[RP] La chambre d'Ursula au palais

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Elle en avait plus que marre. Marre d'être traitée comme une moins que rien. Marre de tous ses mensonges et de toute cette histoire. Pourquoi avait-elle suivie sa soeur dans cette folle aventure qui allait leurs attirer des ennuis énormes. Elle ne cesser de penser à ce qu'il allait se passer, lorsque Louis-Philippe apprendrait tout. Elles allaient être tuées à coups sûr.

Mais elle n'avait pas eu d'autre choix que de la suivre. Ursula était mauvaise, très mauvaise et elle n'aimait personne, pas même sa propre soeur. Depuis deux semaines qu'elles avaient débarquées, tout s'enchaînait à une allure folle. Mina avait pensé que dès le premier jour, le roi se rendrait compte que tout ceci n'était que pure invention, qu'il n'avait jamais eu d'autre soeur que Sophie. Mais Ursula l'avait embobiné. Bien comme il faut. Elle qui avait pensé rentrer à la maison dès les premières heures, que ça n'aurait été qu'un allait retour, elle se retrouvait maintenant coincé dans une chambre à Saint Pierre Port.

Depuis deux semaines, sa petite soeur c'était montrée encore plus odieuse qu'à l'ordinaire. Heureusement que Mina avait Robert, ce pauvre homme au service du roi avec lequel elle pouvait parler. Elle n'avait même pas le droit de sortir d'ici... Même pas le droit d'aller voir la tombe de Sophie... Rien que d'y penser, elle avait les larmes aux yeux... Sophie, dont la mort prématurée l'avait bouleversé au plus haut point... Et c'était Ursula qui avait le droit d'aller la voir alors qu'elle ne la connaissait même pas...

Car oui, le mensonge d'Ursula était encore pire que l'usurpation dont elle était coupable. Elle ne pouvait rien dire, elle devait tout garder pour elle. Mais le poids qui pesait sur les épaules de Mina devenait de plus en plus lourd pour ses épaules de pauvre fausse servante... Elle ne cessait de pleurer, encore et encore, priant pour que tout finisse bien... Mais comment cela pouvait finir bien ? Le roi pensait à présent qu'il avait vraiment une demi-soeur et la présentait aux yeux de tous comme telle. Il allait être ridiculisé..

Mina en était persuadée, Ursula ne pourra pas se prétendre éternellement soeur du roi. Elle se trahira. D'une façon ou d'une autre. Tout en refaisant le lit, suite à une nuit encore folle que sa soeur avait passé, elle songea même qu'un jour, elle tenterait de mettre celui qu'elle dit être son frère dans ce lit. Elle en eut des frissons. Depuis qu'elle avait pu le revoir, si beau, encore plus que dans ses souvenirs, tant de chose étaient remontées à la surface... Elle se revoyait 10 ans en arrière... Non ! Elle était fiancée et lui roi avec déjà une femme en plus ! Elle n'avait pas le droit de penser ça !

Elle voudrait tant rentrer, tant rejoindre son amour, tant oublié toute cette histoire... Elle se laissa tomber sur le lit... Que faire ? Que peut-elle faire pour les sortir de là ? Pour que le roi arrête de se ridiculiser avec une fausse soeur odieuse ? Elle n'en savait rien... Tout ce qu'elle savait, c'est qu'Ursula était une véritable peste et qu'elle allait faire n'importe quoi...

Elle poussa un long soupir tandis que son prénom retentit dans tout le couloir. Ursula arrivait et elle n'avait pas l'air contente...

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- MINA !

Ce fut le cri qu'Ursula poussa au milieu du couloir en approchant de sa chambre. Elle était en colère et marchait à grand pas. Pour cause, elle avait retourné, fouillé, réfléchit, impossible de remettre la main sur l'objet qu'elle cherchait et qui pourtant ne devait pas la quitter. Elle entra dans la chambre et claqua la porte.

