[RP] Quitte ou Double ?

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Voilà bien des jours qu’Ursula cogitait sans arrêt à propos de sa relation avec Bastian. Depuis son retour de son escapade d’une semaine dans sa ville natale, elle tolérait mal le comportement de son amoureux. Pourtant, il était le même qu’avant son départ mais voilà… Elle avait fini par se rendre compte qu’elle s’ennuyait.

Peut-être que sa vie d’avant lui manquait et qu’elle se rendait compte qu’en étant tombé amoureuse, elle avait enterré une Ursula pour en créer une autre qui n’était pas vraiment elle et l’autre cherchait à revenir ? Non, ce n’était même pas ça.

Lorsqu’elle se retrouvait seule avec Bastian, elle n’avait rien à dire. Un homme tout à fait normal, qui parle, qui est affectueux. Elle ne demandait rien de plus au début que d’être aimée. Mais lorsqu’il se retrouvait en public… Elle avait l’impression d’avoir un mur à côté d’elle. Qui ne parle pas sauf quand elle le relance, qui participe très petitement aux jeux… Si bien que certaines personnes viennent à douter de la vraie nature des sentiments de l’homme envers la Duchesse.

Alors à force, elle a cogitait et a fini par exploser. Faut dire qu’elle n’avait pas été facile avec lui, voyant même tout en noir et ayant eu des paroles assez dures. Elle lui avait demandé de tenter de s’améliorer, mais le lendemain, elle n’avait pas vu de différence. Et après une énième dispute et la fin de la soirée, elle ne l’a plus revu.

Cela faisait environ 4 jours et ce silence n’aidait en rien Ursula qui se tourmentait encore plus. Alors elle avait pris une décision. Soit il se voyait et tenter d’arranger l’affaire, soit elle mettait un terme à tout ça. Décision pas facile mais elle ne voyait, ce jour, pas d’autre issue.

Elle prit un parchemin, sur lequel elle rédigea quelques mots. Il était prévu qu’elle accompagne son frère et Athénais lors d’un séjour à Paris qui devait arriver très vite, et elle avait envie de savoir où elle en était avant de partir. Elle donna le message à un messager avec pour consigne de le porter à Bastian. Advienne que pourra.

Spoiler:

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Elle ne tenait plus. Elle n’avait eu aucune réponse à son message de mardi, ce n’était pas faute d’avoir guetté tous les messagers qui passait au château et ce n’était pas une mince affaire. Mais rien. Toujours ce lourd et pesant silence. Elle savait qu’elle n’avait pas été très supportable ces derniers temps mais tout de même, elle pensait qu’il allait répondre à son message, où même venir la voir. Elle passait ses soirées en taverne, guettant la porte de temps à autre, mais là c’était insoutenable.

Aussi, après avoir passé une énième nuit sans sommeil, elle décida d’aller chez lui. Oui, dans son mot elle avait marqué qu’elle viendrait vendredi, mais là, elle ne pouvait plus rester ainsi sans réponse. Après avoir pris un petit déjeuner rapide, elle se prépara. Les valets avaient eu ordre de mettre à disposition pour qu’elle puisse se rendre au Quartier Saint-Leu plus vite. Oui, maintenant elle connaissait par cœur les quartiers d’Amiens en étant au cadastre. Elle pourrait y aller à pieds, mais vu la pluie dehors, elle n’avait pas envie d’arriver trempée, pour des retrouvailles ce n’était pas vraiment génial.

Elle quitta le château une bonne demi-heure plus tard, emmitouflée dans sa cape. Au passage, elle intercepta un nouveau messager qui n’avait toujours rien pour elle. Elle soupira. Bien que court, le chemin lui parut durer une éternité. Elle avait besoin de réponse, elle avait besoin de savoir ce qu’il allait advenir. Quelques personnes lui avait dit récemment que Bastian ne l’aimait pas, elle avait réfuté tout ça. Non il l’aimait, elle en était sûre. Et cet éloignement, elle le supportait mal. Sans doute avait-ils besoin de ça pour mieux se retrouver. Alors ils seraient encore plus amoureux que jamais.

La voiture s’arrêta enfin. Elle ne pouvait pas passer inaperçue, toutes les voitures de son frère avaient les armoiries dessinées dessus. Heureusement, elles étaient belles. Le valet l’aida à descendre. Il lui demanda s’il devait attendre, elle déclara que non, qu’elle en aurait pour un moment. Une fois la voiture partie, elle frappa à la porte.

