[RP] Au bord des falaises

Messages : 1130 Date d'inscription : 27/10/2009

Muguet lui avait annoncé qu'il souhaitait rester vivre à Saint Pierre, mais il sentait Roxetrice malheureuse d'être éloignée de Eu et de cette candidature à la mairie qui lui tenait à coeur.

Roxetrice sentait que Muguet était en train de changer et qu'elle n'était plus sa raison de vivre. Il lui avait proposé de rentrer à Eu lui promettant de la rejoindre dès que possible.

Autant Muguet disait qu'il n'était rien sans elle jusqu'à leur arrivée à Guernesey, autant c'est Roxetrice qui ne pouvait plus vivre sans lui.

Mais que faire ?

Muguet était toujours par monts et par vaux dans cette ile, et elle ne le voyait presque plus.
Lorsqu'ils arrivaient à se croiser en taverne, Roxetrice sentait Muguet bien loin d'elle. Il était différent du Muguet qu'elle avait connu à Eu. Elle se demandait si son passé ne refaisait pas surface.

Si elle rentrait à Eu sans lui elle se laisserait mourir.
Elle aurait voulu pouvoir être à Eu pour annuler sa candidature pour les élections et pouvoir s'en expliquer avec les personnes qui l'avaient soutenue jusqu'alors.

Tout de suite elle aurait voulu avoir des bras paternels qui l'entourent et pouvoir se faire câliner.Tout à l'heure, elle aurait voulu que Muguet la prenne dans ses bras et lui dise qu'il l'aimait mais elle l'avait laissé sortir seul sans qu'il ne fasse les gestes espérés.

Elle décida d'aller marcher un peu pour sécher ces larmes qui brouillaient sa vue.

Tout au long du chemin, des images refirent surface :

Leur rencontre, leur premier baiser, leur relation passionnée, son soutien pour tout ce qu'elle entreprenait, son départ avec Fafounet pendant 3 semaines et son désespoir de le croire perdu. Et puis il y a eu son retour, les élections à la mairie de Eu, cette défaite, et leur départ à Guernesey pour se changer les idées. Entre temps elle avait promis à Jean de le soutenir comme lui la soutenait pour les prochaines élections. Roxetrice avait l'impression qu'elle les trahissait alors qu'elle ne faisait que suivre sa seule raison de vivre.

Et puis ils s'étaient expliqués dans cette taverne, lui lui demandant de rester s'installer à Saint Pierre ou de partir à Eu si elle s'ennuyait, elle sentant un précipice s'ouvrir.

Au fur et à mesure que ces images la tenaillaient, au fur et à mesure elle avançait à l'aveugle sur un chemin.

Soudain elle sentit le sol se dérober sous elle.

Une glissade, une roulade, sur plusieurs dizaines de mètres. Il faisait noir, mais elle sentait qu'elle était au milieux de pierres, de cailloux. Elle avait mal terriblement mal.

Elle tenta de se relever, mais elle était complètement paralysée par la douleur. Son bras, sa jambe, sa tête, enfin tout son corps était meurtri par la chute vertigineuse. Elle essaya de crier, mais aucun son ne sortait. Elle essayait de se raccrocher à l'image de l'homme qu'elle aimait plus que sa propre vie quand tout d'un coup le trou noir et le froid.

Messages : 131 Date d'inscription : 02/11/2009

Muguet était un peu troublé par cette discussion avec Roxetrice dans la taverne.
Il la sentait malheureuse dans cette ville où, disait-elle, il n'y avait personne ! Elle regrettait Eu, sa maison, ses amis !
Muguet lui, au contraire, avait trouvé cette petite ville tout à fait charmante, calme, tranquille, frappée par le vent tout ce qu'il faut pour se changer les idées après la dernière campagne municipale.

Et puis, on ne peut pas dire qu'elle était déserte. Il avait rencontré le Pape Matthieu 1er, revu Romeuf et sans doute dîner chez ce dernier et son épouse Elisabeth. Mais Muguet devinait que cette perspective n'enchantait pas son amour sans qu'il puisse expliquer pourquoi.

Après cette âpre discussion, ils étaient sortis prendre l'air avant d'aller dîner à l'auberge. Roxetrice avait exprimé le besoin de marcher un peu, seule pour réfléchir. Muguet avait hésité par ce qu'il la sentait bouleversé par leur entretien où ils avaient réalisé tous deux qu'ils se comprenaient mal.
Mais elle s'était toute e même éloignée, pour peu de temps avait-elle précisé.

Maintenant elle aurait du être revenue. Muguet était inquiet.
Il prit le chemin par lequel il l'avait vue disparaitre. La nuit tombait, le vent soufflait fort et des embruns arrosaient le chemin.
Ce n'était qu'un sentier qui surplombait les falaises sur lesquelles la mer cognait chaque fois qu'elle était en colère. Et au fil des années le sentier s'effritait au contact de l'eau qui le rognait petit à petit.
De jour, par mauvais temps, suivre le chemin était dangereux. La nuit, l'exercice était plus que périlleux ! Les gens de St Pierre les avait prévenus à plusieurs reprises et eux-mêmes évitaient ce chemin les soirs de tempête depuis déjà plusieurs générations.

Muguet avançait péniblement. Il avait eu l'excellente idée de prévenir à l'auberge qu'il partait à la recherche de sa bien aimée. Il y avait là Picron, Yolane, Chawg, Pénélope et d'autres qu'il ne connaissait pas et leur avait demander de se joindre à sa recherche dès qu'ils pourraient.

