[RP] Vers une nouvelle vie

Messages : 3405 Date d'inscription : 04/10/2009

Le navire qui devait les conduire vers leur nouvelle vie était au port. Il ne devait partir que dans quelques jours. Charles et Kery arrivaient de Rouen, accompagnés par leur ami Morphey. Leurs malles étaient déjà arrivées et étaient empilées dans une pièce fermée à clef à l'auberge où Morphey était descendu à son arrivée. Ils avaient pris le temps de s'installer confortablement dans une chambre spacieuse. Leur mariage avait vite fait le tour de l'ile chacun sachant que le Prince des Iles et sa compagne y avaient assisté. Ainsi ils eurent le plus bel accueil. Et la plus belle chambre. Des fleurs de saison dans un vase, des fruits dans une vasque de marbre. Il ne manquait rien. Et Charles ne parlait pas de la taille du lit qui avait été décoré de rubans blancs.

Le voyage pour arriver sur les iles avait été assez fatiguant, mais rien ne pouvait épuiser un couple de jeunes mariés. Charles se débarrassa de ses vêtements de route et commanda un bain pour eux deux avant de faire préparer un repas qu'ils prendraient en bas avec Morphey.

- Venez Kery, que je vous aide à vous débarrasser de votre manteau.

Il passa derrière elle et l'aida à poser son lourd manteau. Il laissa ses mains sur ses épaules.

- Je suis le plus heureux des hommes Madame de Nemours.

Messages : 1679 Date d'inscription : 04/10/2009

Voilà, ils avaient quitté le sol français, le mariage avait été bien plus à son espérance la présence de leur ami avait été l’image même qu’elle garderait, les adieux avaient été difficile mais pas au point d’effacer son bonheur.
Elle avait pu dire adieu à tout le monde sans s’attarder plus longtemps. Comme elle avait pu le faire à l’hôtel de Savoie, comme elle l’avait fait au manoir, et comme elle l’avait fait sur le parvis de l’église à Rouen Ce jour, elle était madame de Nemours et souriait à chaque fois que Charles lui soufflait ou le crier haut et fort. Elle était très fière de porter le nom de celui qu’elle appelait son âme sœur.

Keridwenn n’avait pu revoir Marcel. Pourtant toute l’après midi, il était resté avec elle, s’occupant de donner les rafraichissements comme on le lui avait demandé, elle avait gardé un œil sur lui, jusqu’au moment elle avait rejoint l’auberge. En partant, la jeune mariée avait repéré Mémé Anna en pleine conversation avec un mousquetaire Alban. La scène ne lui avait pas échappée, un géant au coté d’une mémé, cela pouvait prétendre à sourire, mais tant que Anna était présente, le gamin devait être dans les parages. Avait-il préférer rester avec la vieille dame ? Possible. Keridwenn lui avait laissé son libre arbitre et sachant que Charles ressentait des distances d’approcher ce mioche, elle pouvait comprendre qu’il souhaiterait rester à Paris.

L’arrivée de Guernesey, exactement ce qu’elle avait pu l’imaginer. Les autorisations d’entrer par la capitainerie, les protocoles, elle avait suivi son époux le laissant faire, l’observant dans ses moindres gestes, s’émerveillant à chaque minute de cet homme jusqu’à la chambre de l’auberge qui serait la dernière.

Quand il lui retira son manteau, elle garda le regard sur la décoration de la chambre et se retourna face à lui, passant ses bras autour de son cou

Et moi la plus heureuse des femmes .. fit-elle en l'embarrassant tendrement et l’entrainant dans la chambre. Les yeux ouverts et pétillants elle se mit à sourire … gardant ses lèvres sur les siennes …

Pensez vous que Morphey soit occupé en bas ? occupé au point qu’il prenne patience de nous attendre.

Messages : 6 Date d'inscription : 04/10/2009

Sitôt la cérémonie achevée ils avaient pris place dans une voiture qui les avaient conduits à Saint-Malo d'où un navire navigant le long des côtes devait les conduire à Saint-Pierre-Port. Rose les y attendait en compagnie de Simon. Le voyage dura deux jours durant lesquels, la joie du jeune couple lui fit comprendre à quel point Rose lui manquait.
A mesure qu'ils s'éloignaient de Rouen, le visage de Kerry se détendait comme si la distance lui permettait de se détacher de ce monde factice qui l'avait si souvent blessée.

Souvent il les laissait seuls tous les deux et allait prendre place à la proue où il observer l'étrave du navire fendre la mer, tirant grand plaisir à recevoir les embruns sur son visage. Il avait une passion pour la navigation et une admiration sans borne pour les marins qui voltigeaient dans les haubans.
Il songeait alors à la nature humaine.
Combien certains Grands de ce monde n'avait de grand que le nom ! Leur petitesse et leur laideur éclataient ici face à la grandeur et à la beauté du monde... Poussières éphémères dont on ne retiendrait pas même le nom une fois que la Faucheuse aurait fait son oeuvre...
Il se demandait ce qui poussait les plus mesquins à chercher à détruire ceux qu'ils ne pouvaient plus contrôler et contraindre, à blesser ceux qui se détachaient d'eux. Croyaient-ils sincèrement qu'il n'y avait de bonheur et de vie possible qu'à leurs côtés ? Mon Dieu qu'ils étaient vains ! Insignifiants et... à plaindre ! A pisser le vinaigre leur teint devenait bileux...
Il sourit en songeant à Simon et à son franc parler qui n'aurait pas hésité à leur dire qu'à force de vouloir péter plus haut que leur séant, il avait prit la place de leur cervelle !

Enfin les côtes de Guernesey furent en vue.
Le déchargement des bagages leur avait pris des heures, mais ils étaient désormais installés dans une confortable auberge qui faisait face au port.
Il avait retrouvé Rose, et profitait de sa présence en de longues promenades le long des falaises battues par le vent. Le soir, ils mangeaient en compagnie de Kerry et de Charles se retrouvant avec plaisir pour commencer à bâtir leur avenir.
Enfin, le galion qui devait les conduire en Martinique vint jeter l'ancre à quelques encablures du port...

Messages : 3405 Date d'inscription : 04/10/2009

Charles avait été ravi de revoir Rose et le petit. Elle était toujours aussi réservée et tous les trois avaient été très discrets, les laissant seuls le plus souvent possible. Et eux commençaient à vivre autrement. Plus calmement, ne se rendant pas encore compte qu'il le lendemain ils n'auraient pas à aller au Louvre ou à la caserne, qu'ils n'allaient pas avoir à régler tout un tas de soucis. Leur vie allait être très différente.

Il lui serra un peu la taille et l'embrassa.

- Je pense Kery que Morphey ne montera pas. Il est avec Rose et ils ont certainement un tas de choses à faire.

