[RP] Une maison près de la plage

Messages : 1579 Date d'inscription : 24/10/2010 Ville : Paris

Il faisait encore nuit lorsque notre chère Amélia arriva à Saint Pierre Port. Sa diligence s'arrêta à l'auberge et le propriétaire lui avait indiqué une adresse où elle pouvait se reposer tranquillement, loin de toute vie. Enfin presque... Juste à un ou deux kilomètres de la ville.

Sa diligence avait donc repris la route en direction de l'adresse indiquée. Celle-ci s'arrêta à quelques mètres de la maison que lui avait décrit l'aubergiste.

Amélia prit le peu d'affaires qu'elle avait pris et se dirigea vers la maison. Elle ouvrit la porte avec la clef qu'on lui avait donné, puis pénétra à l'intérieur posant ses affaires sur le sol à quelques mètres de la porte d'entrée.

Elle se dirigea dans la pénombre de la maison, tâtant les murs pour se diriger. Ce n'est que plusieurs minutes plus tard, qu'elle trouva enfin la chambre.

Elle s'empressa de s'allonger sur le lit et elle resta ainsi que quelques petites minutes avant de s'y assoupir fatiguée par le voyage depuis Eu.

Messages : 1579 Date d'inscription : 24/10/2010 Ville : Paris

Le jour s'était levé depuis plusieurs heures maintenant, un rayon de soleil traversait les volets en bois pour se poser sur la joue de notre capitaine endormie.

Sentant la chaleur de ce rayon sur sa joue, elle se réveilla tout doucement. Elle s'étira à moitié réveillée tout en cherchant à se souvenir du lieu où elle était. Elle mit quelques minutes avant de vraiment réaliser où elle se trouvait et s'apercevoir qu'elle s'était endormie tout habillée de son uniforme pontifical.

Elle ouvrit les fenêtres et les volets, resta quelques minutes à contempler le paysage devant ses yeux. Les vagues de la mer venant claquer sur le sable caillouteux de la plage.Puis elle se dirigea vers un bassin prit le pichet rempli d'eau posé non loin de celui-ci et le versa dans la bassine.

Amélia se toiletta et se changea afin de porter des habits plus civils. Ces derniers temps, elle se faisait un peu plus féminine que d'ordinaires, à savoir pourquoi, elle l'ignorait. Peut-être se sentait-elle plus femme qu'auparavant ? Nul ne saurait le dire. Elle portait une robe assez légère décorés de fleurs de saisons.

Une fois terminée, elle sortit de la chambre et visita un peu la maison ouvrant les fenêtres et volets afin de donner un peu d'air à l'intérieur des différentes pièces.

Le tour de maison effectué, elle décida de prendre un peu l'air et visiter les lieux, elle prit un chale qu'elle pose sur ses épaules, avant de sortir et de se retrouver le nez dehors à respirer le bon air bien iodé.

Elle ferma les yeux pour apprécier la brise glissée sur son visage, ses cheveux se mirent légèrement à suivre cette brise. Elle se sentait bien à cet instant, appréciant chaque seconde de la vue que le lieu lui offrait.

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La journée se passa sans heurts, ni soucis particuliers.

Amélia était sortie quelques heures en ville pour boire un ou deux verres de jus d'orange en taverne et discuter un peu avec quelques habitants.

Une fois de retour, elle alla se promener le long de la plage, un châle sur ses épaules. Un vent frisqué venant du large venait ébouriffé légèrement ses cheveux.

Elle marcha tout en étant dans ses pensées. C'est qu'elle avait beaucoup de choses à régler afin de pouvoir continuer de l'avant. Devait-elle réellement tirer un trait sur son passé et son mariage... Il avait été son premier amour et lui son premier amant...

Pleines de choses se bousculaient dans sa tête et elle espérait que ces jours de repos l'aiderait à y faire face.

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Quelques jours plus tard...

Amélia s'était habillée comme elle aimait, libre de tout ses mouvements, une paire de braies serrée contre ses jambes et une chemise blanche à l'encolure ouverte ne dévoilant rien pour autant de son anatomie féminin.

Elle se trouvait dehors, regardant les eaux se dresser devant elle à perte de vue. Elle était toujours pensive en regardant cette mer espérant peut-être y voir un navire transportant son époux, enfin dorénavant son ex-époux. Elle avait perdu espoir de le revoir un jour et en avait demandé la dissolution.

