[RP GUERNESEY ] 1650-02 et 03 ~ I = Bureau du Prince - schisme du roi

[Dans l'heure qui suit le retour du port]

La porte du bureau princier s'ouvrit et le visage du jeune Prince qui en franchissait le seuil était davantage détendu. L'accueil de ses invités s'était bien passé, les premiers contacts plus qu'agréables.
Savoir que la grande Ambassadrice était accompagnée de son époux le rassurait quant à sa sécurité.

Chric les avait conduit vers leurs appartements et un autre garde chargé de surveiller ceux-ci avait ordre de conduire son Excellence au petit salon si elle désirait discuter avec Aimelin et de l'escorter dans le Palais. Le salon serait plus confortable que le bureau.

Porte à peine refermée derrière lui, qu'elle s'ouvrit pour laisser passer un garde.

- votre Altesse un message de votre Chancelier pour vous
- un message ? haussement de sourcil bien donnez moi ça
- dois je attendre réponse votre Altesse ?
- humm .. oui sans doute ... attendez un instant

Son chancelier ne lui écrivait que lorsqu'il était soucieux de quelque chose. Tout en se dirigeant vers la fenêtre le jeune homme prit connaissance du courrier et leva les yeux vers le port, un air perplexe sur le visage. Voila encore quelque chose qu'il allait devoir éclaircir.

Il se tourna vers le garde

- dites seulement au Chancelier que j'ai pris note de son courier et que nous pourrons parler de tout cela tranquillement lorsque l'occasion se présentera.

Le garde faisait demi tour et il le rappela

- humm dites lui aussi que je souhaite sa présence ainsi que celle de tous mes conseillers, sénéchal et amiral au diner que nous donnerons.
- bien votre Altesse

Le jeune prince regarda le soldat sortir et une fois la porte refermée s'affala sur l'un des fauteuils disposés autour d'une petite table ronde non loin de la fenêtre.

La journée allait être longue et il ferma les yeux un moment, posant ses pensées sur sa douce et leur fils. Elle devait être sans doute bien occupée pour ne pas être encore venue. Un sourire se dessina sur ses lèvres en pensant à elle, tandis qu'il reprit le courrier apporté et le parcourait encore des yeux.

[le lendemain matin pendant que le soleil se lève, le 16 mars]


Garde avertissez moi lorsque vous verrez son Excellence l’Ambassadrice ou France.
Je continuerai ma discussion avec le Baron de Nemours dans les appartements où il est placé lorsqu’il sera visible.

Un salut avant de franchir le seuil de son bureau, laissant la porte ouverte. Un courrier attira son attention et il le parcourut des yeux avant de rester quelques secondes les yeux rivés vers la fenêtre.
Il devait avant tout régler cette histoire qu’il n’avait eu le temps de faire tant son temps était précieux et ses journées bien remplies.

Il rédigea une courte réponse à son Garde.

Citation :

Chric,

Cela fait longtemps que je pense à vous donner un poste plus important au sein de notre Garde, mais le temps m’a manqué pour le faire. Je profite donc de votre courrier.

A partir de ce jour, le 16 mars de l’an 1650, je vous nomme Commandeur de ma Garde Princière, ayant pour mission de seconder notre Sénéchal et de prendre toutes décisions qui vous semblera juste lors de son absence.

Je suis bien sûr toujours là pour vous conseiller l’un et l’autre et régler tout litige qui surviendrait.

Je vous fais passer par le valet ce message ainsi que les galons que vous pourrez arborer sur votre uniforme.

Je sais que Guernesey pourra être fière de vous et vous renouvelle ma confiance.

Le Prince

Il farfouilla dans la boite réservée à sa Garde, prit le galon et cacheta le pli.

Garde ! faites porter ceci à notre Chancelier Chric ou posez lui sur son bureau s’il n’est pas dans le coin.

Il réalisa qu’il était tres tôt et que tout le monde devait encore se reposer. Il accepta avec plaisir la boisson chaude et le pain que lui apportait une jeune serveuse et profita de quelques instants de repos avant d’attaquer une journée bien remplie.


[Dans l’heure qui suivit ]

Des coups discrets toqués à sa porte lui firent lever les yeux. A la vue de Chric il se leva pensant que le jeune homme venait pour sa nomination et il haussa les sourcils en l’écoutant.

