, s'était-il finalement laissé aller à croire que, peut-être...

Oui il l'espérait, il en avait le besoin. Sa famille se décimait, ses proches disparaissaient, et s'il pouvait retrouver un semblant de stabilité, un semblant d'espoir, chassant cette peur, alors il voulait la saisir. Ils arrivèrent à la tombe. Louis-Philippe regarda le lieu, un endroit simple et apaisant. Il déposa quelques fleurs avant de se reculer, les yeux posés sur la pierre tombale, il garda le silence un instant.

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Elle ne pouvait plus reculer. Elle ne pouvait plus éviter ce moment. L'un des buts de ce voyage, était d'aller sur la tombe de Sophie. Le seul hic, c'est que si Ursula c'était présentée comme l'amie de Sophie, si elle avait dit à plusieurs reprises la regretter, tout ceci était en réalité des mensonges. Pourtant, elle savait que sur ce coup, elle risquait gros, très gros et sans doute que sa crédibilité serait jugée.

Alors elle avait tout prévue. Une mise en scène terrible, tout était planifié pour le début du moins. Elle se présenta donc au rendez-vous que LP lui avait donné et monta en voiture avec lui. Durant le trajet, elle ne parla que très peu. Elle mit l'Ursula diablesse au placard, pour sortir l'ange Ursula. Celle que LP voyait, celle qu'elle était en sa présence et encore plus à ce moment. Elle se mettait dans son rôle, ne voulant pas risquer de perdre tout ce qu'elle avait accompli jusque-là.

Ils arrivèrent enfin. Elle avait revêtit une robe noire, allant parfaitement avec la couleur de ses cheveux. Dans sa main, un bouquet de rose blanche qu'elle avait emballé pour le trajet. Elle laissa LP se recueillir, restant silencieusement à l'écart. Mais pendant qu'il déposait les fleurs, elle respira plusieurs fois le bouquet qu'elle avait déballé. De longues inspirations et le résultat ne tarda pas, ses yeux se mirent à pleurer.

En effet, elle avait déposé au cœur du bouquet des morceaux d'oignons. C'était invisible, mais si on respirait, forcément, l'effet ne se faisait pas attendre. Elle alla à son tour déposer les fleurs sur la tombe. L'endroit était simple. Elle pensa que lorsqu'elle mourrait, LP lui offrirait un endroit plus beaux et riche que cette simple pierre tombale.

Elle revient près de LP et dans un geste, elle lui prit la main. Elle fit semblant de sangloter, pour aller avec ses larmes, puis d'un coup, elle alla se blottir contre son frère :

- Elle me manque Philippe... C'est tellement injuste et stupide... Elle était si jeune...

Tout en faisant ça, elle espérait qu'ils rentreraient vite. Elle n'allait pas pouvoir jouer cette comédie longtemps, surtout que la gamine, là dans la tombe, elle s'en fichait pas mal.

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Il n'avait pas dit un mot ni même bougé depuis leur arrivée. C'est alors qu'il sentit la main d'Ursula se glisser dans la sienne. Il était venu avec, il fallait l'avouer, une arrière-pensée. Se recueillir devant la tombe de sa soeur n'était pas la seule raison, il voulait voir comment Ursula se comporterait. Il avait des doutes sur elle, plusieurs personnes lui avaient fait part de leur inquiétude, il avait écouté...Mais malgré cela, il voulait voir par lui-même. Sans doute faisait-il là la plus grosse erreur de sa vie, en acceptant cette jeune femme auprès de lui, mais comment savoir réellement si elle disait vrai ou non ?

Il l'observait, alors qu'elle commençait à sangloter, et c'est alors qu'elle vint se blottir contre lui. Ne sachant trop comment réagir, il se contenta de poser ses mains sur ses épaules, en un geste de réconfort. Non seulement il n'était pas doué, en temps normal, avec la détresse des autres, mais là encore moins, connaissant à peine la jeune femme et ayant encore tout un tas de questions la concernant.

Pendant un instant, alors qu'elle prononçait ces quelques mots, il se remémora son enfance...Cette rivalité entre Alexandre et lui qui avait existé depuis le départ, et leur jeune soeur, Sophie, qui suivait toujours Alex, qui avait cette image de guerrier, comme leur père, à contrario de Louis-Philippe. Et il y avait cette jeune fille qui traînait toujours avec elle, faisant les quatre cent coups...L'image qu'il en avait été floue, mais il se souvenait de quelques petites choses...Elle, au contraire de Sophie, n'aimait pas spécialement Alexandre, et venait plutôt vers lui.

