rp Le Nid d'Adrien 20 rue Alexandre le Fier

Giulio et toute la domesticité vénitienne effectuèrent alors un ballet en apportant des plats somptueux autant que savoureux qui enchanta les deux convives, seuls au monde ce soir-là.

Brochet à la polonaise, galantine d'oseille, tourte de pigeons, pâté d'ortolans, miroton, poularde truffée, pointes d'asperges à la Ravigote, meringues, gâteau de Bavière, profiteroles... Les cuisiniers s'étaient surpassés ! Les amoureux goûtèrent à tout, s'extasiant des saveurs encore inconnues ou tout à fait succulentes.

Mais de tout le repas, Adrien n'appréciait que le visage, les yeux, le sourire de sa Belle. A un moment, il se déplaça pour s'asseoir juste à côté de Philippine, et les deux amants, face à la mer, abrités sous la voûte rocheuse, se firent goûter de petites portions des plats qu'on leur servait. Philippine avait un petit bout de meringue resté au coin des lèvres et dont elle ignorait le charme puissant qui opérait sur le gourmand jeune homme. Adrien approcha son visage du sien, soudain grave, les sourcils légèrement froncés :

Ma tendre Amie, je ne puis tolérer qu'un incident fâcheux se produise ! Me permettez-vous d'y remédier par des moyens d'une infinie prétention et d'une audace sans pareille ?

Voyant l'incrédulité et un soupçon de crainte passer sur le pur et doux visage innocent de sa Madone, Adrien saisit de ses lèvres viriles la miette impudente et acheva par un baiser amoureux sur les lèvres pulpeuses de Philippine.

Voilà un véritable dessert, mon Amour ! Vos lèvres ont un pouvoir enchanteur : elles m'appellent sans cesse à revenir les goûter. Y voyez-vous un inconvénient ?

Philippine vit tout ses plats de l 'entrée au dessert tout devait être appétissant ,l 'odeur lui chatouillait le nez ,les yeux admiratifs elle fit un petit geste pour remercier le personnel .

De plat en plat un émerveillement pour la bouche Philippine sentait le doux regard de son aimé sur elle ,elle rosit tout en goûtant à tout les plats ,une bouchée pour Adrien ,une pour elle .Arriva le tour de la meringue son dessert favori ,elle croqua dedans à pleines dents et le visage de son aimé devint plus grave aurait elle dit ou fait quelque chose ? Manger trop de meringue ?

Citation :

Ma tendre Amie, je ne puis tolérer qu'un incident fâcheux se produise ! Me permettez-vous d'y remédier par des moyens d'une infinie prétention et d'une audace sans pareille ?

Adrien s 'approcha d 'elle et de ses lèvres retira une miette ,puis prolongea ce baiser charnel oh combien tendre et savoureux

Citation :

Voilà un véritable dessert, mon Amour ! Vos lèvres ont un pouvoir enchanteur : elles m'appellent sans cesse à revenir les goûter. Y voyez-vous un inconvénient ?

Un inconvénient ,non ce serait plutôt le contraire et s 'il le faut je veux bien reprendre de la meringue !

Un sourire taquin se dessina sur ses lèvres ,cette soirée s 'annonçait fortement agréable ,elle posa sa main sur celle de son amour ,
n 'osant réclamer de ce délicieux dessert surprise et son coeur battait si fort pour un homme et Philippine était heureuse que ce soit pour lui .

Les deux amants partagèrent encore de ce merveilleux dessert : un régal à chaque fois !
Les domestiques s'étaient faits très discrets, laissant le maître tout à sa Belle, mais ils n'avaient pas chômé : ils avaient débarrassé et mis en place un petit arc de cercle de chaises contre la paroi rocheuse.

Lorsque Philippine et Adrien se furent rassasiés de doux baisers, ils entendirent une musique piano s'élever et gagner en intensité... Ils regardèrent autour d'eux et constatèrent que les valets occupaient les chaises en arc de cercle et jouaient d'instruments variés.

La musique invitait à danser... Adrien se leva, s'inclina devant Philippine et, lui prenant délicatement la main :

M'accorderiez-vous cette danse, ma bien-aimée ?

Et tous deux eurent, pour eux seuls et la soirée durant, le plancher de la grotte illuminée par les bougies qui tamisaient l'atmosphère déjà féerique en elle-même. Ils dansèrent lentement, joyeusement, tendrement, langoureusement.

Ma douce amie, vous faites mon bonheur ce soir : vous serrer dans mes bras me comble. Vos yeux sont deux lacs où j'aimerais me noyer, votre bouche un abysse de délices... Je vous aime, ma Tendre Aimée !

Les amoureux vivaient un moment d'éternité, de grâce pure. La grotte était l'écrin de leur amour naissant, l'air les enveloppait de sa bienfaisante atmosphère, l'eau de la mer qu'ils pouvaient contempler face à eux les bénissait à chaque vague qu'elle envoyait sur la grève...