On ne pouvait pas dire qu'ils formèrent un couple. Ses meilleurs souvenirs dataient d'avant leur mariage, de ce lieu magique où il l'avait emmené, de la taverne militaire où ils se sont embrassés pour la première fois, de son repas également où elle avait aimé le repas d'Anne et ses coques, de cette bataille de paille dans les box de leurs chevaux. Mais après... de quoi se souvenait-elle ?!? de ses absences, du retour de sa fiancée, et puis soudain... de plus rien, plus aucun signe de vie de sa part. Elle s'était battue par monts et vallées pour lui...

Elle baissa la tête en pensant à lui. Que ferait-elle si un jour elle le revoyait !?! Elle avait mis pour lui sa vie en pause, ne pensant qu'à son travail et à rien d'autres.

Et puis un jour, elle le vit, elle a lâché prise pour lui, s'est donné à lui, l'a aimé même. Oh pas longtemps, juste le temps pour elle qu'elle s'aperçoive qu'il en aimait une autre. Elle lui avait laissé un choix. Il a préféré l'autre. Qu'à cela ne tienne, elle acceptait.

Elle releva les yeux vers l'océan, posa sa main sur son ventre, ses cheveux volant à la brise venant des mers, une larme se mit à glisser doucement sur sa joue. D'une main, elle l'effaça, comme ses émotions qu'elle préfère ne pas dévoiler. Elle vit un arbre à quelques mètres d'elle, et décida d'y grimper.

Une fois sur l'une des branches épaisses, elle regarda plus au large posant sa main au-dessus de ses yeux pour ne pas être ennuyée par le soleil.

Elle vit quelques voiles mais ne pouvait distinguer quel type de navire était-ce, sûrement des navires marchands se disait-elle.

Elle resta là-haut perchée sur son arbre plusieurs minutes à contempler l'horizon.

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Un soir à Saint Pierre Port

La journée passa lentement pour Amélia à réfléchir sur son présent et son futur essayant en vain de ne plus penser au passé.

Elle était restée dehors, assise sur un rocher face à cette mer qui s'agitait inexorablement, venant échouer inévitablement sur la plage.

Le soleil se mit à se coucher laissant place à l'obscurité mais notre capitaine resta ainsi, regardant dans le vague, rêvant de ces marins naviguant sur les eaux qu'elle même avait rêvé en secret. Mais elle savait que ce rêve ne se réaliserait plus dorénavant.

Qu'est ce que rêver. Amélia en déduisit qu'elle devait arrêter de rêver. Les rêves ne sont pas là pour être réalisés, qu'elle reste utopique car le jour où on pense que cela se réalise, elle finit par faire mal.

Un léger vent effleura son visage et c'est donc les cheveux au vent qu'elle contempla toujours cet horizon qui semblait sans fin.

Elle ne savait quoi faire. Bien que maintenant, cela faisait quelques jours qu'elle avait prit un repos pour mieux réfléchir. Mais constatation est faite que plus elle réfléchissait, plus elle s'embrouillait.

Qu'allait-elle faire si sa crainte se réalisait. Elle avait une envie, là à l'instant, se jeter dans cette eau, qui peut-être lui permettrait de le rejoindre en fin compte.

Depuis le temps, elle craignait ce moment, ne voulant y croire mais il lui fallait sortir de son nuage. Si il était encore en vie, pourquoi ne l'a-t-il laissé seule ici sans lui donner de nouvelles. A-t-elle été une mauvaise épouse pour qu'il part ainsi sans lui donner de ses nouvelles ?

Elle se leva de son rocher pour se diriger vers cette eau qui l'attirait de plus en plus. L'eau monta à ses chevilles, puis à ses genoux pour arriver à sa taille. Mais elle continua tout en regardant devant elle jusqu'au moment où elle sentait le sol se dérober sous elle.

Elle se demanda si cela valait la peine de résister en fin de compte. Elle aurait voulu se laisser aller, tout serait beaucoup plus simple pour elle. Mais elle ne peut se résigner et se mit à nager vers la plage.

Sortant de l'eau, à moitié gelée, claquant des dents, notre jeune Amélia reprit le chemin de la maison. Il faisait de plus en plus froid et le fait d'être aller dans cette eau, ne l'aidait pas beaucoup à se réchauffer, notre Amélia croisa ses bras tentant de se réchauffer.

