[ RP fermé ] Parole à une morte

Messages : 4336 Date d'inscription : 21/12/2010 Ville : Mont Gaulefier

J' avais porté mon choix pour cette rencontre sur une simple chapelle de campagne, à a peine quinze minutes des remparts d' Amiens.
Dans un palais ou un château, il y avait toujours des oreilles qui trainaient, gardes ou larbins. Pour ce que j' avais à annoncer il valait mieux prendre toutes les dispositions possibles au secret. Après la personne concernée ferait comme elle voudrait.

L' édifice était simple, austère et directement sous le regard du Tout Puissant. Seul le père Fouras m' accompagnait . Nous étions arrivés le matin même et nous repartirions dés que possible. Il eut vite fait de s' assurer que personne ne trainait dans les lieux avant de reprendre son cheval et d' aller monter la garde autour de la chapelle, écarter d' éventuel curieux. Il savait qui devait venir.

J' avais attendu qu' il parte pour sortir de ma besace la bouteille de Calva et deux verres, les posant sur l' Autel. Il aurait bien trouvé un prétexte pour y goutter en premier et un remontant ne serait peut être pas de trop pour mon visiteur.

Je priais un instant Pascal de me donner les bons mots pour ce que j' avais à annoncer et à demander. Maintenant il ne me restait plus que à patienter.

Messages : 360 Date d'inscription : 19/04/2011

Le bon Père avait la calebasse fragile ce matin , puis soif aussi. La veille son Éminence lui avait confié une mission chez les nègres , porter la voix de Pascal au Sénégal .... Dans la diligence de cette nuit pour Amiens, il avait mieux compris sa mission, le Sous Pape l' ayant mis à l' eau.
Sauver des mécréants pour en faire des Pascaliens et leur éviter l' esclavage. Comme si Pascal avait évité le servage... Mais bon , il était là pour servir, trouvant quand même que on le mettait à toutes les sauces... un rire franc ...
- D' ici que les sauvages me mangent !
Bah un vielle carne comme lui ne devait pas valoir chère. Puis si le cas survenait il ne serait pas le seul à barboter dans une marmite.

Le brouillard se levait lentement faire place au soleil, portant plus loin son regard. Sur son cheval le bon Père veillait autour de la chapelle.
Il crachat par terre , se disant avec philosophie.
- Avec un peu de chance nous serons pendus ce soir , il faut toujours voir le bon coté des choses.....
Il farfouilla sous sa cape prendre sa gourde à Calva pour en boire une large rasade avant de la remettre a sa ceinture.
Puis éperonnant son cheval il fit un nouveau tour de la chapelle en chantonnant ...
- Plus prés de toi Tout Puissant ...

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Un rendez-vous à l'écart de la ville, à une quinzaine de kilomètres d'Amiens. La chose était restée secrète. Louis-Philippe se demandait bien ce que le cardinal pouvait avoir de si important à lui dire pour en faire de tels mystères. C'est donc accompagné d'une petite troupe de soldats qu'il se dirigea vers le lieu de rendez-vous non sans se poser des questions. Pourquoi cela nécessitait-il tant de discrétion ? Allait-il lui apprendre un complot ? La préparation d'une guerre ? Il l'ignorait.

Au bout d'une bonne demie-heure de route, il arriva devant une petite chapelle de campagne. Il descendit alors que ses hommes encerclaient les lieux. L'un d'eux déposa ses armes à l'entrée et alla vérifier l'intérieur. Juste un homme, le cardinal et à l’extérieur, un vieil homme qui semblait...Bizarre...Il ressorti alors que Louis-Philippe pénétrait dans la bâtisse, toujours aussi interrogatif.

S'avançant, il aperçu Luc qu'il avait déjà croisé à plusieurs reprises et arrivé à sa hauteur, le salua, quelque peu crispé cependant.

Bonjour Cardinal...Alors dites-moi...Que se passe t -il donc de si terrible qu'il faille en faire un secret d'état ?

Droit au but, ainsi était Louis-Philippe, il ne s’embarrassait que bien rarement des politesses d'usage qui étaient plus une perte de temps qu'autre chose, d'autant plus qu'en l'instant, il ignorait tout de ce qu'il en était, et que sa curiosité avait pris le dessus.