Il l'embrassa de nouveau, la soulevant pour la déposer avec délicatesse sur le lit. On frappa alors à la porte.

- Madame, monsieur, le dîner est servit.

Charles se mit à rire devant autant de malchance.

- Je crois qu'il va nous falloir attendre encore un peu mon amour. Préparons nous pour le dîner.

Le temps passa vite et lentement en même temps. Le lendemain le capitaine était venu leur dire que le navire partirait d'ici quelques heures. Ils passèrent ce temps à discuter avec Morphey et Rose. Ils leur racontaient ce qu'il en était de cette ile et parlait de projets d'avenir qui enchantaient le jeune couple. Ils longeaient le quai. Le navire était tout proche. Il était temps d'embarquer. Charles avait cru que Cylouan serait venu lui dire au revoir. Mais il ne l'avait pas vu sur le quai de Rouen. Il ne le verarit pas sur celui de St Pierre. Il fallait qu'il se fasse une raison.

- Il ne viendra pas, n'est ce pas Kery ?

Messages : 1679 Date d'inscription : 04/10/2009

ses yeux étaient rivés sur lui .. elle les avait à la fois joyeux mais là sur les dernières paroles de Charles, elle voyait en lui la tristesse. Elle, avait du affronter le refus d’un simple au revoir de souverain qu’elle avait servit et Charles lui devait se rendre à l’évidence que les gens ne changeaient même avec un départ … mais leur départ avait surement plus touché que cela ne paraissait

Non je ne crois pas , il est et restera toujours aussi borner de ce qu’il a été.. en même temps , nous ne pouvons lui reprocher d’être ce qu’il est .. fit-elle en souriant simplement

Keridwenn avait digéré le Louvre, après tout, si le Roy ne souhaitait pas la revoir une dernière fois, elle estimait tout simplement que sa présence n’avait pas aussi d’importance, que la France se suffirait à elle-même ayant à la tête leur Reyne, et bien que Charles lui avait parlé de cette proposition, elle avait simplement acquiescé d’un hochement de tête sans rien lui dire de plus.

En arrivant à Paris, elle était venue seule, aujourd’hui, elle partait avec l’homme le plus formidable du monde. Ses amis qu’elle avait laissé, oui ceux la par contre elle ne les oublierais jamais, un Cylouan , une esmée, un Firenze qui n’avait pu finir ce petit cheval de bois qui avait trouvé refuge dans une de ses malles à souvenir … une Elena et son cousin Wesley qu’elle aimait énormément mais qu’elle laissait sur ses terres devenues trop hostile pour y vivre sereinement . et après . de quoi sera fait demain ? Demain ils seraient en mer, ils ne verraient plus au large les falaises ou encore les cotes mais seraient entourés des eaux.

Durant ces quelques jours sur Saint pierre Keridwenn avait pu discuter avec Rose…à l’époque elle l’avait eu en tant qu’instructrice pour être fourrier, et elle lui racontait Oh combien elle s’était servi de ses méthodes d’apprentissage sur ceux qu’elle avait instruite à son tour. Chaque protocole que Rose avait mis en place était toujours d’actualité.. comme quoi certaine choses restaient malgré les départs.. quand à Morphey, durant les quelques jours, elle s’’était bien passé de lui montrer à quel point aujourd’hui, elle ne savait plus levé le coude comme au temps d’autre fois.. une page qui avait tourné avec le départ des colonel des mousquetaire ... Aujourd’hui, ce fut une autre page qui tournait et ainsi va la vie …

Et voilà , c’était l’heure de partir

Elle était montée sur le bateau au bras de Charles sans regarder derrière elle, juste en ressentant le bercement de la coque sur la mer. Les hommes du navire s’activaient à lever l’encre et l’ambiance démontrait un départ imminent

Et si nous allions sur le pont pour voir une dernière fois le port ..fit-elle en les regardant tous ..

Messages : 3405 Date d'inscription : 04/10/2009

Il s'était appuyé au bastingage, un bras autour de la taille de son épouse. Il était si bien avec elle. Les adieux avaient été faits et Kery avait raison pour Cylouan. Il ne le verrait pas. Il n'avait pas pu lui dire au revoir puisqu'il était parti du mariage en colère. Pourtant il scrutait le port dans l'espoir de le voir. Les hommes s'attelaient à retirer les amarres et peu à peu le navire s'écartait du quai. Une distance infime les séparait de la terre et déjà Charles se sentait ailleurs.

Cette fois il partait vraiment.

Il regarda Morphey et Rose. Le jeune Simon avait bien grandi et était toujours aussi survolté. Un enfant adorable qui avait eu un destin bien particulier. Le port s'éloignait beaucoup plus vite que ce qu'il aurait cru. L'océan les attendait bientôt. Un long voyage de plusieurs mois. Et Charles se demandait déjà comment il allait occuper ses journées. Les nuits il le savait déjà. Quoique avec ce plan là, il passerait une partie de la journée à dormir.

Il serra Kery un peu plus contre lui. Le port n'était plus qu'un point au loin.

Messages : 180 Date d'inscription : 26/09/2010

Le navire bougeait de nouveau. Zac sortit de la malle. Il avait une faim de loup. Pendant le voyage de Rouen à l'autre port, il avait mangé tout le pain qu'il avait volé à l'auberge de Rouen. Mais le pire ce n'était pas la faim, mais la soif. Il avait épuisé sa réserve depuis toute une journée et là il fallait qu'il trouve de l'eau et il avait besoin d'aller aux petits coins. Il fouilla dans les autres malles et trouva une bouteille. De sa dague il enfonça le bouchon et porta le goulot aux lèvres.

- Pfoua... ! Fit il en recrachant le liquide qui lui brûla la bouche.

Il posa la bouteille par terre et entreprit une sortie. La cale n'était pas fermée, ni même gardée. Il poussa la porte tout doucement et se glissa dans la pièce suivante. Une cabine où il y avait tout le nécessaire pour se soulager. Une bénédiction. Il fouilla de partout et ne trouva pas une goutte d'eau et rien à manger. Par contre il y avait une odeur qu'il suivit du nez et qui lui tordait les entrailles. Le plus silencieusement possible il se dirigea vers l'odeur. Des voix venant du pont le fit se cacher dans un débarras où était entreposées caisses et tonneaux. La réserve. Il ne tarda pas à trouver un pain qu'il glissa sous sa chemise et une outre d'eau. Il était temps de repartir se cacher. Il traversa le couloir, longea de nouveau les parois et repassa devant la porte de la cabine qui s'ouvrit en grand à son passage. Il se trouva nez à nez avec un marin :

- Qu'est ce que tu fais là toi ? T'es pas un passager. C'est toi qu'à mis le souc dans la cabine.

