(RP) Un retour pour un nouveau départ, Espagne nous voilà!

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

Humm bonjour vous, moi c'est Elise et j'ai une folle envie de tenir la barre, vous permettez? Je suis très délicate vous allez voir.

Et là vous vous demandez ce que je suis en train de faire pas vrai? Et bien la réponse est logique, je drague le capitaine du navire qui nous conduit tout droit en Espagne. Je vais reprendre au début pour que tout le monde suive bien. J'étais rentrée à Lyon il y a un mois de ça, pour y retrouver mon mari et notre gentille petite vie, qui est tout sauf un long fleuve tranquille. J'avais passé un mois torride avec le ténébreux Gregory mais toutes les bonnes choses ont une fin. Je ne vois pas le temps passer entre une de nos filles qui se retrouve enceinte, décarcassez-vous à leur expliquer les techniques et à leur faire des infusions tient, des clients toujours plus exigeants et la mère d'une des employée qui décède à des kilomètres de là.

On se rend donc à Compiègne pour les funérailles, la vie dans un bordel, du moins celui d'Eddy, est une vraie et grande famille unie. On se sert les coudes entre nous, et quand l'un des membres de cette famille a besoin d'une épaule, il trouve les bras. Peu après l'enterrement je reçois un courrier et quel courrier mes aïeux! Un joli sceau, une écriture parfaite, la classe absolue. Je découvre qu'elle vient de la comtesse de Raymond, un nom comme ça, j'ai du mal avec les noms, mais je sais que c'est la copine du roi. Quelle chanceuse, celui-là si je pouvais le dévorer, j'en ferais bien mon quatre heures jusqu'au petit-déjeuner, bref je lis la lettre et je découvre horrifiée, le mot n'est pas trop fort, que mon lapin, Gregory quoi, a besoin de son amie, moi donc, qu'il va mal, qu'il aurait aimé me parler tout ça tout ça.

Ni une ni deux j'embarque tout le monde, à savoir Annabelle, Nicole et Maurice, Eddy devait retourner à Lyon pour affaires, et je fonce direction Amiens. Je passe l'épisode des retrouvailles, mais je trouve un Greg tout seul dans son coin, complètement paumé, triste et en colère en même temps, tout l'opposé de l'amant fougueux du mois dernier. Je le réconforte, nous parlons des heures durant et je comprends le problème. Monsieur est tombé raide dingue d'une demoiselle, et quand je dis raide je parle de son coeur parce-que le reste je n'y compte plus, j'ai tout tenté et j'en connais des techniques, rien à faire. Il a été ensorcelé c'est la seule explication. Une seule solution pour ce gros bêta qui a laissé filer sa belle, c'est d'aller la chercher.
Après une enquête approfondie, il a demandé à la comtesse quoi, il obtient l'adresse et sitôt les malles bouclées, les petites emplettes terminées et les adieux faits aux diverses connaissances, nous voici en direction de l'Espagne.

Je n'avais jamais pris un bateau si gros je suis un peu plus pâlotte qu'à l'accoutumée mais je compte bien sur les espagnols pour me faire reprendre des couleurs si le capitaine n'y arrive pas. Mes yeux se portent sur mon Greg totalement à l'ouest, le regard sur l'horizon. J'ai bien fait de venir, je ne voulais pas le laisser faire ce voyage seul, elle a l'air amoureuse aussi sa petite espagnole mais je préfère être avec lui si jamais les choses ne se déroulaient pas comme il le souhaite.

Ca va mon lapin?

Je lui tends une bouteille de calva de ma réserve personnelle, on s'étonne que cette malle soit si lourde, avec un sourire pour l'encourager. C'est fou la vie quand on y pense, cet homme n'aurait dû être qu'un amant de passage comme j'aurais dû être pour lui la conquête d'une nuit et finalement ce sont tissés entre nous des liens particuliers. Je l'adore et je serais là, je suis là pour lui. Je sais qu'il n'en a pas conscience mais c'est vraiment un type bien qui mérite le meilleur, et si je peux lui filer un coup de pouce je ne vais pas me gêner.

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Les choses sont allées très vite, trop vite sans doute même si d'un autre côté, ça fait des mois et des mois que je la connait, enfin si l'on peut dire. Je n'ai pas l'impression d'avoir à faire à la même personne et à l'entendre et à écouter ce qu'en a dit son amie la comtesse de jetecasselépieds, ça ne l'est pas tout à fait. Qu'est ce qu'elle a de spécial ? J'en sais rien, trop de choses sans doute ou alors c'est le côté impossible et histoire mal barrée qui m'attire, faut croire que je suis légèrement masochiste.

Bref, tout ça pour dire que lentement mais sûrement et de façon bien insidieuse, elle est entrée dans ma vie. De qui je parle ? De Victoria...Mariana...Ou Esperanza, peu importe le nom qu'elle se donne. Je n'arrête pas de dire : "je ne veux pas de tout ça", et le pire c'est que je le pense vraiment alors qu'est ce que je fous là ? J'ai pas arrêter de raconter à Elise toutes les raisons qui feraient que ça allait foirer cette histoire et pourtant j'ai pris la route quand même, enfin la mer pour être précis.

Alors certains vont se dire : mais elle vient faire quoi là Elise ? Ben Elise, c'est la comtesse de jememeledetout qui lui a écrit. On croit que les "amis" seront là pendant les jours sombres comme ils le sont dans les jours radieux mais non. Enfin si, les vrais amis sont là mais ceux-là sont rares. Et il se trouve qu'étrangement, même si on a beaucoup de mal à se supporter avec la comtesse de tékunidiotmaisjetaidequandmeme, elle m'a aidé en faisant venir Elise. Oui parce que elle, sa façon de tenter de m'aider...C'était pas terrible. J'étais même à deux doigts de l'insulté tellement elle m'agaçait. Bon je me suis retenu, juste à temps, et elle a fini ma phrase elle même. Forcément j'ai acquiescé, c'est pas parce que j'ai pas osé lui dire que je l'ai pas pensé, je vais pas faire mon hypocrite, c'est une chose que j'ai jamais su faire ça.

Bref, une prise de tête avec la comtesse, une autre avec Rosy à qui j'ai dit le fond de ma pensée et je parle même pas de la façon dont on s'est quittés avec Victoria. Bref, j'étais pas au mieux quand Elise a débarqué. Heureusement que je l'ai ma *censuré* pour me réconforter et encore on a fait que causer, en général on s'amuse bien tous les deux et là...Rien...Je suis bloqué. Décidément y a plus rien qui tourne rond chez moi.

Pour en revenir à notre voyage vers l'Espagne, ça a du en surprendre quelques uns, mais une fois la colère passée et après avoir discuté avec Elise, j'ai fini par me calmé, comprendre certains trucs et me dire : pourquoi pas. Il est certain que ça ne change rien au fait que je flippe à mort et que je suis persuadé que je vais, encore, tout faire foirer mais si je fais rien ce sera pas mieux...
Je ne sais même pas ce que je vais lui dire, je ne sais rien du tout de ce que je vais faire, sans doute que ça viendra une fois sur place.

Le regard perdu vers l'horizon, je repense à tout ce qu'il y a eu ces derniers temps. Elise vient me rejoindre, elle est un peu pale pourtant la mer ne bouge pas beaucoup. Etrangement, moi, je m'y sens bien, ce qui est assez paradoxal sachant ce que j'ai pu y vivre et considérant la mer comme la chose la plus meurtrière au monde. Un mélange de fascination et de crainte, voilà ce qu'elle m'inspire, sans doute pourrait-on transposer ça à Mariana.

ça va et toi ? T'as pas l'air dans ton assiette tu sais qu'on en a pour trois jours comme ça si tout va bien ?

Je souris légèrement et prend la bouteille qu'elle me tend pour m'en enfiler une bonne rasade. On dirait que le chapitre trois démarre...

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

Le bateau ne tanguait pas tant que ça mais c'était déjà bien assez pour mon estomac. Je savais que je n'aurais pas dû reprendre de l'omelette. Bon tant pis, je vais laisser les mouvements de mon coeur de côté pour me concentrer sur celui de lapin.

Trois jours??! Oh mon dieu. Vivement que ça se termine et que je me défoule sur la sandria, sangria, que je boirais sur le torse doré des beaux mâles espagnols.

Je fantasmais littéralement là, mais je me ressaisissais vite pour enlacer Greg, un petit câlin ne lui ferait pas de mal. Il ressemblait à un gamin effrayé, je maudissais intérieurement ses "amis" à Amiens qui l'ont laissé dans cet état, qui ont poursuivis leur petite vie minable quand lui souffrait tout seul dans son coin. Si la comtesse ne m'avait pas prévenue alors qu'elle ne me connait même pas et qu'elle n'est pas l'amie de Greg, je n'ose imaginer ce qu'il en serait. S'il est devenu cet homme passant de filles en filles sans jamais s'attacher et qui part aux premiers signes de sentiments, ce qui d'ailleurs est assez miraculeux pour lui, ce n'est pas sans raison. Mais au lieu de tout faire pour creuser et chercher vraiment à le connaitre, on l'utilise et on l'use jusqu'à la corde, on en fait son homme à tout faire, on lui fait des pseudo-déclarations d'amour, histoire de se caser, comme les copines, mais c'est du vent. Quand il perd son sourire, il perd ses soit-disant amis, bah moi il ne me perdra pas et son sourire je vais le chercher avec lui et je chercherais jusqu'à ce qu'il le retrouve. Ils ne savent pas à côté de quoi ils passent, parce-que quand on gratte sous la surface du rebelle séducteur, on trouve un mec vraiment génial, j'imagine que c'est ce qu'a vue sa petite espagnole si elle ne joue pas avec lui comme j'ose l'espérer.

Et si on mettait ce temps à profit?

Je lui disais ça sur un ton sans équivoque mais qui en réalité n'avait rien à voir avec nos anciens passe-temps. Et voilà j'en parle déjà au passé, c'est tragique, vraiment tragique, surtout quand on a goûté aux talents de Gregory. Il a un faible pour une fille, enfin un faible c'est le mot qui l'est, et monsieur n'arrive plus à en toucher une autre, même sa copine de *censure*. TRAGIQUE!!
Je déposais un baiser sur ses lèvres avant de lui sourire.

Allez apprends-moi quelques bases en espagnol.

Annabelle s'était jointe à nous, ce voyage serait encore plus long dans un milieu clos comme un navire, je pouvais guère la fuir, surtout qu'en bonne intello elle aussi veut apprendre l'espagnol. J'essaierai de faire bonne figure et garder mon dégoût pour moi histoire de ne pas mettre Gregory mal à l'aise.

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Que ferais-je sans elle ? Je me le demande souvent et encore plus depuis quelques jours. Je ne sais pas du tout ce que j'aurais fait si elle n'était pas arrivée pour me parler. J'aurais surement fait comme j'ai l'habitude, je me serais renfermé et je serais parti...Dieu seul sait où, mais surement pas en direction de l'Espagne. J'aurais fuit encore une fois, fuit Amiens et fuit Mariana même si elle n'était déjà plus là. J'avais pensé à aller à Paris ou retourner à Eu un temps mais en tous cas je ne pouvais pas rester là plus longtemps. Je ne supportais plus l'atmosphère qu'il y avait là bas et puis même si certains disent le contraire devant moi, ils doivent être bien contents que j'ai foutu le camp, je suis pas dupe. Si j'arrive encore à me planté quand il s'agit de femmes, je suis un peu plus finaud quand il s'agit des hommes.

Bref, comme je le disais, heureusement qu'elle est arrivée pour me secouer et m'écouter. Je sais qu'elle, elle ne me jugera pas et ne se gênera pas non plus pour me dire le fond de sa pensée. Je sais à quoi m'en tenir et ça ça me plait. Elle est loin d'être raffinée, mais elle est directe et claire, il n'y a pas de faux-semblants.

Elise me demande des bases en espagnol, pourquoi pas...

Alors les bases...Pour dire bonjour, ça dépend du moment de la journée. Buenos dias, buenas tardes, buenas noches qui correspondent à la journée, la soirée et la nuit...Ensuite...Me llamo Elise qui veut dire je m'appelle Elise...Gracias c'est merci. Hasta manana : à demain...Mais ça te servira pas à grand chose des trucs comme ça je pense. Si tu veux draguer de l'espagnol je peux te donner quelques phrases ! Tu veux quoi exactement ?

C'est ainsi que j'ai commencer à "enseigner" l'espagnol à Elise et sa fille mais il faut bien le dire, ce n'est pas gagné, loin de là. Elle parle espagnol comme une vache irlandaise il faut dire.

Les jours passent...Elise est sans arrêt malade. Heureusement, le voyage est moins long que je ne l'avais imaginé. Il faut dire qu'avec le vent qu'il y a eu on a bien avancé. Deux jours et demi au lieu de trois à longer la côte française pour arriver en vue de l'Espagne. Le dimanche 18 août au petit matin, nous étions arrivés. Vers 10 heures nous avons enfin pu débarquer.

Nous mettons enfin pied à terre, je sors le papier de ma poche et vais demander à un passant s'il sait m'indiquer la direction pour me rendre dans le village où Mariana est censée se trouver. Ce n'est apparemment pas très loin de Madrid, on devrait y arriver vers midi. J'embarque Elise et Anabelle, trouve une diligence qui pourra nous emmener, donne mes derniers économies au conducteur et nous partons pour ce petit village où j'espère la retrouver.

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

Je n'en pouvais plus de ce rafiot qui tanguait dans tous les sens, j'étais malade comme un chien, je n'avais pu me cantonner qu'au pain sec et à l'eau comme un prisonnier, j'en ai MAAAAAAAAARRE!! Pourtant je serrais les dents et je luttais pour ne pas foutre par-dessus bord cet incapable capitaine qui ne peut naviguer droit! La journée, lapin m'apprenait, du moins il essayait de m'apprendre l'espagnol, et il me fallait l'avouer, Anna s'en sortait bien mieux que moi.

Boué n'os tillas. Mes lits à moi, à mots plutôt, attends je recommence. Boué n'os tillas, mes lits à mots Elise. Grasse chiasse c'est demain euh non merci.

Je leur tirais la langue à ces moqueurs, j'ai des fois des problèmes de français alors de l'espagnol je ne vous en parle même pas! Et c'est moi qui intervient dans le début du plan qui est de trouver la fille et la sortir de la maison, pourvu qu'ils parlent tous français parce-que je vous le dis moi, on n'est pas rendu!

Tu m'apprendras comment draguer ce soir quand nous saurons seuls.

Eddy se moque de savoir si j'ai des amants, tant que je préserve un maximum l'innocence d'Annabelle comme il dit, pour moi c'est de la connerie parce-que la mienne était préservée et on ne s'est pas gêné pour me la voler et on tombe de haut, de très haut quand on y est pas préparé.

Je trouvais vraiment le temps long, très très long. Je dormais une partie de la journée, ça m'évitait de vomir, et le soir je faisais tant bien que mal la conversation avec lapin. Et la dernière nuit, il en avait eu besoin plus que jamais. A mesure qu'on approchait des côtes espagnoles, je sentais son stress monter. Et la panique l'avait gagné. J'avais dû le menacer de jeter son précieux collier à la mer et même le gifler pour qu'il se ressaisisse. Sous ses airs de gros durs se cachait un coeur tendre que les regrets et l'inquiétude du rejet et de l'abandon, étouffaient. Il m'était apparu si vulnérable cette nuit-là que j'avais l'impression étrange de serrer contre moi, un petit garçon effrayé. Qu'est-ce qu'il est sexy quand il se dévoile, il n'est vraiment pas comme les autres ce garçon. Je suis bien heureuse d'avoir gratté à la surface, plus je le connaissais et plus je l'aimais. Bon pas d'amour passionnel mais d'amitié sincère, ce qui valait tout autant sinon plus pour moi.

Enfin nous étions à quai. Après tout ce temps en mer, oui deux jours et demi pour moi se comptait en mois, j'étais bien heureuse de toucher la terre ferme. Mes pieds eux, beaucoup moins, ils s'étaient habitués à chavirer d'un côté ou de l'autre et c'est sur les fesses que je fis mon entrée en royaume d'Espagne. Plus de peur que de mal, mais mon ego lui n'était pas prêt de s'en remettre. Que des tours durant ce voyage, je gerbe sur Greg, un pigeon se lâche sur moi et après m'être cognée partout et chuté à plusieurs reprises, il faut que je termine en "beauté" et dans une discrétion impensable. Bah oui pas comme si le port grouillait de monde hein. J'ai déjà l'air d'une fusée de détresse avec mon teint craie et mes cheveux roux, parmi toutes ces peaux mates et ces cheveux noirs. Moi qui n'aime pas passer inaperçue je suis servie.

Je laissais lapin se renseigner puis nous montâmes dans une diligence et bientôt nous arriverons à destination. Je serrais sa main en lui souriant, il avait l'air tellement anxieux, puis je répétais les phrases imprononçables qu'il m'avait apprise.
Le village était charmant, et nous prîmes des chambres dans l'unique auberge, qui donnait sur une grande place, face à une jolie fontaine.

On va d'abord s'installer d'accord? Ca va aller mon lapin?

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Nous voilà enfin arrivés à terre. L'Espagne, ce pays où je suis resté de longs mois, que j'ai quitté comme un fugitif et me revoilà. J'ai quitté le pays et une folle furieuse qui me haïssait m'a suivi. Aujourd’hui, j'y reviens...Toujours pour cette folle furieuse mais les sentiments ont incroyablement changés, à un point que ça m'effraie. Oui, moi, Gregory Sandre, je suis effrayé. Je ne sais pas vraiment ce qui m'attend, j'ai eu tout le temps d'y réfléchir et de cogiter, mais à quoi ça sert de tirer des plans sur la comète tant que je n'ai pas LA réponse.

Peut-être va t elle m'envoyer balader, ce qui ne serait pas si surprenant au fond et que je pourrais comprendre. Enfin je suppose que si ça se passe mal, je n'aurais qu'à reprendre ma vie là où je l'ai laissée...

Elise nous prend des chambres à l'auberge, nous nous installons et comme d'habitude, elle n'arrête pas de me demander comment ça va. Bonne question. Je ne sais même plus quoi lui répondre, j'ai l'impression d'être un gosse qu'elle tente de protéger, sans doute plus de moi-même que des autres. Que lui dire d'autre que "tout va bien" ? Elle sait déjà tout ce qu'il y a à savoir.

Une fois installés, nous discutons de ce que nous allons faire. Il faut trouvé quelque chose pour qu'elle arrive à attiré Mariana quelque part. J'ai remarqué une fontaine sur la petite place en face de l'auberge, pourquoi pas là ? Maintenant, il faut trouver une excuse pour la faire venir là mais je ne m'angoisse pas pour ça, Elise a de la suite dans les idées, elle va trouver.

Après discussion et un peu de repos, nous voilà en route pour l'adresse qu'on m'a donnée. Je laisse Elise aller toquer à la porte et reste à l'écart, à l'abri des regards. Je ne suis venu que pour veiller à ce que tout se déroule bien, je n'ai pas vraiment envie qu'on me voit. Je préfère éviter les mauvaises rencontres et si Mariana me voit sans que je la "coince", elle pourrait bien ne pas me laisser l'occasion de parler.

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

Enfin on y était! Dans quelques instants je me retrouverais face à Mariana et je devrais faire preuve d'habilité pour parvenir à la faire sortir. Je ne manquais pas de ressource et nous avions répété le plan en long en large en travers, et envisagé quasi toutes les possibilités. Le principal soucis résidait dans mon incompréhension de la langue, sans parler qu'on aura dû mal à me comprendre.

Heureusement lapin m'avait accompagnée, même s'il restait planqué je ne m'inquiétais moins. Il ne parlait pratiquement pas depuis notre arrivée, il restait pensif. On s'était reposés et préparés à l'auberge. J'avais réservé deux chambres, je partageais la mienne avec Greg et Nicole et Annabelle dans celle voisine. La décoration différait de celle française, les boiseries sont différentes et les motifs du linge plus vifs, mais malgré tout très joli. Ils aimaient le rouge et le jaune dans ce pays, il y en avait partout.

On était donc devant la demeure, et elle en imposait. Il y avait du pognon là-dedans ça se voyait, j'ai bien fait d'acheter de nouvelles robes moi. Je tintais la clochette après avoir franchit la grille. Je regardais autour de moi, une allée me séparait de lapin, je répétais à voix haute la phrase que j'avais apprise quand la porte s'ouvrit sur une petite vieille en noir. Elle a pas l'air bien commode et mon sourire se figea, j'aurais dû m'attendre à ce que ce ne soit pas Mariana qui m'ouvre ça aurait été trop facile tu penses!

Je m'éclaircis la voix, la vieille a baragouiné un truc j'ai rien pigé, ça commence bien. Parle doucement mémé, tu vas perdre tes dents là, remarque pour ce qu'elles ont l'air de servir.

Boué n'os tiasse charmante madame. Mes lits à mots Elise. Sauille dé France, ami gars Mar...Espérance-Za.

Merde elle a pas l'air de comprendre grand-chose la vieille. Je répète deux ou trois fois avant qu'elle ne me claque la porte au nez.

ESPECE DE VIEILLE CHOUETTE!! OH MES LITS A MOTS ELISEEE. SAUILLE DE FRANCE, AMI GARS ESPERANCE-ZA!! OUVREZ!!! Ohé!!

Je sonnais une fois ou deux ou peut-être trois encore, avant de me résigner et de frapper directement. Pas question que cette vieille ruine empêche mon lapin de voir sa dulcinée, si je dois enfoncer cette porte je n'hésiterais pas. Bon si j'hésiterais un peu quand même et j'entrerais par la fenêtre au pire des cas, pourvu qu'ils n'aient pas de molosse, mes fesses ont assez morflés durant le trajet.

Messages : 120 Date d'inscription : 22/02/2013

Voilà maintenant quelques jours que Mariana travaillait ici. Elle avait quitté la France le coeur lourd et les yeux baignés de larmes. Elle avait renoncé une fois encore à sa vie pour tout recommencer ailleurs. Elle avait dit adieu au roi et à la comtesse, elle n'avait pas su embrasser leurs enfants il était trop tôt et ils dormaient. Ils lui manqueraient beaucoup, mais une autre personne lui manquerait de manière insupportable et constante.
C'est pour lui qu'elle partait, ou pour elle, enfin elle ne savait pas vraiment. Elle n'avait pas le droit d'éprouver ce qu'elle ressentait et elle pensait qu'en rentrant chez elle, du moins en Espagne, ce sentiment finirait par s'estomper.

Ses nouveaux employeurs n'avaient rien avoir avec le roi et la comtesse, ni même le travail. Fini les belles robes, les bijoux, les après-midis conversation autour d'un verre, les jeux avec les enfants, et les moments de libres. Ici les journées étaient aussi longues qu'immuables. Elle avait eu la place par la comtesse qui connaissait de noms ces gens par les relations diplomatiques entre la France et l'Espagne. Gouvernante lui avait-on dit. Elle était en réalité qu'une simple servante, aux services de tâches ingrates. La patronne se remettait difficilement d'une énième fausse-couche et ça jouait sur son caractère affable quant à son époux, il était bien plus aimable, il avait accueillit Mariana à bras ouverts. Elle aurait préféré qu'il les laisse fermer avec les mains dans ses poches. Chaque jour il se faisait de plus en plus pressant et réclamait son "dut" auprès de sa jeune et jolie domestique.

Elle se dérobait tant bien que mal à lui, elle voulait partir, mais ce n'était pas sans raison qu'elle était là. Carmen s'était installée chez leur tante avec le bébé depuis que le père l'avait mise dehors. Aussi douloureux que cela était, elle y passait le soir pour les voir. Sa soeur lui en voulait d'avoir tué le père de son enfant, mais elle ne pouvait démentir et elle détournait le regard à chaque fois, pour repartir encore plus triste qu'à l'arrivée.
Elle s'affairait à la cuisine, du moins elle essayait plutôt d'en sortir sans bousculer le maître des lieux qui lui bloquait le passage quand elle entendit un vacarme dehors. Denisse, la vieille bonne de la famille informa "Esperanza" qu'une folle la demande.
Quelques excuses plus tard, Mariana, surprise, s'empressa d'aller ouvrir. Peu de monde était dans la confidence sur sa présence ici, et encore moins sous ce nom. Elle réajusta son immonde robe noire, informe et sans le moindre chichis, bien loin de celles qu'elle portait en France, pour découvrir l'impatiente qui tambourinait en criant des paroles inexistantes. Elle resta un instant stupéfaite de voir Elise là. Elle sortie sur le perron en chuchotant.

Chuuuut, si la patronne vous entends...

Elle n'acheva pas sa phrase c'était inutile, puis repris un ton plus fort.

Elise? Mais que faites-vous ici? Vous ne pouvez pas rester là, je vais avoir des problèmes. Je suis désolée Elise.

Elle s'apprêtait à retourner à l'intérieur, craignant que ses employeurs ne viennent chercher des explications.

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

La porte se rouvrit enfin alors que je regardais en direction de Greg, dépitée. Cette fois c'était la bonne personne, enfin je la regardais en deux fois quand même alors qu'elle me repoussait sur le pas en me demandant d'être plus discrète. La dernière fois que je l'avais vue, il fallait l'avouer, même si c'est difficile pour moi, elle était vraiment très jolie, je ne dirais pas plus que moi il ne faut pas abuser non plus, mais très jolie. Et Greg n'a de cesse que de me vanter sa beauté mais là, si elle était encore charmante, sa robe ne la mettait pas du tout en valeur. On aurait dit une paysanne, une boniche triste et fatiguée.

Bon au moins elle m'a reconnue, c'est déjà ça. Quant à la raison de ma présence ici, il me fallait la lui expliquer, du moins lui fournir une explication quelque-peu évasive et quelque peu différente de la réalité. Sauf qu'elle n'a pas l'air de vouloir m'en laisser le temps, que déjà elle se précipite vers la porte pour s'échapper.

Je suis de passage ici et je me disais que peut-être...

Je n'avais pas le temps de finir ma phrase pourtant bien répétée elle aussi, qu'elle allait franchir le seuil. Je devais la retenir pour lui donner rendez-vous. Entrer en trombe dans la maison d'une famille de nobles espagnole que je ne connais pas? Une option envisageable. Ou il me restait encore celle de me jeter sur elle et m'accrocher à ses pieds, elle ne pourrait plus avancer et serait forcée de m'écouter, ou d'utiliser mon corps comme serpillière pour laver le sol de cette immense baraque.

Non ne partez pas, je dois vous parler c'est important, écoutez-moi. Attendez Mariana!

Messages : 120 Date d'inscription : 22/02/2013

Elle était gênée de voir Elise là, qu'elle la voit dans cette tenue et dans cette nouvelle vie si dégradante quand elle est naturellement si fière. Elle n'avait déjà plus rien de la fille qu'elle était en France et si elle en regrettait les conditions, ses amis et le luxe dans lequel elle vivait, la présence d'Elise l'attrista bien davantage. Elle voyait là l'ironie d'un destin mauvais farceur.

Avait-elle des nouvelles de Gregory? Ils étaient si proches, comment va-t-il? Est-il toujours à Amiens? Lui pardonnera t-il un jour? Autant de questions qui resteront sans réponses. Il lui fallait rentrer, elle ne voulait plus rien avoir à faire avec ce qu'elle avait laissé en France, c'était trop douloureux d'y penser, sauf que si elle a appris beaucoup de choses elle n'a jamais appris à ne plus penser. Sans parler que ses employeurs risquent de poser des questions, et elle refusait de fournir la moindre explications. Elle s'en tiendrait à la version officielle, Esperanza, ancienne employée de la compagne du roi de France. C'était prestigieux, elle avait une lettre de la comtesse attestant les faits et ça suffirait dorénavant.

Elle allait rentrer et retourner à ses besognes quand elle fut arrêtée net par la supplication d'Elise. Avait-elle bien entendu? Mariana? Comment connaissait-elle ce nom? Elle s'était présentée à elle sous celui de Victoria de Hayos et non Mariana. Surprise autant qu'inquiète elle se retourna, interrogative pour la regarder. Elle n'eut pas le temps de demander quoique ce soit que déjà on l'appelait à l'intérieur et il ne fallait pas traîner. D'un soupir, elle planta Elise sur le porche et referma la porte.

Pourtant, piquée par la curiosité et l'envie de revoir, malgré toutes ses pensées contradictoires, elle réapparut quelques instants plus tard. Elle chuchota, un léger sourire sur les lèvres.

Vous voyez la fontaine sur la place du village? Attendez-moi là-bas vers 21 heures. Je suis désolée je ne pourrais pas sortir avant.

Elle referma aussi vite la porte, elle était bonne pour un savon pour avoir tardé à servir cette "infecte bonne femme" comme elle l'appelait mentalement. Elle devrait une fois encore serrer les dents pour ne pas lui balancer son plateau au visage.

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

Bon ça se corse, elle n'a pas l'air d'avoir ni le temps ni l'envie de me parler la petite. Merde me v'là bien, et Greg qui doit pas en perdre une miette, il va être déçu. J'allais insister une fois encore, quand je la vis s'arrêter et se tourner vers moi. Je cherche ce que j'ai pu dire pour la faire changer d'avis, rien du plan c'est certain puisque je n'ai pas pu en placer une. Peut-être ma voix si envoûtante, comme dit Eddy, "toi ma chérie quand tu demandes quelque-chose il est impossible de te le refuser". Il est fou de moi l'Eddy, la jolie espagnole elle, non pas encore. Pas grave on dira que mon charme légendaire a opéré sur elle aussi, et puis c'est le résultat qui compte. Sauf que, elle me laisse pas le temps de lui parler et lui dire ce que je suis venue dire qu'elle rentre aussi vite. Merde c'est pas vrai ça!

Je ne veux pas non plus lui attirer des ennuis, mais je suis bien embêtée pour lapin. Bon il nous faut un autre plan, pas le choix. Dépitée je reprends le chemin inverse quand j'entends le cliquetis de la porte qui s'ouvre. Je suis soulagée de voir que c'est elle et pas les molosses que je me suis imaginée, je tiens à mes fesses.
Je reviens sur mes pas aussi vite et je l'entends me chuchoter un lieu de rendez-vous et une heure. Tu parles que je connais, on est installé dans l'auberge en face et je devais justement l'attirer là. Elle me facilite les choses finalement, parfait.

D'accord j'y...serais!

Elle avait déjà filé et c'est plutôt la porte qui reçoit ma réponse, enfin mon mensonge plutôt. J'ai assez traîné ici, cette maison malgré l'allure rupin, ne m'inspire guère; sans doute que la vieille carpe qui m'a ouvert l'a rendue en une seconde, lugubre. Et puis c'est quoi ces robes noires qu'elles portent? Il y a quelqu'un qui est mort ici ou quoi? Je file rejoindre Greg à la grille et lui raconte tout, même si je ne doute pas qu'il m'aura entendu, j'ai la voix envoûtante oui mais une voix qui porte aussi.

On a encore pas mal de temps devant nous pour nous préparer. Je dis nous mais je ne serais pas au rendez-vous moi, je vais juste aider lapin à mettre tous les avantages de son côté. Premièrement le bain! Trois jours en mer ça laisse des séquelles au pif, et avec des vêtements neufs et un rancard c'est mieux de sentir bon!

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

J'observe la scène de loin tout en essayant de distinguer ce qu'elles se disent...Pas grand chose apparemment...A peine est-elle sortie qu'elle repart aussitôt. Elise revient vers moi, elle ne semble pas satisfaite. Il semblerait qu'il nous faille trouver autre chose. Je suis à deux doigts de sortir de ma planque quand la porte s'ouvre à nouveau et qu'Elise fait demi-tour. Je ne bouge pas. Elle échange rapidement quelques mots et voilà la rousse qui revient vers moi en semblant satisfaite.

Sur le chemin du retour, elle m'explique que le rendez-vous est pris pour le lendemain à 21 h près de la fontaine du village. Nous n'avons plus qu'à attendre. Mais même si j'ai eu tout le temps que je voulais pour y réfléchir, je ne sais pas du tout ce que je vais lui dire. On verra bien !

Nous rentrons à l'auberge et Elise me dit de prendre un bain, bien entendu je ne peux pas m'empêcher de lui demander si elle compte le prendre avec moi ! Nous discutons de ce que je compte dire ou faire...Sauf que je n'en ai pas la moindre idée. Je verrai le moment venu, sans doute que ça viendra tout seul. Et puis ça me stresse tout ça, sans doute que le plus simple est encore de ne pas y pensé, ou du moins d'essayé.

Le lendemain, quelques minutes avant l'heure du rendez-vous...

Voilà, on y est, je peux plus vraiment reculer là et même si je le faisais, Elise me botterait le train pour le faire avancer. Je reste caché pas loin du lieu de rendez-vous, je ne vais pas y aller franco, si jamais elle me voit et fait demi-tour...Je ne veux pas prendre ce risque. Lorsqu'elle sera là, j'irais la rejoindre, je ne lui laisse pas le choix comme ça. J'ai posé son collier sur le rebord de la fontaine, bien en évidence, il lui serait difficile de le rater. Il n'y a pas grand monde ce soir et au cas où quelqu'un aurait l'idée de le chaparder, je le verrais de là où je suis, le risque est infime. Il ne me reste plus qu'à attendre...