Messages : 4336 Date d'inscription : 21/12/2010 Ville : Mont Gaulefier

J' avais entendu arriver un groupe de cavaliers, puis un garde du Roi fit son enter, vérifier les lieux et surement que j' étais bien seul.
Un petit sourire, ce genre de précaution permettait souvent de vivre plus vieux et j' aurais certainement agit de la sorte si les rôles avaient été inversé.

Quoi que l' on en dise, ou pense, même si je n' étais pas un fervent admirateur du Roi, je trouvais que le Royaume de France se portait plutôt bien entre ses mains. Bien sur les intérêts de l' Église et ceux de la France n' étaient pas toujours convergeant.
Je saluais le Roi comme il se doit, celui ci entrant de suite dans le vif de sa venue ici.
- Je pense en effet qu' il fallait en faire un secret d' État, ou du moins de ne pas courir le risque de mettre votre majesté en porte à faux.
Vous jugerez par vous même si j' ai fait le bon choix...
Bien il allait falloir me lancer,
- Comme vous le savez feu votre épouse la Reine Loysse a passé quelques jours en ma compagnie à EU, ou nous avons longuement discuté.
Avant cela nous nous écrivions plusieurs fois par semaine. En tout bien tout honneur je vous rassure. Nous étions devenu de grands amis.
Je voulais l' aider à regagner la confiance de son peuple et a reprendre pleinement gout à la vie.Puis il a fallu ce bien triste accident....
Ma voix s' étrangla légèrement, cette mort brutale est stupide me restait encore en travers de la gorge....

- Humm, ... lors de nos discutions privées, la Reine et moi évoquions nos vies sans rien nous cacher. Enfin bref elle voulait que si il lui arrivait malheur l' Église prenne sous sa garde le Dauphin et la Princesse.
Pas la peine d' entrer dans les détails avec le Roi sur les motivations, une fabuleuse haine entre Athénais et Loysse...mais sur cela le Cardinal s' était bien gardé de prendre parti pour l' une ou pour l' autre. Il était resté d' une neutralité Pascalienne. Il voulait redonner vie à Loysse, pas qu' elle rumine sur le passé.
- Je lui avais dit que ce n' était pas possible, du moins pour le Dauphin... pour la Princesse, le cas est différent....et je lui ai donc fait une promesse.

Je prenais la bouteille de calva sur l' autel pour en servir largement les deux verres, prenant le mien. Pas que je veuille faire durer le suspense,
mais pour ma part j' aurais bien besoin du mien quand j' aurais fini.
- Comment dire, ......... vous même avait eu une fille avec Dame Athénais, vu que je l' avais baptisé j' étais parfaitement au courant.
Bien, ..... La Princesse Élisabeth n' est pas votre fille.....

Je le laissais encaisser en buvant mon verre, l' annonce était peut être un peut brutale, mais bon il fallait bien appeler un chat un chat.
Le vrais motif de ma demande d' entrevue étant que l' église obtienne la garde de Élisabeth

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Il prit place sur un banc, et vu ce qu'il allait entendre, il allait en avoir besoin. Le cardinal évoqua feue son épouse. Il se retint de lever les yeux au ciel lorsqu'il parla de reprendre la confiance de son peuple...Nombre de fois, les gens lui avaient demandé s'il y avait une reine et ce depuis un bon moment déjà, depuis...Un peu avant le procès Tarek déjà. Lui même ne savait pas trop ce qu'elle faisait, où elle était, disant sans cesse être malade...Peut-être toute cette histoire l'avait-elle retournée. Toujours est-il que du coup, ils vivaient chacun de leur côté, ne sachant trop ce qu'il advenait de l'autre, se croisant juste dans les couloirs menant à leurs appartements.

Et puis il y avait eu cette lettre où elle lui faisait tout un tas de reproches, mais que pouvait-il savoir de tout cela si elle ne venait pas lui en parler ? Elle était donc partie avec les enfants. Certes, il savait qu'ils ne risquaient rien avec leur mère, mais il n'avait guère aimé être mis devant le fait accompli comme cela. Aussi lorsque Luc parla de la protection de l'Eglise pour les enfants, fronça t-il quelque peu les sourcils. Ses enfants, ses héritiers, n'avaient clairement pas à se retrouver à l'Eglise, son fils, plus tard, devra monter sur le trône, et même si lui aussi disparaissait, un membre de sa famille viendrait à reprendre le flambeau et s'occuper des enfants en attendant leur majorité et que Gabriel puisse accéder au trône...