Il l'avait attrapé par le bras et le secouait comme un prunier, faisant tomber le pain à terre.

- Et un p'tit voleur en plus. Tu sais ce qu'on fait aux passagers clandestins ? On les jette par dessus bord.

Il le traîna à l'extérieur malgré ses protestations. Zac criait et remuait, lui donnant des coups de pieds. Mais le marin le souleva comme un brin de paille et le retourna, le levant par une jambe. Il riait à le regarder se secouer en hurlant.

- Lâche moi sale brut. Lâche moi.
- Tu vas finir en pâté pour poisson.
- NON ! M'sieur, j'ten prie. J'sais pas nager. M'sieur.
- Hahaha ! il riait en le pendant dans le vide, très vite entouré par les autres marins qui s'amusaient du spectacle.

Le gamin se mit à pleurer en suppliant le marin de ne pas le lâcher.

Messages : 1679 Date d'inscription : 04/10/2009

le vent marin soufflait dans ses cheveux lui fouettant le visage, son regard se perdait sur l’horizon où maintenant les terres étaient de l’histoire ancienne. Elle ne reverrait plus la France ni même Guernesey pour un sacré moment. Allait-elle les revoir un jour ? Seul l’avenir pourra lui dicter un destin qu’elle avait choisi autrement. Elle tenait les mains de Charles qui lui entourait la taille. Il restait silencieux, le regard aussi perdu sur la mer. Se retournant à peine, elle cherchait un simple baiser sur la joue. Mais elle était heureuse, le plus dur avait été fait et Keridwenn aujourd’hui, ne ressentait plus ce poids si lourd qu’elle avait sur la poitrine. Les charges et les responsabilités l’avaient pesés depuis trop longtemps, maintenant elle respirait à grand poumons respirant cet air marin dont elle avait oublié à quel point l’iode était un bien fait naturel.

Elle ressentit quelques frissons qui lui parcourront l’échine. La jeune femme n’avait pas vraiment l’habitude de ces décolletés qui démontraient bien plus une féminité que celle du port d’un uniforme. Elle portait son collier qui s’instillait aux rayons du soleil qui reflétait sur la mer. Elle se retourna face à Charles et lui fit un grand sourire

Me prêteriez vous vos bras ? je n’ai pas prit la peine de prendre un châle, celui qu’esmée m’a offert se trouve dans une de mes malles et je ne pensais pas qu’il puisse faire aussi frais ..

quand elle avait fait le voyage sur les terres de France il y a 3 ans, c’était en pleine été, et elle avait oublié quelques peu que la saison du mois de mars était encore bien capricieuse au niveau des températures.

Soudain, l’agitation des marins attira son attention, un groupe réunis prés de la coque, et des éclats de rires se firent plus qu’entendre ..

Mais que se passe t-il là bas ?

Messages : 2103 Date d'inscription : 04/10/2009 Ville : Paris

Assignée à résidence. On lui avait bien répété. Et le Très-Haut savait qu'elle s'en voulait, terriblement de ne pas avoir pu être là. Les voir partir, les serrer une dernière fois dans ses bras. Mais elle ne pouvait pas, et elle avait beau pleurer, elle avait assimilé la nouvelle. Elle avait donc prit la plume pour leurs écrire un mot. Un pigeon devait les trouver, avant le départ :

Spoiler:

Les larmes avaient fait quelques petites taches sur le papier, mais ce n'était pas important. Elle l'avait roulé, attaché à la patte du pigeon, et envoyé... Un adieu... Non... Un au revoir.

Messages : 3405 Date d'inscription : 04/10/2009

Il y avait un bruit pas possible sur le pont. Les hommes riaient et parlaient fort. Kery se demandait aussi ce qu'il se passait. Charles déposa sa veste sur les épaules de son épouse qui avait passé une très belle robe. Elle ne mettait plus d'uniforme depuis leur départ et cela lui faisait parfois un peu bizarre. Surtout lorsqu'ils se préparaient le matin et qu'il la voyait sortir de la salle d'eau en "Femme" et plus en SEG.

Ils se dirigèrent vers le groupe d'hommes. On entendait distinctement les cris d'un enfant. Charles fronça les sourcils et accéléra un le pas. En approchant, il aperçut Marcel pendu par une jambe au dessus du vide. En une fraction de seconde, il bouscula tous les marins qui riaient bêtement et attrapa le gamin par un pied en donnant un coup de poing monumental au marin qui recula de deux pas. Zac avait la chemise retroussée sur la tête et quand l'ex Premier Ministre vit les marques de coups sur son corps, son sang ne fit qu'un tour. Il le posa au sol :

- Va avec Kery, lança t'il froidement avant de foncer sur le marin, l'attrapant par le col.

Il serra le poing :

- Comme ça vous frappé un pauvre enfant sans défense.
- C'est un clandestin. Il a volé du pain et de l'eau, répondit il en levant le poing aussi.
- C'est un enfant....affamé de surcroît.

Charles se protégea du coup qu'il faillit recevoir et donna un coup de genou bien placé.

- Mesures toi à quelqu'un de ta taille la prochaine fois, lui chuchota t'il en l'aidant à se relever, le confiant aux autres marins.

Il jeta alors quelques écus au sol.

- Voilà, à présent c'est un passager. Et je vous conseille de traiter cet enfant comme mon fils, sinon ils vous en cuira.

Il se retourna vers Kery, se mit sur un genou à hauteur du petit et lui prit le visage dans la main, lui tournant la tête, examinant sa lèvres coupée.

- Va falloir soigner ça Kery, vous ne pensez pas.

Messages : 1679 Date d'inscription : 04/10/2009

Machinalement elle avait posé ses mains sur chacune des épaules de Marcel tout en observant Charles. Elle fit un sourire en le voyant défendre l’enfant clandestin. Quelle allure !! et quelle prestance il avait son époux. Les marins ne l’amenaient pas si large quand ils avaient en face d’eux un homme de taille.
Elle passa sa main dans les cheveux de Zac, sans lui en demander plus, sa présence ici même, ou encore comment avai-il fait pour embarquer. Elle qui le croyait sur Rouen, ou encore avec mémé Anna.

Quand Charles s’approcha d’eux et examina la lèvre de l’enfant, elle le fit tourner vers elle

Oui il faut te soigner, avec l’air marin et le sel ta plaie risque de te faire mal !!

et voilà que son expérience avec Wesley ressortait naturellement chez elle, infirmière auprès de ce médecin lui donnait des automatisme, elle était à ce jour , à la fois femme, infirmière, épouse, bien pas encore cuisinière mais elle avait ce dont toute les femmes avaient quand elle sentait ce coté protecteur de mère. Lui levant le menton, elle passa délicatement son pouce sur le bas de sa lèvre inférieur. Ce gamin avait une peau si fine qu’une simple plaie pouvait vite s’infecté mais ..

