[RP] Vers une nouvelle vie

Ne vaudrait il mieux pas d’accoster directement sur Rouen Capitaine ? exposa Keridwenn devant la chaloupe qui déjà était décrochée de son remorquage et à son bord Monsieur Mors prêt à demander une autorisation auprès des autorités de Guernesey.

Nous ne savons même pas si le prince Aimelin est en ses terres et je me demande s’il en serait pas plus judicieux de contourner l’ile et de s’y arrêter à notre prochain départ ?
Tout est possible madame, tout est possible assura le capitaine, prenant en main sa longue vue apercevant déjà les marins de l’ile se positionner et s’approcher de leur navire.

- Monsieur Mors vous allez avertir ses messieurs, que nous ne faisons que passer, demandez s’il est possible que leur flotte puisse naviguer à nos cotés afin de suivre leurs cotes et sortir de leur territoire sans être inquiéter de leur base naval à terre.
- Bien capitaine salua le second avant d’entreprendre un ramage en direction du navire protecteur des terres de cette petite ils paisible, accompagné de quelques marins seulement et du quartier maitre. Le nombre étant relativement moindre, un drapeau aux couleurs de France était hissé sur un mât haut de 2 mètres, ne pouvait pas irriter les hommes de Guernesey depuis le traité de paix.

En attendant simplement son retour, Keridwenn s’accouda au bastingage sur le pont avant. Elle sentait sur son visage le vent du large qui la fouettait et qui la rendait surement plus rouge qu’à son accoutumer. Charles était resté auprès du capitaine donnant surement son avis à suivre, il avait été celui qui instaura la marine royale française et avait surement plus de détails à prendre sur l’état réel qu’était devenu la marine de sa majesté le roy de France. D’autant plus qu’il connaissait parfaitement les directives à suivre pour approcher ces terres. Elle, de son coté, s’inquiétait seulement de l’accueil même. Keridwenn avait laissé les affaires de l’armée à son départ, et ce qu’était devenu les stratagèmes de la puissance de la France passait, pour l’instant au second degré. Sa seule crainte, était leur retour.
Les yeux rivés sur les cotes encore lointaines de l’ile l’angoissaient. Les annonces de France arrivaient avec un mois de retard en Martinique, alors avec ce décalage tant de chose pouvait arriver sans que ceux au loin ne soient au courant. De plus, elle n’avait jamais vraiment approché le prince de prés et son épouse encore moins et sa dernière fois où elle avait foulée les terres de saint pierre port, était sa ville de départ pour la Martinique. Jamais leur route n’avait permis une réelle rencontre avec le couple princier, à son plus grand désespoir finalement ; seul Charles lui avait raconté ce qui s’était passé, mais il y avait si longtemps que seul le souvenir restait encré dans les mémoires. Cette mémoire qui pouvait modifier au fil du temps gardant soit rancœur, soit indulgence à cette guerre terminée.

Pourtant Charles l’avait rassuré à plusieurs reprises, mais certains qui avaient prit demeure en cette ile laissaient planer des craintes indélébiles. Keridwenn se retourna vers la dunette apercevant Charles dont les traits restaient neutres. Le capitaine quand à lui, ordonna simplement dans sa grosse voix au second de l’avertir dés que la chaloupe serait de retour. Il entraina Charles dans la cabine. Keridwenn lui fit simplement un sourire et un geste de la main lui faisant comprendre qu’elle préférait rester au grand air.

Et pendant que la chaloupe glissait sur les mers mouvementés, le second, Monsieur Mors approcha du navire, brandissant avec lui, le drapeau français et martiniquais, apercevant celui qui paraissait être le commandant de bord, Maël O' Brian

- Ola du navire, Messieurs je vous salut, nous demandons simplement l’autorisation de passer par les mers contournant Ile de Guernesey pour atteindre les cotes françaises.

Deux sentiments se partageaient en ce 13 août. Le plaisir de revoir tant d'amis et le coeur triste d'en avoir perdu. Charles était monté sur la dunette avec le capitaine. Il observait les manoeuvres tout en regardant la chaloupe de Guernesey un peu plus bas. Il vit Kery, qu'il trouvait somptueuse avec son petit ventre arrondi, et lui fit un doux sourire alors qu'elle se passionnait pour ce qu'il se passait.

Le capitaine devait se rendre à Amiens. Un arrêt pour Rouen serait indispensable pour y décharger quelques cargaisons. Charles hésitait sur ce qu'il devait faire.

- Nous nous arrêterons à Amiens. J'aimerais voir l'état de notre marine et aller boire un petit verre avec le Grand Amiral Eristern ne me déplairait pas. Je vous avoue que revoir le colonel Kallimero, têtu comme un mule il faut bien l'avouer, m'aurait tout autant satisfait. Je ne peux me partager en deux.

