[RP PV JB Lasalle] Des vacances en Italie... Souvenir !

Il fallait du temps pour que les travaux soient terminés, quatre chambres à son auberge, suffisaient afin d’accueillir les éventuels clients qui voudraient s’y détendre, des étuves on en voit pas partout, et puis ce n’était pas qu’elle s’ennuyait en tant que garde pontificale, mais elle avait aussi besoin de vacances !

L’Italie, Venise, Naples, Turin… Le tour des villes du pays de ses ancêtres, lieu privilégié d’une langue sans pareille, où la romance avait su en tout temps, vivre dans les chants et les coutumes ! C’était aussi ici, qu’elle avait décidé de prendre un mois rien que pour elle, trente jours de sa vie à ne faire que profiter, alors que depuis ses 20 ans, elle s’était vouée en sortant du couvent, à travailler pour s’enrichir et ne rien devoir à la sainte famille !

Sa sœur à qui elle envoyait parfois de ses nouvelles, répondait plus souvent que la rousse, et s’empressait de donner des nouvelles de ses rejetons qui grandissaient à vue d’œil… Une vie trop remplie que celle de l’épouse, elle préfère être la célibataire amoureuse de la vie, que rien de bouscule, une vie calme et reposante… Ahhhh que le calme est délicieux, surtout en vacances dans une Italie chantante et fleurie !

Hôtel Carlo V, immense espace aux reflets dorés, miroirs de toutes tailles, de toutes sortes, où le luxe semble des plus coûteux, et pourtant où quelques modestes bourgeois viennent se vautrer… Velours et satins, ornent admirablement les décors de ces murs fièrement dressés, où le hall à un plafond hautement surdimensionné.

A l’entrée, sa calèche la ramène des quais, où la diligence l’avait elle-même accompagnée avec d’autres passagers… La foule s’agglutinait et bousculait sans attendre de tour, ou un grand espace de passage !

Luc lui-même, avait prit des vacances auprès de sa douce épouse adorée, Maria était un ange qui en attendait un autre, d’une douceur infinie et d’une compréhension sans pareille, elle avait su comprendre à cette époque, que la rousse avait besoin de quelques leçons, évidemment le temps saurait faire son œuvre et l’acquit se fait au fil de celui-ci !

Le petit être serait là pour le printemps, une joie certainement pour toute la famille, celle-ci grandit sans relâche, grand bien leur fasse, la rousse elle, ne s’en voyait pas porter autant ! Et pour l’heure, aucun à faire grossir son ventre, ou la faire souffrir de ses hurlements. Les pères potentiels, n’avaient qu’à bien se tenir et rester chez eux, elle ne voulait pas commencer sa vie avec eux !!!

L’Italie était une sorte d’échappatoire, fuir ces idées qui se faisaient plus et parfois trop présentes, à présent elle s’enjolivait de beaux dessous amusants, certains même donnant la fièvre, et de robes superbes qu’elle se faisait faire sur mesure ! La demoiselle n’était plus la petite novice que jadis la ville de Eu et ses environs avaient connue.

Sa main sur la sonnette du comptoir, elle y donne quelques coups, espérant qu’on se tourna vers elle, pauvre fille esseulée et si invisible tout à coup, il fallait préciser que la foule dominait et ne laissait pas vraiment de place pour se faire remarquer, ou encore se faire entendre :

Per favore ! Qualcuno ? Per favore !!!!

Un préposé à l’accueil s’approche en demandant à un autre client de patienter…

Si signora ? Prego !

Elle sourit soulagée…

b]Signorina Di Montrieux… Angelynn… ho riservato ! [ [/b]

Il prend une clef, la lui tend et lui fait signer le registre qu’il met face à elle en appelant un porteur pour l’accompagner à sa chambre située au premier étage…

Ecco quà signorina… 122 sinistra… vista sul giardino... Il ristorante hè giù a destra... se ha bisogno di qualcosa basta di suonare...

Le porteur est là qui prend ses bagages…

Gesuino, 122… chiama Roberto, per i bagagli !

