[rp] Quand Elise s'agace, on s'efface !

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

Passée une semaine que j'étais là et il était temps pour moi de quitter ce patelin.Tout avait pourtant bien commencé. Le premier soir de mon arrivée j'avais rencontré un homme délicieux dans tous les sens du terme, tous les sens est d'ailleurs le bon terme. Il était devenu mon amant, et quel amant, un dieu !Mais on avait pas fait que s'envoyer en l'air, on avait beaucoup parlé. J'aimais sa personnalité, il était comme moi, épris de liberté, sans attaches, bon je suis mariée mais mon mari et moi avions instauré une règle dans notre mariage, une seule parce-qu'on était contre toutes entraves, règles et autres âneries qui emprisonnaient les gens dans une petite vie monotone. Cette règle était la fidélité. La fidélité de coeur pas de corps. Mon coeur était à Edouard mon époux, mon corps pour le moment à Greg. Et notre relation avec Greg était parfaite. C'était sans compter sur la jalousie de son ivrogne de copine qui à renfort de fausse douceur avait remis le grappin dessus. De suite j'avais vu clair dans son manège, que les hommes sont nigauds, il m'avait bien déçu, il était finalement comme les autres.
Mais ce n'est pas tant ce qui a été dit mais la manière. Il était évident que Rosy voyait en moi une rivale. Elle pense avoir gagné, je pars oui mais pas parce-qu'elle le veut, mais parce-que je préfère partir que de voir un homme que j'apprécie devenir ce bon toutou qui perdra sa personnalité en même temps que sa liberté.

On s'était quittés en mauvais termes, jamais on ne se reverrait, mais j'aimais assez Greg pour ne pas vouloir assister à sa perte. Je raterais son mariage,oh quel dommage! Je m'amusais à cette perspective même si j'étais réellement triste pour lui, il méritait tellement mieux que cette vie d'ennui. Mais chassez le naturel il revient au galop. Et Greg est un étalon oui mais même bridé, il restera sauvage, quoiqu'elle fasse. Si un jour une femme parvenait à le dompter, ça ne serait certainement pas ce genre de femme.

Nicole mes bagages. Nous partons demain nous n'avons que trop traîné ici.

Contrairement à ce que j'ai dit Eddy ne m'attend pas samedi, il ne m'attend pas du tout avant au moins deux semaines, mais peu importe, nous avons des amis un peu partout, j'irais chez eux en attendant. Je laissais la bonne remplir les malles, mon mari si prévenant refusait de me voir m'occuper de menus travaux et il avait les moyens de me payer une bonne et un cocher autant en profiter, pendant que je plongeais dans l'eau chaude du bain, cigare à la main.

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Je suis sorti de la taverne bien énervé. Avec Elise, depuis le premier jour, tout se passe bien, sans prise de tête. On peut dire que selon mes critères, c'est la femme parfaite. Pas de sentiments, pas de jalousie, pas de possession, juste de l'amusement. Enfin ça, on dirait bien que c'est terminé.

Je ne sais plus vraiment comment ça a commencé. Tout ce que je sais c'est que pour changer le sujet de discorde était "Rosy". A croire qu'elle est le centre du monde des femmes qui m'approchent. Dans tous les cas, elle avait eu des propos que je ne peux pas accepter et c'est en claquant a porte de la taverne que je l'ai quittée.

Elle a été plus qu'odieuse et je ne supporte pas qu'on me parle comme au dernier des derniers. Autant dire que cette "discussion" s'est très mal finie même si elle a un goût d'inachevé au point que, après m'être un peu calmé, je me décide à aller chez elle.

Il ne me faut pas très longtemps pour rejoindre la maison, j'entre comme si j'étais chez moi et monte vers la chambre après avoir traversé un salon désertique. Je me retrouve bientôt face à la fameuse Nicole, la servante.

Où est Elise ?

Apparemment, je l'ai surprise. Elle me bredouille qu'elle est dans la salle d'eau, de ne pas aller la déranger. Comme si j'en avais quelque chose à faire ! Je me dirige vers la pièce indiquée et y entre. Je retrouve Elise allongée dans son bain, ce n'est pas ça qui va me perturber, ce n'est pas comme si je n'avais jamais vu une femme nue et encore moins elle.

Je te dérange ?

Façon de parler, je m'en fiche de savoir si je la dérange.

Je crois qu'on doit causer tous les deux.

