[RP] Rien ne ressemble tant au malheur que la solitude !*

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

* Alfred de Musset

La journée avait été calme, du moins, aussi calme qu'elle pouvait l'être...Il avait fait préparer ses bagages pour son voyage dans les quatre principales villes du royaume, qui, comme convenu, devait démarrer le 21 janvier...Ce qu'il n'avait pas prévu à l'époque où il avait fait ce projet, c'était qu'il découvrirait, au même moment, la trahison de celle qu'il croyait être sa soeur...

Il avait donc pris des dispositions, et après avoir réfléchi, avait demandé à ce que Mina soit transférée à Vincennes, avec sa soeur, Ursula. Il ne comptait pas tuer la jeune blonde, par égard à leur passé commun, mais n'avait pas encore décidé exactement de ce qu'il ferait. Quoi qu'il en soit, si elle restait toujours en attente d'une décision, Ursula devait être décapitée deux jours plus tard pour la trahison dont elle s'était rendue coupable.

Depuis cette découverte, le 18 janvier, les choses n'avaient pas été faciles pour Louis-Philippe. La colère passée, il s'était renfermé une fois encore. Il sortait néanmoins, mais il n'était pas des plus joyeux, et lorsqu'on arrivait à lui arracher un semblant de sourire, l'on pouvait dire que c'était un exploit...

Il avait été trahi bien des fois, perdu des gens qu'il aimait, mais jamais il n'avait eu aussi mal de sa vie...Pas seulement parce qu'il s'était attachée à cette jeune femme qui s'était fait passer pour sa soeur, mais parce qu'il avait l'impression, qu'enfin, sa vie tournait rond, que les choses allaient bien...Et en quelques minutes, tout avait basculé...

Avec la révélation de Mina, tout s'était enchaîné. Il avait déjà perdu une soeur dans cette histoire et était en train de perdre bien plus encore...Les soirées s’enchaînaient, les incompréhensions et les disputes avec...Déjà blessé par tout ce qu'il s'était produit, Elle avait retourné le couteau encore plus profondément dans cette plaie béante qu'avaient déjà creusé auparavant toutes ces personnes qui avaient compté pour lui et l'avaient, un jour, fait souffrir...

Elle...Athénaïs...La dernière personne dont il s'attendait qu'elle lui fasse du mal venait de lui asséner le coup de grâce. Elle lui avait dit qu'il perdait sa confiance, son coeur...Qu'il s'était perdu, tout simplement...Jamais aucun mot, aucune phrase ne lui avait fait si mal que ceux là, d'autant plus venant de sa part, à Elle...Il avait ressenti une sensation de rejet, l'impression qu'elle ne pouvait aimer ce qu'il était en train de devenir...En ce soir du 20 janvier, il l'avait laissée dans cette auberge qui était jusqu'alors leur lieu de retrouvailles avec le sentiment déchirant de l'avoir perdue.

Il était monté dans la diligence et avait demandé le départ tout en essayant de garder la tête haute, faisant comme si de rien n'était face aux serviteurs qui l'entouraient. Il se le devait, il n'avait pas le choix, il ne voulait pas que quiconque le voit s'effondrer...Car oui, en cet instant, il n'en était plus loin...Il avait perdu beaucoup dans sa vie, mais depuis qu'il l'avait rencontrée, elle avait toujours été un soutien indéfectible, jusqu'à ce jour...

C'est donc seul qu'il avait pris la route, avec l'esprit aussi embrumé que son regard et un trou béant dans la poitrine. Que lui restait-il à présent ? Elle était tout pour lui, et il venait de perdre la seule personne qui le faisait se sentir encore en vie après toutes ces épreuves qu'il n'aurait jamais su surmonter sans sa présence...Mais à présent, c'était terminé, il était seul...

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Un au revoir en taverne et des larmes, une peine assourdissante à vous fendre le cœur et à détruire votre âme tout entière.
Une douleur atroce, un mal implacable et inhumain avait pris possession d'elle, prenant le dessus sur ses dernières secondes de vie.

Non, non Athénaïs ne se remémore pas de atroce soirée où il lui avait arraché le cœur pour le piétiner, où il lui avait volé son air, l'empechant de respirer, où ses mots l'avaient tant brutalisée que son corps la faisait souffrir au moindre souffle du vent qui emportait au loin ses illusions.