Il espérait bien pouvoir rester assez longtemps pour rendre visite à tous. Il redescendit de la dunette et retrouva Kery qu'il prit par la taille.

- Nous voilà presque de retour mon amour. Cela fait tout de même un pincement au coeur. Nos amis nous ont beaucoup manqués. Et mon cousin, je n'ai plus de nouvelles depuis longtemps. Et il va y avoir cette visite au Roi et à son épouse. Selon le Capitaine, le sacre ne se fera pas avant septembre. Au moins nous n'avons pas manqué cela, fit il en lui souriant.

Il l'enlaça et l'embrassa tendrement. Il se surprenait de l'aimer comme au premier jour alors qu'il avait entendu dire tant d'hommes qu'après quelques mois la routine devenait lassante. Avec Kery il n'y avait jamais de routine. Elle était vive, passionnée, enthousiaste, nerveuse, se mettait même en colère et avait par dessus tout un sourire qui l'envoûtait.

- Madame de Nemours, il faut que je vous dise une chose. Vous m'apportez un bonheur sans limite.

Il s'approcha et lui chuchota quelques mots doux avant de lui mordiller le lobe de l'oreille.

- Je vous aime passionnément.

Monsieur de Nemours sachez que j’ai ce même sentiment en votre égard et plus encore fit-elle en souriant tout en penchant la tête quand il vint à lui passer ses lèvres dans le cou.

Ce frissonnement qui ne la lâchait pas quand son époux s’approchait d’elle, ces sens s’affolaient quand il posa sur sa peau, une main accompagnée d’une caresse aussi anodine que sensuelle, un geste simple ou encore une parole montrant qu’il était très attentionné envers elle. Tout ces petits rien qui démontrait que leur amour était toujours aussi passionné qu'au premier jour, voir même plus qu'au premier jour.
Keridwenn posa ses mains sur celles de Charles qu’il l’entourait, ressentant cette chaleur dans ses bras et ses yeux fixant toujours l’horizon.

J’espère que Zacharias a apprécié votre présent, en fait j’en suis certaine, confirmait elle avec un sourire, se consolant elle-même de son absence qui lui pesait déjà
je l’ai trouvé changer ces derniers temps, il a grandi aussi bien physiquement que dans sa tête, quand nous rentrerons en Martinique, nous allons le trouver différent ! exprimait elle en fixant la chaloupe qui était enfin arriver au devant du navire Guernesey

J’ai tout de même une appréhension Charles.. et si finalement le nouveau Roy n’avait pas les qualités d’Alexandre ? et si la cour ne l’aidait pas comme il le faudrait ? Croyez vous vraiment qu’enfin la France trouvera un souverain à la hauteur de ses espérances ? Il serait peut être bien aussi de faire envoyé un coursier pour avertir ses majestés de notre arrivée prochaine.

tout se mélangé dans ses propres paroles, c’était une certaine excitation mélangée à la peine d’avoir du laisser Zac là bas, si loin d’eux, si loin d’elle, si loin de la France. L’appréhension qu’elle avait aussi en remettant le pied en France, revoyant ses amis et les autres. Fallait bien qu’elle se l’avoue aussi, ne plaisant pas à tout le monde, elle n’avait pas forcément manqué à tous. Mais que cela ne tienne, il y avait une partie d’elle-même qui se réjouissait de revoir Eristern qu’elle avait nommé à l’époque ou elle était Secrétaire d’Etat à la Guerre, Grand Amiral de France. En faisant ce choix, elle était persuadée que cet homme avait fait de la Marine, la plus puissante arme navale de la couronne. Mais quelques choses la chagrinait.. un petit quoi ? un petit .. je ne sais rien .. Une petite pointe noire qui obscurcissait le tableau qu’elle s’était faite de l’instituions même de l’armée.

Et sur la Chaloupe, Monsieur Mors aborda le commandant dans la plus simple des dignités

Veuillez me pardonner Capitaine, les voyageurs que nous escortons en France, sont Monsieur Charles de Nemours, Gouverneur de Martinique accompagné de son épouse. Ils doivent se rendre à Paris dans les jours qui suivent. C’est pourquoi nous souhaitons longer vos cotés, le temps se gâte, si nous restons au large avec la tempête qui se prépare, il nous sera plus facile de protéger la frégate royale contre les vents et éviter alors un naufrage. criait il pour se faire entendre..

Mors avait tout de même pensé que le drapeau de la couronne de France flottant au grand air avec celui de la Martinique ne faisait pas de doute sur les personnes, mais bon, il attendait l’accord avant de retourner auprès du capitaine Grégoire qui risquerait de s’impatienter si le dialogue venait à s’éterniser entre les deux flottilles