Il ne voyait pas à deux mètres et le vent s'amusait toujours à le pousser dans le sens contraire de celui qu'il cherchait à suivre et l'entrainait dans des tourbillons plus féroces les uns que les autres. Il appela plusieurs fois :

Roxetrice ! Roxetrice !

Mais il se doutait bien que le vent couvrait ses cris ! Même si Roxe à son tour l'appelait, Muguet n'entendrait rien.
Il ne voyait plus le village, les lanternes avaient disparu au détour d'un virage. Il était plongé dans une nuit d'encre, impossible que Roxetrice se soit aventurée si loin.
Il prit la décision de rebrousser chemin. Il était trempé ! Ce soir là les vagues frappaient haut la falaise et venaient éclabousser Muguet comme si elles cherchaient à le narguer. Roxetrice était-elle rentrée par un autre chemin ? S'étaient-ils croisés sans se voir ?
Non, impossible !

Et puis soudain, une rafale de vent plus forte que les autres précipita Muguet au ras du précipice. Ses pieds ne rencontrèrent plus que le vide et, oscillant un moment qui lui parut une éternité il se sentit glisser en avant et plongea dans un trou noir aaantde tomber sur ce qui lui sembla être des éboulis.
Il dévala ainsi plusieurs mètres sans réussir à s'accrocher à quoique ce soit et sentant son cors se déchirer à chaque choc. Dieu merci, la falaise ne faisait pas un à-pic à cet endroit.
Puis il fut stoppé net par un énorme rocher sur lequel sa tête vint taper comme une noix sous un marteau. Une vague énorme le couvrit d'eau avant de se retirer lentement. Muguet était sans connaissance, respirant difficilement, il était devenu une proie facile pour la mer déchainée, grouillante à ses pieds, qui cherchait son comptant de vies humaines pour apaiser sa colère.

Messages : 1130 Date d'inscription : 27/10/2009

Où était-elle ?

Elle cherchait à comprendre ce qui se passait. Elle essayait de se souvenir, mais impossible de se concentrer tant elle souffrait.
Il faisait extrêmement froid entre une pluie battante et un vent à décorner un cocu. Si elle était encore vivante, elle ne pouvait pas être en enfer ni au paradis vu les conditions climatiques, elle finirait bien par mourir d'une pneumonie.

Elle souffrait le martyr et ne pouvait faire aucun mouvement.
Elle sentait sa bouche sèche. La pluie lui permit de se désaltérer.

Rassembler ses pensées.
Elle était dans le noir le plus complet.

A force de concentration, elle finit par pouvoir bouger ses doigts et ses tentatives lui permirent de repérer qu'elle était couchée sur de la roche. Elle écoutait la pluie qui frappait cette roche pour ensuite glisser sur sa surface. En se concentrant un peu plus, elle reconnut le bruit des vagues qui viennent se briser non pas sur un rivage, une plage, mais sur un récif.

Elle essaya de se rappeler pourquoi elle était là, dans cette situation critique.

Les larmes commencèrent à couler sur sa joue. Oui elle se rappelait :

Muguet, la sensation qu'il ne comprenait pas pourquoi elle se sentait si seule , cette impression qu'il ne l'aimait plus, qu'il la négligeait, que ses pensées étaient tournées vers son passé qui pouvait de nouveau redevenir son avenir. Il lui avait donné de mauvaises habitudes à Eu, ne vivant que pour elle et par elle. Comment ne pas se retrouver décontenancée de voir qu'il préférait la voir repartir à Eu, prétextant qu'il ne souhaitait pas la voir malheureuse.
Elle se souvient de cette douleur de ressentir de la tension le peu de fois où ils pouvaient se retrouver en taverne.

Elle pensa à ce qu'il lui avait raconté sur les circonstances qui avait conduit Fleur à le quitter voyant des étoiles briller dans ses yeux pour une autre. Elle avait l'impression de se retrouver dans ce piège de la peur de le perdre dans des circonstances semblables.

Et cette douleur physique qui se rajoutait à sa douleur morale et qui prenait le pas.

Le jour pointait. Le soleil commençait à faire flamber l'horizon.
Elle était rassurée, elle n'avait pas perdu la vue. Mais ce que le jour lui révéla ne la rassura pas.

Elle était tombée de quelques dizaines de mètres au contrebas de la falaise, sa chute arrêtée par un bloc de roche, qui semblait bien friable. Un peu plus et elle s'écrasait en bas, là où les vagues furieuses frappaient la roche.

Elle tenta de regarder vers le haut et se demanda comment on pourrait la retrouver.

Elle essaya d'appeler, à plusieurs reprises :

- Muguet Muguet

Où était-il ?

Roxetrice essaya de se rassurer, ne la voyant pas revenir, il devait sûrement tenter de mobiliser du monde pour la retrouver.

Messages : 1142 Date d'inscription : 04/10/2009

La patrouille conduite par Romeuf etait parti de la ville, direction la cabane en bord de plage de La Fouine, afin d'y appréhender l'individu, des fois qu'il soit encore là, ainsi que la donzelle qui y avait été repérée.

S'engageant sur le chemin des douaniers dans une zone de rochers et falaises, ils avançaient assez rapidement à la lueurs de leurs lanternes lorsque soudain, l'homme de tête hurla un
"HALTE !!!"

Le groupe pila net sur place ; Devant lui, un trou dans le chemin comme si un etre avait mordu une bouchée, et que l'on avait là la trace des dents.