Il se rappelait un jour où il s'était une fois encore bagarré avec son frère et qu'elle était intervenue, lui donnant un bon coup de pied...Cette jeune fille, se pouvait-il que ce soit réellement Ursula ? Les souvenirs étaient là, enfouis. Il en avait gardé quelques bribes, mais il n'aurait pas su dire à quoi cette demoiselle ressemblait. C'était si lointain...Et pour lui, ce n'était jamais que la fille d'une domestique, la gamine avec laquelle sa soeur passait son temps alors que lui restait la plupart du temps fourré à la bibliothèque, cherchant désespérément à ce que son père le remarque, et s'il n'avait aucune aptitude pour le combat, alors il devait trouver autre chose, et cette autre chose, c'étaient les livres...Mais son père n'avait que faire d'un rat de bibliothèque aussi Louis-Philippe resta t-il toujours auprès de sa mère qui, elle, lui donnait de son attention, et lui disait à quel point elle était fière de son fils...

Le temps passant, tout ceci ne fit qu’accroître la rivalité entre les deux jeunes gens. Les années passées éloignés l'un de l'autre n'avait rien changé. Lorsque Louis-Philippe était revenu à Paris, il gardait une certaine rancoeur envers son frère et comptait bien lui en faire voir. Mais avant même qu'il n'ait eu le temps de dire ou faire quoi que ce soit, Alexandre frappa, dirigeant parfaitement son attaque. Le guerrier qu'il était avait su blesser son ennemi sans sortir d'armes autres que les mots. Lorsqu'il entendit à quel point il se réjouissait de la mort de leur mère, Louis-Philippe tenta de rester impassible, même si, au fond de lui, il n'avait qu'une seule envie, l'étrangler.

Aujourd'hui, il retrouvait une soeur, du moins, quelqu'un se prétendant l'être, et qui semblait l'apprécier, a contrario des autres membres de sa famille. Aussi, si son instinct lui disait de se méfier, il avait surtout envie d'y croire, et de penser que, pour une fois, les choses changeraient, et finiraient bien...

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Elle s’écarta de lui un instant, essuyant les dernières larmes qui coulaient. Oui parce que l’oignon, malheureusement, ça ne dure pas éternellement, et encore heureux. Elle sortit un mouchoir de son décolleté, là où elle les mettait toujours pour essuyer ses yeux et se moucher. Ah ça, elle avait un gros chagrin l’Ursula.

En plus, elle n’avait pas envie d’être là. Mina aurait sans doute pleurniché des heures devant la pierre tombale, mais ce n’était pas son cas. Surtout qu’elle n’avait jamais connu Sophie et que tout ce qu’elle avait dit à LP, elle l’avait tiré de sa sœur qui lui avait raconté des histoires.

Lui, semblait impassible devant la tombe, mais en même temps, le roi laissait rarement ses émotions sortir et on pouvait rarement savoir ce qu’il ressentait à moins de lui tirer les verts du nez et encore.

Elle joua la comédie encore un peu, effleurant la pierre, touchant le nom gravé. Quatre paroles larmoyantes et elle pourrait rentrer se prélasser au chaud :

- Je me rappelle de tous les bons moments que nous passions toutes les deux… Et toutes les disputes aussi… Elle ne jurait que par Alexandre et je ne comprenais pas pourquoi. Je ne comprendrai jamais d’ailleurs…

Elle fit mine de se moucher à nouveau :

- Se fut sans doute ma plus grande amie… Et c’était finalement ma demi-sœur aussi… Si seulement je l’avais su avant… M’avoir caché ça..

Elle secoua la tête puis retourna dans les bras de Louis-Philippe. Il n’avait plus qu’elle, elle n’avait plus que lui, du moins, elle devait le faire croire :

- Merci de m’avoir permis de venir me recueillir ici..

Elle soupira et proposa à son frère de rentrer ce qu’il accepta. Heureusement ! Elle allait finir congelée avec ce vent froid. Elle n’avait qu’une hâte, retourné dans son lit finir sa nuit qui avait été courte.

Elle avait trouvé un autre marin, un certain Aldo et la nuit avait été plus que courte, elle avait du sommeil à rattraper. Aussi, lorsque la voiture les ramenèrent au palais, elle fut soulagée. Le mauvais moment été passé et elle avait survécu et assez bien joué son jeu selon elle.

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