Sa soeur était là, toujours aussi jolie, avec ses cheveux blond et ses yeux bleus. Ursula la haïssait que d'avantage qu'elle soit si parfaite. Elle vit sa soeur, assise sur le lit. Elle s'avança vers elle :

- Lève-toi faignante ! Crois tu que tu es là pour rêvasser ? Tu sers la soeur du roi !

Elle attrapa Mina par le bras pour la sortir de sur le lit. Elle plongea son regard dans le sien :

- Où est ma flûte ? Je la cherche partout sans la trouver ! Je suis sûre que c'est encore un de tes coups fourrés sale peste ! Tu me l’as caché ! Pire ! Tu as dû la jeter ou la revendre !

Elle serrait le bras de sa soeur fort. Elle ne l'aimait pas. Elle ne l'avait jamais aimé. Toujours la préférée, toujours la plus jolie, celle qui avait tout. Ursula, elle avait dû imaginer ce plan machiavélique et tout faire pour que ça marche, alors que Mina n'avait rien de plus à faire que jouer la petite servante. Ursula avait passé une mauvaise matinée et ne pas trouver sa flûte la rendait folle :

- Je te préviens, tu as 1h pour me la ramener ! 1h tu m'entends ? 1h sinon je te jette à la mer !

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Jamais elle n'avait vu Ursula si en colère et méchante. A l'instant où elle pénétra dans la chambre, Mina pensa qu'elle allait la tuer, simplement en la regardant. Elle se demandait ce qu'elle avait fait pour s'attirer les foudres de sa soeur ainsi. Elle lui ordonna de se lever, mais elle n'eut pas le temps de le faire, qu'elle l'attrapa fortement par le bras.

- Ursula tu me fais mal.. Lâche-moi... Et tu n'es pas la soeur du roi...

Mais elle ne l'entendit même pas. Toujours sa main de fer sur son bras, Mina pensa qu'elle allait lui broyer. Elle n'eut pas d'autre choix que d'affronter le regard de sa soeur qui lui demanda où était sa flute... L'accusant de l'avoir jeter ou vendue... Mais quelle flute ?!

- Ursula... J'ignore de quoi tu parles... Tu n'as jamais joué à la flute..

Mais elle oui. Sa soeur était-elle devenue folle ? Elle voulait la flute de Mina qu'elle disait être la sienne ? Pire, elle lui demanda de lui porter dans l'heure. Et c'était une chose tout à fait impossible. La flûte, la sienne, elle ne l'avait pas, elle l'avait laissé à Amiens, dans sa petite chambre de servante. La plus petite et la plus froide qu'Ursula avait choisit pour elle.

La folie de sa soeur devenait terrible. Son bras lui faisait mal :

-Ursula, lâche-moi... Je n'ai pas amené ma flûte, elle est à Amiens...

Les larmes commencèrent à couler sur ses joues. Elle se demandait de quoi sa soeur sera capable, après lui avoir apprit qu'elle n'avait pas de flûte...

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Les plaintes de sa soeur, elle n'en avait que faire. Elle serrait de plus en plus son bras, à mesure que sa colère grandissait. Et lorsqu'elle entendit qu'elle n'avait jamais joué à la flute, elle cru qu'elle allait la tuer sur place. Elle se raisonna. Si LP apprenait que sa soeur avait tué une servante, ça ferait mauvais genre :

- Tu te tais ! Je ne veux pas t'entendre ! Je joue de la flute ! Tu m'entends ?

Puis la goutte d'eau qui fit déborder le vase quand elle lui annonça de ne pas l'avoir. Ursula lâcha son bras, et lui colla une gifle telle, que Mina tomba sur le sol :

- Tu n'es qu'une moins que rien ! Une trouillarde, bonne à rien, doublée d'une pleurnicheuse. Le pire drame de ma vie c'est toi ! Je te hais ! Toi la sainte Mina. Je te préviens ! Si tu dis le moindre mot qui risque de mettre en danger mon plan, je te tuerais Mina. Lentement mais efficacement. Sans regret !