Tu as prit de coups par la figure ? tu t’es battu ? Quand ? Marcel !!

Elle leva son regard sur Charles et lui fit un sourire avant de s’approcher de lui pour lui déposer un baiser sur ses lèvres..

Monsieur de Nemours vous ai-je dis aujourd’hui que mon cœur ne battait que pour vous .. vous êtes formidable et toi fit-elle en regardant l‘enfant

Viens avec moi, nous allons voir le capitaine, il doit avoir une trousse avec ce qu’il faut pour te soigner.

Elle passa devant les marins en les toisant, sans les regarder mais dans son attitude la jeune femme leur faisait un pieds de nez , on ne touche pas aux personnes qui font l’entourage de Charles. Prenant la main de Zac dans la sienne, elle entra dans la cabine après avoir frapper. Le capitaine lui donna ce qu’il faut, une trousse bien pleine qu’il posa sur la table. Elle attrapa Zac sous les bras et le fit s’asseoir sur la table afin qu’il soit à sa hauteur .. sortir un linge couper en carré qu’elle humidifia avec un désinfectant

Fais voir, Lève la tête , cela va te piquer un peu et sans attendre elle lui passa le soin délicatement par tamponnement sur cette blessure. Et tout en faisant attention à ce qu’elle faisait, sans croiser le regard du gamin ..

Te voilà avec une dette envers Charles fit-elle en souriant en te sauvant la vie, tu es maintenant considérer comme son fils .. et donc le mien aussi !

continuant à prendre le nécessaire pour le soigner , elle observa les bleus par la figure, ses vêtements qui se trouvaient bien déchiré, mais sale aussi . Alors elle s’arrêta , lui prit le menton et leva sa tête pour le regarder dans les yeux

Comment as-tu prit le bateau ? mémé Anna le sait elle ?

Messages : 180 Date d'inscription : 26/09/2010

Voilà que l'homme aux beaux habits venait de le sauver des griffes de ce sauvage de marin. Zac s'était vu engloutir par les eaux quand ce dernier l'avait tenu par une jambe, la tête en bas. Il eut un frisson à l'idée et recula se blottir dans les jambes de Keridwenn qui le tenait par les épaules pendant que le marin prenait une bonne correction. Cela l'avait fait presque sourire. Il se recroquevilla de peur de se faire disputer par Charles qui revenait vers et se baissait à sa hauteur. Il s'attendait à ce qu'il le renverse sur son genou plié pour lui mettre une bonne fessée. Mais non. Rien de tout ça. Au contraire, il jeta des pièces par terre pour payer sa place à bord et le visage de l'enfant s'emplit de larmes sans qu'elles ne coulent et lui fit un petit sourire comme pour le remercier.

Il avait prononcé des mots auxquels il ne s'était pas attendu et même Keridwenn disait les mêmes. Il voulait bien qu'elle soit comme une maman, mais Charles....il n'était pas certain. Pourtant il avait dit au marin de le traiter comme son fils.

Il fit un petit "Chiiii" quand la lèvre lui piqua à cause du médicament. Il ne savait plus trop où il en était, ce qu'il devait faire. Tout ceci était trop difficile. Il se contenta de répondre aux questions simples auxquelles il était capable de répondre.

- Mémé Anna sait pas qu'jsuis là. J'me suis caché dans ta malle, qu'y avait l'hermine dessus. C'est comme ça que j'lai reconnue. Et dedans y'avait du pâté. J'ai...j'ai tout mangé. Seulement j'avais plus rien et c'est pour ça que je suis sorti de ma cachette. Sinon ce marin m'aurait pas trouvé. J'suis vraiment désolé Keridwenn. J'voulais pas que ton mari il se batte à cause de moi. Et à Rouen, ils m'ont sauté dessus et m'ont volé mes vêtements. C'est....c'est pas l'marin qui m'a battu. C'est les enfants de Rouen. Ils étaient trop grands et y zont voulu voler mes chaussures mais j'les ai récupérées et j'ai pris les vêtements sur le fil de la taverne.

Il parlait sans s'arrêter pour tout lui raconter. Elle examina les bleus dans son dos et rebaissa doucement sa chemise sur lui, avec des gestes doux. Il la serra d'un seul de ses petits bras, se serrant fort contre elle, retrouvant un sourire qu'il avait perdu.

- T'es trop gentille Keridwenn. C'est vrai ce que t'as dit ? J'peux vraiment rester et être ton fils ? Je veux bien essayer d'être le fils du Charles aussi, si tu veux bien. Même que ce sera dur, mais il m'a aidé alors j'ai une dette. Et nous, les enfants des rues, on sait rendre à ceux qui nous sauvent la vie.

Il avait dit cela en se redressant comme si cette simple règle régissait toute sa vie.

Messages : 1679 Date d'inscription : 04/10/2009

Cela prendrait du temps, beaucoup de temps, mais éloigné lui aussi des rues de Paris, Zac verrait une autre façon de voir les choses et il apprendrait à aimer Charles et peut être lui pardonnerait-il un jour. Une éducation loin des tourments de la vie de France, loin des habitudes des français, vivant sur une île qu’elle-même avait pu durant de longues années appréciait la simplicité même des gens de la bas

Bien pour Anna elle va surement se faire énormément de soucis, je lui ferais une lettre quand on fera une escale au prochain port. Mais je vais te dire Marcel, le bateau ne rentrera pas de si tôt en France, tu ne reverras pas tes amis pendant très longtemps et peut être même , jamais qui sait . fit-elle avec un sourire.

Mais oui c’est vrai, du moment que tu as pris l’embarcation tu es à ce jour, notre filsMais il y a une chose que tu vas devoir apprendre .. continua t-elle simplement

C’est apprendre à te battre, à manier les armes, à jouer de la force des grands pour gagner un combat, et apprendre l’honneur d’être un de Nemours. fit-elle en riant c’est un nom qui ne devra jamais être sali ni par un déshonneur ni par une défaite si tu te bats pour les vrais valeurs, et Charles pourra t’apprendre ce qu’est la loyauté celle des vrais Hommes celle qui fait qu’un jour, tu seras grand et tu seras fier ..as tu comprit ?, affirma t-elle avec une certaine autorité tout en ramassant la trousse qu’elle boucla, et fit descendre Zac de la table

il n’est pas question que mon fils soit couvert de bleu pour rien.l’embrassa t-elle simplement sur le front

Bien !!tu dois avoir faim, le paté de lapin ne nourrit pas un homme,

Et ils sortirent de la cabine du capitaine qu’elle remercia d’un simple hochement de la tête. Quand elle vit Charles, elle s’approcha de lui, tenant la main de leur fils. Elle lui fit un sourire, le regardant dans les yeux pétillants qu’enfin le départ, leur nouvelle vie prenait les tournures d’un conte de fée.