Attendant, sous la pluie, au bout d’une minute sans réponse, elle constata que les volets étaient fermés. Un sourire s’étira sur ses lèvres. Il devait dormir encore. C’était encore tôt, elle n’était pas si matinale en général. Elle frappa à nouveau à la porte, un peu plus fort. Une fois… Deux fois… Trois fois…

Une dizaine de minutes plus tard, trempée, elle était toujours devant la porte. Comment se faisait-il qu’il ne répondait pas ? Et s’il était malade ? Blessé ? Une légère panique s’empara d’elle. Peut-être qu’en allant fouillé au cadastre, elle trouverait une clé par-là de la maison. Mais non, c’était du délire. Puis elle constata une chose sous la porte … Un petit bout de papier qui dépassait…

Elle l’attrapa et constata avec effroi que ce n’était rien d’autre que sa lettre… Il ne l’avait alors pas eut… Mais.. Personne ne l’avait vu à la mairie… Ni en taverne… Ce n’était pas possible.. Il n’aurait pas pu être partit… Non, elle se faisait des idées, allons, il l’aurait prévenu.

Elle se dit qu’elle allait demander aux voisins. Elle frappa à la fenêtre de la maison voisine. Une petite vieille lui ouvrit. Elle lui demanda si elle avait vu l’habitant de la maison d’à côté, ce à quoi, la mamie lui répondit pas depuis qu’il était partit avec ses affaires il y a plusieurs jours. Ursula eut l’impression que le sol s’écroulé sous elle.

Elle retourna devant la porte de Bastian, toujours trempée jusqu’aux os, et tomba à genoux sur le sol. Les larmes suivirent, tombant par millier sur ses joues. Il était partit.. Sans rien dire, sans la prévenir, il l’avait quitté, sans un mot, sans même écrire ne serait-ce que trois lignes sur un bout de papier. Il l’avait laissé là, sans réponse, sans nouvelle, dans sa culpabilité d’avoir été comme ça.

Le premier homme qu’elle avait aimé. Le premier homme pour qui elle avait changé. Pour lui elle serait devenue n’importe quoi, n’importe qui. Elle l’avait aimé dès le premier regard et lui… Il la quittait ainsi… Il disparaissait sans rien lui dire. Etait-ce là le peu d’intérêt de sa part qu’elle méritait ?

Pour la première fois, elle sentit cette douleur dans son cœur. Une douleur inconnue mais puissante, comme si elle était déchirée en deux. Elle en eut du mal à respirer. Elle resta ainsi, devant cette porte définitivement close, des questions sans réponses, des regrets qui resteront enfouis en elle. Elle n’eut pas d’autre choix que de rentrer au château à pied. De toute façon, elle n’avait plus envie de rien. Elle errait ainsi, perdue.

Elle ignora combien de temps elle mit à rentrer. Elle parcourue les couloirs, les yeux dans le vague. Elle regagna ses appartements, ruisselant des pieds à la tête comme si elle sortait du bain. Mina l’aida à se sécher. Elle fut même incapable de prononcer la moindre parole fasse aux questions de sa sœur.

Une fois séchée, des vêtements secs enfilés, elle se glissa dans son lit, en boule sous les couvertures. Elle demanda à ce que les rideaux soient tirés et qu’on la laisse seule dans le noir. Premiers mots qui sortaient enfin. Elle avait l’impression que tout son monde c’était écroulé. Comme si tout, en fait, avait toujours dépendu de lui, comme s’il avait été son centre du monde.

Elle se rappela alors pourquoi elle n’était jamais tombée amoureuse avant. Les hommes étaient tous pareils, des ordures. Et l’amour n’était qu’une chose qui faisait souffrir. Etait-ce ainsi une manière de la punir de son usurpation ? Un mensonge contre un cœur brisé ?

Elle espérait que le voyage à Paris lui rendrait un peu le moral. Mais ça n’allait pas être facile. Elle essuya ses larmes, incontrôlables. L’Ursula qu’elle était devenue venait de mourir. L’Ursula amoureuse n’était plus. Mais l’Ursula en colère, n’aimant personne refaisait surface. En tout cas, une chose était certaine, son frère avait dit vrai. Bastian ne l’avait pas aimé.

» [RP] Une double bonne nouvelle ?