Elle arriva face à la demeure se demandant si elle ne devait pas prolonger de quelques jours son départ. Elle ouvrit la porte pour pénétrer à l'intérieur.

Pour se réchauffer, elle décida d'allumer un feu, alla se chercher une couverture qu'elle s'emmitouffla à l'intérieur, s'installa dans le fauteuil qu'elle disposa face à la cheminée.

Et tout en posant ses pieds sur le fauteuil, elle plia ses genoux, puis contempla la cheminée, la couverture la recouvrant.

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Le départ approche....

Les jours passèrent et Amélia n'avait encore su répondre à toutes ses questions. Mais elle ne pouvait rester là. Elle devait bien honorer son poste de capitaine de la Garde Pontificale, surtout que son second était en congé, et ne reviendrait que ce mercredi.

Elle avait préparé ses valises, calmement, pliant chaque vêtement convenablement afin de ne pas les froisser, Elle vit cette chemise qu'elle avait gardé sur elle lorsqu'ils se baignèrent tous les deux dans cette rivière d'Amiens. Elle posa cette chemise sous son nez pour mieux respirer son parfum si délicat tout en fermant ses yeux. Elle n'a jamais voulu s'en séparer depuis sa disparition, même là, après qu'elle ait fait dissoudre leur mariage. Elle finit par plier cette chemise et à la ranger avec ses affaires. Elle posa ensuite sa valise non loin de l'entrée en attendant que le départ arrive.

Elle avait encore devant elle toute l'après midi et toute la soirée d'ailleurs, et les passa à se promener sur la plage et non loin de la demeure. Etre loin de la foule, lui avait malgré tout fait du bien.

Elle vit arriver sa diligence et se dirigea vers elle. Elle mit d'ailleurs plusieurs minutes pour l'atteindre. Elle pris sa valise et la posa sur le toit. Elle avait de la compagnie qu'elle ramenait avec elle. Il fallait donc de la place à l'intérieur de la diligence.

Puis elle retourna à l'intérieur de la demeure, prit un dernier verre de rhum qu'elle but doucement, lava son verre, le rangea puis ferma tous les volets de la demeure. Elle regarda une dernière fois si elle n'avait rien oublié, posa sa main sur son pendentif machinalement avant de refermer la porte à clef.

Elle s'y était plu et pensa à la prochaine fois où elle y reviendrait.

Puis d'un pas lent et toujours habillée en civile, elle monta dans la diligence en direction de la ville pour prendre ses passagères et la direction du Mont Gaulefier.

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Le Retour...

Les roues de la calèche faisaient virevolter les cailloux qui se mettaient au travers de son chemin. L'odeur iodée arriva jusqu'aux narines de notre commandeur.

Encore quelques minutes avant de voir apparaître cette maison où il y a quelques mois elle y avait posé ses bagages et s'y était reposée, certes peu de temps mais cela lui avait fait du bien.

L'horizon de la mer s'offrait déjà aux yeux de la belle. Puis soudain, le véhicule s'arrêta et le cocher descendit pour ouvrir la porte.

Elle était arrivée enfin. Elle allait se reposer et profiter du paysage.

Son coeur n'a fait qu'un tour en le revoyant à Amiens. Elle l'avait écouté, son coeur battant de plus en plus à cet homme pour lequel jadis elle s'était sacrifiée pour qu'il soit heureux. Depuis, elle le laissait vivre sa vie, ayant malgré tout en oeil bienveillant sur lui.

Elle était de nouveau triste pour lui. Mais bon... Elle avait jadis pris une décision qu'elle se devait de tenir.

Descendant de la calèche, l'homme lui descendit ses bagages et la suivit jusqu'à la porte de la demeure. Elle l'ouvrit pour y pénétrer et y ouvrir les volets de bois et les fenêtres pour y faire entrer de l'air frais.

L'homme déposa non loin de la porte d'entrée, ses bagages, la salua attendant que la dame le paye en louis clinquant, puis se retira.

Alors qu'elle continuait à ouvrir les fenêtres, un bruit assourdissant de la calèche et les fers venant claquer sur la terre ferme se fit pour se taire peu à peu en s'éloignant de la demeure, y laissant un cheval à la dame, son cheval, son compagnon de route de toujours.

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