Messages : 3100 Date d'inscription : 10/10/2009 Ville : ROUEN

Anjhely regrettait de ne pas avoir pu aller jusqu'au port afin de dire un dernier au revoir à Kéri et à Charles avec qui elle avait eut plaisir à travailler même si cela lui avait parut trop court. Elle écrivit un message qu'elle envoya par pigeon.

Citation :: A

monsieur et madame Charles et Kéridwenn de Savoie Nemours

de

Anjhely Falcone
Comtesse de Gisors
Vicomtesse d'Olonne
Chancelière de France

Chers Charles et Kéri,

Je vous envoi ce dernier message en espérant qu'il vous parviendra.
Vous avez déjà dû quitter le port de Guernesey à l'heure qu'il est et je regrettes de n'avoir pu venir vous dire un dernier au revoir.
C'est peut être mieux ainsi. Je n'ai jamais aimé dire au revoir. Nous savons toujours quand les personnes partent mais jamais quand ni même si elle reviendront un jour.
J'espère néanmoins avoir la chance un jour de vous revoir avec la famille que vous aurez fondé.
Malgré tout ce qui a pu se passer ses derniers mois vous avez été bien plus pour moi que de simples ministres avec qui j'ai eut beaucoup de plaisir à travailler.
Je sais que mon bonheur d'aujourd'hui je vous le dois et jamais je ne pourrais vous le rendre comme vous le méritez.
Je ne peux que prier pour que vous ayez enfin le bonheur que vous méritez tous les deux et que le Très Haut vous apporte tout ses biens faits et que vous obteniez tout ce que vous espérez en ces nouvelles terres qui vont vous accueillir.
Je vous souhaite un bon voyage.
Dieu veille sur vous et moi je vous accompagne en pensées.

Amicalement

Anjhely Falcone

Messages : 3405 Date d'inscription : 04/10/2009

Pendant que Kery s'occupait du jeune Marcel, Charles était passé voir l'intendant du navire. Plus tard il retrouva son épouse qui avait un sourire qui en disait long sur le nouveau statu du gamin. Ce dernier avait repris visage humain après avoir certainement été frotté à l'éponge. Il n'avait pas l'air aussi triste qu'avant. Le temps ferait son office mais arrivera t'il pardonne à Charles pour ce qu'il avait fait à son "père". Il le regarda et lui fit un petit sourire en lui jetant un écu qu'il attrapa au vol.

- Va voir l'intendant du navire et donne lui cette pièce. Il te trouvera des vêtements propres. Allé file.....fit il en lui montrant l'homme en question en tendant le menton.

Il attrapa Kery par la taille :

- Nous voilà avec un enfant plus tôt que ce que nous avions prévu. Je vous cède tout, fit il pour s'amuser avant de se corriger. Non, je suis heureux de prendre ce petit sous notre aile. Il semble vous avoir choisi pour mère. Comme je comprends son choix....ajouta t'il avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres.

Leur journée fut ponctuée par la présence de Zac autour d'eux, qui s'éloignait de temps en temps pour jouer on ne sait trop à quoi. Puis ils reçurent deux messages consécutivement. Un d'Esmée qui était très touchant et ils ne tarderaient pas à répondre dès qu'ils s'arrêteraient dans un port étant trop loin des côtes pour ces pauvres pigeons. Puis un autre d'Anjhely leur annonçant que Firenze lui avait demandé de l'épouser. Une excellente nouvelle. Charles était bien ennuyé de ne pouvoir assister à leurs épousailles. Il serait encore en mer et loin de Rouen. Il espérait seulement arriver rapidement au prochain port pour leur envoyer ses félicitations.

Le soir était encore très frais, d'autant plus qu'ils passaient par le nord pour redescendre le long des côtes du nouveau monde. Le soleil n'était pas encore au rendez-vous et restez sur le pont demandait encore une certaine résistance au froid. Charles avait demandé à Simon s'il acceptait de partager sa cabine avec le petit Zac. Ce qui ne lui posait pas de souci. Ils deviendraient peut être ami malgré leur différence d'âge.

- Voilà Ma Douce, notre "fils" a un hamac dans une cabine et je crois qu'il va adorer l'idée de dormir dans ce genre de couche. Quand à nous.....mon amour....

Il avança vers elle en conquérant, le sourire aux lèvres et la fit reculer jusqu'à ce qu'elle tombe assise sur la chaise. Il se baissa et retira ses souliers sans la lâcher du regard, massant doucement ses pieds, remontant sur la cheville, glissant le long de ses bras jusqu'aux petites bretelles qui tenaient sa robe sur ses frêles épaules. Il apprécia la douceur de sa peau et la rondeur de son épaule la caressant avec douceur. Un doigt passa sous la bretelle et la fit glisser. Leur visage était tout prêt l'un de l'autre. Charles se pencha un peu :

- Je vous aime mon amour, chuchota t'il avant de l'embrasser, possédant ses lèvres dans un tendre baiser.

Il laissa son corps, ses mains guider ses gestes qui se voulait voués à lui apporter tout son amour, créant chez lui autant de plaisir que ce qu'il pouvait lui apporter. Ses mains étaient devenues expertes, connaissant son corps sur le bout des doigts qu'il laissait glisser doucement, la faisant frissonner, la faisant frémir. Il voyait son corps répondre à ses incitations, à ses explorations qu'il voulait toujours plus intimes, toujours plus proches de celle qu'il aimait par dessus tout.

Cette nuit serait différente. Cette nuit, il lui ferait l'amour en tant qu'époux et non en tant qu'amant. Cette nuit marquerait le début de leur nouvelle vie. De cette vie dont ils avaient rêvés et qui avait failli leur échapper. Cette vie que seule l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre avait sauvé. Il l'embrassa de nouveau. Il sentait en lui cette chaleur qui lui prenait les tripes, qui s'enroulait comme un serpent dans son ventre pour se dérouler lentement en un doux plaisir, se propageant à tout son corps qui répondait au désir de faire l'amour à sa femme, la laissant faire de lui un homme ordinaire qui ne voulait que l'aimer.

Messages : 1679 Date d'inscription : 04/10/2009

La journée se passa tranquillement à bord du navire, Marcel s’occupait comme n’importe quel gamin avec cette fameuse insouciance si infantile. A présent, changé par ses nouveaux habits qui ne paraissaient pas non plus de la haute couture mais qui lui permettait d’être à l’aise il prenait un malin plaisir à courir sur le pont sans avoir la crainte des marins, mais sous l’œil vigilant de Keridwenn mais de Charles aussi .
Ce qui la fit sourire, effectivement, ils étaient parents avant l’heure et d’un enfant bien débrouillard.