C’est ainsi qu’elle se retrouva devant la porte de sa chambre, alors que les deux jeunes hommes déposaient sa malle et ses sacs dans la pièce superbement décorée, où un petit salon et un bar étaient à l’entrée, et où une chambre y était voisine avec un lit immense ! Un balcon donnait d’une pièce à l’autre, et rien que le fait de se voir ici, elle avait l’impression d’avoir quitté la terre ! Au paradis ??? ^^

C’était l’horreur, elle était ainsi presque assise, tenant sa coiffure difforme à présent, tête penchée de côté, un bout de chapeau entre ses mains, le flanc coincé dans ce massif de fleurs, et grommelant au mieux pour se faire entendre, suppliant parfois mais injuriant surtout, contre cet animal acharné sur ce qu’il lui restait de feutre décoré, payé une fortune par sa Nanny, un peu avant la disparition de ses chers parents adorés !

Il était évident, que si elle eut fait partie de la foule, elle n’aurait pas hésité à partager cette hilarité, mais à l’occasion de sa disgrâce, victime de ce quadrupède affamé, elle ne parvenait qu’à s’insurger, et pester en bien des langues, espérant éveiller quelque main secourable qui saurait la libérer… Prisonnière de l’Ulysse, corsage déployé, elle gesticulait autant que faire se peut, une jambe cherchant appuit et commençant à se dénuder désespérément, tapant inlassablement du pied pour se vouloir redresser !

Che Diavolo hè sta bestia !!!!

Pour la discrétion, c’était loupé, et pour des vacances reposantes, ça avait vraiment, mais vraiment mal débuté. Pour l’ivresse des sens, il fallait repasser, l’homme tout de même s’était affolé, tirant la bête pour aller enfin l’attacher, et laissa la rousse à terre, chapeautée de moitié, zone florale dévorée, majestueusement décapitée, et la chevelure en bataille qui n’était plus qu’un amas de mèches emmêlées !

Les larmes lui auraient monté, si la colère n’avait surgit avec panache, le mendiant, du moins ce qu’elle pensait, revenait en charge de cette pauvre demoiselle agressée, la puanteur se faisait fort d’assaillir ses narines, à croire qu’il avait logé dans la bergerie, mais au milieu des bestiaux, plus que dans un lit… Son cri avait rappelé à l’ordre les rires, qui avaient soudain stoppé, avant de repartir de plus belles… Le portier ayant vu la scène, s’apprêtait à intervenir, mais Lasalle, désorienté accourait pour soustraire la belle de son bouquet, la robe divine devenue lambeaux et déchets de feuilles de toutes sortes, le fessier trempé par l’arrosage fraichement donné, et la gorge prête à hurler à sa face.

Scusi ? Chi ti da scusa ? Pagare che ? Guardami ! Animale stronzo il tuo azino !

Mais comment rester de marbre devant ce sauveur mal odorant, alors qu’il s’excuse et elle le reprend ! Pour le coup, elle s’en veut de lui avoir ainsi parlé, et tente tout de même de se relever.

Aiutatemi a alzarmi !

Dit elle en retenant une injure, avant de ravaler sa colère et de prendre une inspiration profonde, tout en réfléchissant!

Signore... se la sua bestia mi ha fatto ridere prima, ho voglia di mangiarla in salsa adesso !

Elle se redresse, secouant de toutes part sa robe abimée, pour le coup, la promenade serait reportée, sans compter que niveau présentation élégance, les jupons étaient restés accrochés en hauteur, aux branchages cassés, la dentelle dansait de ci et de là, et son bas tombé à la cheville, laissait voir par le dos, une fine jambe toute griffée !

Nom d’une pipe ! Et en plus ça fait mal… J’ai dû m’écorcher quelque part !

Transportée comme par magie, elle ouvrit les yeux lentement pour constater que le jeune homme tentait de fuir la chambre, sans doute pour ne plus y revenir, et elle héla pour qu’il ne sorte pas, elle devait avant tout reprendre ses esprits, rien de tout cela ne l’amusait, et elle n’avait rien oublié de l’évènement, ni même du parfum très odorant qu’il diffusait en l’offrant à son entourage…

Monsieur, attendez !

Un autre vertige semblait revenir, mais elle se contient et se redresse doucement…

Monsieur… Veuillez rester ici je vous en prie… sommes nous dans ma chambre ?

Un rapide coup d’œil et effectivement, elle était chez elle, ou presque ! Fuyait il d’avoir dérobé quelque bien ? Ou bien pour ne plus revenir et échapper à sa parole donnée ? Elle en saurait d’avantage en l’invitant à ne pas quitter la pièce qu’il avait presque fait si elle n’avait crié.

