| | | [RP] La petite maison dans la prairie. |  |
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Fleur
Messages : 1259
Date d'inscription : 04/10/2009
| | Sujet: [RP] La petite maison dans la prairie. Dim 24 Juin - 18:12 | |
| C’est d’une main guillerette qu’elle poussa la grille de leur logis à Frag et elle.
Par un étrange tour de passe passe, un coup de baguette magique, un trou noir, une perte générale de mémoire, sa vie reprenait après quelques semaines floutées de manière « david-hamiltonnienne ».
Les voies du Très Haut restaient impénétrables. Et malgré ce qu’on pouvait y voir de partial, il n’était bien entendu, aucunement possible de les dérouter. Elle ne le dirait à personne, mais elle avait perdu la foi. Bah oui, déjà que son mariage n’avait jamais été correctement validé malgré les nombreux cierges qu’elle avait fait griller à l’église, au risque d’y mettre le feu, fallait pas en plus espérer de la justice. L’acte délivré par Luc était bien à l’abri, mais c’est là haut que ça bloquait et dur même. Etrange…Même ça, ça ne « passait » pas. Elle se demandait d’ailleurs ce qui pouvait passer qui ne ressemblât point très précisément à un désir royal.
Oui mais voilà, elle n’était ni reine, encore moins roi, ni noble, ni copine de la clique. Alors évidemment….On l’avait muselée, Ysdalio était reparti à Londres, une greluche parisienne ressemblant trait pour trait à une ancienne revêche intendante de Picardie s’était retrouvée miraculeusement parachutée à la tête de la Picardie et d’Amiens sans qu’on essaie même d’y placer un amiénois, et sans même aucune trame permettant de comprendre cette brutale et intrigante promotion… Le dernier maire en date, parisien lui aussi, n’avait jamais été traîné en justice pour travail non fait.
C’était ça la loi du royaume : une justice à deux vitesses, une incohérence sans nom et le sourire niais d’une poignée de gens qui ENFIN pouvait continuer à blablater sans le MOINDRE risque d’opposition.
Amen.
Il lui en avait fallu du temps pour comprendre que le pays n’appartenait qu’à ceux qui faisaient les courbettes les plus profondes et restaient à genoux le temps nécessaire au plaisir royal.
Elle avait tout compris. Tardivement. Fallait juste la boucler.
Il était temps de passer à autre chose. Se taire comme ceux qui, dégoûtés, se terraient dans leur maison ? C’était une idée. Mais il y avait Frag, son doux poète, et pour lui, elle arrivait à envisager un avenir, loin de toute la fange qu’elle avait connue jusqu’ici.
C’est tout de même abasourdie, qu’elle parcourut les ruelles désertes d’Amiens. Le renouveau….Il était beau….
Amiens était mort, on l’avait tué délibérément et ce n’est pas elle qui allait le ranimer. Elle se demandait ce qu'étaient devenus Joachim, Fori.
Au loin elle aperçut l’arriviste qui agitait ses bras, brassant l’air humide de la journée. Elle sourit, il s’épuiserait vite quand il comprendrait qu’on s’accrochait à lui à défaut d’autre chose.
On lui avait dit que la « nouvelle » intendante de Picardie avait le même TOC qu’une ancienne : s’activer du pinceau pour balancer des rapports qui n’avaient rien de réglementaire. Là aussi, elle notait la partialité coutumière mais souriait également de constater que le but d’une journée pouvait être de s’aplatir les fesses à dresser des tableaux inutiles. La futilité vaniteuse empruntait, elle aussi, une voie que Fleur renonçait à comprendre.
Son cauchemar était fini. Elle avait du manger un truc indigeste. Elle n’avait que le souvenir de gargouilles grimaçantes et d’un creux à l’estomac. Pourtant, curieusement, son ventre s’était légèrement arrondi. A peine.
Un sourire. Et d’un pas alerte elle franchit l’allée bordée de fleurs. Ici, la végétation explosait, le soleil brillait, un micro-climat enveloppait le lieu. Les p’tits zoziaux chantonnaient et l’air était délicatement parfumé.
Elle s’amusa à sautiller d’une dalle à l’autre, qui pavaient le chemin menant à leur maisonnette, sourit en reconnaissant leur diligence convertible, entendit le bruit du rabot et se dirigea vers l’atelier de Frag.
Postée devant la porte elle se mit à hurler :
Fraaaaaaaaaaaaggggggg !!!!!!!
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| | | | fraglle
Messages : 57
Date d'inscription : 17/05/2010
| | Sujet: ... Mar 3 Juil - 1:40 | |
| Fraglle avait retrouvé le chemin de la menuiserie et depuis quelques jours reprenait gout au travail. Le ciel s’était assombri le jour ou Fleur avait quitté la maison pour une demeure bien moins fringante et reluisante avec pour seule compagnie quelques rats affamés et un écervelé.
Il avait jeté la clef de l’entrepôt se jurant qu'il y remettrait les pieds le jour ou Fleur serait la pour l'aider à la retrouver.
La lime bien en main il se laissait aller à suivre le veinage de ses planches, arrondissant d'un geste vif et précis les angles, leurs ôtant le peu d'agressivité qu'elles détenaient encore.
Des jours durant il avait arpenté les contrées, les prés et bois, espérant la voire réapparaître au détour d'un chemin. Mais rien, toujours rien, jamais rien...