Plus la conversation avançait, plus il était perplexe et dubitatif, notamment lorsqu'il parla du cas de la princesse, qui était différent. Le laissant finir, et lorsqu'il entendit cette "révélation" pour le moins abrupte, il resta un instant sans réaction avant de laisser s'échapper un petit rire, pensant qu'il se moquait de lui ou qu'il avait peut-être abusé du vin de messe.

Allons, que me racontez-vous donc là ? Qu'est ce donc que cette histoire ? Je disais tout à mon épouse, si elle avait eu une relation, elle m'en aurait parlé. Notre mariage était arrangé, certes, nous ne nous aimions pas comme un couple qui fait un mariage d'amour, mais notre relation a toujours été basée sur la confiance et un respect mutuel.

Du moins, de son côté, le mutuel était pas vraiment là en réalité. si elle lui avait parlé de cela, certes, ça ne lui aurait pas plu, mais il aurait compris, faisant de même de son côté. Mais forcément, s'entendre dire ça, quand on fait confiance à quelqu'un, c'est difficile à croire. Il regardait Luc, tentant de déceler quelque chose, en vain, ce qui lui mit le doute...Certaines rumeurs le disaient, mais il ne prêtait pas attention à cela, ayant entendu tout et n'importe quoi, comme le fait qu'il couchait avec toutes ses conseillères. Elles avaient dû le droguer ou l'assommer, parce que lui, malheureusement, ne s'en souvient pas.

Messages : 4336 Date d'inscription : 21/12/2010 Ville : Mont Gaulefier

Je l' écoutais déclamer dans cette église, bon petite mais sous le regard de Pascale.

Les mariages arrangés ne sont pas la question ! la moindre des chose dans ce cas là étant de mettre les formes à vos ou votre aventure ! ........je connais Athénais bien avant qu' elle ne croise votre route, et je dois reconnaitre qu' elle a été d' un amour sans faille envers vous. Bien que j' ai tout fait pour la dissuader de la chose. Pas que je ne croyais pas à son amour pour vous mais je pensais à l' époque , comment dire, qu' elle n' était que de passage pour vous.... Bon dans ce cas là les faits me donnent tords et honnêtement tant mieux la concernant. Mais pour en revenir à notre conversation, avez vous dit à la Reine que vous aviez une autre fille ?... lui disiez vous vos relations avec Esmée et Athénaîs ?
J' avais pu moi même constater la profondeur de ces relations, en taverne de Amiens...

Je ne vous fait pas de reproche, je vous demande juste de sonder votre âme, avez vous tout dit à Loysse et comprenez vous qu' elle ne vous ait pas tout dit ?
Pour être franc avec vous , pendant le séjour à EU elle était fort en colère contre vous et le père de sa fille. D' ou certainement ce besoin de me parler pour la Princesse et de me le dire. Soyons claire , j' ai donné ma parole pour la Princesse, votre fils c' était hors de question bien qu' elle me l' ai demandé, il est dauphin en droite ligne de vous. Je vous donne ma parole.
Je le laissais méditer en cela ,

-Je ne suis pas Jean, loin sans faut. J' ais une grande idée de l' église et si je suis venu ici je ne la sert pas forcément avec cette démarche. Mais une parole donnée à une amie, toute Reine qu' elle fut, m' engage . Alors croyez moi, ce n' est pas une partie de plaisir de vous annoncer cela. J' aurais bien aimé que cela ce passe autrement.

J' avais longuement hésité, des semaines même avant de faire ce voyage. Puis l' on m' avait rappelé la parole que j' avais donné à loysse...Je croisais sans faillir le regard du Roi.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Une interrogation, une non-croyance en ses paroles qui déclenchèrent un long discours de la part du cardinal. Il ne changeait guère le sujet et semblait même plutôt confirmer ce qu'il avait dit précédemment, ce qui menait Louis-Philippe à penser qu'il lui disait vrai. Mais il est un monde entre comprendre ce que l'on vous dit et l'accepter, l'intégrer réellement. Et lorsque l'on vous apprend ce genre de choses, lorsque l'on apprend qu'une personne de confiance vous a menti et vous a fait tout une histoire pour une chose qu'elle même faisant en cachette...Vous tombez de haut, de très haut. Il eut un léger rire nerveux lorsque Luc avoua avoir tenté de dissuader Athénais de l'approcher, comme tant d'autres...Il est si facile de parler de ce qu'on ne connait pas et de se fier aux on-dit et aux rumeurs...