Elle la regarda à nouveau, puis regarda un petit guéridon qu'elle renversa, le vase qu'il y avait dessus avec :

- Si on te demande, tu es tombée contre ce guéridon. J'ai été en colère que tu es cassé un vase du prince, tu es donc punie. Je t'interdis de sortir de ce palais jusqu'à notre départ. Je t'interdis de voir le roi de près ou de loin et je t'interdis de parler à qui que ce soit !

Elle s'avança vers la porte pour sortir :

- Ramasse tout ça et fait moi un lit correct. Je serais accompagnée cette nuit.

Sans rien dire de plus, elle sortit, laissant la porte de la chambre ouverte.

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Elle était de plus en plus en colère et Mina de plus en plus horrifiée. Elle ne savait plus quoi dire pour calmer sa soeur. Elle ne comprenait plus rien. Pourquoi Ursula voulait devenir elle ? Après tout, c'était bien ce qu'elle faisait, elle se faisait passer pour Mina et pour la soeur du roi. C'était une usurpatrice et une grande malade. Son bras devenait douloureux mais ce ne fut rien comparé à la gifle qu'Ursula lui donna.

Elle tomba sur le sol. Elle se redressa à peine, touchant sa joue meurtrie et rougit. Les larmes ruisselèrent sur ses joues tandis que sa soeur, que malgré tout, elle ne parvenait pas à détester, lui cherchant des excuses à chacun de ses actes. Elle eut des paroles dures et blessantes. Restant sur le sol, elle ne sut que dire. Elle regarda son poignet, où la trace des doigts était dessinée dessus.

Comment sa soeur pouvait être si mauvaise. Peut-être que Mina avait été favorisée, un peu plus, mais tout de même, elle avait été aimé au même titre. Mina n'avait jamais rien fait de mal, elle l'avait toujours aimé, elle c'était toujours occupée d'elle, elle l'avait suivi, se faisant passer pour une moins que rien. Elle jouait ce rôle de servante, elle suivait les manigances de sa soeur, sans rien dire. Non Mina ne méritait pas tout ça.

Alors qu'Ursula, quittait la chambre après lui avoir dicté quoi faire, elle resta un bon moment sur le sol, à ne pas arriver à se relever, blessée autant physiquement que moralement. Que faisait-elle ici ? Elle mériterait que Mina aille voir le roi et lui raconte tout. Il avait toujours était un bon garçon, il ne méritait pas tout ça. Pourquoi ne se rappelait-il pas ? Pourquoi ne se souvenait pas que l'amie de sa soeur, qui le suivait en cachette, était une petite gamine blondinette et non pas avec des cheveux noirs ébènes ?

Elle aurait tant aimé qu'il se rende compte de tout ça... Cette histoire tirée par les cheveux. Et son fiancé, s'il savait ça... Il la quitterait... De toute façon, son histoire ne pouvait pas continuer... Lorsque le roi apprendrait cette trahison, il les condamnerait toutes les deux... Lentement, elle se dirigea vers le verre brisé, sanglotant toujours et commença à le ramasser..

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Il s'y perdait dans ce palais, vous vous souvenez les premiers jours de LP au Louvre ? Ou à Versouilles ? Ben pareil ! Laissez LP seul, ou accompagné de quelqu'un qui ne connait pas mieux les lieux que lui, et vous aurez...Des soldats très nerveux d'avoir perdu leur roi ! Encore que parfois, ils le regardent chercher son chemin, se tenant un peu en retrait, et s'amusant de la situation, les bourricots !

Donc, il traine dans les couloirs, lorsqu'il entend du vacarme un peu plus loin. Intrigué, il se dirige vers ce bruit qui l'a alerté. Lorsqu'il arriva devant la porte, restée ouverte, il vit Mina à quatre pattes, en larmes, ramassant des morceaux de verre brisé. Il remarqua le petite guéridon renversé et en conclut qu'un vase devait se trouver dessus, vase qui était à présent brisé.