Messages : 120 Date d'inscription : 22/02/2013

Mariana n'était pas très en avance, il avait fallu qu'elle lâche son plateau sur le sol qu'elle avait briqué le matin même, il avait fallu tout re-nettoyer. Elle maudissait sa maladresse qui lui avait perdre du temps. Elle ne pourrait pas se changer pour se rendre au village. Elle avait passé sur ses épaules un long châle clair en crochet et libéré ses cheveux de sa tresse quotidienne, elle n'était guère satisfaite du résultat mais elle n'avait trop le choix. Enfin si...celui de ne pas se rendre au rendez-vous. Elise était toujours bien mise, il est vrai que ses robes étaient à la limite de l'outrance, mais elle restait tout de même élégante, élégante dans son genre en fait. Et elle, elle, elle ressemblait à une servante, et son visage était si triste et fatiguée, qu'elle refusait de voir Elise comme ça.

Pourtant, la curiosité la poussait à se rendre au village, à lui parler, à savoir ce qu'elle sait pour connaître son nom. Aurait-elle parlé à Gregory? Elle avait l'estomac noué et le coeur serré en pensant à lui. Il devait être tellement déçu, elle l'avait trahi comme cette fille qu'il avait aimé dans le passé, il s'était confié à elle et elle lui avait menti. On récolte ce que l'on sème comme il dirait, et elle récoltait un travail dégradant, la mauvaise humeur permanente d'une femme affable et les avances toujours plus intensives de l'époux de celle-ci.
Mais que ce serait-il passé si elle était restée? Il l'aurait repoussé, répugné en repensant qu'il avait embrassé l'épouvantail comme il l'appelait. Et dans le cas contraire, quel avenir aurait-elle eu avec lui alors qu'il passe de femme en femme?

Elle secouait négativement la tête pour chasser ses noires pensées et s'arrêta au bas de la côte qui menait à la fontaine. Ses pas l'avaient conduite mais sa fierté lui soufflait de faire demi-tour. Elise avait été gentille avec elle à Amiens, même si elle se plaisait à la faire rougir et qu'au fond elle n'aimait pas beaucoup sa relation avec Greg, mais si elle est dans ce pays ce n'est pas sans raison. Et si elle vient juste jouer les touristes elle ne va pas être déçue, il n'y a pas grand-chose à voir ici.

Elle avança lentement en direction de la fontaine, avec un peu de chance elle n'aurait pas attendue et elle pourrait oublier tout ça. L'endroit était désert ou presque, Elise n'était pas ou plus là. Elle soupira soulagée et s'empressa de faire demi-tour quand son regard se posa sur le rebord de la fontaine. Son coeur s'emballa en reconnaissant ce collier, son collier. Elle le toucha du bout des doigts avant de le prendre et y vérifier le dos, plus de doute c'est bien le sien. Mais comment est-ce possible? La comtesse devait le remettre à Gregory en dédommagement de ce qu'elle lui devait, enfin plus pour qu'il garde un souvenir d'elle en fait mais elle ne l'avouerait jamais.

Elle le serra tristement contre elle, alors c'était donc ça le but de la visite d'Elise ici, elle venait pour lui rendre son camée. Gregory n'en avait pas voulu donc. Une perle roula sur son visage pour rejoindre l'eau clapotante de la fontaine.

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Le temps passe, ça me parait long. Va-t-elle venir ? Je ne sais pas. Je me demande quelle heure il est là, j'ai l'impression d'être là depuis des heures. Est-ce juste une impression à cause de la nervosité ou se pourrait-il qu'elle ne vienne pas ? Je ne sais pas, je ne suis plus sûr de rien depuis que je la connais vraiment.

Je suis sur le point de repartir quand finalement je la vois arriver. Elle descend la côte qui mène à la fontaine. Je souris légèrement en la voyant mais plus elle approche, plus mon sourire s'estompe. Elle semble triste et épuisée, peut-être n'est-ce que cette tenue trop sombre et austère qui donne cet effet, je ne sais pas, mais on est loin de celle que je taquinais en lui disant qu'elle était une poupée ou une princesse.

Au fur et à mesure qu'elle approche de la fontaine, je me déplace pour ne pas arriver face à elle. Elle finit par trouver son collier et alors qu'elle se tourne vers la fontaine, j'arrive derrière elle doucement, sans faire de bruit. Lorsque j'arrive enfin à sa hauteur et que seulement quelques centimètres nous séparent. J'ai un instant d'hésitation, je sens la nervosité m'envahir, mais maintenant que j'y suis, je ne peux plus reculer. Je prends une profonde inspiration pour tenter de me calmer et ouvre enfin la bouche :

Bonsoir Esperanza...

Je la regarde alors qu'elle me tourne le dos. Quelle va être sa réaction en me voyant ? Va t-elle fuir ? Quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, ce ne sera pas sans conséquences, la question est maintenant de savoir : lesquelles ?

Messages : 120 Date d'inscription : 22/02/2013

Son sang ne fit qu'un tour quand elle entendit la voix masculine et familière dans son dos. Elle allait de surprise en surprise décidément. Elle déglutit nerveusement et essuya rapidement ses yeux avant de se retourner, une expression interrogative sur le visage. Si elle était gênée de se présenter ainsi à Elise, à Gregory elle était plus qu'humiliée. Esperanza? La comtesse avait dû lui dire, mais pourquoi? S'il est là pour se venger et la ridiculiser, il pouvait repartir d'où il venait elle n'avait pas besoin de lui pour ça, un miroir lui suffisait amplement.

Non jamais la comtesse ne lui aurait dit où la trouver si c'était pour lui faire du mal. Et si ça n'avait rien à voir avec elle? Gregory est malin il a pu la retrouver autrement.

Gregory? Mais...

Soudain la stupeur fit place à la panique. Et si Carmen arrivait? Et si quelqu'un le reconnait? Parfois sa soeur sortait pour promener son fils, si elle découvre que Mariana a menti et qu'elle n'a pas tué Greg, le père sera au courant, et là il le fera tuer.

Tu es fou, jamais tu n'aurais dû venir ici. Retourne en France, je t'en prie Greg, ne reste pas là. Tu peux me haïr si tu veux, mais va t-en. S'ils te voient ils te tueront.

Elle le regardait avec crainte et beaucoup de tristesse, c'était tellement difficile de lui avoir dit au revoir une première fois et recommencer n'en était pas moins douloureux, au contraire. Il lui apparaissait encore plus séduisant qu'à l'accoutumé, son coeur explosait dans sa poitrine. Jamais elle ne pensait le revoir, et le voir là, si près d'elle, faisait remonter en elle tous leurs bons moments, leurs rires, leurs mots, leurs baisers.

Qu'est-ce que tu veux Gregory? Pourquoi tu es là?

Elle voulait fuir loin mais elle se posait tant de questions, elle était complètement perdue là.

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Elle se retourne et me regarde, elle semble effrayée, je ne sais pas trop ce qu'il se passe dans son esprit, peut-être croit-elle que je lui en veux, que je suis venu lui faire du mal ou dieu sait quoi d'autre...Je lui en ai voulu oui, pendant quelques jours, le temps que la colère retombe et qu'Elise m'aide à ouvrir les yeux. Ça me fait drôle de la revoir, de la sentir si proche et à la fois si loin.

Nous avons quelques petites choses en commun mais sans doute la plus importante est le fait que notre raison veuille qu'on se rejette alors que nos coeurs désirent le contraire. Le regard qu'elle pose sur moi me trouble, je sens qu'elle est prête à fuir mais je ne saurai accepter qu'elle le fasse sans m'avoir donné l'occasion de lui parler, ne serait-ce que cinq minutes.

Je reste planté devant elle et m'avance un peu, levant doucement la main vers son visage que j'effleure pour essuyer ses larmes. J'ai du mal à remettre de l'ordre dans mes pensées, j'ai beaucoup à dire et en même temps, je n'ose pas, par peur sans doute...C'est la première fois depuis bien longtemps que je ressens quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un et reste toujours cette multitude de questions qui commencent par "Et si ?". Et si elle fuit ? Et si elle ne m'écoute pas ? Et si, miraculeusement, ça marche ?...