Non nous sommes le 20 janvier 1653, et la promesse qu'il lui avait faite venait d'être rompue.
Il venait de lui infliger la même douleur, il venait de rouvrir la brèche qui avait mis tant de temps à cicatriser.
Elle comprenait son mal mieux que personne pour l'avoir vécu, elle avait donné sa confiance, son amour et tout ce qu'elle possédait à un homme qui l'avait trahie, ce même homme qu'elle ne parvenait pas à aider cette fois-ci.

Comment avaient-ils pu en arriver là ? Chaque mot était mal interprété, que leur arrivait-il ?
Il venait une fois encore de la rejeter, il nous voulait pas qu'elle l'accompagne en Normandie, il...il ne voulait simplement plus d'elle.

Alors on y était, il était arrivé ce jour où il se lasserait d'elle. Elle ne pouvait pas le croire et pourtant …
Elle qui l'avait toujours soutenu et aimé, qui avait toujours fait preuve d'une infinie patience quand il n'allait pas bien, elle qui croyait être sa famille, s'était sentie étrangère, un autre sujet d'agacement et de problème pour lui. Pire que n'être rien du tout c'est être de trop.

Elle n'avait pas su dire un mot en rentrant à Utopie, Utopie, ce nom lui paraissait bien ridicule maintenant qu'Ursula l'avait souillé, maintenant que tout avait volé en éclat, se brisant comme du cristal, comme son cœur qui la maudissait une fois encore de lui infliger ça.
Elle aussi avait failli à sa promesse, celle de ne jamais plus le casser s'il pardonnait, s'il se réchauffait, s'il recommençait à battre et à être enfin heureux.

Et en une fraction de secondes il avait pris l'apparence d'un épais bloc de glace, l'air une fois encore lui manquait, ses larmes l'engouffraient dans les eaux sombres et profondes de sa détresse.
Elle déchira en partie sa robe sous le regard abasourdi d'une des servantes, et avait demandé à ce qu'on lui apporte une robe simple de l'une d'elle et une cape.

Elle ne pouvait pas rester ici, c'était trop dur. Elle s'en alla chercher Louisa dans sa chambre qui dormait, l'habilla chaudement et pris le stricte nécessaire après un baiser à Gabriel. Elle ne pouvait l'emmener ce qui paracheva son chagrin, puis monta dans une diligence sans destination précise.
Elle laissa un mot pour Dark qui se chargerait de la ville, elle avait trop de peine, elle devait s'éloigner le temps d'y voir plus clair.

Alors que Louisa se rendormit, Athénaïs, le visage vide, se remémorait tout ce qui avait pu la conduire à se retrouver sur les routes, loin de lui, loin de sa vie. Qu'avait-elle pu dire ou pu faire pour en arriver là ?
Elle tournait machinalement la bague qu'elle n'avait su se résoudre à retirer, observant sans la voir de ses yeux flous, la blancheur de cette neige, synonyme de son bonheur, contraster en cet instant, à la noirceur de son cœur.

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

La nuit avait été à la fois longue et des plus agitées. Elle n'avait su fermer l'oeil malgré l'épuisement qui l'avait envahie, sa peine restait la plus forte. Elle ne cessait de penser à Lui encore et toujours, cherchant en vain un semblant d'explication; mais rien, elle ne sut ce qu'il avait à lui reprocher...
La diligence l'avait déposée dans un petit hameau proche de Chantilly, ne sachant réellement où elle irait. La neige qui s'écrasait lourdement sur le sol, comme ses larmes sur ses joues, avait rendu la route impraticable et elle dû trouver à se loger, et surtout à mettre Louisa au chaud.

Elle était partie seule, sans la moindre escorte, simplement vêtue de la robe de l'une des servantes du château afin de se fondre dans le lugubre décor qui serait pour un temps le sien. Elle ne savait pas ce qu'il adviendrait d'elle, tout ce qu'elle aimait, ses amis ses fonctions et Louis, tout cela semblait partis si loin d'elle.
Louisa dormait du sommeil du juste, demain il faudrait reprendre la route, la route et pour aller où? A Paris? Peut-être, la ville était suffisamment grande pour qu'on ne l'y remarque pas, ne voulait s'imposer une fois encore chez Marie-Jeanne et Narcisse.
Elle ne pouvait retourner chez Henriette, elle aurait été morte de honte de lui avouer qu'elle avait raison, qu'une fois encore Athénaïs n'en avait fait qu'à sa tête, et qu'elle se retrouverait à nouveau seule avec sa fille. De ce point de vue les choses avaient évoluées, aujourd'hui Louis-Philippe l'aimait et il ne l'abandonnerait pas.