Il allait repartir, la laissant faire son travail, lorsqu'il se ravisa. Il s'approcha d'elle, sans doute, d'ailleurs, ne l'avait-elle pas entendu ni remarqué. Il s'accroupit à sa hauteur, et la regardant, lui parla à mi-voix :

Ne pleurez point pour cela...Je suis sûr que le Prince ne vous en voudra pas pour un vase brisé...Je lui en offrirais un autre.

Il esquissa un léger sourire, comme pour la rassurer. Et alors qu'il allait repartir, baissant le regard vers sa main qui ramassait encore les éclats de verre, il remarqua les marques sur son bras et lui attrapa doucement le poignet.

Qu'est ce donc que cela ?

Il releva le regard vers elle, sourcils froncés. Que s'était-il donc passé ici ?

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Encore complètement chamboulée, ne pouvant stopper ses larmes pour le moment, elle ramassait le verre, sans trop faire attention à ses gestes tant ses pensées étaient troublées. Elle ne pouvait pas comprendre l'énervement de sa soeur. Elle ne comprenait pourquoi elle voulait s'approprier tout ce que Mina voulait faire. Pourquoi elle voulait devenir elle. Elle n'avait rien à lui envié pourtant.

C'est alors qu'une voix la fit sursauter. Et lorsqu'elle tourna le regard vers l'homme qui lui parlait, elle fut immédiatement aspirée par ce regard si troublant. Elle sentit son coeur s'emballer. Mais elle pensa bien vite au risque qu'elle encourrait si Ursula revenait et les voyait ainsi. Elle allait se relever et fuir, sans un mot, mais il posa sa main sur son poignet.

Le contact se fit électrique. Elle redevenait enfant, elle redevenait cette petite fille amoureuse. Mina bon sang ! Ressaisi-toi ! Elle se leva, reculant mais heurta un mur sur lequel elle resta le dos collé. Elle posa sa main sur son poignet, masquant la marque laissait par Ursula. Elle espérait qu'il remarquerait pas sa joue rougit :

- Ce.. Ce.. rien d'important..

Elle déglutit :

- Vous ne devriez pas être ici... Ce.. N'est pas bien... J'ai pas... le droit de vous approcher..

Elle se maudit d'avoir dit ça. Il allait poser des questions auxquelles elle devrait donner une fausse réponse. Elle avait tellement envie de tout lui avouer... Mais elle ne pouvait pas. Elle était coincée, prise au piège. Elle vivait un enfer. Elle avait envie de fuir... fuir loin.

Elle baissa la tête, ne voulant plus le regarder en face. Elle se sentait si fragile en cet instant. Comme un vase qui pourrait se briser et déverser tout son contenu. Elle devait sortir d'ici...

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La réaction ne se fit pas attendre, mais il fallait avouer qu'elle était quelque peu surprenante. LP s'attendait à ce qu'elle lui réponde, ou élude le sujet si cela la gênait, mais sûrement pas à ce qu'elle se redresse si violemment, au point de se retrouver dos au mur.

Il se releva à son tour, la regardant, quelque peu perplexe. C'était bien la première fois qu'il faisait une telle réaction à une femme pour l'avoir touchée ! Il ne sut vraiment comment réagir, alors que la jeune femme ouvrait la bouche, bredouillant. Pour sûr, il y avait quelque chose d'étrange, sinon, elle n'aurait pas réagit aussi violemment. Il fit un pas vers elle, mais lorsqu'elle parvint enfin à prononcer quelques mots clairs, il s'arrêta, plus perplexe encore qu'auparavant.

Pardon ? Pas...Bien ? Je ne comprends pas.

Il secoua légèrement la tête, complètement perdu face à cette situation des plus surprenantes. Il la regardait, passa de son visage à son poignet dont elle tentait de dissimuler la trace. La détaillant un peu plus, il plongea son regard dans le sien. Il avait comme une étrange sensation...Il refit un pas vers elle, ne la quittant pas des yeux, et lui demanda :

On se connait ?...

Il leva légèrement la main en un geste de déni, c'était stupide comme question, elle n'était qu'une servante.