Croyez vous pouvoir appeler la direction et faire venir quelqu’un ?

Plus elle le regardait, et plus elle se demandait s’il avait dit vrai sur toutes ses fonctions exercées. Et surtout, où donc comptait il aller si vite ? Hein ??? Elle n’est pas censée savoir que ce fut pour se laver, certes, donc elle l’empêcherait de partir, pour lui trouver un travail à son service. Après tout, ne s’était il pas proposé ?

Je dois vous paraitre étrange, mais…

Elle déglutit, il fallait trouver une ruse pour le bloquer ici, et s’assurer qu’il n’avait rien volé, non pas de le faire fouiller par la direction, cela la mettrait mal à l’aise s’il n’avait rien emporté, et cela le mettrait mal à l’aise, si elle le faisait elle-même… Astuce, astuce… Quoi, quoi, quoi…. Hum réfléchir en si peu de temps ce n’est pas chose facile, mais il faudra s’en satisfaire et prendre les bêtises premières qui viennent occuper l’esprit à peine éveillé !

Je voudrais vous offrir un bain… La vasque est juste à côté, dans la pièce d’eau voisine de ma chambre, avec porte communicante ! Je suis certaine que vous saurez profiter de l’eau chaude et des huiles parfumées qui y sont exposées !

Voilà une offre alléchante, allait il la saisir ?

Et si vous le permettez, en attendant que vous me remboursiez, nous allons commander un habit convenable afin que vous puissiez commencer votre emploi à mon service tout de suite !

Pas folle la guêpe, on prendrait ses habits sales et elle les fouillerait avant… Qu’aurait il pu voler, qu’elle ne puisse vérifier tout simplement ? Mais s’il sort et fuit, elle n’aurait jamais le temps de le rattraper s’il venait à manquer quelque chose, il fallait le garder sous la main, au pire, avant de fouiller, pendant qu’il baigne à côté, elle irait vérifier dans son coffret tout simplement ! S’il n’a rien prit ? Heuuu oui, c’est un peu plus embêtant, car du coup, elle serait sans doute moins respectable d’avoir autorisé un bain à un mendiant ! Bahhh il ne serait plus un mendiant, mais un employé ! Non ? Allez hop, embarqué c’est pesé, il faut se lancer !

Nous irons ensuite vous procurer une garde robe digne d’un…

Ah oui, tiens… d’un quoi ???

Majordome ? Accompagnateur ? Secrétaire ? Qu’en pensez vous ? Il vous faudra assumer une période d’essai et si vous convenez… Et si le travail, une fois que vous aurez remboursé, vous plait, vous pourriez peut être rester ! Qu’en dites vous ?

Il faut l’amadouer… Quoi que… peut être est il vraiment doué ? On verra ça, une fois lavé, il doit être affreux ce bonhomme là, mais bon, un bain saura nous dévoiler le vilain petit canard !

Le voici conciliant, ainsi la surveillance serait assurée, ce n’était pas pour l’argent, mais surtout pour les deux bijoux précieusement emportés qui ne la quittait jamais ! Les alliances de feu ses parents, le reste à dire vrai, elle s’en fichait ! Le temps pour elle de vérifier qu’ils y soient encore et s’il voulait filer, bah, elle le laisserait !

Je pense qu’il serait en effet préférable que quelqu’un vienne vous apporter de l’eau chaude… Ce serait en tout point plus agréable ! Non ?

Sa voix était assurée et l’homme parlait de belle manière… Dès qu’il entreprenait une phrase, c’était de façon élégante et non de celle d’un mendiant ! Avait il dit vrai ???

D’où venez vous messire ? Vous semblez avoir beaucoup voyagé !

Elle n’attendit pas qu’il appelle cette fois, et tira sur la sonnette près de son lit.

Entrez et refermez la porte, tout en restant toutefois à bonne distance… Ce n’est pas que j’ai peur de vous, mais, ne m’en veuillez pas si je vous dit que votre parfum me donne quelque peu la nausée !

Il fallait le prévenir et surtout prévoir de ne pas faillir une seconde fois… Il n’avait pas profité d’elle, c’était déjà ça. Quelque part, ce devait être un gentleman, heuuu en vérifiant avant son coffret !

Je vais vous faire apporter un peignoir et des affaires à votre taille en attendant, si vous le permettez !

Sa courtoisie avait quelque chose de précieux, sous l’image que donnait son apparence crasseuse, il y avait un je ne sais quoi de… indéfinissable ! Mais une prestance peu commune, sans doute que sous la crasse devait se cacher un vrai majordome ? Elle aurait bien le temps de s’en assurer après ! D’ailleurs, une servante frappa, qu’elle fit entrer…

Volete signorina, per favore, preparare accanto, un bagno caldo, ed’un accappatoio per signore, avviseremo poi e farete lavare la sua tenuta più tardi
(Veuillez mademoiselle, préparer un bain dans la salle d’eau à côté, ainsi qu’un peignoir pour monsieur, nous aviserons, et vous ferez laver ses affaire plus tard…)

La jeune fille acquiesça et avant qu’elle ne sorte, la rousse ajouta :

Assicuratevi di trovare delle scarpe, ed una tenuta adatta per questo signore, andremo a pranzare al vostro ristorante dopo…
(Assurez vous de trouver des souliers, et une tenue convenable pour ce môssieur, nous irons déjeuner à votre restaurant tout à l’heure…)

Pendant qu’il se laverait, elle pourra se changer dans la chambre… et se tournant à nouveau vers lui, alors que la demoiselle se pinçait le nez en ouvrant de grands yeux pour le contempler !

Avez-vous besoin d’aide pour votre bain ? Voulez vous que nous fassions venir quelqu’un ?

La jeune fille se mit à trembler en entendant la dernière phrase, s’imaginant déjà à frotter cet homme des cavernes dans le bain d’eau stagnante !

En Indes ??? Il a dû drôlement voyager ce bonhomme là. De plus il lui avait semblé qu’il lui avait parlé de multiples fonctions, au service même d’un Sultan… Bah elle avait dû mal entendre (à moins que ce ne fut moi ? ^^’) Bref, elle le regarde en le jaugeant quelque peu, c’est qu’ainsi, il a pas vraiment l’air d’un homme de bonne condition, peut être que derrière ce regard ténébreux, se cache un distingué monsieur et qu’il sera certainement plus présentable ? On va pas s’leurrer, il doit être vilain comme tout, pour l’heure vaut mieux ne pas se fier aux apparences ! Il réclame des ciseaux et un coupe choux, ça va faire tout drôle de le voir sortir de ce fameux bain !

Si deve fare la barba et tagliare i capelli ! Portateli quello che vuole… Poi, dateli una camera attaccata alla mia, questo signore è al mio servizio ora, dunque, per questo albergo, è un cliente come me, solo che pago tutto io !

Il faut juste espérer qu’en agissant ainsi, il n’oubliera pas de prévenir avant de partir ! La jeune femme acquiesce et ajoute qu’il y a un barbier si monsieur le désire, et qu’il peut aussi lui couper les cheuveux… A cela évidemment, elle ne peut répondre s’il a compris, il saura lui dire ce qu’il veut.

Durant qu’il discute pour donner ses instructions, elle se lève et là, se voit dans le miroir ! Par tous les Dieux, que voici une robe bonne à jeter, tout comme le chapeau !! La rousse fronce les sourcils, lançant un discret regard de mécontentement, pas la peine de l’accabler, et se met à ouvrir sa malle pour choisir une autre tenue ! Pffff Elle va finir par s’habiller en cavalière, ainsi plus de robes déchirées, sait on jamais !

Au faite...

Et cela était indiscutable...

Je veux bien vous prendre à mon service, mais… pas votre bestiole !

Brûler les vêtements ? Zut… Crotte ! Comment vérifier ? Ah bèèè si, en regardant dans son coffret…

Brucerete tutto… Come decide il signore… Il signore ???

Elle le regarde interrogative, elle ne se souvenait pas avoir entendu son patronyme, ni rien d’autre d’ailleurs… Avec cet évanouissement, elle doutait même s’être présentée !

Veuillez vous identifier pour la réception, votre chambre sera vôtre dès qu’elle sera prête, et tout sera fait selon vos désirs, tant que vous serez à mon service ! A moins que vous n’ayez assez d’argent pour la payer vous-même, ici dans ce lieux, elle coûte aussi cher que ma tenue, ou presque ! Et je ne tolèrerais pas que vous alliez coucher ailleurs !

