Quand le Maire appela les candidats pour le tir à l’arc, je m’installais avec les enfants sur des sièges prévus à cet effet lorsque Richard ne tarda point de m’interpeler en me tirant la manche de ma chemise.
- Dis papa, maman va arriver à tirer sur le corde pour tirer, Pierrot m’a dit que c’est très dur. Elle va se faire mal, dis papa !
- Mais non, mon chéri, n’ait point peur, ta maman a été soldat dans l’armée royale et elle sait très bien manier les armes autant bien que moi.
- Pourquoi tu n’as pas tiré, toi aussi ?
- Pour la bonne raison que je n’aime point trop le tir à l’arc, je préfère mieux le maniement de l’épée.
- Je sais que tu sais tirer à l’arc, Vincent me l’a répété.
Je le regardais en souriant, les yeux pleins d’amour pour ce sacré petit bonhomme qui me rappelait mon double quand j’avais son âge.
C’est vrai, mon fils, je sais manier de nombreuses armes. Bien, disons que j’étais à la bonne école dans l’armée royale… Regarde, Richard, maman s’est mis en position de tirer.
Tout à coup, je sentis mon bras droit serré comme dans un fourreau et regardais du côté de ma fille Ambre qui s’agrippait à moi tout en fermant les yeux. Je me penchais vers elle pour lui murmurer.
- Aurais-tu peur toi aussi pour maman ? Pourquoi fermes-tu les yeux ?
- Non, je n’ai pas peur papa, je prie de toute mon âme pour que maman gagne le concours.
- Tu sais, ma petite princesse, si maman ne gagne point le concours de tir à l’arc, l’important au fond de son cœur et d’y participer car on ne peut point gagner à tous les coups.
Puis mon regard se reporta sur ma douce et ses scores n’étaient point faramineux par rapport aux autres concurrents.