Oubliez cela...Dites-moi, que s'est-il donc passé ?

Il avait comme un doute sur le fait qu'elle lui réponde, ou du moins, lui dise la vérité, mais la situation l'intriguait, et il voulait en savoir plus.

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Comme elle s'en serait doutée, il ne laissa pas tomber. Elle aurait tellement aimé qu'il s'éloigne d'elle, sorte de cette chambre et reprenne sa route. Mais non, la stupide phrase qu'elle avait dite lui avait fait se poser des questions. Elle était dans une impasse. Dos contre ce mur, elle ne pouvait reculer d'avantage. Et la porte était restée ouverte. Si Ursula revenait.. C'était sa chambre en plus.

Elle releva le regard alors qu'il s'approchait d'elle. C'est alors qu'il posa une question fatidique : "On se connait ?". Ce fut comme si elle était sous une guillotine en attendant qu'elle tombe. Elle passa par toutes les couleurs possibles. Elle se mit à paniquer. L'espace de quelques secondes, elle s'imagina qu'il l'avait reconnu. Elle allait lui répondre, lorsqu’il se ravisa. Sa panique se calma que très légèrement.

Elle glissa contre le mur et se libéra de sa prison. Fébrile, elle releva le guéridon et se mit à genoux sur le sol pour continuer à ramasser les verres, tout en lui parlant. Elle parlait vite, mal, comme si elle voulait se débarrasser de lui :

- Je suis tombée. Maitresse Ursula m'a grondé pour vase cassé. Je.. suis punie.

Soudain, un tremblement plus fort que les autres, elle lâcha les morceaux de verres qu'elle tenait. Elle craquait, cette situation devenait trop pour elle. Ce mensonge, sa soeur qui lui disait des horreurs, et lui... Dès qu'elle le voyait, tout remonter à la surface...

Elle se remit à pleurer, enfouissant son visage entre ses mains :

- S'il vous plait... sortez d'ici... Je ne peux rien dire... Je ne peux rien dire... Si seulement vous vous rappeliez...

Elle était sur le point de lui faire des aveux, tant tout ceci l'étouffait. Elle voulait que ça s'arrête. Elle voulait repartir chez elle au plus vite.

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Plus le temps passait, plus son attitude le rendait perplexe. Était-il donc si effrayant que cela ? Elle retourna à l'endroit où se trouvait le vase brisé, en ramassant les morceaux tout en parlant de manière fragmentée. Les mots avaient à peu près un sens, mais la phrase était entrecoupée par la nervosité de la jeune femme.

Il la regardait sans comprendre, la sentant fébrile, choquée, effrayée...Il ne pensait pas être la raison de cet état, il n'avait rien fait de spécial...Il devait s'être passé quelque chose avant son arrivée. Mais quoi ? C'est à ce moment là qu'elle avoua s'être fait gronder par Ursula. Il fronça les sourcils, était-elle réellement dans cet état juste pour s'être fait disputer d'avoir brisé un vase ?

Elle s'arrêta et mit son visage dans ses mains, recommençant à pleurer. Elle lui demanda de partir, il s'exécuta et se dirigea vers la porte, ne voulant pas la mettre encore plus mal à l'aise qu'elle ne l’était déjà. Alors qu'il franchissait la porte, elle prononça quelques mots qui l'arrêtèrent. Il fit volte-face et baissa le regard vers elle.

De quoi devrais-je me rappeler ?

Il ne s'imaginait pas un seul instant de quoi il s'agissait, il en était à 1000 lieues, et s'il avait su...S'il avait eu ne serait-ce qu'un doute...Mais ce n'était pas le cas. Sans doute parce qu'il avait envie de croire à cette histoire, parce qu'il en avait besoin. Il avait gardé une certaine réserve, mais au fond de lui, il espérait que tout cela soit vrai.

Il regarda Mina, observant sa réaction, attendant une réponse...

