[RP privé] Rêve ou réalité ?

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Il est parfois difficile de faire la différence entre le rêve et la réalité. Nous sommes parfois éveillés mais pourtant nous avons la sensation que ce que nous voyons, ce que nous vivons n'est pas réel...A contrario, certains rêves sont si vivants, si réalistes qu'ils vous laissent une étrange impression au réveil, comme si, lors de notre sommeil, c'était là que se déroulait la réalité et qu'à notre éveil nous sombrions dans les méandres de notre imaginaire.

Cette nuit, Louis-Philippe eut grand mal à discerner s'il s'agissait là d'un rêve ou d'une réalité tant espérée. Alors qu'il rentrait à l'hotel après une journée bien chargée, il se changea rapidement avant d'aller se coucher. Il s'endormit bien vite, d'un sommeil de plomb, épuisé par les émotions de ces dernières semaines...

Versouilles, construit sur la base du petit château d'un seigneur n'ayant pas eu d'hériter. Louis-Philippe avait aimé l'endroit, et décidé de le rénover et l'agrandir, le créant presque en son entier. Il en connaissait chaque couloir, chaque passage, chaque recoin. En ce lieu, il y était venu pour la première fois avec Esmée, en ce lieu, il avait eu un geste envers elle, geste qu'il ne comprit pas de suite, mais qui n'avait guère été fort bien accueilli...

A chaque fois qu'il y venait, il ne pouvait s'empêcher de repenser à cet épisode, à cette nuit qu'ils avaient passée tous les deux alors qu'ils s'étaient perdus et s'étaient retrouvés pris par l'orage. C'était aussi en ce lieu que s'était déroulé le bal masqué, ce soir là, il avait dansé avec elle avant de s'éclipser avec une autre qui avait réussis, le temps d'une soirée, à lui ravir son coeur. Et un peu plus tard, dans la nuit, ce fut Athénaïs qui croisa sa route, le temps de quelques minutes seulement, alors qu'il ignorait qui elle était et qu'il ne connaissait même pas son nom...

Oui, Versouilles était un lieu empli de souvenirs et d'émotions. C'est là que tout a commencé, et là que tout prendra certainement fin...

Il arrivait au chateau, entouré de gardes, et son maître de cérémonies avec pour but de prévoir un bal en ces lieux. Ils firent le tour de la grand salle, Louis-Philippe lui expliquant ce qu'il voulait, où il le voulait. Le temps passa vite, bientôt la nuit tomba alors qu'ils n'avaient toujours pas terminé, aussi Louis-Philippe quitta son GMC, lui souhaitant la bonne nuit...

Montant dans ses appartements, une étrange sensation s'empara de lui. Comme s'il était attiré par ce lieu, qu'il devait s'y rendre vite, que quelque chose...Ou quelqu'un l'y attendait. Pressant le pas, il entra dans la première pièce mais ne vit rien de spécial. Regardant autour de lui, il continua d'avancer, son coeur battant la chamade alors qu'il posait la main sur la poignée de la porte de sa chambre. Il sentait qu'en y entrant, il se passerait quelque chose...Mais quoi ? Lentement, il ouvrit la porte, et la découvrit...

Messages : 2103 Date d'inscription : 04/10/2009 Ville : Paris

Allongée sur le lit, elle l’attendait. Pour lui elle était revenue. Pour lui elle avait parcouru ce dur chemin qui les séparait. Pour lui elle aurait bravé n’importe quoi. De là-bas, elle avait entendu les appels, les malheurs et les désarrois. Elle ne pouvait laisser faire ça. Elle devait agir. Elle devait le retrouver.

Elle entendait les pas, elle entendait son cœur s’emballer à l’approche de la chambre. Elle n’avait pas choisi de l’amener là par hasard. C’était l’endroit idéal pour le retrouver. Il le savait aussi, ce lieu était peuplé de souvenir et surtout de bons moments pour lui. C’était ce dont il devait ce souvenir, les bons moments.

Lorsque la porte s’ouvrit, un sourire s’étira sur ses lèvres… Enfin il lui apparut, plus beau encore que dans ses souvenirs. Elle vit à son regard qu’il semblait ne pas croire ce qu’il voyait et pourtant…

- Approche. N’ai pas peur…

Sa voix n’était plus la même. Elle avait changé depuis l’incident. Ainsi, elle se faisait plus douce et sensuelle qu’à l’habitude et, changement plus important, ses cheveux d’ordinaire bouclés et châtains, étaient devenus blond et lisse. Changement qui, sans doute, devait le faire douter et le laisser perplexe, mais elle apparaissait là comme son esprit l’imaginait :

- Je sais que tu es surpris Louis... Mais tu n’as rien à craindre… Viens près de moi mon amour…

Ainsi, elle tira le drap sous lequel elle était, laissant apparaître une tenue de dentelle rouge. Elle était plus belle que jamais. Elle lui tendit la main, l’invitant à la prendre et à la rejoindre. Il avait besoin d’elle, elle lisait en lui, elle le sentait. Elle était revenue pour ça.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

La porte s'ouvre, et elle lui apparaît, plus belle que jamais. Un instant il doute. Que se passe t il ? Quelque chose a changé, quelque chose de différent rend cette apparition irréaliste, et pourtant... Était-ce bien elle ? Elle lui parle, sa voix l'attire. Les premiers pas furent d'une lenteur qui l'exaspérèrent, il avait l'impression qu'une chaîne invisible tentait de le retenir loin d'elle, une chaîne dont il finit par se défaire pour aller la rejoindre.

S'allongeant à moitié, tourné vers elle, il la regarda comme si c'était la première fois qu'il la voyait, et passa doucement sa main sur sa joue, comme pour s'assurer que c'était vrai, que c'était réel, et qu'elle était là...Un sourire naquit sur ses lèvres, sourire qui s'agrandit un peu plus à chaque seconde alors qu'il la sentait sous ses doigts. Il approcha son visage du sien, rejoignant ses lèvres en un fougueux baiser avant, d'enfin, lui répondre.

Pardonnes-moi...Pardonnes-moi d'avoir douté...Annabelle m'a donné ta lettre...Si tu savais comme je m'en veux de tout cela, de t'avoir fait souffrir une fois encore...Ce qui t'es arrivé est de ma faute...

Oui, il se sentait responsable de la disparition de la jeune femme. Il savait qu'elle était morte, et pourtant, en cet instant...C'était comme si elle était parvenue à vaincre les lois de la nature, comme si elle avait réussis à revenir vers lui malgré tout...

Il ne parvenait à la quitter des yeux, sentant bien que quelque chose clochait, mais à la fois si heureux qu'elle soit là, avec lui, et vivante. Il laissa sa main descendre dans son cou, effleurant sa peau, avant de poursuivre sa trajectoire vers son épaule, son bras...Il voulait la sentir, vérifier qu'elle était bien là, que c'était bien elle...Il avait cette sensation que c'était elle malgré ces petites choses qui le faisaient tiquer...La blondeur de ses cheveux, ce tutoiement entre eux...Jamais ils ne l'avaient fait, et pourtant, cela semblait si naturel...

Tu me manques...Si seulement je m'étais imaginé, ne serait-ce qu'une seconde, que cela se finirait ainsi...J'aimerais revenir en arrière, effacer tout cela...Tu m'as dit adieu ce soir là...Je n'aurais jamais cru que cela aurait pu être aussi vrai...Je n'ai jamais voulu que tu disparaisses de ma vie, je voulais juste...J'espérais...Que peut-être...

Il commençait à s'embrouiller dans ce qu'il disait, dans cette "réalité" plus qu'étrange qu'il s'était créée. Il ferma les yeux un instant, et sentit ce monde lui échapper. Il les rouvrit prestement et reposa son regard sur elle, sur cette image qu'il ne voulait pas voir disparaître...

Messages : 2103 Date d'inscription : 04/10/2009 Ville : Paris

Elle le regarda parcourir les derniers pas qui les séparaient avec l’impression que le temps dans ce monde était ralentit. Puis enfin, il rejoint le lit, il s’installa près d’elle. Elle ne le quittait pas des yeux, plongeant son regard restait émeraude dans le sien. Elle avait l’impression qu’elle y lisait encore plus de choses qu’avant, qu’elle savait tout de lui, le moindre de ses secrets lui apparaissait aussi clair.

Lorsqu’il posa la main sur sa joue, elle ferma les yeux et poussa un soupir. Ce simple contact était si délicieux. Elle savait que ce qui se passait n’était pas réel, qu’elle disparaitrait encore et pour toujours, mais tout ceci lui manquait tellement à elle aussi.

Il l’embrassa fougueusement. Combien de fois avant sa mort elle avait espéré ce geste qui pourtant jamais n’arriva ? Elle se sentait plus vivante que jamais. Et pourtant, il manquait quelque chose. Il manquait les battements de son cœur à elle qui s’emballait dès qu’il la touchait, dès qu’il l’embrassait. Mais elle lui rendit son baiser, y mettant autant de passion qu’elle le pouvait.

Les paroles qu’il prononça alors, sonnèrent à ses oreilles comme un aveu qu’il lui faisait et la bouleversèrent quelques peu. Mais pourtant… Pourtant… Alors que vivante, elle aurait pleuré de joie rien que de les entendre, là son visage resté figée dans un sourire qui ne s’effacer pas et ne s’effacerait plus. Alors qu’il faisait glisser ses doigts sur elle, lui donnant des frissons, elle déposa un baiser sur son front :

- Tu n’es pas responsable mon amour… Ce n’était qu’un accident. J’étais au mauvais endroit au mauvais moment… Et j’y aurais été aussi en d’autres circonstances... Tu n’as pas à te faire pardonner. Je ne t’en veux pas. Tu as fait ce qu’il y avait de mieux à faire… Je n’étais plus celle qui te fallait, je devenais stupide… Il fallait que tu m’éloigne de toi… Tu as fait ce qu’il y avait de mieux à faire pour toi… Je n’ai jamais voulu te nuire. Tu n’as pas à te sentir coupable de quoi que ce soit… Et la souffrance que j’ai ressenti, je me la suis infligée seule.

Il continua à parler, à dire ses regrets, elle l’écouta. Il en avait besoin de dire tout ce qu’il avait sur le cœur, même si, tout ce qu’il disait là, elle le savait déjà. Elle prit sa main, elle caressa l’anneau toujours à son doigt. Puis elle le regarda à nouveau, ce sourire réconfortant toujours sur ses lèvres. Et pourtant, elle le sentait nerveux, comme s’il n’était plus clair, elle effleura ses lèvres de ses doigts :

- Chut… Détend-toi… Tout vas bien… Tu me manques aussi, à chaque instant… Je sais ce que tu penses et que tu as pensé. Tu as cru renouveler ce qui s’est produit avec Athénais… Tu as cru qu’on allait s’éloigner pour mieux se retrouver… J’ai eu le temps de réfléchir depuis ma mort… Je n’ai que ça à faire là où je suis… Louis... Tu ne dois pas t’en vouloir… Tu dois continuer de vivre… Me mettre quelque pars au fond de ton cœur, panser la blessure et continuer ta route… Tu dois le faire… Pour ton Royaume, pour Athénais et tes enfants… Tu m’oublieras… Petit à petit…

Elle s’approcha de lui, et posa sa tête contre sa poitrine, écoutant les battements de son cœur. Une si douce mélodie :

- Je veille sur toi de là-haut, comme je veille sur mes enfants. Je savais que je devais revenir. Je savais que je devais t’enlever ce poids… Louis… Je veux que tu cesses de t’en vouloir. Personne n’est responsable de ce qui est arrivé et qui serait arrivé avec ou sans notre rupture. Personne n’a fait en sorte que cette charpente s’écroule… Le Très Haut l’a voulu et c’est mieux ainsi… Ma vie devait se finir…

Elle soupira. Oui, elle le pensait. Elle avait tout connu durant les 25 ans que sa vie aura duré, mais elle avait connu aussi beaucoup trop de malheur et elle était à présent soulagée de savoir qu’elle n’aurait plus à en subir d’autre :

- Je t’aime mon amour… Je t’aimerai toujours… Je sais que tu vas mal en ce moment, mais ça passera…

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Elle était là, elle était bien là, il la sentait, il la voyait, et pourtant...Ses gestes, ses mots...Son image...Il se posait la question, était-ce réel ? Non, c'était grotesque, cela ne se pouvait...Mais pourtant, il s'accrochait à cette idée que, peut-être...Il est bien des croyances et superstitions diverses, se pourrait-il qu'elle soit revenue ? Pas tout à fait identique à ce qu'elle était mais pourtant, c'était bel et bien elle...

Ces mots qu'elle prononçaient le ramenaient à cette soirée où il s'était séparé d'elle alors qu'il n'y croyait plus, qu'il ne voyait plus d'avenir pour eux, même si au fond, il n'avait pas encore réussis à s'en détacher, pas totalement. Chaque jour il pensait à elle, chaque jour il baissait le regard vers cet anneau qu'elle lui avait donné et qui signifiait tant, incapable encore de l'enlever...

Alors qu'il s'était tut, elle lui répondit, posant ses doigts sur ses lèvres, alors qu'elle tentait de l'apaiser. A ses mots, il sentit son coeur se déchirer, et les larmes vinrent bientôt lui brouiller la vue.

Comment pourrais-je t'oublier ? Jamais...Je ne pourrais, ni ne le voudrais...Tu es la première femme qui ait su faire battre mon coeur...J'ai beaucoup changé depuis notre rencontre...Tu m'as rendu meilleur...

A ses derniers mots, à cette déclaration, les larmes perlèrent sur sa joue. Il se rapprocha d'elle, la prenant dans ses bras dans une ultime étreinte.

Ne me laisses pas...Je ne suis pas prêt à accepter cela...Je ne le veux pas...

Il enfouit son visage dans son cou, humant ce parfum de rose qui émanait d'elle. Il resta là, blottit contre elle un long moment, ne disant mot, se contentant d'apprécier cet instant. Sentir sa présence lui faisait du bien en cette période des plus troubles pour lui.

Je n'aurais pas dû te dire tout cela, si seulement je m'étais imaginé que lorsque tu m'as dit adieu, cela allait être vrai...

Il s'arrêta un instant, reprenant sa respiration avec difficulté alors qu'il invitait Esmée à se mettre sur le dos, qu'il puisse se reposer sur elle une dernière fois. Il posa sa tête sur sa poitrine, tentant de se calmer. C'est alors qu'il remarqua que, contrairement à l'habitude, il n'entendait ni ne sentait les battements de son coeur. Sa vue se brouilla de nouveau, les larmes coulèrent sur ses joues. La serrant dans ses bras, il murmura :

Restes avec moi...Je ne suis pas prêt...Je ne voulais pas ça...Je n'ai jamais voulu te faire du mal et...J'y suis parvenu comme personne...Comment pourrais-tu me pardonner cela ?...

Messages : 2103 Date d'inscription : 04/10/2009 Ville : Paris

Elle avait tenté d’apaiser son chagrin et sa culpabilité. Elle avait voulu lui faire comprendre qu’elle ne lui en voulait pas, et que même avant de mourir, lorsqu’il l’avait quitté, elle ne lui en avait pas voulu. Mais il semblait ne pas entendre ses paroles, ou les entendre mais ne pas les accepter.

Et alors qu’il reparla de ce qu’elle avait été pour lui, les premiers temps du moins, elle vit les larmes commencer à couler sur ses joues. Image qui la troubla. Elle ne l’avait jamais vu ainsi, si… si lui-même, si fragile sans aucune carapace.

Mais elle restait là, souriante. Car c’était ainsi que l’esprit de Louis voulait la voir. Une Esmée souriante. Alors elle ne pouvait être autrement. Elle ne pouvait pas pleurer. Elle ne pouvait que garder cet éternel sourire, étiré sur ses lèvres.

Il la serra dans ses bras, silencieuse, elle se laissa faire. Elle posa sa tête contre la sienne, le serrant elle aussi contre elle, posant sa main sur sa nuque. Il l’implora alors de ne pas le laisser. Si seulement elle le pouvait. Mais c’était impossible, il lui faudrait repartir et il le savait autant qu’elle.

Un long silence s’en suivit, alors que contre elle, elle avait la sensation qu’il commençait à s’apaiser. Il brisa ce silence pour reparler de cet adieu. Elle s’en voulait aussi de lui avoir dit ça. Surtout que cet adieu qui, elle l’avait espéré le ferait réagir, avait été malgré elle vrai.

Puis elle s’allongea, suivant son envie, puis il posa sa tête sur sa poitrine. Elle regretta qu’il fasse ce geste. Il allait se rendre compte qu’il manquait en elle un cœur qui bat. Et les larmes continuèrent à couler sur ses joues, elle avait l’impression qu’il n’arrêterait jamais de pleurer.

Elle glissa sa main dans ses cheveux, les caressant tendrement. Elle était très calme, elle était détendue. Elle tentait de lui transmettre son calme. Mais encore une fois, il laissa sa culpabilité parler. Elle déposa un baiser sur ses cheveux et soupira doucement :

- Oh Louis… Je le sais bien sûr que tu n’as pas voulu me faire du mal. Et d’autre personne m’ont fait beaucoup plus de mal que toi. Je ne t’en ai pas voulu, je ne t’en voudrais pas. Je ne peux pas. Tu as fait ce qu’il y avait de mieux pour toi, je ne peux t’en vouloir de ça. Et moi ? Ne t’ai-je pas fait souffrir ? J’ai peut-être été la première à faire battre ton cœur, mais j’ai aussi été la première à te faire souffrir comme jamais. J'ai tout détruit entre nous, j'ai tout gâché. C’est toi qui devrais m’en vouloir et être soulagé de ma mort.

Elle attrapa sa main et la serra :

- Mon amour… Tu ne dois pas continuer à vivre en t’en voulant comme ça. Tu ne dois pas t’en vouloir de tout ça. Je le redis, tu n’es pas responsable. Ni de ma mort, ni de notre séparation. Je suis la seule coupable. Louis… