[RP] Sur La Tombe De Marty.

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Des fois, on ne sait plus qui on est, et pourquoi on vit. je suis souvent dans ces instants, nageant dans la brume. Des fois, j'aimerais parler. Constance est à Paris. Et les autres...je ne pense pas qu'ils prendraient plaisir à m'entendre. Et j'enfonce ma souffrance au plus profond de mon être de façon à ce qu'elle soit imperceptible au yeux des autres. Mais tout s'empile, menaçant d'exploser. Il me faut trouver un endroit. Un sanctuaire.

Je ne sais pas où aller, le soleil est haut dans le ciel.Je marche, ignorant mon but. Et là, je la vois.

Il s'agit d'une colline. je la gravis, déchirant mes vêtements avec les branches des arbres morts. les corbeaux fuient à mon approche, croassant lugubrement. Au sommet, une tombe. Celle de qui ? Je n'en sais rien. la crasse recouvre les gravures. D'un coup de main, je l'ôte et lis :

"Ci-gît notre regretté Marty"

je m'allonge devant la pierre tombale, consciente de ce qui se trouve quelques mètres dessous. Faute de personne à qui confier mes souvenirs, je me mets à parler à Marty. de mon passé.

Ma mère était orfèvre à la Rochelle, tu vois, Marty. mais elle s'est faite assassinée par un bandit, de même que mon père. le vaurien eut trop de cœur pour tuer le nouveau-né que j'étais. Du moins, c'est ce que l'on me raconta plus tard. Quoi qu’il en soit, je me retrouvai toute petite sous la protection d'un cruel orphelinat. Dès que je sus marcher, je fis mille et une bêtises aux quatre coins du bâtiment, m'attirant ainsi les foudres de la directrice. Des amis ? Bien sûr, que j'en avais. Énormément, qui admiraient mon audace.

je soupire. Les larmes coulent, de plus en plus nombreuses.

Plus je grandissais, moins j'étais nourrie. J'avais faim. Très faim. Alors j'ai fui. je me suis installée devant une église. Espérant que quelqu'un de généreux me recueille. J'ai attendu trois jours de pur supplice pour que quelqu'un me trouve et me donne à manger. C'était une grande dame. Son nom était Leïa. Leïa d'Armeny. Elle m'accueillit chez elle, j'avais onze ans. je fus traitée comme si j'étais sa fille. Mais il fallut que mon frère adoptif soit amoureux de moi. Son nom était Armand. Pour lui échapper, je passais l’essentiel de mes journées à l'extérieur. C'est ainsi que ma période de gloire commença. dès les premiers jours, je me fis deux amis. Ludovic et Thomas. Ludovic, je le surnommais Guimauve d'Argent, et Thomas, Nuage d'Encre. Et moi, j'étais Fleur de Feu. Ces surnoms résultaient de notre personnalité.

Je m'arrête un instant pour reprendre mon souffle.

Tout le monde essayait de s'immiscer dans notre trio d'inséparables, sans pour autant y arriver. Ils nous adoraient. Quand nous devinrent adolescent, un doux sentiment s'installa entre Ludovic et moi. Ce fut le début de ma perte : Ludovic était l'objet de la convoitises des filles de notre âge, ainsi Jalousie me les mit à dos.

Le moment le plus douloureux était venu.

Quelques années plus tard, Ludovic et Thomas voulurent partir s’établir en Nouvelle France. Je refusai, disant que nous étions bien ainsi. A mon grand désespoir et au prix de douloureux adieux, leur nature téméraire le fit quand même embarquer à bord d'un bateau, le Libertad. Je me jurai de les rejoindre plus tard. Mais.. le Libertad n'arriva jamais à bon port. Ludovic et Thomas étaient morts, engloutis dans l'Océan. Quand j'appris cela, j'étais détruite. De plus, on me considérait comme la responsable de leur mort, n'ayant réussi à les retenir. Donc... je suis partie. J'avais 17 ans. Pendant une année, j'ai cherché l'endroit parfait de la France.

Je suis arrivée à Eu le jour de mes 18 ans. Je les avais à demi oubliés. Je fis beaucoup de bonne rencontres. Dont celle de Wolfgang. Il me fit vite oublier Ludovic. Un jour, nous partîmes à Amiens. Je n'ai pas tout de suite apprécié cette ville. Mais Wolf s'y plaisait, donc je suis restée. Par amour. Nous sommes mariés depuis. Je trouve que c'est effectivement un peu tôt. Mais quand on aime, l'âge n'est point important. Tu vois, maintenant, je fait partie de la mairie. Sauf que je ne suis qu'une incapable.

La conclusion doit tomber.

Je me déteste, Marty.

Je me retourne, regardant le ciel. Je ferme les yeux, le visage humide de larmes et la tête douloureuse d'avoir tant pleuré. Je me surprends à ne souhaiter qu'une chose : disparaître et me faire oublier.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

J'avais passer la journée à errer de-ci, de-là. Je n'avais rien à faire et j'aimais ne rien faire. Quand d'autres courraient après la gloire et la richesse, moi je restais là à les observer monter haut et s'écraser bien bas et tous cela me faisait rire. Un coeur ? Je n'en avais jamais eu. Ou peut-être eu un bref instant, mais il avait disparu depuis. Assis au pied d'un arbre, je vis une ravissante jeune femme passer devant moi. Elle n'avait sans doute pas remarquer ma présence puisqu'elle continua son chemin jusqu'au sommet de la colline. Intrigué par la demoiselle, je lui emboitais le pas, restant à bonne distance pour ne pas être vu.

Je la regardais s'allonger sur le sol et commençais sa confession. Je l'écoutais sans un bruit, sentant la souffrance profonde de la jeune femme. Je m'avançais à sa hauteur et pris place à ses côtés. Je tournais mon visage vers la jeune femme et doucement, sans aucun geste brusque de ma main, j'essuyais ses larmes, avant de lui adressais un sourire léger. Y avait il forcément besoin de mot ? Qu'aurais-je bien pu lui dire d'ailleurs ? Je ne la connaissais pas. Je n'étais pas adepte du remontage de moral. J'estimais que parfois les gens avaient besoin de cela pour avancer. J'étais là près d'elle, mes oreilles pour l'écouter, mon épaule pour la réconforter si elle en sentait le besoin.

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Je sursaute et m'assois. Première réaction : C'est qui luiiiii ? Oui, je suis un peu affolée, je ne l'ai jamais vu, je ne sais pas qui il est, et il débarque, là, de nulle part pour essuyer mes larmes. Une pensée un peu dingue me viens à l'esprit. Peut-être est-ce le fantôme de Marty ? Mais non. C'est pas possible. JE NE CROIS PAS AU FANTÔMES. JE NE CROIS PAS AUX FANTÔMES. J'essaie mentalement de m'en convaincre quand je dis :

Qui êtes vous ?

J'ai le droit de savoir, tout de même.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je souris en voyant sa réaction. Je plonge mon regard dans le sien, hésitant un instant à répondre : "Je suis le fantôme de Marty". Mais je me voyais mal réanimer cette femme si elle perdait connaissance à cette déclaration.

Mon nom importe-t-il vraiment ? Je vous ai vu passé et vous aviez l'air si...hum...triste, bien que je doute que ce soit véritablement le bon mot puisque cela me semble bien plus profond. Je vous ai donc suivi jusqu'ici et j'ai entendu votre histoire. Je ne voulais pas vous effrayer, juste vous offrir une écoute dont vous semblez avoir besoin.

Je lui souris doucement.

Les morts écoutent très bien mais il est rare qu'ils apportent un réconfort, ou encore moins un conseil. Sauf si vous croyez en tout cela. Pourquoi pensez vous que vous êtes une incapable ?

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Hmm, comme ça, il a tout entendu. Bien, donc, il doit être la personne qui me connais le mieux sur cette planète. Avec Marty aussi. J'étais un peu étonnée de ne pas l'avoir remarqué, c'est bien connu je remarque toujours tout. Mais...comme il dit... je ne suis pas triste, c'est bel et bien pire que ça. Donc, c'est tout à fait normal, je pense.

Vous avez écouté mon histoire ? De A à Z ? Depuis le début ? Vous connaissiez Marty ?

Dernière question : hors-sujet. mais c'est pas grave.

Je ne crois pas aux fantômes. Enfin, je pense. Je pense que je suis une incapable...tout simplement parce que j'en suis une. C'est complexe à expliquer.

Après, j'ai assez peu confiance en cet homme. Je ne le connais pas. Cela me gêne un peu qu'il aie tout entendu, de plus qu'il se drape un peu de mystère. Heureusement que nous ne sommes pas en pleine nuit, parce que avec tous ces arbres morts, j'aurais commencé à flipper, moi.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je remonte mes genoux que j'entoure de mes bras. Je souris grandement et hochais la tête à sa question. J'avais tout entendu de A à Z comme elle disait si bien.

Absolument toute l'histoire. En ce qui concerne Marty, je ne le connaissais que de nom. Il ne me semble pas que je l'ai déjà rencontré.

Je ris quand elle me parle de fantôme.

Vous pouvez me toucher, je suis fait de chair et d'os tout comme vous. Je n'apparais pas et ne disparais pas à ma guise, quoique je ne serais pas contre. Je ne suis qu'un habitant d'Amiens, restant en retrait de la société. Je n'aime pas cette ville et quand je vous regarde je crois que vous ne l'aimez pas aussi.

Je posais mon regard sur elle.

Qu'avez vous fait de travers pour avoir ce sentiment ?

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

J'écrase mon index au milieu de son front. Sûr, ce n'est pas un fantôme.

Dommage. J'aurais bien aimé faire la connaissance avec un esprit.

Je souris un peu.

Ce n'est pas que je ne l'aime pas, cette ville, c'est que... Je ne sais pas. Je n'ai pas le coup de cœur, ni rien... Bref, j'accroche pas. Je serais bien partie mais des gens qui me sont chers sont ici donc je ne pars pas, je ne supporterais pas de devoir construire une autre fois ma vie. Et vous ? Pourquoi restez-vous indéniablement ici ? Est-ce par rapport à Marty ?

0/20, la blague. Bref.

Ce que j'ai fait de travers ? J'ai tout fait de travers. J'aurais du m'embarquer sur le Libertad avec eux. Mourir avec eux. Ou alors, épouser Armand comme m'a conseillé ma chère Guimauve d'Argent avant de s'embarquer dans ce tragique voyage. Je n'aurais pas du aller à la poursuite du bonheur. J'ai tout bâclé. Même si je suis plus qu'heureuse, à présent, et bien...

Sentiment difficile à expliquer.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je ris quand son doigt s'écrasa sur mon front.

Vous voyez je suis qu'un banal humain. Je n'ai rien de très folichon.

Je reprenais mon sérieux et la regardais dans les yeux.

Je connais ce sentiment. Je le vis en ce moment. Sauf que je ne reste pas ici à cause de personne à qui je tiens. Je ne tiens à personne et je suis ravi que personne ne tient à moi. Cette ville, je l'ai quitté fut un temps, mais je n'ai pas trouvé que l'herbe était plus verte ailleurs.

Je l'écoutais.

Je ne crois pas que vous soyez incapable. Si vous n'étiez pas sur ce bateau c'est que vous ne deviez pas mourir de la sorte. Quand à épouser quelqu'un parce qu'on nous le demande...

Je la regardais.

Ne le prenez pas mal et il n'y a aucun jugement dans mes paroles, mais je ne suis pas certain que vous soyez totalement heureuse. Vous êtes sans doute heureuse mais il vous manque quelque chose n'est-ce pas ?

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Je hoche lentement la tête. J'écoute, sans chercher à répondre, j'ai de moins en moins envie de parler.

Ce n'est pas parce que quelqu'un m'a demandé. C'est parqu'Il m'a demandé. C'était sa toute dernière volonté. Ou presque. Il m'a dit..."Si je meurs, épouse Armand." et ce furent les derniers mots qu'il m'a adressé.

Donc, je ne suis pas totalement heureuse, selon ses dires. Il y a peut-être une part de vérité.

Ce n'est pas que je ne suis pas heureuse, c'est que... ma vie d'avant me manque. J'aimerais remonter le temps, éternellement, pour revoir ceux que j'ai toujours aimé. Remonter le temps, empêcher les malheurs d'arriver, empêcher tous ceux qui sont morts de mourir. C'est étrange comme requête. Mais c'est une des choses que je souhaite le plus au monde.

Avec celle de ne pas avoir à redessiner une vie une seconde fois. Je suis très contradictoire.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je l'écoutais avec attention.

Je comprends bien, seulement était-ce ce que vous vous désiriez ?

Je la regardais dans les yeux.

A part vos amis, que vous manque-t-il dans cette vie pour que ces larmes ne coulent plus sur vos joues ?

Je baissais les yeux avant de les relever sur elle, coinçant un brin d'herbe entre mes lèvres.

Je vais vous dire ce que je vois quand je vous regarde. Je vois une femme charmante, pleine d'énergie et d'envies, totalement différentes de ce que lui offre sa vie actuelle. Je sens en vous une femme d'action, une femme qui n'est pas faite pour la vie mémère dans laquelle elle est enfermée. Une femme obligée de cacher au fond d'elle ce qu'elle désire vraiment : une vie d'aventure. Me trompe ?

Je la regardais.

Je ne remets aucunement en doute les sentiments que vous avez pour votre époux, mais je constate avec ces larmes qu'il ne vous apporte pas totalement ce que vous attendez. L'amour ne fait pas tout. Vous avez peur de tout recommencer, ce que j'ai un peu de mal à comprendre, vous rêvez de votre vie d'avant, que ceux que vous aimez reviennent. A part ce détail impossible à réaliser, pourquoi ne pas reprendre cette vie d'avant ? Racontez moi ce que vous aimiez faire avec vos meilleurs amis ?

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Je secoue la tête.

Si je n'étais pas partie, je me serai mariée avec lui...en désespoir de cause. Vous comprenez, j'étais tellement secouée par cette perte soudaine que je n'aurais pas réfléchi. C'est ma mère adoptive qui m'a convaincue de faire ce long voyage pour oublier.

Ça avait marché. Jusqu'à maintenant.

Ce qui me manque ? C'est la liberté.

Je viens d'en prendre conscience. C'est étrange. Peut-être que le cadavre qui se trouve au dessous n'y est pas pour rien.

Non, vous avez parfaitement raison.

Il m'est si difficile de l'admettre...

Ils étaient tout pour moi. Nous passions notre temps ensemble. Nous aimions aller dans une cabane délabrée où nous nous racontions quelques histoires d'horreur sans intérêt. Quand l'un de nous était malade, les deux autres passaient leurs journées à son chevet pour lui tenir compagnie. Nous riions. Parlions.

Je m'interromps, et le fait de parler au passé me fait monter les larmes aux yeux.

Imperceptiblement, nous nous battions contre le malheur qui pouvait à tout moment nous happer entre ses griffes..

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je l'écoutais parler, sentant sa tristesse tout aussi présente que son envie de liberté. Je posais ma main sur la sienne, sans aucune arrière pensée. Je la regardais doucement.

Il ne faut pas rester ainsi Mademoiselle. Vous devez reprendre votre liberté. Oui ce n'est pas un chose facile à faire, oui certains ne vont pas comprendre, mais vous ne devez pas vivre pour eux mais pour vous.

Je lui souris.

Un si beau visage comme le votre n'a pas le droit d'être triste. Il est fait pour rayonner de bonheur. Mais ce bonheur ne vient pas tout seul, parfois il faut se battre pour le gagner. La question est maintenant : Avez vous la force d'aller le chercher ?

Je suis là si vous avez besoin d'un ami, et j'adore les histoires d'horreur.

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Vous avez tout à fait raison. Je vais redevenir Fleur de Feu. Comme avant. Il est vrai que j'ai changé, depuis que je suis à Eu...encore plus depuis Amiens.

Je soupire en levant le nez vers le ciel.

La force... Je l'avais, je ne suis pas sûre de l'avoir encore. Sinon, les histoire d'horreur, j'irai les raconter à Marty, parce que ici c'est un peu inquiétant comme endroit, vous ne trouvez pas ?

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je lui souris.

C'est la seule façon de vivre. Ne plus laissez les autres dirigés vos pensées ou votre vie. Vous en êtes la seule maitresse.

Je glissais mes doigts sur sa joue pour ramener son visage face au mien.

Allez la chercher au fond de vous. Laissez remonté cette colère qui se cache au fond de vous, ce sentiment d'être incomprise si vous parliez à vos amis. Elle est là cette force. Vous n'êtes pas un monstre Victoire parce que vous aspirez autre chose, vous êtes simplement vous.

Inquiétant ici ? Non pas du tout, c'est même l'endroit le plus apaisant qui soit. Ici il n'y a pas de mensonge, pas de niaiserie, pas de faux semblant. C'est ici qu'on se rends compte du temps qu'on perds à être comme les autres voudraient qu'on soit. La fin arrive plus vite qu'on croit et on a plus le temps de rectifier le tir. Vous avez aujourd'hui la chance de changer de vie. Faites le.

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Je hoche lentement la tête. Tout ce qu'il dit est vrai. Tout. Et, imperceptiblement, cela me rend songeuse. Qui aurait cru qu'en inconnu débarque de nulle part pour vous dire la vérité sur votre vie ?

Depuis quand vous connaissez mon nom ? Je vous l'ai dit ? J'ai toujours été moi. Mais depuis que je suis partie de La Rochelle, je suis...une autre moi. 'Fin, je sais pas si vous me comprenez. C'est une sensation comme si... comme si j'essaie de...

J'arrive de moins en moins à expliquer. De moins en moins... Je jette un coup d’œil aux corbeaux croassant, ainsi qu'au arbres morts.

J'aimerais être ici un soir de pleine lune. Pour discuter avec mon cher ami Marty. Lui dire de faire passer des messages pour eux. juste pour les embêter. Néanmoins, je ne suis pas sûre que ça marche vraiment, les morts sont morts comme on dit. Et je ne comprends pas quand vous dites que cet endroit est apaisant, même si nous sommes en plein été je frissonne.

Je soupire.

Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. J'ai toujours eu du mal à m'assumer... moi et mes tenues étranges. Je n'ai jamais aimé la normalité, et parfois les gens me regardent comme si j'étais... une fille débarquée du cosmos. Par exemple, les grandes robes, jupons, tout ça, j'ai toujours haï, mais je n'ai jamais vraiment osé mettre des habits masculin. Je ne sais pas pourquoi. j'aimerais, pourtant.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je souris à ses questions.

En faite je suis devin.

Je ris.

Non plus sérieusement, je vous ai croisé un jour vous étiez en compagnie d'une amie et j'ai entendu votre nom.

Je la regardais.

Un sentiment d'être en prison dans son propre corps ? Une sensation de regarder la scène de votre vie de l'extérieur ? Etre vous sans l'être véritablement ? C'est une chose qui se voit très bien chez vous. Les gens sont souvent aveugle parce qu'ils attendent tellement des autres pour leur propre bonheur. L'homme est un être hypocrite et égoïste.

Je cherchais dans ma besace et sortis une braie et une chemise que je lui tendais.

Procédez par étape. Passez ces vêtements d'abord.

Je me retournais pour lui laisser l'intimité nécessaire pour qu'elle se change.

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Et maintenant que vous savez mon nom, môssieur Mystère, me feriez-vous l'honneur de me dévoiler le vôtre ?

Je croise les bras en faisant ma mine d'enfant gâtée et capricieuse.

Ne généralisez pas. Certains sont certes des être horribles et sans cœur, mais d'autres sont beaucoup plus... sympathiques, on va dire. En plus, vous me dites de me soucier de moi, mais après avec un peu de chance vous direz que je suis la plus grande égoïste de tous les temps.

Je prends les habits qu'il me tends en disant :

Merci beaucoup. Ne vous retournez surtout pas pendant une heure, je risque d'être longue.

Je recule le plus loin que je peux, on sait jamais il peut avoir la mauvaise idée de se retourner. J'enlève ma robe à la hâte, laissant tout choir sur le sol, et je mets les vêtements qu'il m'a donné.