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Elle n'arrivait plus à s'arrêter de pleurer, prononçant des mots qu'elle n'aurait jamais du dire. Pour cause, elle avait demandé au roi de se souvenir. Sans doute parce qu'au fond elle, elle serait soulagée. Si simplement il se rappelait que l'amie de Sophie était une jeune fille blonde, alors... alors il comprendrait peut-être le mensonge d'Ursula. Aujourd'hui, elle avait ce poids sur ses épaules. Ursula l'avait obligé à la suivre et aujourd'hui elle se faisait malmenée.

Elle sentit le roi passer près d'elle sans doute parce qu'il s'en allait, répondant ainsi à sa requête. Ainsi, elle pourrait se ressaisir. Devant lui, elle ne pouvait pas, elle perdait tous ses moyens. A la fois parce qu'elle n'était pas une menteuse. Elle n'avait jamais menti, elle avait toujours été honnête. Elle ne voulait pas tout ça, elle ne voulait pas être complice de cette usurpation. Et pourtant... Elle l'était.

Mina n'était pas une servante. Elle avait tout abandonné pour suivre sa soeur, refusant de laisser une personne qu'elle aimait s'engouffrer toute seule dans cette situation et répondant au dernier désir de sa mère qui lui avait demandé de veiller sur Ursula. Mais Mina était surtout une grande musicienne. Si Ursula avait déclaré jouer de la flûte, il n'en était rien. Mais Mina s'apprêtait à rejoindre un orchestre avant qu'Ursula l'entraine dans ce désastre et l'oblige à jouer une servante traitée comme une moins que rien. Les doigts de fée, c'était Mina qui les avaient, sans doute pour ça que sa soeur était si jalouse.

Le roi cependant, alerté par ces derniers propos, lui demanda, avant de sortir, de quoi il devait se rappeler. Elle avait une folle envie de tout lui dire, de lui dire que c'était elle l'enfant amoureuse de lui. Elle avait envie de se jeter dans ses bras, sentir sa chaleur et pleurer toutes les larmes de son corps contre lui pour trouver enfin l'apaisement. Elle se rappelait ce moment, lorsqu'elle était chez lui et qu'elle avait 7 ans, qu'elle était tombée contre une pierre, c'était blessée le genou et que lui, il était venue la consoler lui faisant un câlin. Elle se demandait comment il avait pu oublier tout ça, alors que pour elle, tout remontait à la surface aussi clair que de l'eau de roche. Sans doute se rappelait-il plus des malheurs que lui faisait subir Alexandre.

Elle ne pouvait plus rester ici. Elle étouffait. Sans lui répondre, elle se leva précipitamment et, le bousculant, sortit en courant dans le couloir pour lui échapper. Elle préférait encore recevoir une nouvelle gifle d'Ursula pour ne pas avoir rangé que de devoir répondre au roi. Mais alors qu'elle arrivait au bout du couloir, un bruit se fit entendre, impressionnant, de quelque chose qui tombe sur le sol en carrelage.

Ce quelque chose, c'était Mina. Trop submergée par les émotions, par ce poids pesant sur ses épaules, par l'épuisement de supporter sa soeur et le fait qu'elle n'avait manger qu'un seul morceau de pain sur les 3 derniers jours, Ursula l'ayant privé de nourriture, elle venait de s'effondrer, tandis qu'elle courrait pour aller le plus loin possible du roi.

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Il était perdu, il ne savait plus que penser face à ses propos, à ses réactions. Que devait-il donc se rappeler ? Il n'eut pas la réponse...La jeune femme se releva et sortit précipitamment, le bousculant au passage. Lui resta là, planté, dans le flou total, se demandant bien ce qu'il se passait. Il fit volte-face pour la suivre, mais elle avait déjà disparu. Il longea donc le couloir pour repartir dans ses appartements, ne pouvant s'empêcher de repenser aux quelques minutes qui venaient de s'écouler et à ces évènements.

Avançant lentement, perdu dans ses pensées, il entendu un bruit, quelque chose venait de tomber dans un fracas sourd. Poursuivant son chemin en cette direction, il découvrit Mina au sol. Il accéléra le pas, se demandant si elle était, au moins, encore consciente. Arrivé à sa hauteur, il se baissa vers elle.