Elle posait ses affaires sur le lit, alors que la demoiselle était sortie, après qu’il ai donné ses instructions, pour revenir un peignoir en main… Pour l’eau, il fallait bien entendu, attendre un peu !

La porte ouverte, elle ne remarqua pas tout de suite qu’il s’était dévêtu, cependant il avait quitté la pièce, en entrant dans la petite salle chauffée, et c’est alors que deux servantes se partageaient les seaux d’eau chaude, tapaient à la porte précédées d’un autre laquais tout aussi chargé, qu’elle se dirigea pour leur ouvrir et qu’évidemment, en leur indiquant la direction du bain, qu’elle constata la nudité du Sieur qui attendait pour se baigner, tout vêtements jonchant le sol.

Par tous les saints ! Elle déglutit, sans parvenir à fermer les yeux, et alors que sa main tendue vers la pièce, désignait la cuve à remplir, l’autre fini sur sa bouche ouverte exagérément, et que l’autre arriva précipitamment écartée, sur ses mirettes écarquillées qui voulaient ne pas regarder… Elles le voulaient, mais n’y parvenaient pas, sous les rires étouffés du laquais en voyant la scène et les sourires émerveillés des deux demoiselles qui remplissaient la baignoire !

MAIS ??? Ohhhhhhhhhhhhh

En vidant les récipients dans le réceptacle, et alors que finalement Angie tournait le dos à tous, ainsi qu’à lui-même, les deux demoiselles qui devaient l’avoir examiné côté pile, comme côté face, s’exclamèrent quasi en même temps :

Signore, la possiamo aiutare per il bagno, veramente, non sarà per niente un disturbo !

Comment ça, elles voulaient l’aider à se laver ? N’avait il pas déjà refusé les bons soins de ces serviteurs ? Sans réelle raison et sans attendre que Lasalle réponde, elle le fit à sa place en s’adressant à ces dames intéressées !

Grazie, ma no ! Datemi qualche paia di forvici, e rasoio per la barba, lo faro io… Forse un barbiere, e di che prendere le misure per l’abito nuovo da darli !

Le jeune serviteur, sortit de sa poche les outils qui allaient servir à la besogne et sourit en s’annonçant barbier, et les deux jeunes filles de filer tête basse, pour laisser la place à deux autres jeunes livreurs d’eau chaude.

Signore, tagliateli i capelli e la barba, a sua comodita... Ubidite a i suoi ordini, e...

Pas le temps de terminer la phrase, celui-ci sortait un mètre couturier et demandait déjà à Jean Baptiste de tentre les bras de côté pour prendre les mesures et les donner à l’un de ses subalternes, décidément, cet hôtel était parfait… A seule exception près, qu’il fallait partager la salle de bains, avec le voisin de chambre et pour l’heure ce futur employé qui récupérait la chambre voisine !

Il fallait changer de conversation, ne pas montrer qu’elle avait vu, ou qu’elle aurait aimé en voir plus encore, alors elle meubla de discussions, en reprenant les explications dites plus tôt par le corps sublime… heuuuu pardon, par cet Appolon superbe…. Raaaaa par monsieur Lasalle qui allait prendre son bain !

Vous disiez tantôt que vous n’aimiez pas les chevaux ? Je les monte, même si moi-même je les crains, rassurez vous, vous n’êtes pas le seul, même si à présent, je peux y ajouter les ânes comme celui qui a dévoré mon chapeau ! Quant à vos éléphants, comment montiez vous dans la voiture qui surplombe leur dos ? Ce doit être impressionnant, et si cette bête est plus haute que nos chevaux, vous deviez souvent marcher à pieds !

Elle déglutit, cherchant un autre sujet…

Votre… nud… heuuu non votre voyage fut il long ?