"Bigre, j'espère au moins que personne ne passait là quand ça c'est eboulé. La mer est à combien là ?

"Environ 25 pieds, Monsieur le Maire...la marée est montante, à c't'heure."

Un autre soldat fit une remarque

"Dites? c'est pas un chapeau, là, acroché à cette racine qui pend dans le vide ?"

A ces mots, les lanternes convergent toutes vers l'endroit indiqué...et eclairent bien un chapeau qui pendouille et bouge selon le vent

"Bon, je vais jeter un coup d'oeil. Les cordes prevues pour nos "clients", on va les utiliser ici"

Peu apres, Romeuf, bien encordé, amorce une descente en rappel, une lampe descendant à coté de lui au bout d'une autre corde, afin de lui permettre d'eclairer la zone à chaque palliers.

Et bientot, il distingue une forme sombre, se distinguant des rochers, aux deux tiers de la pente. dans l'obscurité, il distingue le scintillement de l'eau, qui monte, monte, inexorablement, vers la cote...et qui risque fort d'isoler le rocher avec le corps, avant de le submerger

"Hola, quelqu'un ? J'ai un corps, là....envoyez moi un nouveau bout."

Messages : 1130 Date d'inscription : 27/10/2009

La douleur était toujours prégnante impossible de bouger autre chose que ses doigts. Il lui semblait être là depuis une éternité.
Les vagues martelaient la roche devenant ainsi le marqueur du temps.

Au prix d'un effort surnaturel, elle tenta de relever le menton puis la nuque et put vérifier qu'elle avait perdu ses souliers dans la chute. Elle se dit que heureusement elle n'avait pas mis sa jolie coiffe de perles .

Elle crut entendre des bruits de pas rythmés. Elle essaya de se concentrer et repéra bien des pas en cadence qui semblaient encore assez loin. Elle tenta de rassembler toutes ses forces pour donner de la voix :

- HEHO HEHO AU SECOURS HEHO HEHO A L'AIDE

Le vent et la pluie continuaient à faire tampon et à couvrir toute tentative de sa part de se faire repérer. Elle se dit qu'elle allait mourir ici.

Elle se concentra à nouveau et n'osa croire qu'ils passaient sans l'entendre, sans même voir une manifestation quelconque de sa chute.

Maintenant elle en était sûre, elle était définitivement perdue.

Elle pria :

- Je crois en Dieu

Il est le Tout Puissant, créateur de la Nature et de la Vie
Il est notre Seigneur qui nous donne la Paix par son Amour
Il est le Grand Esprit qui nous qualifie pour le Dialogue et le Débat

Je crois que le Tout Puissant a envoyé le Grand Esprit sur Pascal, son prophète pour le qualifier comme Vicaire de notre Seigneur sur terre et nous conduire sur le chemin de son paradis.

Je rejetterai le culte de l’objet et n’entretiendrai pas de pensées morbides
Je ne haïrai pas mon prochain ni lui ferai la guerre
Je n’entretiendrai pas la polémique ni ne sombrerai dans le monologue

Je crois que le Tout Puissant enverra le Grand Esprit pour me qualifier aussi pour servir notre Seigneur sur terre et me conduire sur le chemin de son paradis. »

Messages : 1142 Date d'inscription : 04/10/2009

Romeuf s'etait approché du corps, apparement inconscient. Il avait laissé la lanterne a coté des cordes quelques pas derriere lui afin de pouvoir progresser sans contraintes sur le rocher.

Agripant le corps, il le passe sur son épaule, et retourne proche de la parois et de la lumiere et d'u sergent qui etait descendu en renfort

"Muguet? Bon sang, dans quel etat êtes vous !!! Mais pourquoi diantre etes vous venu ici à une heure pareille ?"

Tout en l'interrogeant à voix haute sans vraiment attendre de reponse, les deux guernesiens se pressent à lui passer deux cordes, une sous les aisselles et l'autre à la taille et entre les cuisses, en Y. Puis, tirant trois fois sechement sur leur corde, indiquent aux soldats resté en haut de commencer à le haller. L'accompagne du regard, l'air soucieux se transformant en un sourire narquois

"Sacré Muguet. Que ne ferait'il pas pour aller compter fleurette à sa douce, sous la lune,...sur un chemin discret emprunté par personne...en pleine nuit... la mer en contrebas, qui va et viens, inlassablement, comme les mains du poète sur le corps de sa belle"

C'est alors que le vent améne le son d'une voix féminine battue par les vent

Citation :: "- HE-----HO----COURS HEHO ---- AID---"

"...
Oups !!!
...
Euh...à ce sujet,elle est où, Roxetrice ?"

Pour toute reponse, le bruit d'une vague qui claque contre la parois ...La marée commence à remonter la falaise
Regard entre les deux hommes

"On a moins de 5 minutes avant de ne plus avoir pied ! Vous à gauche, moi à droite."

Les deux hommes s'elancent chacn de leur coté en pateaugeant dans les ecumes qui commencent à immerger le lambeau de plage, en hurlant

"ROXETRICE !!!! DAME ROXETRICE !!!! OU ETES VOUS ???"