Une fois que la cloche de bateau retentit simplement ce quart d’heure sonnant le couvre feu, Keridwenn s’était rendu dans sa cabine pendant que Charles prenait le soin d’installer le jeune Marcel pour les nuits qu’ils devront affronter sur le navire.

Rangeant leur affaire dans les malles, elle se préparait aussi à passer sa nuit avec son époux. Elle venait de terminer quand il entra à son tour.
Son attitude la fit sourire, elle le laissa s’avancer vers elle , les yeux pétillants et un sourire en coin quand elle se retrouva assise sur la chaise. Ses gestes l’enivrèrent assez rapidement, lui faisant oublier tout ce qui l’entourait et sans le lâcher des yeux, elle profitait des talents de Charles qui la transportait tout doucement sur leur amour. Elle donnait à son époux son premier devoir qui était loin d’en être un réellement. Elle l’aima encore plus cette nuit là, bercés par ses « je t’aime » bercées par les vagues, bercés par la mer bercée par ces gestes donné l’un à l’autre. Prenant possession par moment de la situation, elle honorait cet amour partagé, devenant encore plus sur d’elle même, sans aucune gêne mais épanouissant à un tel point qu’elle partageait avec lui ce devoir conjugale sans aucune pudeur.
Cette nuit fut aussi courte que celle qu’ils avaient pu vivre à l’hôtel de Savoie, leur dernière nuit sur Paris.

Le bateau naviguait ainsi durant plusieurs jours, ces nuits étaient toutes aussi chaudes que les précédentes et les journées se ressemblaient souvent, peut être obstruées par les temps qui devenait plus que capricieux sur l’arrivée nord du globe. La pluie était souvent au rendez vous, ce qui forçait tout le monde a restait dans les cabines. Le froid aussi qui envahissait l’air marin refroidissait les esprits qui devenaient morose.

Et ce matin là…

Keridwenn fut réveillée par l’agitation sur le bateau . des pas courant sur le bois, la cloche sonnant, les cris des officiers marins hurlant..

M’enfin que se passe t-il ?

laissant dormir Charles, elle se leva dans la plus grande nudité. Une fois le pied posé au sol, elle eut comme une sensation d’ivresse. Surement du au voyage et l’effet même sur bateau sur les vagues, elle déposa un tendre baiser sur la joue de son bien aimé, attrapant une robe qu’elle enfila rapidement afin de voir ce qu’il pouvait se tramer à l’extérieur. Elle ouvrit le hublot quand elle entendit qu’il faisait escale à un port .. Mettre le pied sur la terre ferme, cela ne faisait que quelques jours qu’ils avaient quitté la France et les voilà arriver sur une terre étrangère.

La brume qui envahissait le pont même paraissait très fantomatique, paraissait comme dans un conte de pirate , alors voyant l’effervescence même des marins qui s’activaient, Keridwenn s'apprêtait à sortir de sa cabine en espérant voir Marcel mais surtout pour lui dire qu’il ne descende pas du navire. Il manquerait plus que cela qu’il vienne à se perdre dans les rues de ce pays avant le départ.

Charles Charles réveillez vous nous sommes au port .. !!fit-elle assise dans le fauteuil tout en mettant ses mocassins …

Messages : 3405 Date d'inscription : 04/10/2009

Ce voyage à bord de ce magnifique navire se vivait pleinement pour Charles. Chaque nuit était enchantement dans les bras de Kery. Moments d'amour inoubliables pendant lesquels ils se découvraient. Moments de bavardages et de rires complices pendant lesquels ils se racontaient un tas de choses. Et moment doux et calmes de pleine tendresse pendant lesquels Charles se serrait contre sa femme, et doucement lui caressait le dos, ou les bras alors qu'elle posait sa tête dans le creux de son épaule. Des heures à ne rien faire qu'à rester là jusqu'à s'endormir ou jusqu'à ressentir le nouveau désir de l'honorer de son amour. Commençant par de petites caresses anodines et se laissant entraîner bien au-delà.

Il fut presque surpris de l'entendre l'appeler et de la voir habillée entrain de mettre ses souliers.

- Un port ? fit il un peu endormi, se retournant pour dormir encore un peu.

Il ferma les yeux quelques secondes avant de s'extirper de son lit. Il enfila des vêtements et se coiffa rapidement avant de monter sur le pont avec une mine pas rasée. Les marin étaient en pleine effervescence, jetant les cordages pour amarrer le navire.

- Dungarvan. Nous sommes au port de Dungarvan en Irlande, lui répondit le capitaine. Nous ferons halte ici pour la journée pour prendre de nouveaux passagers, ensuite nous entamerons la traversée la plus longue jusqu'au prochaine terre.

Charles attrapa Kery et l'informa de ce qu'il avait appris.

- Nous profiterons de cette halte pour envoyer nos félicitations à Firenze et Anghely et répondre à Esmée. Est ce que vous avez vu Marcel mon amour ?

Il avait rapidement fait le tour des personnes autour d'eux sans voir le gamin leur tourner autour comme d'habitude.

Messages : 1679 Date d'inscription : 04/10/2009

Non je ne l’ai pas encore vu fit-elle en regardant sur le pont et fronçant les sourcils. pourvu qu’il ne descende tout seul.

Keridwenn entra à nouveau dans la cabine afin de s’emparer de son manteau, l’air humide était bien plus que vivifiant, et le brouillard ne démordrait pas de la journée. L’Irlande était quelque peu terres de légendes dont les histoires naissaient de villes en villes et finissaient dans les autres pays comme des contes fantastiques. Mais la réalité était tout autre, ici terre étrangère, ici terres inconnues mais surtout terre hostile pour un petit gamin qui n’avaient connu que les rues de Paris.

Charles !fit-elle inquiète j’ai aussi plusieurs courriers a faire parvenir sur Paris.. Mais Marcel ne doit pas resté seul. Je vais voir dans sa cabine s’il y est et pourriez vous allez voir les marins s’il l’a quitté le navire

l’angoisse naissait en elle, comme une mère qui venait de perdre son fils, le perdre de vu, alors elle embrassa Charles sur la joue et se précipita dans la cabine de Simon, elle frappa sans attendre , elle ouvrit la porte sur une cabine vide.

Marcel !! Marcel ??? l’appelait –elle machinalement.

Ses yeux balayaient tous les recoins mais elle ne vit personne. Alors oui, son angoisse montait en elle, cherchant éperdument sur le navire à quai ..quand elle vit la passerelle baissée sur le port. Certains descendaient déjà du navire mais avec tout ce monde elle ne l’apercevait pas.

Mais ce n’est pas vrai, il est forcément encore sur le navire,
Vous cherchez quelqu’un madame
Oui je cherche mon fils fit-elle sans attendre en rejoignant Charles

Il n’est pas dans sa cabine, il n’y a personne Charles, je me fais du souci, où a-t-il pu passé ??