Bon sang, qu’est ce qu’il lui prend de dire ce genre de chose ? Lui aussi, de se mettre ainsi nu devant elle, n’a-t-il aucune pudeur ? La rousse n’eut pas vraiment le temps de tout bien voir, mais si la barbe le vieillit, son corps dévêtu le rajeunit, qu’en sera-t-il une fois que le barbier aura œuvré et que sa tenue sera enfilée ? Oups… un vertige ! Elle se tient au mur et n’ose même refermer la porte qui les sépare, espérant presque qu’elle puisse ainsi rester, et à dire vrai, elle en oublia de chercher son coffret, jusqu’à ce qu’un des serviteurs sortit et referma celle-ci en ne laissant que le tailleur de barbe avec le futur lavé ! Elle soupira, s’empressa d’ouvrir sa malle pour constater que rien ne manquait, et pour cause, l’homme était un gentleman, à n’en pas douter, comment l’avait elle découvert ? Lorsque les valets avaient récupéré les frusques sans qu’il n’ai prit que sa bourse de ce qu’il avait laissé tombé…

Monsieur Lasalle, tout va bien ? Vous ne manquez de rien ? N’hésitez pas à demander, ce monsieur saura vous satisfaire et…

Chut demoiselle, il ne faut trop en proposer, l’homme risquerait d’en profiter, même si c’est la curiosité qui fait qu’elle veut voir son vrai visage, cela risque d’être un homme entier et dans sa plus simple tenue, qu’elle risque de voir…

Et ensuite, nous attendrons que vos habits arrivent pour que vous puissiez les essayer !

Ca va… il sait tout ça, non ! pffff pour l’excuse, il faudra attendre que le barbier sorte de la salle ! et non de Lasalle ! hihi

(A la presque fin du séjour de la demoiselle.)

Une galère pas possible, depuis des années, près de dix sept ans à courir dans tous les sens, pleurer sur le sort d’une enfant que je m’efforce de retrouver et que l’on cache toujours dans un endroit différent, ma nave me porte, je crois bien avoir fait le tour de l’Italie, de Civita Vecchia à Livorno, et de Mestre à la Calabria, où je m’étais installé un temps.

Bordel de dieu, c’est aberrant de se rendre compte à quel point ces satanés nobles savent se planquer, à croire qu’ils savaient tous qu’ils étaient traqués ! Le patriarche était malin, mais j’ai été plus futé encore, durant les 3 dernières années, je me suis fait passer pour un domestique, j’m’en suis bien tiré je crois, et j’ai eu du mal à me faire accepter, d’une part par le vieux, et le reste des loustics… La gosse, elle, elle avait été magique, une petite perle, vraiment, se cachant souvent dans mes basques pour éviter les sermonts de la vieille bique qui lui servait de grand-mère.

Tout était planifié, et il fallait faire vite, je prépare notre fuite en retrouvant une jeune femme à l’hôtel de Venise, celle-ci je l’avais contacté car je savais par mes contacts qu’elle était l’amie de ma sœur, donc, certainement de confiance, et fallait pas louper ça, vu qu’elle était là en vacances, mais elle aurait put prendre une auberge plus discrète, là, c’est vraiment à la vue de tout l’monde, sauf que finalement, qui irait nous chercher là !

Signorina de Montrieux, per favore !

On me donne le numéro de la chambre, je remercie le bonhomme et j’y vais direct, pas la peine de se faire annoncer, elle a eu une lettre de présentation, ma tenue n’est pas forcément celle d’un galant homme, mais elle fera avec, j’en changerais pas, j’suis marin, pas bouffon !

Toc toc toc

Il faut qu’elle prépare notre départ, car moi, sûr qu’ils vont fouiller l’bateau dès que j’aurais désamarré, donc, je joue l’innocent, l’navire sans capitaine, et moi je passe pour le larbin de la demoiselle qui va m’recevoir, à tous les coups c’est une vieille pouffe, mais vaut mieux elle pass’ra pour être la grand-mère de la p’tiote.

Signorina de Montrieux ? Ouvrez moi, c’est moi, Sandro Falcone !

Avec mes cheveux longs, et mon allure délavée, je ressemble à un marin confirmé, et j’avoue que j’le suis, mais j’ai viré mes habits de serviteur depuis hier soir, j’ai annoncé aux vieux que j’partais dix jours chez ma pauv’mère malade, seule occasion de m’faire la malle, mais j’reviens cette nuit chercher ma nièce pour enfin la ram’ner au bercail !

J’entends du bruit à l’intérieur, mais personne n’ouvre, alors j’y vais franco, j’pousse la porte, et j’vois juste les volets qui claquent, la pièce est vide, personne dedans, elle doit être tellement vieille qu’elle a oublié d’fermer la porte, j’entre et j’m’installe sur son pieu, c’est plus confortable que ma paillasse au manoir des Camperoni. J’avais r’fermé la lourde, et j’m’étais même endormit, vogue la galère, quand elle rentrera, elle s’fera une belle crise cardiaque en voyant un pirate sur son lit !