Altesse bonjour, une jeune femme du nom d’Ariane d’Albert du Faix, une Baronne dont vous avez connaissance apparemment, demande audience auprès de Son Altesse.
Pouvez-vous la recevoir ?
Dois-je la faire monté ?

Ariane est ici ? bien sûr que je vais la recevoir, mais plutôt dans le petit salon que dans mon bureau…
je pense que vous vous êtes assuré qu’elle ne manque de rien …
petit sourire complice … je vous accompagne pour l’accueillir.
Il me faudra ensuite continuer mes discussions avec Charles de Nemours, j'aimerais que la diplomatie prenne le pas sur la force.

Il sortit à la suite de son Chancelier et ajusta son uniforme en lançant un regard amusé à Chric qui en faisait autant.

Le Chancelier accompagné de Son Altesse se dirigèrent rapidement auprès de la Baronne au Hall du Palais.
Le sourire du Prince fit plaisir à voir, cela faisait longtemps qu’il n’avait vu ce léger rictus sur son visage, les derniers évènements de l’ile en étaient surement la cause.

L’uniforme vous sied presque autant à vous qu’à moi Votre Altesse.
Pressons nous, ne faisons pas attendre une Dame, cela ne se fait pas.

Dit-il en souriant avec une légère pointe d’humour.

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[Même jour le 16 mars... quelques heures plus tard, apres son entrevue avec le SEG]


Garde, faites prévenir le Chancelier que je l'attends dans mon bureau.

Ses ordres lancés le prince franchit les grandes portes de son bureau qu'il laissa ouvertes et se dirigea vers son fauteuil.
Un vélin et une plume et il commença à écrire. Il ne voulait pas que cette lettre soit longue mais il fallait que la Régente réponde favorablement.

Citation :

Aimelin de Millelieues,
Prince de Guernesey et des Iles de la Manche,

A

Leonore de Rohan, Duchesse de Rohan, Régente du Royaume de France



Les rumeurs du désir d'indépendance des Iles de Guernesey et de la Manche vont arriver jusqu'à vous, si ce n'est déjà fait.
Nos îles ont été longtemps ignorées, laissées à leur sort et le récent schisme qu'a créé le prétendant au trône, n'a fait qu'affermir notre décision de ne plus lui obéir. Nous avons demandé l'autorité morale du Pape, afin de garantir à nos habitants leur liberté de culte en nos églises. Si le Pape, pour des raisons qui nous paraitraient obscures, venait à refuser cette autorité, nous nous en passerions.

C'est donc à vous, en tant que Régente du Royaume de France, que j'écris, afin d'une part de vous rassurer sur le sort de votre Secrétaire d'Etat à la Guerre, le Baron Charles de Nemours, qui est en notre palais et se porte bien, et d'autre part afin de convenir d'un endroit, neutre et discret, où nous pourrions nous rencontrer afin de discuter de tout cela si vous le voulez bien.

Je vous sais une femme d'honneur et de justice, et je souhaiterais que nous puissions trouver une entente afin d'éviter que le sang ne coule.

Je laisse Charles de Nemours co-signer ce pli, afin de prouver ma bonne foi.

Nous attendrons votre réponse, en priant Pascal qu'aucun malheur ne survienne.


Fait à St Pierre Port, au palais, le 16 mars de l'an 1650




Prince de Guernesey
et des Iles de la Manche

Il leva les yeux à l'entrée de son Chancelier et sourit en se levant, se dirigeant vers lui.

bonjour Chric, je vous donne pour mission d'aller faire co-signer ce courrier au Baron Charles de Nemours et de le faire ensuite partir pour Paris à destination de la Régente le plus discrètement possible, et dans les plus brefs délais. Je veux qu'il lui soit remis en main propre.

Il tendit le vélin roulé au jeune homme et le regarda sortir du bureau avant de se diriger à sa suite vers le hall pour d'autres consignes à donner.

Le chancelier avait été prévenu de la demande du Prince et se rendait immédiatement de la Chancellerie au Bureau Princier.
Entrant, il s’inclinait devant son Altesse pour qui il avait une grande admiration, écoutant ses directives.

Bonjour Altesse, je vais de ce pas retrouvé Monsieur le Baron, votre missive partira avant le couché du soleil.

A peine sorti, il déroulait le parchemin, le parcourant des yeux afin d’en prendre connaissance puis le rangeait dans la poche intérieure de sa veste.
Il prit la direction des Appartement Verts espérant trouver Charles de Némours, et qu’un accord puisse enfin être trouvé entre les Iles et la France.

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