Messages : 180 Date d'inscription : 26/09/2010

Zacharias aussi avait été réveillé par les bruits de l'accostage. Les hommes d'équipage étaient passés en courant devant leur cabine. Le gamin se leva par curiosité et comprit en voyant le port non loin qu'ils allaient toucher terre. Il ne prit pas une minute pou réfléchir. Il retourna dans sa cabine, enfila ses chaussures et fonça sur le pont. Il regarda un instant la manœuvre, les hommes lui tournant autour, limite qu'il les gênait à rester au milieu. Soudain une terrible angoisse s'empara de lui. Sans chercher plus loin la moindre explication, il descendit au pont inférieur, retrouva les malles de Keridwenn et s'installa sur l'une d'elle. Au moins, cette fois ils ne partiraient pas sans lui.

Assis en tailleur, il commença à s'ennuyer sérieusement. Surtout que les manoeuvres étaient longues et le coin très calme. Il finit par s'allonger sur la malle et s'endormit sans avant de s'attacher le poignet au crochet. Il savait bien que les adultes étaient capables de le déplacer sans même le réveiller. Alors prudence.

Messages : 3405 Date d'inscription : 04/10/2009

- Il ne peut pas être loin. Allons demander au marin devant la passerelle s'il l'a vu passer.

Sans attendre le marin répondit qu'il n'avait tout simplement pas vraiment fait attention. Des personnes étaient descendues et certaines avec des enfants alors comment savoir si Zac était parmi eux. Cela n'allait pas pour les rassurer et Charles décida de se partager les recherches.

- Mon Amour, fit il inquiet comme si ce gamin était vraiment le sien. Il est très débrouillard et s'il est descendu, il saura revenir à bord. Je vais aller faire un tour sur le port voir des personnes l'auraient croisé. Un gosse avec un habit de marin il ne doit pas y en avoir beaucoup. Et vous, avec Simon peut être, fouiller tout le navire. Allez voir aux cuisines, il a toujours faim, il y est peut être.

Il essayait bien de rester calme et lui parlait comme s'il n'y avait rien de dramatique et qu'ils allaient forcément le retrouver même s'il trouvait étrange de ne pas le voir sur le pont. Il lui fit un petit baiser et descendit à terre, commençant à poser des questions aux personnes qui avaient regarder le navire s'amarrer. Il tourna près d'une heure sans succès et il ne pouvait pas attendre plus longtemps. Le navire ne faisait qu'une halte et il devait déjà retourner à bord. A peine un pied sur le pont il chercha Kery des yeux espérant la voir avec le petit, sinon il ferait un véritable branle bas le combat pour que chaque marin et passager se mettent à sa recherche.

Messages : 1679 Date d'inscription : 04/10/2009

pendant que Charles partit à terre, Keridwenn aidée de Simon entreprit les recherches sur le navire. Dans sa cabine, elle y était déjà allé alors tout en posant des questions à l’autre jeune homme, elle s’activait, cherchant du regard les moins recoins qui servirait de cachette. Lui n’avait pas fait attention, il avait quitté leur couche avant Marcel, et comme tout jeune homme de son âge, il ne s’était pas attardé à jouer les nourrices sur un mioche de 7 ans ..

Je vais voir les cuisines et toi regarde prés des cannots, il s’est peut être glisser dans l’un d’eux.

La panique commença à s’emparer d’elle, oubliant même par là, le courrier qu’elle devait faire partir pour Paris. , elle coururt dans tous les coins se baissant dés qu’elle pensait à une cachette, ressentant la peur de ne pas le trouver, Keridwenn arriva devant la porte des cuisines qu’elle défonça. Les marins cuistots s’activaient quant à eux de faire les réserves pour le prochain voyage. Tous , à ses questions faisaient non de la tête

On n’a pas qu’ça à faire à veiller sur les gosses, faut vous en occuper toute seule !!

certains n’avaient pas leur langue dans leur poche d’autant plus à la suite de la remontrance que Charles leur avait fait pour sortir marcel de leur sales pattes. Alors se fut en colère qu’elle sortit des cuisines. Dans les couloirs du navires elle entendit déjà la cloche retentir sur le pont, retentir qui annonçait le départ du port dans les quelques minutes .

Keridwenn se mit à courir sur le pont, appelant son fils qui restait introuvable.. jusqu’à qu’elle aperçut Charles remonter à bord , seul.. il ne l’avait donc pas retrouver à terre … Keridwenn couru jusqu’à lui

Charles , je ne l’ai pas trouver à bord .. et quand elle entendit les marin annonçait la levée de l’encre, son cœur ne fit qu’un bond,

Ce n’est pas possible Charles, il doit être encore là , il doit être sur le bateau !!. son regard cherchait où elle n’avait pu chercher .. quand ?!

Les soutes !! je ne suis pas allée voir les soutes à bagages, quand il nous a suivi de Rouen il s’était couché dans une de nos malles.

Il ne leur restait quelques minutes avant que l’encre ne soit réellement levé, Keridwenn entraina Charles avec elle, lui expliquant que c’était le seul endroit qu’elle n’avait pas regardé.
Poussant la porte, elle vit des tas de malles, alignés, encordées, cherchant les leurs, elle ne savait pas ou se trouvait les siennes et d’autant plus qu’il faisait sombre .. elle n’avait pas le temps de fouiller toute les malles alors si Zac était là, il répondrait surement à son appel

Marcel ?? t’es là ?? fit-elle en passant entre chacune d’entre elle …

Messages : 3405 Date d'inscription : 04/10/2009

Charles l'avait suivi et c'était presque aux pas de course qu'ils arrivèrent dans les soutes. Ils cherchèrent au milieu des malles et Kery appelait l'enfant qui ne donnait aucune réponse. Ils se séparèrent pour mieux fouiller l'endroit. Une bouteille roula sur le sol. Le navire n'était plus à quai et les malles aussi commençaient à remuer de droite à gauche.

- Marcel ? appela à son tour Charles quand il le remarqua soudain.

Il était allongé sur une malle, endormi profondément comme seul un enfant pouvait l'être. Il avait une main liée à une anse et dormait du sommeil du juste.

- Kery, Kery, je l'ai trouvé. Il est là.

D'une main il le secoua pour le réveiller souriant de le voir ainsi ficelé. Il avait dû avoir peur qu'il le laisse quelque part. Ce pauvre gamin était totalement traumatisé par ce qui lui était arrivé. Il était persuadé que tous ceux qui l'aidaient finissaient par l'abandonner. Charles délia la cordelette et le saisit dans ses bras, le soulevant comme une plume tant il était léger. Il posa sa tête sur son épaule et tout en restant baissé pour ne pas se cogner la tête au plafond bas, il retrouva sa femme.

- Tout va bien. Il est là. Il s'est endormi sur une de vos malles, chuchota t'il.

Après cet incident, Charles le fit installer dans la cabine voisine à la leur. Il le rassurant en lui disant en permanence où il allait et à chaque port, Marcel avait pour mission de rester avec Kery. Il ne devait en aucun cas la laisser seule. Les semaines passèrent. Le plus dur du voyage fut lorsqu'ils naviguèrent vers Terre Neuve. Le froid y était cinglant et les cabines si glacées que Charles autorisa le petit à venir dormir avec eux. Autant dire qu'il avait fait un heureux. Lui passa des nuits affreuses avec des bras et des jambes qui lui arrivaient sur le visage et le reste du corps sans parler du nombre de fois où il se retrouva sans couverture ou presque hors du lit.

Enfin cela dura le temps de finir de longer les côtes les plus froides. Le temps devint plus clément au fur et à mesure qu'ils descendaient vers le sud. La halte suivante était dans le port de la péninsule. Dernier arrêt avant la Martinique avait préciser le commandant. Ils y étaient donc presque après des mois de voyage. Cette fois-ci ils resteraient quelques jours et une descente à terre était bien tentante, ne serait ce que pour voir à quoi ressemblait ce nouveau monde.

Messages : 1679 Date d'inscription : 04/10/2009

Allez Marcel, je crois que nous sommes enfin arrivés faut te dépêcher fit-elle en versant le dernier seau sur la tête de Zac par surprise. Le savon dégoulinant sur le dos elle lui tendit une grande serviette tout en riant de le voir raler.

Après un bon bain qu’ elle aimait lui donner tous les jours depuis qu’il avait partager le lit du jeune couple,, Keridwenn essuya ses mains et se mit à rire à le voyant bourgeonnait.

Je t’ai mis des affaires propres sur le lit à coté, dépêche toi avec Charles nous allons descendre à terre et tu viens avec nous .

Les jours les plus froids étaient maintenant derrière eux, le soleil refaisait son apparition sur l’horizon, et ses rayons se faisaient de plus en plus chaud. Depuis l’incident où elle avait cru perdre le jeune enfant, Keridwenn ne le lâchait plus d’une semelle, ou peut être était ce lui qui ne la lâcher plus?
Mais elle gardait quand même une certaine autorité vis-à-vis de l’enfant. Charles de son coté apprenait à le connaître, et tout comme elle finalement, mais Zac devait en faire tout autant. Malgré son coté enfant, il gardait par moment ces impulsions de gamins des rues. Mais petit à petit, tous les trois commençaient par former une drole de famille.

Keridwenn laissa zac sortir de l’eau, seul, afin qu’il puisse s’habiller. Elle lui laissait son coté privé afin de ne pas le gêner, quoi qu’elle savait quand ils seraient en Martinique toute la pudeur s’effacerait quand il verra par lui-même que les gens de l’ile ne seraient pas vraiment attacher aux valeurs matérialistes mais bien le contraire. Des gamins nus courant sur les plages, elle en avait encore les images en tête, et pas seulement les enfants mais toute une population qui étaient loin d’être de la même mentalité que ces pays occidentaux.

Sur le pont elle rejoignait Charles qui attendait simplement, les mains croisés dans le dos à attendre que l’ancre ne soit jeté à l’eau. Elle passa ses bras autour de sa taille et vint à lui glisser un baiser dans le cou. Restant sans bouger elle souriait.

Quand aurons nous le plaisir de nous retrouver seul à seule humm??..lui souffla t-elle dans le creux de l’oreille.

Messages : 180 Date d'inscription : 26/09/2010

- Tu fermes les yeux hein ?

Zac était propre et acceptait les bains parce que cela l'amusait. Mais il ne voulait pas être vu tout nu. Il se cacha sous la grande serviette et fonça s'habiller. Il utilisait un grand peigne que Charles lui avait prêté pour se coiffer et ensuite, comme tous les jours il allait s'asseoir à l'entrée de la cabine et attendait que Keridwenn sorte. Qu'elle soit accompagnée ou pas, il la suivait de partout et ne la quittait pas.

Ils avaient rejoint l'homme au beaux habits sur le pont. Keridwenn était tout contre lui ce qui le fit un peu sourire. Il entendit ce qu'elle lui dit à l'oreille et se demandait s'il était gênant à ce point. Il avait bien noté que Charles s'était plaint de ne pas trop bien dormir mais Zac avait retrouvé sa cabine depuis quelques jours déjà. Peut être que de toujours la suivre l'énervait. Mais c'était sa mission.

Il ne se préoccupa pas longtemps de ça et continua à jouer avec un son couteau. Il remarqua Simon avec ses parents et tira sur la main de Charles.

- Je vais avec Simon, lui fit il en lui faisant comprendre que c'était à lui de prendre la relève pour surveiller Keridwenn.

Messages : 3405 Date d'inscription : 04/10/2009

- Bien Marcel, je m'occupe de prendre la suite.

Il lui fit un clin d'oeil et le laissa filer jouer un peu. Il savait bien que maintenant il ne le perdrait plus. Il serra les mains de Keri qui était contre son dos et se tourna pour lui faire face, s'appuyant contre le bastingage. Il la prit par la taille et la fixa avec un sourire complice :

- Seuls. Mais vous savez que la présence des autres ne m'a jamais troublé, fit il en s'approchant de son visage lui déposant un baiser sur l'oreille. Braver les convenances ne me fait pas peur non plus.

Il se pencha un peu et déposa un baiser sur ses lèvres. Il s'enivra de ce moment des plus agréable qui était de posséder ses lèvres.

- Lilly et Morphey vont s'occuper de Marcel aujourd'hui. Ils vont se promener en ville et le prennent avec eux. Que diriez vous de nous laisser guider vers un coin tranquille de cet endroit magique.

Il l'entraîna derrière lui jusqu'au quai et attrapa une calèche. Avec quelques écus l'homme les conduisit dans un endroit calme au bord de l'océan. Une plage immense de sable blanc, face à l'immensité bleue, perdu quelque part sur cette terre qui offrait tant de spectacles magiques, mélange de couleurs diverses.

Allongés sur un drap, un panier non loin, protégé du soleil par l'ombre d'un palmier, les gestes se firent doux et tendres. Charles regardait sa femme dans une tenue légère pour ne pas souffrir de la chaleur et il la trouvait si belle. D'un doigt il lui caressa la main tout en perdant son regard dans ses yeux bleus. Loin de tout, loin de tous, il se fit plus prévenant, plus proche, l'embrassant tendrement. Le ressac de l'eau sur le sable était une douce musique qui berçait le couple, les entraînant dans la douce danse de l'amour.

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