J’suis pas du genre à ronfler, mais là, j’m’en donne à cœur joie, deux jours que j’pionce pas, c’est pas une sieste qui va m’faire récupérer, mais j’me sentirais mieux après !

Dommage que l’Morphée soit pas une femme, j’aurais bien rejoint sa couche pour lui montrer l’nombre de ciels qu’il existe en palliers de plaisirs, mais à défaut, je me contente de quelques bougresses rencontrées ici et là, et dont j’ai manqué la compagnie en m’occupant de ramener ma nièce à sa vraie mère ! Ces idiots lui avaient fait croire que la nouvelle compagne du maître de maison, était la maternelle sanguine de la p’tiote, j’aurais bien dit la sanguinaire, vu que pour arriver à ses fins, elle avait été prête à tout, l’dernier au courant d’l’histoire, devait servir de barbaque aux poissons du coin !

Je dors si profondément, que j’entends pas arriver la vioque qui attache les persiennes, en faite, j’suis tell’ment fatigué, que tout c’qui m’vient à l’esprit alors que je pionce du sommeil du juste, c’est une sirène qui m’donne des coups de sa queue d’poisson… Ah les sirènes, que de légendes sont venues à mes oreilles, leurs chants divins, envoûtants, qui emportent les marins dans une mort certaine… à moins que ce ne soit pour faire d’eux leurs mâles reproducteurs, le temps d’une danse merveilleuse…

Sauf que là, les coups sont donnés fort, ça fait maaaaaaal, sacrebleu, mais on me tape ? J’lève mes paupières, je n’arrive qu’à voir ce foulard de la vieille qui m’attaque en hurlant comme un putois, alors que je tente de me protéger le visage de mes mains et mes avants bras. C’est qu’elle a de la force la peau d’vache, j’aurais bien gueulé aussi, mais pas moyen de m’expliquer, elle tape entre chaque mot, pour qui je me prends ? Saperlipopette, elle croit que je suis qui ? Et ma lettre ? Elle l’a pas reçue ma lettre ? Foutues vieilleries, manquerait plus qu’elle me morde avec sa mâchoire édentée et je me retrouve avec une autre légende à expliquer, celle des vampires !

SAN ouille DRO aieeee je suis Sandro, mais satanée vieille chose, cessez de me ouille de me taper ! Sandro Falcone… aiiiiiiiiieeeeeeeeuuuuuuuu le frère de Mercedes !

Si elle s’arrête pas de m’taper, elle entendra jamais ce que je raconte, je suis certain de pas m’être trompé de chambre, et puis la porte était ouverte, alors tralala, on se tait et puis c’est tout hein ! Merde alors ! D’où elle sort cette folle ? Une furie, style mamma italienne, du genre qu’on veut croiser qu’en cuisine pour manger ses pâtes. D’ici j’vois pas bien, au pire elle pèse le poids d’un âne, au mieux celui d’un mulet, dans les deux cas, j’veux pas jouer à la carotte ! J’arrive à attraper le sac qui lui sert de battoir, et j’la plaque à mon tour contre le lit en la r’tournant. La porte grande ouverte depuis le début de cette effusion de sentiments, la gamine nous r’garde et tape en s’annonçant, ou plutôt en m’appelant !

Puis je entrer ? Heureus’ment que tu peux entrer, viens m’sauver serait plutôt d’actualité, et grouille avant qu’la vioque sorte ses griffes et plante les deux canines qui lui restent dans ma chair trop fraîche pour elle.

Entre mon ange, que je te présente l’amie de ta mère, Angelynn de Montrieux !

Et là, je tourne ma tête vers ma captive sur le lit, qui doit avoir des yeux écarquillés, et… Nom de nom… et qui est rousse, belle, les yeux verts et jeune… C’EST ELLE ANGELYNN ??? Je recule, tout en relâchant l’étreinte, et je m’retrouve collé dos au mur, sauf que cette fois, ce sont mes yeux qui sont ouverts taille œufs de poule, avec deux tâches en guise de prunelles.

VOUS ? Vous êtes Angelynn de Montrieux ? Je… Pardonnez moi, j’ignorais que… enfin que vous… bref, je suis Sandro Falcone, le frère de Mercedes, et l’oncle de ce petit ange là… Victoria !