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

Je n'arrêtais pas de ressasser et de rejouer la même scène encore et encore. Comment pouvait-il être aussi aveugle? Il était évident et même flagrant qu'elle faisait tout pour parvenir à ses fins, tous les stratagèmes étaient employés, même les excuses bidons qui rencontreraient un franc succès auprès d'un jeunot naïf. Greg est pourtant loin d'être un jeunot mais il court à tous les coups. Le pire c'est que ça n'irait pas de mieux en mieux. Ce soir elle était subtilement parvenue à nous dresser l'un contre l'autre dans un sourire jubilatoire. Je ne vais pas me battre avec elle pour un homme, je suis mariée et je dois tout à Eddy, Greg est une passade, au mieux nous étions amis ou nous le serions rapidement devenus. C'était une erreur de me voir en rivale et de vouloir m'évincer. Enfin le résultat est le même puisque je pars et qu'elle continuera avec d'autres, alternant faux prétextes, gentillesse, humour, semblant de désintérêt et probablement encore chantage affectif.

D'un sens je la comprends, ou je les comprends même. Quelle fille n'a jamais rêvé de s'installer avec un homme qui lui plait, déguisant la complicité et l'attirance en amour, et Greg peut se montrer charmant, difficile alors de faire la distinction. Nous les femmes dès notre naissance nous sommes conditionnées à devenir une épouse et une mère et qu'on le veuille ou qu'on pense ne pas le vouloir, les faits sont là, c'est ancré en nous, un précepte qui coule dans nos veines pour une question de survie de l'humanité. Notre vécu peut parfois altérer la nature, j'en suis la preuve, une anomalie pourrait-on dire, mais dans un lointain passé, pas si lointain, faut pas déconner je suis pas si vieille, j'ai ressenti également toutes ses choses. Et si certains hommes se laissent prendre à ces envies, Greg lui serait tout l'inverse. C'est un chasseur voire un braconnier, mais pas un chef de tribu, pas encore. Un jour peut-être... Enfin à ce que j'ai vu ce soir, le jour approche plus vite que je ne l'aurais cru et si je dois avouer que si parfois le malheur des autres contribue à faire mon bonheur, je refuse d'assister à sa chute. Jamais il ne sera heureux, prisonnier d'une vie choisie pour lui, et une femme sans caractère ne pourra jamais le mener loin, il se lassera et ils finiront par se détester. Mais ça ne me concerne plus, j'ai proposé mon amitié à Greg il l'a refusé, qu'il aille se faire voir.

Je ne dormais pas mais mes yeux étaient clos à son arrivée. J'avais bien entendu la porte s'ouvrir mais je pensais que c'était Nicole qui venait récupérer quelques affaires pour les malles, aussi je sursautais légèrement, surprise par le timbre de la voix. Pourtant je ne suis pas le genre à me laisser impressionner, je restais donc statique, ne le regardant pas.

Oui, tu me déranges, je ne t'ai pas invité.

Nicole entra à ce moment, se confondant en excuses de n'avoir su retenir Gregory. D'un geste je lui intimais l'ordre de nous laisser, avant de tourner la tête pour faire face à l'opportun qui troublait ma tranquillité.

Je croyais qu'on s'était tout dit, de quoi veux-tu qu'on cause?

Je finis par lui esquisser un sourire malgré tout, il a beau m'agacer, me blesser, me décevoir, je l'aime bien au fond, même si je ne lui ferais pas le plaisir de lui montrer à cet instant.

Parce-que je t'arrête de suite, si c'est pour me gueuler dessus tu perds ton temps, la porte est derrière. Mais si tu es venu pour me dire au revoir et qu'on puisse se faire nos adieux de manière plus...courtoise que tout à l'heure, je suis toute ouïe.

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Je souris légèrement, plus provocateur qu'autre chose alors que je vais m'appuyer sur le rebord d'un meuble et lui répond :

Mets-moi dehors en ce cas.

Je la regarde et attend un semblant de réaction avant de reprendre :

De quoi je veux qu'on cause...Hum...Laisses moi réfléchir...De ton comportement peut-être ? De la façon que tu as de prendre les gens de haut et de les rabaisser quand leur réponse ne te satisfait pas ? De tes réflexions incessantes sur Rosy et la façon dont tu me parles parce que je ne veux pas t'écouté ?

Insultes-moi si tu veux, amuses-toi à dire que je suis son "toutou" mais en attendant, si je suis son chien comme tu t'amuses à le dire, je ne suis certainement pas le tien et je te conseille d'apprendre le respect.

