L'heure était grave et chacun s'activait selon ses compétences...
Aussi, je décidais de contacter par faucon le Monastère qui se situait non loin du village d'Eu...
Sept moines ne tardèrent pas à se présenter à L'Iliade, où je m'entretenais avec eux de la situation...
Les moines, serviteur par définition, me suivirent donc...
Et sur la carriole chargée de bois habituellement, on pouvait deviner des formes humaines enveloppées d'un simple drap comme linceul...
Les massives armoires Normandes de chaque maisonnée avaient pourvu aux linges de lin..
Le brave Nestor tirait donc à travers les rues son chargement macabre, tandis qu'un des moine hochait cette clochette dont le seul son commandait à fuir...
Le Glas s'était enfin tu, mais le village semblait maintenant enveloppé par un voile de peur...
Cette Peur qui parfois vous paralyse, vous empêchant de réfléchir plus avant, vous empêchant presque de respirer...
Et tel un naufragé qui se sent sombrer, est prêt à toutes les folies pour tenter de remplir une dernière fois ses poumons de cet air vital pour lui...
Fort heureusement les habitants étaient solidaires et l'entraide et l'organisation magistralement orchestrées par son ancien élève, Louis-Oscar, permettait d'éviter ce genre de travers...
Revenons en à nos morts, si vous voulez bien...!
Il fut décidé après concertation, que les dépouilles seraient incinérées...
Et paré de ce masque de tissu sur mon nez et ma bouche ( sur ordre de Camille, donc ça ne se discute pas hein...!), ma voix semblait comme assourdie, et en devenait presque impressionnante...( Trouillard moi....? Non ... ). Je récitais une prière tout en traçant un P sur chaque linceul, utilisant l'huile d'argousier consacrée qu'il me restait, avant d'entasser les trop nombreux corps sur le bûcher...
Puis accompagnais ces pauvres âmes enfin libérées de leurs souffrances humaines vers le Tout -Puissant par une litanie funèbre.