C'est mille fois trop grand ce truc.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Dos à elle, je me mis à rire. Il était normal que cela soit trop grand. J'étais très grand et musclé, elle était fine.

Vous n'avez pas la carrure d'un homme c'est normal, mais le but n'est pas de faire de vous la plus belle personne du coin mais la plus à l'aise et en harmonie avec elle-même. Quand à mon nom, a-t-il vraiment une importance ? Appelez moi comme vous voudrez.

J'attendais qu'elle termine de s'habiller. C'était une chose que j'avais oublié, les femmes mettaient des lustres à se préparer. J'étais bien heureux d'être célibataire, je crois que je n'aurais pas aimer devoir attendre.

Vous en avez encore pour longtemps ?

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

D'accord, je vous donne un prénom, n'importe lequel... Que diriez-vous de Maria ?

Être à l'aise dans ces trucs ? Je crains que cela va être assez ardu.

Je crois que j'ai l'air d'une petite fille dans ses truc quatorze mille fois trop grand.

Oui oui, j'ai fini.

Je retourne m'assoir quelques mètres au-dessus de Marty.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je ris au nom qu'elle me donnait. Après tout pourquoi pas. Je me retournais donc puisque la demoiselle était habillée. Je jetais un regard sur elle.

Avec une ceinture peut-être ?

Je fouillais dans ma besace. Certes je n'avais pas de ceinture mais j'avais toujours un morceau de corde, élément indispensable quand on vivait dans la nature.

Nouez ceci à votre taille. Ne vous sentez vous pas mieux sans cette robe ? Vous allez me faire une promesse, jeune demoiselle, celle de vivre pour vous et non plus pour les autres. Osez, vivez comme vous le souhaiter et foutez vous du regard des autres.

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Je prends la corde qu'il me tend, et la noue autour de ma taille, le plus serré que je peux.

C'est infiniment mieux ainsi.

Je regarde le bout de mes orteils, enfin libres : j'ai envoyé valser mes chaussures.

J'aime pas les promesses. Même si je suis mieux comme ça, je ne suis pas sûre de rester ainsi longtemps. Je ne sais pas pourquoi... je n'arrive pas à me libérer. Ce que je veux avant tout, c'est être comme les autres aimeraient que je sois... Ça viens de changer, mais la tendance peut encore s'inverser. Malgré les apparences, je suis quelqu’un d'un peu...

Je réfléchis un instant au terme exact.

...coincée.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je me mis à rire.

Coincée ? Non, je ne pense pas. Je crois que vous avez seulement besoin du soutien d'une personne pour vivre en étant vous. On est toujours plus fort à deux, enfin parait-il.

Je pensais que ce dicton n'était pas valable pour moi. Je n'avais besoin de personne.

Vous voulez donc être comme tous le monde ? Insignifiante, mouton suivant bêtement le troupeau ? Niaise et vivant une vie inutile ?

Je la regardais dans les yeux.

Ne rêvez vous pas d'histoires d'horreurs au coin d'un feu dans un endroit terrifiant ? Ne rêvez vous pas d'aventures ? Vos yeux disent le contraire de votre bouche, jeune demoiselle. Vous savez le pas le plus difficile, c'est le tout premier qu'on fait en sens contraire de tous les autres.

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

J'aurais pu faire ma vie seule. Toute seule. Sans le soutient de personne dans ce joli petit monde. Mais il est vrai que plus on est entouré, mieux on se sent. Mais quand l'entourage, cette muraille, s'effrite, on... on souffre. On pleure.

C'est la première fois que j'envisage les choses sous cet angle.

C'est donc cela votre vision du monde ? Un immense troupeau de brebis ? Je ne vous comprend pas. Si nous étions tous pareils, est-ce que certains manifesteraient plus d’intérêt pour une personne que pour les autres ? Non. Le monde n'est pas comme ça. Cette fois-ci, c'est à moi de vous faire la morale, môssieur Maria. Arrêter de voir les choses et les gens ainsi. Le monde est grand, et je suis sûre qu'à un endroit où à un autre vous vous sentirez dépaysés. je suis sûre que quelque part quelque chose vous donnera tort. Parce que oui, vous avez tort. ON EST TOUS DIFFÉRENTS, D'ACCORD ? ALORS OUBLIEZ CETTE HISTOIRE DE MOUTONS.