Je vous remercie de votre honnêteté, au moins vous, vous ne cachez pas avoir tenté d'entraver ma relation avec Athénais. Mais ne vous inquiétez pas, je crois que quasiment tous ceux que nous avons croisé l'ont fait, certains par réelle peur que je joue avec elle, d'autres par jalousie.

Quant à ma relation avec Athénais, dès que j'ai compris qu'il se passait quelque chose, oui, je l'ai dit à ma femme. Ce ne fut pas conversation facile, mais je l'ai fait. J'ai pensé qu'il était préférable que je lui parle avec franchise, qu'elle l'apprenne de ma bouche plutôt qu'elle ne le sache dieu sait comment par dieu sait qui.

Pour notre fille également. dès que j'ai été mis au courant je lui en ai parlé. Vous n'êtes pas sans savoir que notre relation avec Athénais a connu quelques...Mauvais moments, au point où nous nous étions séparés. Et j'ignorais à l'époque qu'elle était enceinte, je ne l'ai su que plus tard, par ses amies, alors qu'elle même avait était frappée d'amnésie et ignorait que l'enfant qu'elle portait était le mien.

Quant à Esmée...Il semblerait que c'était évident pour tout le monde avant que ça ne le soit pour moi même...

Mais oui, elle savait, je ne lui ai rien caché. Je ne doute pas que cela lui fit de la peine, et j'ai essayé de me rattraper, me culpabilisant de tout cela. Croyez-vous donc que je n'ai point de conscience ? Mais quand je lui proposais quelque chose, où nous ne devions être que tous les deux, elle me le refusait. Je ne disais rien, pensant qu'après tout je méritais qu'elle m'en veuille et refuse de me voir autrement qu'aux sorties officielles.

Vous n'avez point à vous soucier de mon âme, j'ai ma conscience pour moi. Je connais mes fautes, mais si je comprends bien...Elisabeth n'est pas de moi...Elle est née juste après Louisa qui était née prématurée...Alors qu'Athénais était tombée enceinte très vite après le début de notre relation. Donc j'en conclus...Qu'elle a fait la même chose que moi à peu près en même temps, si ce n'est avant. Peut-être même cela durait-il depuis bien longtemps...J'en viendrais presque à me demander si Gabriel était bel et bien de moi s'il n'avait pas hérité des yeux de ma mère.

Mais puisqu'elle vous a tout dit, elle a dû vous dire avec qui, et depuis quand cela durait.

Il n'était même pas en colère, juste...Grandement déçu. Il se mit à penser à ce jour où elle lui avait fait signer un document à son insu. Rien de méchant, au contraire, mais si cela avait été le cas...Il lui avait fait confiance aveuglément, et se rendait compte, qu'une fois encore, il n'aurait pas dû. En réalité, en qui pouvait-il avoir confiance ?

Messages : 4336 Date d'inscription : 21/12/2010 Ville : Mont Gaulefier

J' écoutais le Roi parler en homme, certes j' avais rabâché quelque peu, mais avec ce genre de nouvelle, bien souvent la personne concernée ce met à penser de son coté et ne suit plus que vaguement le reste de la conversation, ou plus du tout, en se posant bien des questions.

Concernant Athénais la jalousie n' était pas de mise, il avait juste eu peur au début qu' elle brûle ses ailes et son coeur dans cette relation. La séparation avec l' exil de Athénaïs à Londres ne lui avait pas échappé, il avait même pensé qu' elle ne reviendrait pas en France. A Paris elle avait connu de durs moments, des hommes de bref passage venant la mépriser ou lui faire des menaces déguisés. Une fois le cardinal avait été présent et il avait pris la défense de Athénaïs contre un donneur de leçons, étrangement simple larbin d' une grande maison de France et parlant comme si il était noble en lieu et place de son maître.