Messages : 131 Date d'inscription : 02/11/2009

La mer le cinglait de gerbes d'eau glacées et salées et s'amusait à le rouler sur le gros rocher plein d'aspérités sur lequel il avait trouvé refuge, comme un vulgaire mégot égaré dans les tourments du Cap-Horn.
L'avantage d'être ainsi balloté empêchait Muguet de sombrer dans l'inconscience et d'être livré entièrement aux méchants caprices d'une mer en furie.
Il ne savait plus si c'était lui qui s'accrochait à la vie ou si c'était la vie qui le retenait en lui tendant un fil pour jouer avec lui comme un enfant avec un ballon.

Plongé dans une nuit noire il ne voyait pas les vagues arriver et lui plonger dessus mais comme elles revenaient régulièrement il avait fini par les deviner ce qui lui permettait de s'arcbouter à un rocher en l'empoignant comme il pouvait.
Il savait que la falaise n'était pas abrupte du côté où il était tombé et pendant les courtes accalmies il cherchait un passage à tâtons pour essayer de remonter. Mais il avait mal de partout et se trainait misérablement d'autant que le vent l'empêchait de se tenir debout et il craignait d'être balayé d'un seul coup par la vague suivante. Cependant il ne désespérait pas de trouver une petite grotte, un passage, un abri, n'importe quoi pour qu'il puisse échapper aux cataractes qui déferlaient du ciel.

Mais il sentait ses forces diminuer et, à force d'être heurté sur les rochers de tout côté à chaque passage des vagues son corps n'était plus qu'une plaie et il devina que c'était ici que la mort lui avait donné rendez-vous. Il n'y avait pour lui plus aucune échappatoire.
En un instant sa vie défila dans son esprit et il commençait à délirer aussi ne fut-il par surpris quand il entendit parler autour de lui et qu'une voix qu'il connaissait l'appelait par son nom.

Etait-ce ainsi qu'on partait vers l'au-delà ? Mais pourquoi cette voix appartenait-elle à quelqu'un de vivant et non à un mort ? Aucune lumière extraordinaire ne crevait l'encre de la nuit, pas de Grand Barbu su un nuage pour lui ouvrir une quelconque porte dorée et aucun choeur d'anges ne surmontait les sifflements aigus du vent.

Muguet sentit qu'on l'attrapait sous les aisselles avant de sombrer dans un néant sans fond ; il eut juste le temps de souffler le nom de Roxetrice mais ne fut pas certain que quelqu'un l'entende.

Messages : 1130 Date d'inscription : 27/10/2009

Roxetrice se demandait si le temps de mourir n'était pas arrivé pour elle. La pluie avait cessé depuis de longues heures, le vent avait séché ses vêtements mais elle était frigorifiée. Elle se mit à tousser, une quinte de toux puis une autre, amplifiée par l'écho, qui lui renvoya un autre cri :

Romeuf a écrit:: "ROXETRICE........... DAME............. OU ETES VOUS ???"

Avait-elle bien entendue ou délirait-elle ? Etait-ce le fruit de son imagination ?
Entre deux quintes de toux elle tenta de réunir toute son énergie pour tenter de répondre :

- OH LA OH LA JE SUIS LA Elle se dit que peut être cela n'était pas assez fort.... Elle pensa aux bruits de pas en cadence et se dit que cela devait être eux..... Peut être pas si loin d'elle que ça .....Elle mit toute l'énergie qui lui restait :
- OH LA.......... OH LA............. JE SUIS LA.............. En contre bas sur la falaise.

Elle reprit des quintes de toux à répétition. Si on la retrouvait elle mourrait d'une pneumonie de toute façon.
Elle pensa à Muguet, à ses amis. Elle souhaitait réellement au plus profond d'elle-même les retrouver, partager de bons moments avec eux.Elle pensa à tous ceux qui l'avaient soutenue pendant la période des votes pour la Mairie d'Eu. Oui elle aurait voulu pouvoir faire cette expérience en mairie, mais tout cela ne valait pas l'amour qu'elle partageait avec Muguet. Elle essaya de fermer les yeux pour fixer l'image de cet homme qu'elle aimait tant.
- Muguet, oh Muguet, je voudrais tant continuer à vivre avec vous.

Messages : 1130 Date d'inscription : 27/10/2009

Toute son énergie s'était envolée dans son appel au secours.

Elle tenta à nouveau

- OHLA OHLA JE SUIS LA.

Messages : 1142 Date d'inscription : 04/10/2009

La marée commençait à claquer sur la paroi, et avec le vent Romeuf n'entendait quasiment rien
Gardant la paroi en main courante, il courru entre flaque d'eau et rochers glissant, s'arretant pardfois pour ecouter.

Citation :: "OH LA.......... OH LA............. JE SUIS LA.............. En contre bas sur la falaise".

La voix etait faible, mais bien audible...elle etait donc proche.
La vague qui recouvrit sa botte rappela à Romeuf que le temps etait compté.
Il repris donc sa progression, arriva dans une anse de la falaise et allait appeler quand

Citation :: "- OHLA OHLA JE SUIS LA".

"Tenez bon Roxetrice, on arrive!"

Quelques pas plus tard, Romeuf reconnu le corps prostré de la jeune femme et la rejoint illico. Se defait de son manteau, lui passe, et, sans même chercher à voir si elle avait des plaies ou autre, la souléve et la prend en ses bras.
"Vous êtes frigorifiée, ne cherchez pas à bouger, tout mouvement est forcement douloureux... Accrochez vous juste à mon cou : il y a un sentier de contrebandier au fond de cette anse, je vous y amene. On y sera à l'abris des vagues quand vous m'entendrez marcher sur les herbes sauvages."

Messages : 1130 Date d'inscription : 27/10/2009

Romeuf a écrit:: "Vous êtes frigorifiée, ne cherchez pas à bouger, tout mouvement est forcement douloureux... Accrochez vous juste à mon cou : il y a un sentier de contrebandier au fond de cette anse, je vous y amene. On y sera à l'abris des vagues quand vous m'entendrez marcher sur les herbes sauvages."

Roxetrice ne sentait plus la douleur tellement elle était heureuse d'être secourue. Elle n'était pas sûre d'avoir reconnu la personne qui semblait la connaitre. A Saint Pierre elle connaissait peu de monde. Elle s'accrocha comme elle put à son cou.

- Merci à vous Messire. Je vous suis redevable de ma vie.

Messages : 1130 Date d'inscription : 27/10/2009

Roxetrice demanda à son sauveur s'il avait été alerté par son ami Muguet.

- Est-ce Muguet qui vous a alerté ? Savez-vous s'il m'attend en haut de ce chemin ?

Roxetrice avait hâte de se retrouver dans ses bras, même si elle se trouvait en parfaite sécurité dans ceux qui l'avaient sauvée.

Messages : 16 Date d'inscription : 10/11/2010

Eric arriva devant la falaise, l'endroit lui sembalit idéal pour réfléchir...

Il se vit quelques mois plus tôt se réveiller en Normandie, son passé était vide...il avait bien cherché quelques temps à le reconquérir mais malia, l'ange de sa vie, avait frappé à la porte de son coeur...

Elle était magnifique, sa fraicheur alimentait son naturel...on aurait pu croire a une relation passionnelle...lui n'y croyait guère, elle était le fruit de deux âmes...de deux être identiques qui avaient, à leur manière, posés les premières pierres d'un édifice éternel...

Tout allait si bien, paraissait si clair...son passé ne le préoccupait plus jusqu'à ce jour....un des plus beaux jours de sa vie, le genre de journée que vous emportez dans les cieux...leur amour était à l'apogée mais une missive était venue lui rappeler que sa vie n'était pas celle qui'ils venaient de construire...

Il lui fallait choisir, elle lui avait demandé de choisir avec son coeur et lui avait préféré la raison...pourquoi..il ne savait pas...surement par lacheté, par peur d'affronter la réalité...

Vivre était devenu impossible, car à chaque seconde, à chaque souffle il repensserait à son parfum, son sourire...leur avenir...

Il choisit donc de s'asseoir face à la mer et de la regarder jusqu'à ce que le chagrin vienne lui enlever son dernier soupire...il savait que malia regardait fréquemment le large..que la mer l'apaisait...alors en partant ainsi il pourrait croiser son regard jusqu'au dernier instant

Messages : 129 Date d'inscription : 09/10/2010

malia ressenti un pincement au coeur, la veille elle avait demandé a éric de choisir, il lui avait fait parvenir missive, tout etait finis... elle avait besoins ce matin de voir la mer, comme a son habitude, celle ci apaisait toutes ses souffrances.

Elle arriva ajuste à temps pour voir cette silhouette qu'elle connaissait par coeur se laisser entrainer par les flots...elle courut mais arriva trop tard...

Ils avaient depuis de nombreux mois construit la plus belle histoire d amour, en fait c est l amour qui les avaient construit...l un pour l autre, l un avec l autre, fait pour vivre ensemble, pour s aimer de manière fusionnelle...des ames soeurs...

Le choix lui avait eté fatal, eric n avait pas supporté... Comment elle, malia, qui n'était plus que la moitié d 'elle même allait pouvoir affronter la vie sans celui qu'elle considérait comme l'Etre, celui qui l'avait fait devenir femme, devenir belle...

Elle s assis au bord de l eau et se mit a pleurer...pourtant une douce chaleur montait en elle, webut qu elle avait croisé plusieures fois, si discret si doux, lui avait porté toutes les attentions... Elle avait senti son coeur battre, comment ne pas culpabiliser... eric lui avait fait connaitre l 'amour, aujourd hui c est un sentiment que malia s autorisait.

La fin d une histoire marque le début d'une autre et malia ne pus s'empêcher d'esquisser un sourire, un avenir nouveau s ouvrait à elle...

Messages : 129 Date d'inscription : 09/10/2010

Malia revint pres de la falaise, elle n'y arriverait pas... le corp d'eric n'avait pas été retrouvé et elle s'attendait à le voir arriver vers elle pour qu'enfin ils se retrouvent...

elle regardait les vagues qui dansaient et voyait en elles l'union sacrée de leur 2 corps, de leurs 2 ames...

Il avait choisit la raison mais ne l'avait pas supporté, comment elle, ferait pour supporter cette vie de vide, de tristesse, la moitié d'elle même etait partie, meme plus que la moitié c est sa vie entière qui etait partie...

Comment deux êtres peuvent s aimer à ce point...ils s'etaient souvent posés la question tous les 2, n'y croyant pas, ayant l'impression de vivre un rêve partagé... aujourd hui elle etait seule et tellement mal.

Le tendre webut essayait de panser la plaie ouverte de son coeur, et il y mettait tout le siens, elle n'avait pas connu l'amour avant éric et ne savait pas à quel point il etait dur de perdre l'être aimé.

Elle regardait la mer se balancer encore et encore, témoin de ses larmes, de sa douleur, les gouttes des vagues se melaient à ses larmes, le meme gout salé, la meme gout amer...

Debout devant la falaise elle n'arrivait plus a réfléchir, le corp d'eric etait probablement quelque part par là et elle n avait plus qu une idée...le rejoindre pour l'éternité...

Messages : 383 Date d'inscription : 29/10/2010 Ville : Eu

Carvine passait par là,elle savait bien qu'elle y trouverait Malia,le chagrin était trop fort pour son amie,elle savait ce qu'elle ressentait.

Carvine ne pouvait la laisser faire,elle ne supporterait pas la mort de Malia.Elle avait déjà perdu Malouin ce qui avait été dur pour elle,maintenant Malia,se serait trop.
Elle avait Jean pourtant ,elle le savait,elle l'aimait et il serait là pour elle,si jamais Malia devait partir,mais arriverait-elle seulement à vivre sans Malia,à vivre sans son amie,sa moitié,elles se ressemblaient tellement toutes les deux.Ne plus rirent ensemble,ne plus parler en même temps tout en disant la même chose,ce qui les faisaient beaucoup rire.

Carvine ne peut s'empêcher de s'approcher de Malia et lui dire avec les larmes aux yeux:

Malia que vas-tu faire,te jeter à ton tour? Je sais que ton chagrin est fort et lourd à supporter,mais éric aurait-il voulu que tu le rejoignes? Je vais être égoïste,mais comment vais-je faire sans toi,comment vais-je supporter se vide dans mon coeur.Malia s'il te plait ne fais pas de bêtise.

Carvine ne pouvait pas lui dire ce qu'elle pensait,que si jamais malia mourrait elle respecterait son choix ,malgré le chagrin qu'elle approuverait,non ça elle ne pouvait pas lui dire,les mots se bousculaient dans sa tête,mais sa bouches ne les sortaient pas.Les larmes coulaient et ne pouvait s'arrêter.

Carvine pensa à Jean,elle se dit qu'il faudrait qu'il soit patient avec elle,si Malia devait ne plus faire parti de sa vie,elle serait toujours dans son coeur .Mais la blessures sera longue à panser.
Carvine savait que Jean l'aimait assez pour l'aider à remonter cette épreuve,après à elle de savoir,si elle y arriverait.

Messages : 129 Date d'inscription : 09/10/2010

malia entendit des pas, ne se retourna pas, reconnaissant la demarche de carvine, elle ferma les yeux.

Malia que vas-tu faire,te jeter à ton tour? Je sais que ton chagrin est fort et lourd à supporter,mais éric aurait-il voulu que tu le rejoignes? Je vais être égoïste,mais comment vais-je faire sans toi,comment vais-je supporter se vide dans mon coeur.Malia s'il te plait ne fais pas de bêtise.

Carvine avait toujours les mots, elle avait été temoin de la naissance de l amour et aujourd'hui elle assistait a la douleur de malia, elle faisait plus que d'y assister elle la prenait de plein fouet...

Malia regardait les vagues, encore et toujours, elle y voyait l'amour, le sourire d 'eric, non il ne voudrait pas qu elle saute...il voudrait vivre a travers elle....et carvine, comment l 'abandonner, comment la rendre malheureuse, elles qui ont traversées tant d'epreuves ensemble et apres tout le corps d 'eric n'ayant pas été retrouvé malia aurait toute sa vie un espoir...

Malia se retourna et se jeta dans les bras de son amie

Aide moi carvine, aide moi a trouver la force et le courage de continuer à vivre sans lui...

Les 2 jeunes femmes pleuraient dans les bras l une de l autre,

Ma carvine, si nous continuons ainsi nous allons faire déborder la mer !

Elles eclaterent de rire à l unisson et avec douceur, carvine ecarta malia du bord du précipice et la ramena vers les terres.

Messages : 383 Date d'inscription : 29/10/2010 Ville : Eu

Malia restait là sans bouger,Carvine pouvait voir et entendre ses larmes.Elle ne bougea pas,elle attendit qu'enfin Malia veuille bien se retourner et la regarder.Elle se jeta dans les bras de son amie,les yeux plein de larmes,elle dit à Carvine:

Aide moi carvine, aide moi à trouver la force et le courage de continuer à vivre sans lui...

Carvine la serra dans ses bras et lui murmura:Je sais que tu es malheureuse Malia,je suis là et serais toujours là pour toi,tu peux compter sur moi,sinon à quoi sa sert l'amitié?

Elles se mirent à pleurer,dans les bras l'une de l'autre.L'une car elle venait de perdre une personne chère à son coeur et l'autre de voir , sentir son amie aussi malheureuse et manqué de la perdre .

Puis Malia lui dit d'un seul coup:

Ma carvine, si nous continuons ainsi nous allons faire déborder la mer !

Elles se mirent à éclater de rire,un rire un peu nerveux,mélangé à de la tristesse et de bonheur retrouvé pour Carvine.Elle reconnaissait bien là son amie,toujours le mot pour rire,même dans les moment les plus pénible.
Carvine écarta Malia du bord et elles partirent toutes les deux vers les terres.

Elle avait réussi à le décider, ou plutôt ne lui avait-elle pas trop laissé le choix. Puis quoi de mieux qu’une petite promenade le long de la côte, sur ces impressionnantes falaises surplombant les flots. La paluche du barbu dans la sienne, elle ne marchait pas de manière hasardeuse et avait une idée, comme cela lui arrivait parfois, bien ancrée dans la caboche.

Et de faire l’innocente, lui montrant d’un bras tendu l’horizon et quelques voiles qui s’en détachaient au loin.

Merveilleux n’est ce pas ?! On est bien là, hein Tintin. Je crois que je ne pourrais plus me passer de tout cela.

La main resserra son étreinte, Lys guida Phaco un peu plus près de rochers qui laissaient deviner une paroi moins abrupte et s’arrêta.

On va descendre ici, je passe devant mais tu fais attention hmm ! Certains appuis sont, comment dire... instables ?

Conseil maternel, ou tout du moins infantilisant diraient certains. Comme si le barbu n’allait pas faire attention. Mais les mots étaient lâchés aussi le précéda-t-elle sans ajouter d’autre commentaire.

Des hypothétiques marches naturelles offrirent aux deux aventuriers du jour une descente non sans difficultés mais assez aisée si tant est qu’on regardait un minimum où on mettait les pieds. De p’tits galets qui roulèrent sous la botte de Lys annoncèrent son arrivée sur une plage des plus sauvages.Le regard levé vers son homme qui n’allait tarder, elle défit de son cou son foulard qu’elle tint dans sa main.

Messages : 209 Date d'inscription : 09/07/2010

Soudain c’est les galets à ses pieds et Phaco, genoux encore douloureux de cette descente d'enfer, s’agenouille sur la plage humide et sourit à sa rousse. Il adore les surprises et se demande bien ce que Lyson a dans la tête. Lui aussi, il a une petite surprise... dans sa poche.

Le vent est si fort que sa voix profonde domine le bruit du ressac, si fort qu’il le bâillonne d’une main de géant, tiraillant les poils de sa barbe, lui arrachant des larmes. En face la mer bouillonne dans son bleu de ténèbres, grande rumeur confuse d’où s’élèvent des fusées d’écume – la gifle d’embruns, en pleine face, éblouit comme un coup de lumière.

Phaco crie le nom de sa belle, et son cri est déjà loin derrière lui. Il sort deux fruits de sa poche. Deux oranges... rares fruits du soleil qu'il a acquis contre une petite fortune à un marin de passage. Il en jette une à Lyson.

Il tient la sienne entre ses deux mains, à la manière des tout-petits. Mais cette fois il ne la goûte pas des lèvres, ne l’explore pas de la langue, il plante ses dents dans l’écorce mouillée et le jus coule sur sa barbe. Pulpe sucrée, bruine de sel. Entre chaque bouchée, Phaco ouvre la bouche et boit le vent qui glace, à ses gencives, le parfum acide.

Mélange des saveurs et des goûts, il est prêt pour la surprise. Il lève un sourcil inquisiteur vers Lyson.

- Alors ?

Le fruit elle attrapa, face à Phaco elle s'agenouilla, la chaire elle croqua, le tout elle savoura. D'un regard espiègle elle ne quitta le barbu, sentant dans son dos, sur ses épaules, le vent ramener ses longues boucles qui vinrent fouetter son visage. Instant unique, précieux que le couple partagea, de ces instants où le temps semble s'arrêter.

Alors, hmm et bien. Alors j'ai trouvé quelque chose, qui je pense n'appartient à plus personne et j'en ferais bien quelque chose pour nous. Y'a quelques menus travaux, 'fin menus, à voir. J'm'y connais pas trop dans le domaine mais... j'suis sûre qu'à nous deux on peut en faire un chouette truc.

Doucement se relever, aller se rincer les mains collantes de jus dans une vague téméraire qui vient lécher les bottes et délicatement, reprendre le foulard et le poser sur les yeux du barbu pour finir par le nouer derrière sa tête.

La p'tite main prit sa congénère masculine pour servir de guide, contourner quelques rochers et quelques pas plus avant, derrière une paroi rocheuse ayant résisté plus longtemps que les autres aux attaques marines, s'arrêter.

T'es prêt ? Alors comme dit hein, y'a du boulot, mais à mon avis le plus gros est fait, du moins les restes valent le coup qu'on s'y intéresse.

Placée derrière lui, les éléments ne cessant de se déchainer, ses doigts se posèrent sur le noeud qui n'attendait que de céder pour rendre la vue à Phaco.

Alors... prêt ?

Messages : 209 Date d'inscription : 09/07/2010

Petite angoisse quand le foulard le plongea dans la pénombre. Il avait l'impression d'être un condamné que l'on mène à la potence.
Heureusement, au fur et à mesure des explications évasives de Lyson, l'impression le quitta comme un mauvais rêve au réveil.

- Euh... je n'ai point peur des travaux, mais... là, sur la plage... es-tu sure que ce n'est point trop près de la Grande Flaque ?

Bien qu'ayant décidé de s'installer sur une île et de jouer au "Capitaine", il avait toujours bien ancrée au fond de son cerveau primitif cette sainte horreur qu'ont les montagnards de ces grandes étendues d'eau. Son élément à lui c'était le roc, la caillasse, le dur. Alors il n'était finalement guère tranquille à l'idée de devoir retaper "un truc" à portée de vagues.

Et d'ailleurs, c'était quoi, le "truc" ? Une cabane de pêcheur ? Une baleinière abandonnée ? Une carapace de tortue géante ? Une bouteille échouée ? La grotte des quarante voleurs ?

- Arfffff... allez, petite cachotière, rends-moi donc la vue !