Mademoiselle ? Mademoiselle vous m'entendez ?

Elle semblait s'être évanouie, et comme il connaissait très mal les lieux, où aurait-il pu trouver de l'aide ? Il s'accroupit à côté d'elle et lui tapota la joue, tentant de la réveiller. Voyant que rien n'y faisait, il la souleva dans ses bras et l'emmena dans la première pièce qu'il trouva.

Un de ses gardes, sûrement alerté par le bruit, arriva. Louis-Philippe lui demanda alors s'il savait où trouver un médecin, ce à quoi il lui répondit par la négative, et il n'allait pas alerter tout le palais pour ce qui semblait être un malaise. Il lui demanda donc de lui trouver des sels pour ranimer la jeune femme tandis qu'il l'installait sur une banquette, lui mettant un coussin sous la tête et la recouvrant d'une couverture.

Au bout de quelques minutes, le garde revint avec ce qu'il lui avait demandé. Prenant le flacon, il le passa sous le nez de Mina jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux...

Tout va bien...Restez calme...Vous avez fait un malaise...

Il essayait de la rassurer, sachant bien que cela était souvent généré par la nervosité, d'autant plus après la scène qu'il venait de se dérouler.

Je vais demander à ce qu'on vous apporte quelque chose à grignoter, que vous repreniez des forces, cela ira mieux ensuite.

Il esquissa un sourire qui se voulait réconfortant avant de demander à un des serviteurs d'apporter un jus de fruit et de la brioche.

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Lentement, elle ouvrit à peine les yeux. Une grimace se dessina sur son visage et elle posa sa main sur son crâne douloureux. Elle ne se souvenait absolument pas ce qu'il c'était passé, juste qu'elle avait tenté de fuir la chambre, de fuir le roi. Elle se souvenait avoir paniqué quand le roi était entré. Elle n'avait pas encore pleinement reprit conscience. Elle marmonna :

- Non... Ne me gifle pas.. Je n'irais pas le voir... Ne me gifle pas..

Elle tourna la tête péniblement, pour retrouver le roi face à elle. Elle eut un mouvement de recul et voulut se redresser mais comme souvent après ce genre de malaise, sa tête tourna et l'empêcha de faire ce qu'elle voulait :

Citation :: Tout va bien...Restez calme...Vous avez fait un malaise...

Cette phrase... Il lui avait dit exactement la même lorsque enfant, il l'avait consolé : "Tout va bien...Reste calme... Ce n'est qu'un peu de sang...". Elle reposa sa tête sur le coussin. Pourquoi le fuir ? Pourquoi obéir à sa soeur qui de toute façon trouvera toujours une raison pour la punir ou la corriger. Elle n'avait aucune raison de vouloir fuir cet homme qui avait le coeur sur la main, une générosité sans faille et pour lequel elle aurait donné n'importe quoi pour avoir ne serait-ce qu'un câlin.

Il ne méritait pas ce qu'Ursula lui faisait subir. Bien qu'il ne s'en rendait pas encore compte. Elle aimerait tant tout lui avouer. Sa main toucha la sienne, elle l'attrapa et la serra :

- Merci..

Le serviteur se présenta à elle avec un plateau contenant ce que le roi lui avait demandé. Lentement, elle se mit en position assise. Elle regarda le roi et le plateau, puis le roi :

- Je n'ai pas le droit. Dame Ursula ne serait pas contente si elle le savait...

Mais rien qu'à la vue de la nourriture, son estomac lui fit mal... La main tremblante, elle prit un petit bout de brioche qu'elle porta à ses lèvres et qu'elle mâcha longuement avant d'avaler. Elle était délicieuse. Il en restait encore plus que la moitié sur le plateau, pourtant elle refusa d'en prendre d'autre :

- Merci pour tout ça... Je vais y aller, j'ai la chambre à ranger... Je ne veux pas me faire gronder encore.. Il ne faut pas qu'elle me voit ici... Hum... Je ne pense pas m'être présentée... Je suis désolée Majesté pour mon impolitesse... Je m'appelle Mina...