Pour Esmée, ..........elle avait toujours été une grande courtisane. Coté rumeurs le Cardinal était bien placé pour savoir que pour lui même on lui prêtait plus de biches à son tableau de chasse qu' il n' en avait tiré, ou du moins touché. Il était loin le temps ou les meilleurs mauvaises langues disaient qu' il repeuplait les îles à lui tout seul et que les petits Neu allaient courir partout dans Spp.

Maintenant les vrais questions venaient.... depuis combien de temps et qui.......
- J' ai eu de multiples conversations en tête à tête avec la Reine. Je n' ais point de date précise a pouvoir vous donner. Disons que par recoupement je dirais que l' affaire est arrivée peut après la naissance du Dauphin votre fils. En retour de couche les femmes sont fortement sensible à une....... nouvelle grossesse.
Les termes étaient choisis pour ne pas heurter le Roi. Bien que cela voulait bien dire ce qu' il c' était passé en acte physique. Pour la romance avant, le Cardinal n' en avait aucune idée, puis il ne s' était pas vraiment posé la question et ne l' avait pas posé à Loysse. Il avait du faire sensiblement la même tête que le Roi maintenant, que quand Loysse le lui avait dit, les sentiments en moins, la surprise par contre étant partagée.

- Ma question maintenant, avant de vous dire qui, étant de ce que vous feriez à cet homme un fois son nom connu de vous ?...
Tentant d' éviter une approche trop passionnelle de sa réponse.
- Vous me dites avoir tout dit à votre épouse la Reine , au fur et à mesure des événements concernant vos propres relations extra-conjugale. Il faudrait peut être penser que vous avez été le propre artisan de ce qui a conduit la Reine dans les bras d' un autre.....

Bon il restait quand même la question que elle, n' avait rien dit au Roi , avait elle était déçue par l' amant ensuite,...son désire de revenir à la vie Royal semblait certain, sinon le Cardinal se serait bien demandé pourquoi elle l' aurait suivi à EU . Une question me vint à l' esprit en repensant à certaines conversations avec Loysse, ce qui ....
- Pardonnez moi cette question , .... mais aviez vous prévu de répudier la Reine ?

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Ce que Luc venait de lui dire, quant au fait que c'était arrivé peu après la naissance de Gabriel fit naitre chez lui une étrange sensation...Un mélange de colère envers sa femme qui lui avait menti, qui l'avait trahi, et paradoxalement...Un soulagement véritable. Car Gabriel était né en août, et lui n'avait rencontré Athénais qu'en décembre...Conclusion, sa femme le trompait bien avant qu'il ne connaisse celle qui était à présent à ses côtés.

Un soulagement, oui. Car pendant tout ce temps il se culpabilisait, se sentant fautif de ce qu'il croyait être un repli de son épouse mais en réalité...Ce n'était pas cela, elle le fuyait juste pour aller rejoindre son amant. En tous les cas, c'est ainsi qu'il voyait à présent les choses ! Il resta quelques instants pensif face à ces révélations, se remémorant chaque épisode de leur vie commune. Son regard s'assombrit lorsqu'il repensa à son enlèvement...Au regard d'incompréhension de Keridwenn lorsqu'il l'avait "légèrement" rembarrée, tentant de protéger son épouse...Et à ce moment là, déjà...

En l'instant, il n'était même pas triste, il était surtout sous le choc de cette révélation. Qu'elle ne lui dise rien le faisait grandement tiquer déjà, mais en plus, cela durait depuis bien longtemps, bien avant que lui même ne donne un "coup de couteau dans le contrat" comme on dit. Il repensa au nombre de fois où elle l'avait rejeté, où ils s'étaient disputés à cause de ses relations extra-conjugales...Quelle hypocrisie...

Ce jour de mars lui revint en mémoire...Ce jour où, après s'être disputés à propos d'Athénais, elle lui avait dit porter son enfant et qu'elle partirait, refusant que sa fille grandisse avec sa "remplaçante"... Et le soir même, il se sépara d'Athénais, choisissant sa femme et cet enfant à naître qu'il croyait être sa fille...S'excusant de s'être emporté, heureux d'être à nouveau père...Quelle naïveté...

Tout à ses pensées, il releva le regard vers le cardinal lorsque celui ci lui demanda ce qu'il ferait à cet homme...En réalité, il n'avait pensé à rien de spécial en demandant cela, il voulait juste savoir, tenter de comprendre...