Je m’étais mise à crier, alors je radoucis mon ton en disant :

De toute façons, on ne marche pas tous dans le même sens, puisqu'on a tous des buts différents dans la vie.

Messages : 106 Date d'inscription : 18/01/2013

Je l'écoutais parler et je me mis à rire à ces paroles.

Vous vivez dans un monde imaginaire Victoire, ce qui est normal à votre age de croire que tous le monde est différent. Mais il faut voir la réalité en face. Certes nous sommes tous différents physiquement, mais à l'intérieur vous êtes tous pareils. Je ne m'inclus pas puisque je suis différent, n'aspirant pas aux mêmes choses que vous.

Je la regardais.

Vous recherchez tous à être aimer des autres. Mais là ou vous vous trompez mademoiselle, c'est qu'on vit très bien seul. On a pas à supporter la niaiserie des autres. Avoir une vie heureuse ne veut pas forcément dire avoir des amis, se marier, chose qui sert absolument à rien, avoir des enfants, la pire chose du monde.

Je souris.

Vivre seul est une chose magnifique. Ne croyez pas que je vis seul par obligation parce que personne ne m'aiment. Je suis très heureux de vivre seul. Jamais vous me verrez faire la tête, jamais vous me verrez pleurer parce que ma compagne ne m'aime plus, etc. Je vis pour moi et pas comme les autres voudraient que je vive.

Les quelques minutes qui vous restera avant de finir comme Marty, vous les regretterez Victoire, soyez en certaine, mais il sera trop tard pour dire si j'avais su, j'aurais vécu ma vie à fond. C'est dommage, en vous voyant je pensais avoir à faire à une femme forte. Une femme qui voulait vivre SA vie, mais je suis face à une femme faible.

Je me levais.

Vivez votre insignifiante vie de mouton, jolie demoiselle. Suivez le troupeau et surtout ne faites pas un pas de côté au risque d'être le mouton noir.

Je la saluais et prenais le chemin du retour. Cette fille avait du potentiel, et c'était vraiment dommage qu'elle reste enfermée dans le carcan de la normalité. Le regard des autres importaient peu, et vivre pour les autres était un sentiment inutile.

Messages : 88 Date d'inscription : 09/06/2013 Ville : Amiens.

Je me suis remise à pleurer, après qu'il soit parti. Il ne me comprenait pas. Il avait certes saisi certaines choses sur moi, m'avait ouvert les yeux. Mais la fin, il ne comprenait pas. Je suis une incomprise. Une incomprise. Une incomprise. J'aurais pu ravaler ma fierté et lui courir après pour, disons, m'excuser, mais je me dis que puisqu'il ne me comprenait pas, il n'avait qu'à partir. je m'en contrefiche de lui, de toute façons. Il est arrivé de nulle part, il me fais la morale, je la lui fais, il se vexe. Et il part. Puisque môssieur Maria est différent, et bien soit. Être aimée des autres ? Qui parle d'être aimée des autres ? Mon seul souhait ? VIVRE. mais si môssieur Maria ne le comprend pas, il n'a qu'à s'en aller, je m'en contrefiche.

J'attrape mon sac, et en sort un couteau. Un petit couteau de cuisine insignifiant dans ce grand monde. Je le fixe un instant. Je le pose au pied de la tombe, attrape deux cailloux et grave "Ludovic" et "Thomas" avec. Je pose mes œuvres de chaque côté de la tombe en disant :

Veille sur eux, Marty.

Je m'allonge sur le dos, le jour décline et quelques minuscules étoiles apparaissent. Je songe un instant à m'endormir, mais au lieu de cela...

J'en ai marre. De tout le monde. De toute cette bande de kékés. Ca m'énerve plus qu'autre chose. Aide-moi.

A qui je parle ? A tous ceux qui m'entendront. Je m'assois, et me mets à chanter. Cette autre vie est bien loin derrière, il faut l'oublier à présent.