Tu vois, je n'ai pas besoin de gueuler pour te dire le fond de ma pensée. Quant à la courtoisie, tu en auras quand tu auras appris à parler correctement aux gens et surtout à moi. Je ne vais pas me laisser marcher dessus par une pimbêche qui croit tout savoir mieux que tout le monde. Alors si tu veux qu'on se quitte dans la courtoisie comme tu le dis si bien, j'attends des excuses, et tu pourras en faire à Rosy aussi tient, ce ne serait pas un mal.

S'il y a une chose qui est sûre, c'est que quand j'ai quelque chose à dire, je n'envoie personne le faire à ma place. Je me doute bien que ça ne va pas lui plaire et à vrai dire j'en ai pas grand chose à faire. Je n'aime pas qu'on me traite comme un moins que rien, moi aussi j'ai ma fierté et elle a dépassé les bornes. Le ton ne trahi aucun énervement mais est ferme, on verra bien ce qu'elle répondra.

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

Je me mis soudainement à rire, c'était un mélange de colère, d'agacement mais surtout beaucoup de moquerie. Regardez-le celui-là venir chez les gens pour leur apprendre le respect alors que lui-même en connaissait le sens même?

Chéri crois-tu sérieusement que je voudrais prendre pour chien le gentil toutou à sa mémère qui rampe et remue la queue à chacune de ses paroles? Laisse-moi rire, je ne te savais pas si drôle.

Je riais encore alors que je terminais mon verre. Je me levais doucement de mon bain, laissant l'eau ruisseler le long de mon corps, prenant mon temps pour m'enrouler dans la serviette que Nicole m'avait préparée un peu plus tôt. Je le laissais admirer pour la toute dernière fois de sa vie insignifiante ma nudité que je savais plaisante pour lui, pour lui et pour tous ceux qui méritaient un minimum mon égard.

Tu te prends pour mon père? Je t'ai dit ce que j'avais à dire Si ça ne te plait pas c'est le même prix ça m'est complètement égal. Les hommes qui ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur...intimité, ça va ça te parait assez courtois monsieur le bien élevé? Donc les hommes qui ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur INTIMITE, il y en a la pelle, tu m'avais justement plu parce-que tu me semblais au-dessus de tout ça. Tu vois je reconnais que moi aussi je peux faire des erreurs, je me suis trompée sur toi.

J'étais des plus hautaines comme chaque fois que je me retrouvais blessée dans mon orgueil. Je ne criais pas à quoi bon, mais je ne me laissais pas faire pour autant. Je ne suis pas une de ces idiotes qui va se pâmer devant l'autorité de leur homme ou amant. Que Greg soit aveuglé de la sorte c'est un fait, qu'il vienne chez moi m'insulter c'est la limite à ne pas franchir. Je me savais prétentieuse j'en jouais, j'étais jolie, je plaisais aux hommes, j'étais libre de tous sentiments, et la vanité était ce qui ressortait le plus de mon caractère, c'est si simple de paraître vaniteuse, c'était ma façon de ne jamais plus me laisser atteindre par rien ni personne. Se sentir au-dessus de tous est le meilleur moyen de ne jamais être touchée, vu d'en haut tout n'est que futilité. Si j'avais dû écrire une citation qui me correspondait ce serait celle-là : "Pourquoi prendre la vie au sérieux puisque de toutes façons on en sortira pas vivant". Je n'aurais pas à l'écrire un "certain" Marley de son petit nom Bob, le fera des siècles plus tard.

Des excuses? A toi?? Et à ta petite sainte-nitouche? Chéri j'aimerais mieux me putréfier sur l'heure que de présenter des excuses pour n'avoir fait que dire ce que je pense. Tu m'as fait beaucoup de peine et ça c'est intolérable! J'ai voulu t'aider tu ne veux pas de mon aide et en plus tu viens m'insulter? Oh puis non je m'en fiche, ça ne me touche pas fais comme bon te semble, je t'ai prévenu si tu veux en faire qu'à ta tête, libre à toi, maintenant si tu veux bien m'excuser j'ai sommeil.

Je préférais me taire et m'allonger dans mon lit afin de ne pas lui montrer ma déception, je croyais réellement avoir trouvé un ami, mais Eddy a raison, on n'a pas d'amis dans la vie, on a des connaissances qui vont et viennent avant de disparaître. Mais je suis entière, je ne fais jamais les choses à moitié, quand j'apprécie quelqu'un c'est à fond quand on me blesse ou qu'on me cause du tort je suis tout l'inverse. J'aurais au moins appris qu'il ne faut jamais faire exception à ses principes, je prends et je jette sans jamais me retourner.

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