Je...Je n'y ai pas pensé...Que suis-je censé faire ? Le condamner à mort ? Et le faire passer pour un martyr ? Surement pas...Je veux juste savoir... Savoir en qui je peux avoir confiance, et en qui je ne le peux...C'est forcément quelqu'un qui était et est peut-être encore dans mon entourage...Et qu'il récupère donc sa fille s'il assume un tant soit peu !

Disant cela, il se faisait mentalement la liste de tous les hommes qui avaient pu les approcher, de près ou de loin.

Avec ce que vous venez de me révéler...Je n'ai pu être l'artisan de tout cela...Gabriel est né en août. J'ai rencontré Athénais en décembre. Et je n'ai eu personne avant. Je ne vais donc pas vous faire un dessin...

C'est alors que Luc lui posa une question qui le surprit et cela dû se voir sur son visage, car à cette question, il ne s'attendait certainement pas !

La répudier ? Pour quelle raison l'aurais-je fais ? J'étais totalement ignorant de tout cela. Je la croyais malade. J'ai essayé plusieurs fois de la faire ressortir. Cette foire à Amiens, c'était aussi pour elle...Pas que pour la ville...Malheureusement, elle n'était pas bien encore à ce moment là...Enfin, pas bien...allez savoir, à présent que je sais cela...A t elle seulement été réellement malade à un moment ou un autre ?

Il s'interrompit, un soupir s'échappant de ses lèvres alors que son regard se posait sur l'un des vitraux de la chapelle, repensant à tous ces évènements passés, se demandant si finalement, il connaissait un tant soit peu celle qui fut son épouse ou si tout n'avait été que mensonge du début à la fin.

Je n'avais aucune raison de le faire...Mais cela ne m'étonnerait pas spécialement si elle vous avait laissé entendre cela. Elle m'a fait la remarque plus d'une fois qu'Esmée ou Athénais se prenaient pour la reine...Esmée...A la limite...Je veux bien le croire. On m'a déjà fait des remarques sur elle...Mais Athénais n'a jamais eu cette volonté, je la crois plus...Sincère que cela...Et je ne crois pas que les titres et les postes aient de l'importance pour elle, je pense qu'elle le fait avec l'idée d'aider et non de se sentir au-dessus du lot. Et je n'aurais jamais répudié Loysse pour mettre Esmée sur le trône.

Quoi que je puisse penser à présent de feue mon épouse, elle savait faire ce qu'il y avait à faire à ce niveau là, elle connaissait à peu près tous les domaines, certains mêmes mieux que moi. Le rôle de reine est important et difficile à tenir. Hormis les compétences l'image que l'on reflète est importante. Esmée avait certaines qualités, mais pas la carrure pour cela, et Athénais...Cela ne l'intéresse pas et je la crois trop fragile pour ce rôle, trop sensible. Elle a déjà beaucoup subit en étant avec moi...Je n'aurais d'ailleurs pas cru qu'elle supporterait autant mais...Si elle était reine ce serait pire encore...

Messages : 4336 Date d'inscription : 21/12/2010 Ville : Mont Gaulefier

Visiblement le Roi pensait à tout vas. Les dates qu' il me donnait me laissaient dans le doute, car avec Loysse je n' avais pas vraiment creusé la question de quand elle avait commencé à avoir un Amant. La seule certitude étant qu' elle était très vite retombée en ceinte, donc.....

Sa réponse concernant une éventuelle répudiation et son assurance à me dire qu' il n' en avait jamais été question,.........là c' était moi qui était grandement surpris..... A mon tour perdu dans mes pensés ce n' est que vaguement que je l' écoutais me parler de Esmée et de Athénaïs et de leurs capacités, hochant simplement de la tête sur telle ou telle remarque concernant l' une ou l' autre.

- La Reine a vraiment été malade,......bon je n' étais pas assuré que certaine période de maladie n' avaient pas été plus diplomatique que physique.. Bien avant le bal d' Amiens, ils s' écrivaient et il y avait bien eu de franche coupure dans leur échanges épistolaires.