Elle pose des questions, encore et encore. Elle se demande ce que je fais là, et à sa place, je me le demanderai sans doute aussi.

Je ne te hais pas Mariana...C'est même tout le contraire...

Bon sang ce que c'est dur d'aligner trois mots et lui dire ce que j'ai sur le coeur. J'ai surtout envie de fuir moi aussi plutot que de dire ce qu'il en est vraiment. J'ai pas l'habitude de ça, j'ai tenté de réfléchir à quoi dire et je suis resté sans savoir. Maintenant que je suis en face d'elle je ne le sais pas plus. En un souffle, je lui murmure :

Ce que je veux ? Toi...Je suis là pour toi...

Je me rapproche un peu plus d'elle avec une étrange sensation, je me sens fébrile et je déteste ça. Je suis toujours sûr de moi d'habitude mais là, face à elle, je perd mes moyens. Je plonge mon regard dans le sien dans l'espoir d'y déceler une réponse. J'aimerais tant voir ce sourire qui me fait craquer illuminer son visage. Mais pour l'instant, je vois surtout une jeune femme effrayée et prête à fuir et je ne sais même pas comment la retenir.

Messages : 120 Date d'inscription : 22/02/2013

La tête de Mariana lui hurlait de fuir, la suppliant de courir sans se retourner, son coeur lui la conjurait de le serrer dans ses bras et de l'embrasser à en perdre haleine. Quand le coeur et la raison se battent, un seul des deux s'en sort vainqueur. La question est de savoir qui gagnera ce combat, mais dans tous les cas, Mariana, elle perdra la bataille.

Le temps semblait s'être figé sur la place du marché. Elle avait relevé son regard vers le sien, le coeur semblait prendre le dessus sur la raison.
Elle était abasourdie par sa présence, troublée par ses mots. Non c'est impossible, elle a dû mal comprendre. Non ça ne se pouvait pas, il ne pouvait pas lui faire ça, il ne pouvait pas perturber sa vie comme ça, non il n'a pas le droit.

Elle frémit au contact de sa main sur son visage et elle se sentait sur le point de défaillir à mesure qu'il s'approcher dangereusement d'elle. Elle luttait de toutes ses forces pour ne pas prendre ses lèvres avec toute la passion et le désir qui l'étreignaient. Elle n'avait jamais été amoureuse avant de le rencontrer, tout ça était nouveau pour elle, c'était à la fois excitant et terrifiant.
Elle baissa la voix comme pour elle-même alors qu'elle détournait les yeux.

Fais pas ça.

Comment en étaient-ils arrivés là quand il y a encore quelques mois ils se battaient violemment sur une plage de Guernesey? Quand les seuls mots qu'ils s'échangeaient n'étaient qu'insultes? Au fond d'elle elle l'avait toujours désiré, bien avant cette histoire avec Carmen et...Elle interrompit là le flot de pensées qui l'avaient envahie pour l'entraîner à l'écart de la place exposée à d'hypothétiques regards curieux. Elle était terrorisée à l'idée que sa soeur ou une connaissance de son père ne découvre que Greg est en vie.

Qu'est-ce que tu attends de moi?

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Je la regarde, elle semble perdue, je ne suis pas sûr de pouvoir l'aider à retrouver son chemin étant aussi paumé qu'elle. Venir jusque là avait été la partie facile de l'histoire, maintenant tout était à faire et je ne savais pas comment m'y prendre. Elle murmure quelques mots qui me font hésiter puis m'entraine à l'écart de cette place, à l'abri des regards indiscrets. Et là, la question tombe. Qu'est ce que j'attends d'elle ? Comment répondre à cette question ? Je n'y ai même pas réfléchit. Je ne sais même pas ce que j'attend exactement, tout est si confus...Et moi, pour ce qui est de causer je suis loin d'être douer. ça me rappelle la fois en auberge où Rosy m'a dit de faire une déclaration à "Victoria" par jeu...La honte...C'était très loin d'être mon truc de genre de choses.

Je soupire légèrement alors que mon esprit tente en vain d'avoir un éclair de génie. Pourquoi je m'embarque là dedans moi ? Rien que le commencement je suis déjà là à patauger pour savoir quoi dire et quoi faire, autant dire que c'est mal barré. C'est assez marrant quand on y pense et qu'on sait comment j'ai baratiné ses soeurs alors que là rien ne me vient. C'est plus facile de balancer des belles paroles qu'on ne pense pas que de dire la vérité.

J'attend rien de toi. Je veux juste...

Je m'interromp, décidément, quand ça veut pas ça veut pas. Je dévie le regard un instant vers la fontaine avant de revenir sur elle et de tenter d'aligner trois mots.

Ta présence me manque. Ton regard pétillant. Ton sourire. Ta façon de rire. Nos petits jeux stupides. Je pourrais faire une longue liste de tout ce qui me manque depuis ton départ. Je veux juste que tu fasses partie de ma vie Mariana. Je suis pas doué pour les mots, je sais pas tourner ni expliquer ce que je veux, en fait, je sais même pas exactement ce que je veux, enfin si je le sais mais...C'est compliqué à expliquer...

Si on devait décerner une palme au mec le moins doué de la terre pour parler à une nana qui lui plait, je suis sûr que je gagnerai ! Je m'énerve moi même là à être aussi nul. Je prend sa main dans la mienne et joue avec ses doigts que j'entrelace aux miens. Il y a bien un mot qui décrit ce que je veux, un mot qui n'existe qu'en espagnol, en français il y a plein de mots pour expliquer la même chose, mais en Espagne il en est un qui regroupe tout. Je lui murmure de façon à peine audible, ayant bien du mal avec ce genre de mots :

Te quiero...

Messages : 120 Date d'inscription : 22/02/2013

Elle n'avait qu'une envie, celle de faire taire les battements de son coeur qui assourdissaient et obscurcissaient sa raison. Rien de tout ceci n'était réel, il n'était pas là, la peine et la fatigue de ces derniers jours laissaient place à des hallucinations, son esprit réalisait ses désirs vains et interdits. Non il n'est pas là Mariana, il ne dit pas tout ce que tu crois entendre, tout ce que tu as toujours voulu entendre, c'est impossible. Elle avait fermé les yeux un instant avec la peur soudaine qu'en les rouvrant, que le mirage imaginé s'était envolé à tout jamais.

Mais en les rouvrant, c'est son regard si intense qui était plongé dans le sien. Elle réalisa alors qu'elle n'avait jamais vu à quel point ses yeux étaient bleus malgré le nombre de fois où elle s'y était noyée.Or en cet instant ce n'était pas eux qui l'envoûtaient mais le son de sa voix ou plus particulièrement ses mots. Elle lui manquait alors, comment lui dire qu'elle ressentait tout ce qu'il lui disait mais que c'était impossible? Comment savoir si ses mots étaient sincères, lui qui avait dû les dire tellement de fois qu'ils n'avaient plus la moindre signification dans sa bouche? Il était hésitant, comment se faisait-il qu'il soit si hésitant alors, sinon que pour la première fois ils étaient sincères? Elle était encore plus perdue que sa dernière nuit en France où il lui avait demandé de rester, bien avant qu'il sache qui elle était. Cette fois ce n'était plus à la chimérique Victoria qu'il ouvrait son coeur mais bien à elle, à Mariana. Elle aimait l'entendre prononcer son nom, il n'y avait plus le moindre dégoût cette fois-ci mais de... l'amour.

Elle ne savait pas ce qu'il attendait d'elle, elle ne savait pas non plus ce qu'elle espérait de lui, pourtant jamais elle n'oublierait ses mots et son regard. Mais il ne fallait pas en prononcer certains, c'était mal, bien et mal à la fois même. Il devait partir et oublier tout ça avant que sa raison ne reprenne le dessus sur ses sentiments et surtout avant que quelqu'un apprenne sa présence en Espagne. Elle avait posé les doigts sur ses lèvres pour le faire taire, pour qu'il n'en dise pas plus, et dans souffle sans conviction et paradoxalement ferme elle lui avait demandé :

Fais pas ça!

Il le fit pourtant en prononçant la phrase fatidique, en entrelaçant leurs doigts. Elle avait cherché dans ses yeux la vérité et ce qu'elle y trouva la troubla comme jamais elle n'avait été troublée auparavant. Elle ne sut lui répondre, non pas que les mots lui manquaient, enfin bien sur que les mots lui manquaient, sauf ceux qu'il venait de dire comme s'il avait lu dans son âme, mais si elle ne répondit pas c'est que ses lèvres venaient de sceller cet aveu dans un baiser ardent et passionné.