La haine prenait, peu à peu, part à ses sentiments. Comment des êtres peuvent ils être aussi infâmes, abjectes. Le soif de pouvoir faisait beaucoup de dégâts, il ne pouvait que plaindre ces pauvres êtres sans coeur, prêts à se dévorer les uns, les autres. Tous les qualificatifs auraient pu y passer sauf celui d'humain....
Il se sentait bien, il était en paix avec lui même, il pouvait bien dormir la nuit, lui. Et sur ses deux oreilles.
Ses mains se perdaient à caresser sa planche maintenant finement polie. Il ressentait ses traits et s'amusait à se comparer à elle. Il fallait bien la nourrir afin qu'elle reste vivante et ne se dégénère. Elle était à la fois forte et sans aucune agressivité. Et surtout, il fallait de l'amour et du respect pour la travailler dans les règles de l'art.
Soudain, ses deux pieds décollèrent du sol et sa lime lui échappa des mains lorsque un cri strident retentit derrière lui ...
les nuages s'étaient dissipés et le soleil pointait au plus haut...Fleur avait repris du poil de la bête et lui aussi par la même occasion.
Il se retourna et cueillit une resplendissante fleur qui se jetait dans ses bras...
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| | | | Fleur
Messages : 1259
Date d'inscription : 04/10/2009
| | Sujet: Re: [RP] La petite maison dans la prairie. Jeu 5 Juil - 23:53 | |
| Comment avait-elle pu se passer de ses bras aussi longtemps ? Comment avait-elle réussi à survivre loin de lui ? C'est la question qui s'imposait brutalement à elle alors qu'elle se sentait soulevée du sol par son vigoureux époux.
Elle prit le temps de lui coller un baiser joyeux sur ses douces lèvres au goût enivrant  avant de lui dire :Ben dis donc ! Vous n'avez pas molli mon doux poète ! Ah le travail du bois ça entretient la forme ! Z'avez une de ces pêches mon amour !
Bon alors vos mains, à partir de maintenant tout de suite et j'ajouterais même, dorénavant et en cet instant précis, vous les laissez sur moi, interdiction formelle de toucher de façon aussi sensuelle ce bois ! Non mais d'un p'tit bonhomme !!! Vous voulez que je vous fasse une scène ? Hein ?Elle se re-concentra un petit moment et tenta de se souvenir comment les gens bien de la haute se comportaient en présence de leur époux ou épouse. Ou de leurs amants et maîtresses, c'était du pareil au même. On finissait par s'y perdre tellement il y en avait et l'arbre généalogique serait magnifiquement illustré par un chêne... Pas pour sa majesté. Pour ses fruits plutôt.
Arqua un sourcil, s'offrit le luxe d'un regard qui se voulait velouté mais qui ne fut que pathétiquement mièvre, pinça la bouche en cul de poule, se mangea l'intérieur des joues pour avoir l'air encore plus coincé et articula péniblement :
Mon tendre ami, mon doux amour...Puis battit des cils à la manière des royales étoiles du ....du...zut, c'était quelle lettre déjà ? Lutta dur, dur pour ne pas éclater de rire, mais fût bien incapable de continuer à singer les gargouilles royales and Co, fallait avoir ça dans la peau dès le départ et Fleur n'était pas assez tordue du ciboulot pour faire concurrence.
Finalement, l'éclat de rire balaya toutes ses tentatives et c'est joyeusement qu'elle vint picorer de baisers le visage de son Fraglle.Mon Frag, vous comptez me garder près du 7ème ciel toute la journée ? Mes pieds ne touchent plus terre là ! Et je sens que dans mon ventre, ça proteste !Un grand sourire à la pensée de la petite famille qui se construisait. Légitime celle là. Les petits bâtards royaux allaient bientôt repeupler le pays, mais ils ne resteraient jamais que les enfants illégitimes de gens qui se pensaient nobles. Penser c'était bien gentil. Agir, c'était plus dur. Et ce qui était visiblement impossible, c'était de faire les deux noblement. Même avec une couronne sur la tête ou un titre en guise de muselière.
Ses pieds battaient toujours l'air. Mais c'était autrement plus chouette que si on l'avait mise au gibet. Bah oui, quitte à donner dans l'absurde, ils auraient pu aller jusqu'au bout. Oui mais bon...Fallait pas non plus en attendre du cohérent des empoudrés.Vous m'avez fait à manger ? Parce que je n'ai avalé pendant 2 mois que de la daube avariée. J'ai peur que notre lutin soit bien malingre à son arrivée.
Alors vous savez ce qui me ferait plaisir ? J'ose à peine vous le dire, mais je me lance quand même : ça serait des framboises des bois avec de la sauce à l'aneth et saupoudrées de gingembre.
Considéra le regard dubitatif de Frag et cligna de l'oeil.Oui, je sais, suis un peu exigeante là. Mais vous me connaissez mon Frag. Je ne me contente pas de peu moi ! La preuve : j'ai épousé le meilleur homme du royaume!Conclut ses dires par un vrai baiser de théâtre à faire se dresser d'envie les maigres tifs des empérruqués chroniques et à emmener son beau menuisier au pays des songes inavouables.
Puis lui posa la question de confiance en rougissant à peine :
On mange avant ou après ?
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