Je ne voyais pas la raison de ce que Loysse m' aurait menti sur sa répudiation....cela n' avait pas de sens....d' autant que je lui avais nettement expliqué que cela ne faisait pas comme ça...mais que certes le Roi avait toute latitude pour s' afficher avec sa favorite. Ou alors c' était cela qu' elle prenait pour une répudiation, disons morale, que tout le Royaume soit au courant....Une chose me faisait tiquer, elle m' avait dit qu' elle devrait même s' exiler à Londres........ce qui ne collait pas. Mais bon, j' avais du faire ce voyage à Rouen et nous devions reprendre cette conversation à mon retour. Son brusque accident ne m' avait pas laissé le temps de me retourner. En tout cas elle était morte en Reine de France. Je me demandais si elle aurait assumé même l' hombre d' une courtisane et si le nœud du problème n' avait pas été là. Je ne le serais jamais.

Un autre soucis venait de ce que le père ne voulait pas être connu, m' assurant que la Reine lui avait juré que jamais son nom ne serait cité. Ce qui m' agaçait prodigieusement........ pour être dur il avait bien voulu des avantages mais n' assumait pas les conséquences. Je me demandais ce qu' il avait cherché dans cette relation...titres ou quoi d' autre...Le plus marrant étant que l' homme était lui même venu le relancer pour que le Cardinal tienne sa parole envers Loysse concernant la petite, tout en restant vague sur ses intentions pour elle. Je me demandais si la petite Elisabeth méritait un tel père.
J' en serais seul juge en temps et en heure.
- Il s' agit du Sieur Wesley , médecin de la Reine il me semble bien.
Il m' avait bien fallu donner son nom, il était la seule preuve vivante. Comment le Roi aurait pu sinon croire les dires du Cardinal sans cela.....

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Il avait terminé sa tirade, restant toujours dans ses pensées, dans son incompréhension, son questionnement. Il avait été grandement surpris à l'évocation d'une possible répudiation. Pour quelle raison aurait-il fait cela alors qu'il ne se doutait nullement de ce qu'il se tramait dans son dos ? Il n'avait jamais eu l'intention de faire remplacer Loysse, que ce soit par Esmée ou Athénais, pour des raisons qui lui étaient propres et qu'il venait d'évoquer sommairement...

Il fut sorti de ses pensées et reposa son regard sur le cardinal lorsque celui-ci reprit la parole. "La Reine a vraiment été malade..." Venait-il de lui dire. Peut-être...Il en venait à douter de tout, après tout ce qu'il s'était passé...Il avait eu du mal à comprendre le départ de Loysse, ne lui laissant qu'une simple lettre de vagues explications qui l'accablaient de bien des maux, dont, sans doute, il était en partie responsable, cela, il ne pouvait le nier...Mais avec ce qu'il venait d'apprendre...Il se demandait comment elle avait pu lui faire tant de reproches alors qu'elle avait fait bien pire que lui...

Il était tellement à réfléchir, à cogiter, à s'interroger, qu'il en avait oublié la question qu'il avait posée quelques instants auparavant. Aussi lorsque Luc y répondit, mit-il un petit moment à réagir.

Hum ? Quoi Wesley ?

C'est alors qu'il réalisa qu'il venait de lui dire le nom de celui qui avait participé à cette trahison.

De Lhavilland ? C'est avec lui qu'elle ...

Il ne sut même pas finir sa phrase, mais l'expression sur son visage était bien pu parlante encore. Mélange de dégoût et de déception, une fois de plus.

Le médecin...Suis-je stupide à ce point pour n'avoir donc rien remarqué ? Des rumeurs le disaient, mais elles disent bien des choses aussi n'y ai-je point prêté attention...Mais hormis lui, seuls quelques soldats et Charles de Nemours approchaient Loysse...Et je n'ai jamais douté, un seul instant, de la loyauté du Prince de Condé.

Vous me direz que j'ai ouvert toutes les portes à De Lhavilland aussi, le pensant suffisamment bien pour travailler à mes côtés et recevoir une élévation de titre...Que ne suis-je pas naïf...En ce sens alors, oui, j'ai été l'artisan de tout ceci...J'ai fait entrer le loup dans la bergerie...

Il se parlait plus à lui-même qu'il ne parlait à Luc qui devait, en réalité, n'en avoir que faire de ce qu'il racontait en cet instant. Il afficha un sourire, pas de ceux que l'on arbore lorsque l'on est heureux, mais ceux qui surviennent lorsque vous réalisez que des gens que vous appréciez, et en qui vous aviez confiance, vous ont trahi.