Malgré la tournure qu'avaient pris les évènements, elle devait l'informer de son départ et surtout elle tenait à ce qu'il sache qu'il ne se passerait pas un jour, une heure, une minute sans qu'elle pense à lui.
Assise à une table d'une grande sobriété, et à la lueur d'une pâle chandelle, coucha sur le papier ses aveux comme un condamné à mort qui avait cessé de croire...

Citation :: Mon Louis,
Le 20 Janvier 1653

oui mon Louis, si c'est là ma dernière liberté je la prends, parce que dans mon cœur vous resterez à jamais mon Louis .
Je ne sais ce que j'ai pu dire ou ce que je n'ai pas fait pour que vous ne vouliez plus de moi, je sais seulement que je vous aime au-delà de tout. Je connais votre souffrance, je la vis en ce moment, est-ce pour vous assurez que je la partage avec vous que vous me l'infligez ?
C'était pourtant inutile, je la ressens, elle est présente à chaque instant que votre regard s'assombrit, du moment où votre sourire disparaît, votre chagrin est mien...

Votre monde s'est écroulé en même temps que cet odieux mensonge, mais ne me précipitez pas dedans je vous en prie, il est normal de perdre confiance et de douter de tout et de tout le monde, mais croyez-moi, jamais je ne pourrais vous trahir ni même vous mentir.

Je ne suis rien sans vous, je ne peux pas revivre ça, pas encore...
Vous vous êtes perdu, et je vous ai perdu à mon tour... J'ai tellement peur, peur de ce qu'il vous arrive, de ce qu'il nous arrive. Je sais que le vrai Louis, celui qui me fait rire, qui me protège, qui me console est là quelque-part sous cet amas de souffrance et de colère, mais en le cherchant je n'ai fait que vous en éloigner davantage.

Je ne peux pas croire que tous ces serments, cette promesse n'eurent été que du vent, non ce n'est pas possible, je ne sais plus où j'en suis, je suis maintenant toute aussi perdue et seule que vous.
Je connais la destination mais je ne sais plus le chemin à emprunter...
Que va t-il advenir de nous ?
Le temps de le savoir j'ai quitté Utopie, j'ai tout quitté, j'avais trop mal pour rester dans ces murs sans vous. Je ne saurais vous dire où je suis, je ne le sais pas moi-même, nous nous sommes arrêtées dans un petit village non loin de Chantilly, ne vous inquiétez pas pour Louisa elle va bien, elle a la chance de garder son innocence face à ces tragédies qui nous frappent une fois encore.

J'ai besoin de temps. Non c'est faux, ce n'est pas du temps dont j'ai besoin, mais de vous, de votre présence pour exister, de votre chaleur qui saurait me réchauffer plus que n'importe quel feu de cheminée, de vos bras m'enlaçant, de votre air pour mieux respirer, de tout cet être qui me fait me sentir vivante.

Je ne saurais vous importuner davantage mais avant d'achever cette lettre, j'aurais une dernière requête à formuler...
Je sais que je n'ai aucun de droit sur vous mais je vous en conjure, prenez soin de vous et ne faites rien d'inconsidéré. Ce n'est pas vous qui agissait mais la haine, ne la laissez pas gagner, revoyez votre position concernant Ursula je vous en prie Louis. Qu'elle soit maudite pour tout ce qu'elle nous inflige mais je sais qu'au fond de vous, vous avez toujours des sentiments pour elle, tout comme elle en a pour vous quoiqu'on en dise.
Bannissez-là pour toujours du Royaume, l'exil mais pas la mort. Votre absence sera le pire des châtiments, je le sais par expérience, la mort n'est que la douce délivrance d'une survie sans vous.

Je veux revoir l'homme dont je suis tombée amoureuse, je le retrouverais, je vous le promets Louis, je vous retrouverais toujours...
Jamais je ne cesserais de vous aimer...

Elle demanda aux propriétaires de l'auberge de lui indiquer le nom d'un messager de confiance, il était tard mais elle le paya suffisamment pour qu'il se mette en route sur le champs. A cheval il était un peu plus facile de circuler.
Une fois fait, elle s'effondra sur le lit, pleurant une fois encore de tout son saoul, sa petite fille serrée contre elle.

» [RP] Un abîme de solitude.
» [ Rp ] Une promenade tant attendue
» [RP pour tous] Aux marches du palais, Y'a une tant enceinte, Princesse
» [RP]un endroit rien qu'a elle...