Philippine était sur un nuage dans les bras de son aimé ,un baiser entre deux desserts et c 'est ainsi que les domestiques discrets allèrent

prendre des instruments de musique et une douce musique s 'éleva .

Adrien l 'invita à danser en lui donnant la main ,comment pourrait elle refuser ,elle en avait rêver depuis la première fois à cette soirée

Les pas de danse ,serrés l 'un contre l 'autre ,leurs lèvres qui se frôlaient et une phrase qui la fit fondre de bonheur

Citation :

Je vous aime, ma Tendre Aimée !

Philippine s 'arrêta de danser enroulant ses bras autour du cou d Adrien

Adrien mon chéri je vous aime si fort ,depuis notre rencontre je ne pense qu 'a cet instant ,être dans vos bras et vous aimer dîtes moi que je ne rêve pas ou alors que ce rêve ne s 'achève jamais .

Elle l'embrassa d 'un baiser si tendre et si doux pour être sûre que ce soit vrai

Ils s 'aimaient et se l 'avouaient que pourrait il y avoir de plus beau .

Les amoureux passèrent un bon bout de la soirée ensemble, Adrien enveloppant Philippine de ses bras et de tout son amour. La nuit était déjà avancée, l'atmosphère fraîchie lorsque le jeune homme invita sa Belle à la raccompagner chez elle.

Nous avons passé de merveilleux moments, ma tendre Amie, inoubliables. J’espère que bien d'autres suivront, je n'en ai aucun doute d'ailleurs. Permettez que je vous raccompagne chez vous, nous nous verrons demain : puis-je compter sur vous pour que nous déjeunions sur le chantier du Nid ?

Ils revinrent sur leurs pas, traversant à nouveau la grotte illuminée. Un fiacre attendait le jeune couple sur la plage : il prendrait par le chemin plus long pour rentrer à Eu, histoire de favoriser encore la magie intime qui unissait ces deux jeunes gens.

Quand il les déposa devant la maison de Philippine, Adrien descendit le premier, prit ensuite la main de sa toute Douce et la fit descendre également. Sur le pas de la porte, ils échangèrent un langoureux baiser et le jeune homme prit congé.

Faites de doux rêves, ma chérie ! vous peuplez déjà les miens...

Et Adrien rejoignit sa chambre à l'Iliade, se mouvant à pas feutrés comme un loup, comme Nuage qu'il avait tant de fois vu bouger avec sa grâce animale caractéristique. Allongé sur le lit, il repassait les événements dans son esprit. Il venait de vivre, ou plutôt de revivre une expérience qui le ramenait à la vie. Elle avait de nouveau un sens : il aimait et était aimé.

Ô Tout-Puissant, Tu es si bon ! Dans Ta grande miséricorde, Toi qui m'avais tout pris, Tu me donnes un Frère en la personne de Louis-Oscar, Ange que Tu m'as envoyé pour ne pas te rejoindre trop tôt... Et Tu me donnes à nouveau la joie profonde de l'Amour en la Douce et si Pure Philippine... Advienne que pourra !

Et sur ces mots, le jeune homme s'endormit, pacifié et heureux, du sommeil du juste...

Adrien était rentré à l'Iliade de sa soirée avec la divine Philippine et s'était couché, recru de bonheur...

Réveillé tôt ce matin pour aller au chantier du Nid, il retrouva quelque temps plus tard (après avoir un peu rangé le chantier et allumé le brasero) une assemblée virile devant sa porte : son Frère adoré conduisait une charrette où s'amoncelaient une impressionnante quantité de pierres, et Danath perché dessus ! A côté de Louis-Oscar, il reconnut la silhouette du moine Ethelstan... Ils venaient tous les trois aider de bon matin à la construction de la cheminée du Nid ! Car, comme un nid se construit dans un arbre, le Nid d'Adrien serait construit autour de la cheminée, tronc de pierres qui dispenserait sa sève de feu bienfaisante au long des jours à venir...

Aussitôt le jeune homme accueillit le trio avec des boissons revigorantes et proposa ses biscuits italiens préférés que ses domestiques n'avaient pas oublié de lui amener : les fameux zaletti à la farine de maïs qui fleuraient bon la grappa... Mmmhh, un régal, mais meilleurs encore attiédis sur le brasero.



C'est qu'il fallait prendre des forces !
Tout ce petit monde dégusta donc quelques gâteaux, surtout Ethelstan qui aimait apparemment la bonne chère, et cela faisait plaisir à voir ! On but une tisane de thym et citron au miel et cannelle censée donner du cœur à l'ouvrage. Mais du cœur, ils en avaient déjà tous tellement ! On bavarda un peu et tous se mirent au travail : Danath orchestrait la répartition de tâches et chacun fut à son poste.

La matinée passa vite, la cheminée prenait de la hauteur : elle atteignait déjà la base de l'étage quand midi sonna au clocher et au beffroi...