Un médecin, c'était pratique...Il avait ses entrées au Louvre...Et elle était...Malade...Donc il y était sans arrêt. quand je pense que Loysse a voulu appeler notre fille Elisabeth...Le prénom de ma mère...Ça me...

Il réalisa alors qu'il ne cessait de parler, plus pour lui même qu'autre chose, et secoua doucement la tête et prit une profonde inspiration.

Excusez-moi, vous n'avez que faire de tout cela. Autre chose à m'annoncer ? Puisqu'on en est aux révélations...

Messages : 4336 Date d'inscription : 21/12/2010 Ville : Mont Gaulefier

A quoi bon redire le nom, le Roi avait parfaitement entendu. Je l' écoutais, un peu comme un confesseur. Ma charge et le lieu s' y prestaient... plus que ses paroles son visage indiquait clairement les pensées et sentiments évoluant en lui.

Pour ce qui était du prénom choisi, le Cardinal n' avait aucune idée des motifs ayant mené à celui de Élisabeth. Il ne savait même pas que la mère du Roi avait ce même prénom.
- Non, coté révélations je n' ais rien de plus à vous révéler....
Le Roi avait largement eu sa dose en ce jour...restait le coté pratique, ce qui avait motivé cette...entrevue.
- Maintenant que je vous ais dit qui était le père, je souhaiterais donc obtenir la garde de la petite Élisabeth.

Bon j' imaginais sans peine que le Roi avait des dispositions à prendre à ce niveau, voir à en parler avec certaines personnes. Le Cardinal avait aussi des dispositions à prendre de son coté au Mont.
- Vous et moi avons certaines disposition à prendre pour cela. Voyons nous sommes en Novembre, le mieux serait peut être, sans rien précipiter , que je puisse recevoir la petite début Janvier ?..

Une autre chose, le Cardinal ne savait pas quand il pourrait à nouveau rencontrer le Roi. C' était d' ailleurs la première fois officiellement, même si ce dernier qualificatif ne collait pas trop avec une rencontre secrète....
- Vous ne devez pas être sans savoir que Feu votre frère à confisqué les terres du Mont à l église. Je souhaiterais que celles ci nous soit rendues, avec droit de sol , de haute et de basse justice.

-Je vous sais Pascalien et de Droit Divin de par votre couronne de Roi, avec la charge de veiller au bien de Pascal et de son église.
Normalement cette demande aurait du transiter par le Grand Aumônier de France, mais sauf erreur il n' y en avait pas en ce moment, puis comme on dit, mieux vaut s' adresser à " dieu ", le Roi en l' occurrence, que de passer par ses saints.....Je savais que les terres auraient du être rendu il y a bien longtemps si, si Valentin 1er n' avait pas commencé à être malade au point de perdre totalement ses facultés mentales....paix a son âme

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Il regarda le cardinal qui lui fit demande pour la garde de la gamine. Il hocha doucement la tête, bien sûr, il ne le ferait pas dans l'immédiat, il avait besoin de certitudes, même si, cela ne lui semblait pas improbable, et expliquait, en réalité, pas mal de choses...

Je vais réfléchir à tout cela, et vous donnerais une réponse rapidement...

Un autre sujet vint sur le tapis, celui du Mont, et il fallait l'avouer, en l'instant, il n'avait pas trop la tête à tout cela.

Non en réalité, je ne connais pas vraiment l'histoire du Mont, je sais juste que cela fait partie du territoire français mais sans plus...Pour en avoir déjà parlé avec feue mon épouse, puisque le sujet avait déjà été évoqué, nous étions d'accords sur le fait de ne pas donner l'indépendance au Mont, car si l'on commence avec vous, d'autres risquent de le demander... Mais si vous la connaissiez, elle vous en aura parlé, non ?

Toujours est-il, que si vous voulez l'indépendance, je vous manderais de m'envoyer un dossier complet, auquel nous réfléchirons au conseil, avec le passif entier du Mont et des arguments...

A présent excusez-moi...J'ai une trahison de plus à accepter...

Il était las de tout cela, il n'avait qu'une envie en l'instant, rentrer au chateau et s'enfermer dans ses appartements pour réfléchir à tout cela.

Je vous enverrais un messager, pour la petite...

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