Le foulard desserré glissa doucement le long du museau de Phaco, lui laissant tout loisir alors de découvrir la trouvaille -et quelle trouvaille- de la rouquine. Un vieux rafiot en décomposition mais qui contre bons soins pouvait sans nul doute retrouver une seconde jeunesse. C’est tout du moins ce en quoi elle croyait très fort. Un regard en direction de son homme, un index se posa sur ses lèvres lui intimant de garder pour l’instant le silence, imaginant très bien la forte émotion qu'il devait éprouver, et la jeune femme s’élança sur le tas de bois, enfin sur le bateau quoi !

[RP] Au bord des falaises Rafiot10

Le même foulard fut rapidement posé sur sa tête et noué, dissimulant alors la tignasse rousse et sur la proue Lys prit allure de corsaire, fendant l’air de sa miséricorde en poussant des cris barbares. Puis d’un p’tit bond elle se hissa sur le rebord qu’elle chemina à p’tits pas les bras en croix, tel un funambule, pour retrouver l'imaginaire barre qu'elle mima, la main en visière sur le front, le regard dirigé vers l’horizon, faisant alors de grands signes exagérés de retrouvailles lorsqu'elle arriva sur le barbu.

Un dernier saut dans ce qu’il restait du navire, faisant attention de ne pas laisser une jambe dans la cale à l’air libre, et la jeune femme dans un élan modéré, mais avec un vent non négligeable dans le dos, sauta dans les bras de son homme resté sur la terre ferme, avant de retrouver le plancher des vaches à son tour. Le regard et l’expression du barbu laissaient deviner une perplexité certaine, en disait long et pour cause, aussi la rouquine se voulut… rassurante ?!

Voilà donc la chose, sans parler d’aller braver les tempêtes au cœur des océans, cela pourrait être sympa pour aller un peu pêcher au large non ?

Lui laissant encore un peu de temps pour réfléchir, si tant est qu’il en avait besoin, elle continua.

Je te l’accorde, il n’est pas en très bon état, pas en bon état non plus, en état on va dire, ne me demande pas en état de quoi mais en état. Il n'en est pas au stade de l’épave n’est ce pas ? On peut en tirer quelque chose non ? Ne crois-tu pas ? Qu’en penses-tu… hmmmm dis moi ?

Rien de mieux que d’avoir l’avis d’un homme, et de son homme en particulier, dans ce domaine. Il était temps pour Lys de lui laisser la parole après l’avoir noyé, ce qui en ce lieu n’était pas un comble, sous un flot de questions.

Messages : 209 Date d'inscription : 09/07/2010

Arrffff... un bateau... un bateau pour des promenades romantiques en mer avec sa douce, du moins aussi longtemps qu'il retiendrait cette foutue envie de rendre tripes par dessus bord qui lui prenait chaque fois que son pied quittait le plancher des vaches. Mais que n'aurait-il fait pour voir une fois encore s'allumer la loupiote du plaisir dans les yeux de Lyson ?

- Ma marquise à moi, avec toi je naviguerai jusqu'à Tombouctou pour en bouter les chinois, j'irai vent en poupe jusqu'à Constantinople pour y délivrer le tombeau du Christ, mais...

Les mains croisées derrière le dos, il fit le tour de l'épave à la manière d'un métayer inspectant ses terres. Diantre cette coque de noix n'était certes pas une galère, mais ils allaient ramer pour le remettre à flot.

- Couper des arbres et faire des planches, c'est dans mes cordes. Bien qu'il m'étonnerait que son altesse Aimelin nous autorise à couper les quelques arbres de Guernesey qui font encore de l'ombre. Quand bien même, nous en importerons du continent. Mais là... reconstruire un bateau, calfeutrer, gréer... il nous faut un spécialiste, un charpentier de marine.

Tout cela était-il bien raisonnable, se demanda-t'il. Mais un regard de Lyson lui suffit à jeter la raison par dessus bord. Il s'empara du foulard de la rousse et grimpa tant bien que mal sur l'épave pour aller l'accrocher à la poupe, à la manière d'un pavillon.

- Voilà ma flibustière, ce fier navire est à toi et bat ton pavillon. Il faudra songer à lui donner un nom. Moi je vais dès à présent me mettre en quête de quelqu'un ayant les compétences requises pour nous aider à le remettre à flot. Où trouverons-nous cet oiseau ? Le Roulis ? Au nombre de bateaux qui ont coulé sous ses pieds, je ne lui fait guère fiance... Alors... à l'amirauté, peut-être ? Y as-tu des entrées, toi qui connais bien plus de monde que moi sur cette île ?

Il avait fière allure le navire, ainsi paré. Les quelques doutes qui subsistaient sous la tignasse rousse, sur l'hypothétique possibilité de remise à flot de l'embarcation, s'évanouirent au fil des mots du barbu. Croyait-il comme elle que cela était possible, c'est tout du moins l'impression qu'elle eut, ou du moins qui l'arrangea de comprendre à cet instant.

L'Amirauté ? Pourquoi y aurais-je des entrées. Et détrompe-toi, à part l'ancienne mairesse et son époux je ne connais pas foule ! Crois-tu donc que je passe mon temps à baguenauder je ne sais où avec je ne sais qui depuis que nous sommes ici ? Je travaille mouaaaaaa monsieur. Je travaille au corps des sangliers gros comme ça... et d'ouvrir ses bras au maximum... ce qui n'est pas mince affaire j'te ferais dire !

Et de grogner avant de continuer.

Par contre toi, je ne doute pas que tu sauras exposer de manière convaincante notre souci, 'fin c'est un bien grand mot, disons notre besoin de trouver un homme ayant le savoir faire nécessaire.

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