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Elle avait marmonné quelques mots qu'il lui était difficile de comprendre, mais il passa outre cela, se disant que son inconscience avait dû la faire délirer ou la plonger dans un rêve désagréable. Lorsqu'elle revint à elle, elle serra sa main dans la sienne, le remerciant. Il lui répondit par un sourire, posant son regard sur son visage tandis qu'elle l'observait avec cette impression qu'il avait fait là quelque chose d'extraordinaire alors...Que pour lui c'était simplement logique et normal.

Doucement, elle reprit ses esprits, et malgré un refus au premier abord, commença à grignoter cette brioche qu'on lui avait amenée. Alors qu'il la regardait, une sensation étrange l'étreignait en sa présence, sensation qu'il n'aurait su définir. Pas un seul instant, il ne put identifier ce qu'il se produisait là, ni s'imaginer qu'en réalité, c'était elle, la gamine qui était toujours avec sa soeur Sophie, que c'était elle qui, parfois, le défendait contre Alexandre, ou venait le consoler lorsqu'il cherchait à s'enfermer dans son coin.

Tout jeune déjà, il s’était efforcé à ne rien laisser paraître devant les gens, et s'éclipsait lorsqu'il ne supportait plus cette rivalité qu'il avait avec son frère. Et avec le temps, il avait appris à arborer un masque en toute circonstance, hormis avec les quelques personnes en qui il avait suffisamment confiance pour se montrer réellement tel qu'il était.

Lorsqu'elle eut terminé cette légère collation, et finit sa phrase, il lui répondit :

Je vous en prie, faites, je ne voudrais pas que vous vous fassiez disputer parce que je vous accapare.

Un léger sourire naquit sur ses lèvres, alors qu'elle finit par se présenter, ne l'ayant encore guère fait depuis leur rencontre. La sensation étrange qu'il avait en sa présence n'en fut que renforcée à l'évocation de son prénom, mais il fit comme si de rien n'était. Il la laissa filer, s'enfonçant dans son fauteuil, pensif.

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Dès qu'elle arrivait à croiser son regard, elle était incapable de s'en détacher. A chaque fois, elle devait se faire violence et se faire crier son coeur pour pouvoir le fuir. Les trois quart du temps, elle ne croisait pas son regard, ainsi, elle évitait des désagréments.

Elle se leva péniblement, la vue pas encore tout à fait nette et ses esprits encore embrouillé. A chaque entrevue qu'elle avait avec lui, c'était une nouvelle angoisse. Et si Ursula la voyait ? S'il allait lui parler ? Elle savait bien que le discours de sa soeur à son sujet différait du sien et que sans doute, elle cherchait à ce que tout le palais la déteste :

- Encore merci Majesté.

Elle s'inclina. Elle aurait aimé qu'il l'accapare en réalité. Elle aurait aimé tout lui dire. Elle aurait aimé qu'il se rappelle. Elle avait tant de moments, de souvenirs avec lui. Enfant, elle passait ses journées à lui courir après. Sa mère disait d'elle qu'elle l'ombre de Louis-Philippe. Il bougeait, elle bougeait. Sans doute, s'il n'était pas partit au monastère, leur amitié se serait transformé en amour. Elle en avait toujours nourri le secret désir.

Ça lui paraissait fou qu'aujourd'hui, il ne se souvenait de rien. Elle avait toujours était blonde. Cela différait tout de même des cheveux bruns de sa soeur. Elle espérait vraiment qu'il aurait une lueur, un souvenir, sans qu'elle soit obligée un jour de tout lui avouer. Elle reprit ses esprits, se rendant compte qu'elle n'avait pas encore quitté la pièce :

- Bonne journée Majesté.

Elle sortit en marche arrière, disparaissant dans les couloirs, le coeur battant et les larmes aux yeux.

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