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Je ne me rappelle pas la dernière fois que j'ai pu dire ou ressentir quelque chose de similaire. Enfin, si, je m'en rappelle, puisque ce n'était arrivé qu'une fois avant ça. Une fois où je me suis fait avoir, ce qui m'a renfermé encore plus que je ne l'étais déjà, et pour faire changer ça, sans doute fallait-il avoir quelque chose de peu ordinaire, quelque chose de spécial même. Cette histoire était totalement folle. J'avais craqué sur Victoria, une jeune femme que je prenais pour une poupée de salon, qui passait son temps à rire et me proposer des paris stupides. Elle avait une certaine forme de légèreté dans son attitude qui m'avait plu et au fil du temps, ça s'était accentuer.

Mais voilà qu'un jour, elle m'a fait un aveu, elle n'était pas celle que je croyais et sur le coup, je n'ai pas su réagir. J'ai eu le temps de cogité et de me rendre compte et le lendemain, il faut le dire, j'étais à la fois déçu, triste et en colère. Il avait fallu plusieurs jours et l'arrivée d'Elise pour me sortir de là, me faire comprendre les choses. Faut dire ce qui est : c'est une perle cette fille là. Elle connait la définition de l'amitié. Sans elle...Je serais probablement à Paris à l'heure qu'il est, à m'éloigner de tous ces gens sans intérêt. Au lieu de ça, je suis avec la plus jolie jeune femme qu'il m'ait été donné de voir. J'en viens à me demander comment j'ai pu être aussi aveugle pour ne rien remarquer avant.

J'ai laché quelques mots et reste dans l'attente d'une réponse, quelle qu'elle soit. Je m'attend à ce qu'elle me rejette, me dise de partir, il y a mille et une raison qui font que ça ne peut pas marcher, que tout ça est totalement irréaliste et mènera forcément à un désastre mais voilà, je ne peux pas me résoudre à ça. La surprise est de taille lorsqu'au lieu de m'envoyer balader ou de me répondre quelque chose, je la vois s'approcher de moi et sens bientôt le contact de ses lèvres sur les miennes. Je ne me fais pas prier pour répondre à ce brulant baiser qui me renvoie en France, le jour où nos lèvres se sont touchées pour la première fois.

Les retrouvailles sont intenses, mais je ne me leurre pas, à un moment où un autre la raison refera surface et j'ignore totalement ce qu'il va se passer...

Messages : 120 Date d'inscription : 22/02/2013

Ils s'étaient retrouvés mais pour combien de temps encore? Elle l'avait embrassé avec toute la passion qu'elle ressentait pour lui mais s'était ravisée. Elle ne pouvait pas faire ça, sa conscience la bridait et la taire était difficilement envisageable. Elle s'était écartée de lui et s'était confondue en excuses avant de s'enfuir.
Elle n'en avait pas fermé l'oeil de la nuit cogitant, se promettant de ne plus le revoir et de tourner définitivement la plage. Pourtant le lendemain elle était allée à la taverne dans l'espoir de le revoir. Des mots, des paroles avaient été échangées, des débuts de serments, et elle avait passé la nuit avec lui. Ils avaient juste dormi, il n'était pas question de plus, il était trop tôt, ou trop tard selon du point de vue de l'histoire.

Elle avait emprunté à Elise une chemise de nuit des plus indécentes et avait tout simplement dormi dans les bras de Gregory, le quittant aux aurores pour le retrouver le soir-même. Et la question était tombée une nouvelle fois, montera t-elle sur le bateau en partance pour la France? Allait-elle le suivre? Elle n'en savait rien. Cette histoire était complètement insensée. Tout la poussait à partir, autant qu'à rester. Les avances de son patron se faisaient plus poussées mais elle avait honte d'abandonner Carmen et le bébé. Pourtant elle aimait Gregory et malgré la difficulté de leur idylle, elle voulait y croire et se battre pour elle.

Le bateau quittait le port à midi. Les heures s'égrenaient plus rapides qu'à l'accoutumée, le temps la rattrapait. Tant de questions se bousculaient dans sa tête. Elle était malheureuse sans lui, elle avait horreur de cette vie morne et misérable, elle méritait mieux que ça elle en avait conscience. Mais serait-elle heureuse avec lui? Parviendrait-il à résister à toutes ces tentations, ces femmes s'offrant à lui sans vergogne, le désirant constamment comme elle, elle n'avait de cesse de le désirer? Qu'adviendrait-il d'elle si elle se retrouvait dans la situation de Carmen? Elle s'était promis d'attendre, mais attendre quoi? Le mariage? Ce jour qui ne viendrait jamais. Et si un jour son instinct maternel faisait surface, que se passera t-il? Elle devra dire adieu à l'homme qu'elle aime ou devra t-elle enfouir ce besoin au fond d'elle?
Toutes ces questions lui martelaient le coeur et l'esprit. Que ferait la comtesse à la sa place? Si seulement elle était là pour la conseiller.

Ce n'était pas la comtesse qui lui ferait prendre sa décision, cette affaire touchait une autre personne. Sa soeur, la mère de son neveu. Elle ne pourrait lui dire qu'elle aimait l'homme qui l'a lâchement abandonné au pied de l'autel après l'avoir séduite pour son plaisir et mise enceinte, elle ne le pouvait pas . Jamais elle n'aurait ce courage, il valait mieux que Carmen la haïsse pour la "mort" de Gregory et qu'elle passe à autre-chose si tant est que ce soit possible, que d'avouer pareil affront. Et elle mettrait la vie de Greg en danger surtout et ça ça serait intolérable.

Elle prit le chemin de la maison de sa tante lors d'une pause, espérant que sa soeur soit dans un bon jour. Elle ne savait trop ce qu'elle allait y faire. Chercher sans doute un soutien ou obtenir l'absolution pour la trahison commise et celles à venir. Si elle devait dire oui à Gregory, elle le ferait avec le consentement de sa soeur ou elle ne le ferait pas.

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Il n'aura pas fallu longtemps pour que ce moment ne s'arrête et qu'elle ne se sauve comme une voleuse. Je pousse un soupir en la voyant partir. Rien n'est fait pour me facilité la tache on dirait.

Quelques jours ont passé depuis mon arrivée en Espagne, mes retrouvailles avec Mariana qui étaient plutôt nuancées et aujourd’hui, le jour du départ. À ce moment, j’ignore encore si elle viendra avec moi en France. Elise, Annabelle et sa servante sont déjà à bord. Avec l’aide d’un des marins je remonte les malles d’Elise. Ces derniers jours ont été compliqués au point que je ne suis sûr de rien. Peut-être vais-je reprendre la mer sans elle…Je ne sais pas. Tout ce que je sais c’est que pour en avoir discuté des heures durant, nous nous sommes rendus compte tous les deux à quel point tout cela n’avait aucun sens et était irréaliste.

C’était sans doute voué à l’échec, alors pourquoi être venu ? Pourquoi s’accrocher ? Parce que pour une fois je ne laissais pas ma tête prendre le pas sur le reste. Peut-être avais-je fais la plus grosse erreur de ma vie en écoutant mon cœur et sans doute ne tarderai-je pas à avoir la réponse.

Nous avions énuméré toutes les choses, toutes les raisons pour lesquelles ça ne devait et ne pouvait pas se faire. Une seule nous poussait à vouloir essayer malgré tout : les sentiments qui nous unissaient mais seront-ils suffisant pour oser ? Encore une question sans réponse.

Je suis à présent sur le pont à scruter la foule qui déambule sur le port. Le temps passe, elle n’est toujours pas là. Viendra-t-elle ? Et si elle vient, que se passera-t-il encore ? Je vais sans doute devoir me ranger, trouver un travail honnête dans un endroit d’où je ne bougerais plus, une maison et ensuite…Je préfère ne pas penser à la suite. Rien que l’idée de m’installer définitivement quelque part m’hérisse les poils. Mais j’ai conscience qu’il me faudra faire des choix et savoir ce qui importe le plus. Et si elle ne vient pas...Sans doute reprendrais-je la vie que j'avais en tentant d'oublié tout ça.

Je continue d'observer la foule qui déambule en espérant la voir, l'esprit rempli de questions, effrayé à l'idée de changer de vie mais sans doute encore plus par l'idée qu'elle pourrait ne pas venir.

Messages : 12 Date d'inscription : 19/07/2013

AH l'Espagne, l'Espagne, l'Espagne! Un pays qui gagne à être connu! J'y ai passé un agréable séjour, les espagnols sont si, wow ! Cristobal m'avait fait visiter tous les recoins et j'ai rencontré aussi Juan son cousin, des garçons adorables et tellement serviables! Je n'étais pas là pour ça mais pour apporter tout mon soutien à Greg, l'un empêchait pas l'autre, heureusement! Il avait retrouvé sa Mariana, du moins je l'espère. On parlait beaucoup lui et moi et s'il faisait son mec que rien ne touche en disant qu'il reprendrait sa vie si elle ne voulait pas de lui, je n'y croyais pas une seconde. Bien sur qu'il reprendrait la route et oublierait son chagrin dans divers lits mais il aurait du mal à l'oublier. Quand il se lance sur le sujet de "son sourire merveilleux", de "son odeur envoûtante" ou de "ses cheveux si soyeux" entre autre, j'ai pas dit qu'il était complètement accro? Bon je le dis il est complètement accro à cette fille. C'est vrai qu'elle est pas dégueulasse à regarder la petite mais si elle brise le coeur de lapin je lui refais le portrait, parole d'Elise!

J'avais fait mes adieux aux deux cousins qui m'avaient fait l'honneur de me filer quelques bons tuyaux espagnols que je réitérerais sur mes petits français et j'avais embarqué avec Nicole et Annabelle qui s'était beaucoup amusée aussi, mais différemment bien sur. Ses principaux loisirs étaient d'ordre intellectuel ou artistique. Elle avait sympathisé avec la fille des aubergistes qui essayait de lui apprendre l'espagnol et un instrument bizarre qu'on claque entre ses doigts en dansant une danse plutôt sexy, même carrément sexy, c'est Eddy qui va râler si elle fait ça à la maison.

Et nous revoici sur ce maudit navire, j'ai fait des réserves de sangria, je n'aime pas l'effet qu'elle produit sur Greg, mais me concernant je comptais sur elle pour me faire pioncer jusqu'à l'arrivée ou me faire perdre toutes notions du mal de mer. J'avais rejoint lapin sur le pont, il était dans un tel état de stress à se demander si elle viendrait ou non, et je dois avouer que j'angoissais tout autant que lui. Je n'aimais pas le voir comme ça, j'étais triste pour lui. Je posais ma main sur son épaule pour lui faire sentir ma présence, cherchant également du regard la jeune fille.

Ne t'inquiète pas lapin. Elle est peut-être un peu en retard. Tout le monde n'est pas encore monté à bord.

Messages : 120 Date d'inscription : 22/02/2013

Un son retentit. Un son annonçant un départ. Un bateau s'éloignait du port tandis que sur le quai des femmes pleuraient leurs maris qui partaient sans savoir si elles ne les reverraient jamais. Parmi elles, une jeune fille somme toute anonyme, les imitait, pleurant de rage et de désespoir, un amour perdu. Personne ne la voyait, remarquant sa seule présence par ses bousculades et ses coudes jouant nerveusement pour s'approcher presque vainement.

Mariana avait pour la toute première fois en seize années et des poussières d'existence, ouvert son coeur à un membre de sa famille, autre que sa grand-mère qu'elle chérit tant. Carmen n'était pas d'humeur mais la petite dernière de la famille ne s'était pas laissée faire et avait imposé à son aînée de l'écouter une bonne fois pour toute! Elle n'avait pas pu lui dire que l'homme qu'elle aimait était Gregory, mais pour la première fois elles avaient eu une réelle conversation entre soeurs, presqu'une complicité. Elle avait confié à Carmen ses doutes sur son avenir, sa peine constante depuis son retour, le bonheur rencontré en France sous les traits d'un "surprenant jeune homme" comme elle l'avait vaguement cité, son prestigieux travail au service de la comtesse et l'amitié qui en avait découlé après qu'elle lui ait tendu la main, le profond respect qu'elle avait pour le roi qui l'avait accueillie sans réserve. Tout ceci lui manquait et pourtant elle ne renierait jamais ses origines, son pays, sa famille malgré qu'elle, elle l'avait rejetée.

Carmen était une fille à part, personne n'avait jamais su de quel mal elle souffrait, passant d'une joie intense et surexcitée à une profonde détresse; il fallait sans cesse veiller sur elle pour s'assurer qu'elle ne blesse personne ou qu'elle ne se fasse du mal à elle-même dans ces moments-là. Malgré leur différence d'âge, Mariana avait toujours pris soin d'elle, de ses autres soeurs, de sa mère et de sa grand-mère. Il lui fallait vivre pour elle, juste pour elle-même. La comtesse n'arrêtait pas de lui dire et Gregory plus récemment mais elle ne parvenait pas à s'y résoudre. Trop d'incertitudes et de questions sans réponses pour tout quitter. Tout ça était tellement insensé, de la pure folie.
Elle avait embrassé sa soeur et son neveu pour regagner la maison où elle était employée comme domestique, le coeur gros. Sa décision était prise.

Le port...le monde tournant au ralenti autour d'elle, alors qu'elle s'agite, qu'elle court parmi lui, cherchant parmi la foule amassée, la raison de sa présence ici. Le clocher de l'église avait annonçait midi il y a déjà quelques minutes. Ses yeux embués de larmes ne prêtèrent pas attention aux hommes en charge de dénouer les liens retenant le navire au bittes d'amarrage. La passerelle allait être enlevée quand dans une dernière bousculade elle écarta les gens la séparant d'elle. Elle se délesta d'une bourse au profit d'une autorisation de monter. Arrivée enfin sur le pont, elle balaya du regard l'ensemble des hommes d'équipage, sans leur prêter la moindre attention. Ce n'est qu'au bout de minutes interminables qu'elle l'aperçut enfin. Il semblait regarder la mer silencieusement comme si pensées s'y reflétaient. Elle déposa ses deux sacs au sol, et, fébrilement elle s'approcha de lui, sans bruit, comme il l'avait fait alors à la fontaine.

Bonjour Gregory.

Messages : 225 Date d'inscription : 13/02/2013 Ville : là où j'y ai un interet

Perché sur le pont je regarde autour de moi dans le vain espoir de la voir parmi cette foule. Le temps passe et rien, je ne la vois pas. Je commence à croire qu'elle ne viendra pas. Sans doute est-ce mieux ainsi finalement. Qu'aurais-je pu lui apporter ? Pas grand chose. Je ne suis pas riche, je n'ai pas de situation, même pas de maison. En fait, je n'ai rien à lui offrir d'autre que des sentiments récemment compris et acceptés, ce qui est déjà un miracle en soi.

Les minutes s'égrènent, je vis les marins descendre pour larguer les amarres et relever la passerelle. Cette fois c'est terminé, elle ne viendra plus. C'était utopiste de croire que ça pouvait se faire malgré tout ce qui nous séparait. La raison aura gagné sur le reste et je ne peux pas lui en vouloir pour ça. Elle a des raisons de se méfier de moi mais aussi de s'interdire tout ça avec sa famille qui me hait, sa soeur qui a eu un enfant de moi il n'y a pas si longtemps...Bref, rien n'était fait pour nous réunir, au contraire.

Je soupire légèrement et me rapproche de la rambarde contre laquelle je m'appuie. Mon regard se perd dans cette grande étendue d'eau qui se trouve à mes pieds alors que je pense à toutes les raisons qui m'ont mené ici, toutes celles qui ont fait qu'elle n'est pas venue et m'imaginant ce qu'aurait été ma vie si elle en avait fait partie.

J'entend alors une voix derrière moi qui me sort de mes songes. Je ne réalise pas bien qui me parle sur le coup, ce n'est qu'en me retournant et que je la vois que je comprend après m'être demandé un instant si je n'étais pas en train de rêver ou d'avoir la berlue. Je me rapproche d'elle et passe ma main sur sa joue comme pour m'assurer qu'elle est bien réelle et au contact de sa peau contre la mienne, je murmure :

Tu es venue finalement...

» [RP]Une arrivée pour un nouveau départ?
» [RP] Des pieds de vigne pour un nouveau départ
» (rp) Le Départ
» [RP] 14, Quartier Saint Archeul, Chez Emma Roseray
» Je cadre, je recadre et voilà..le tableau.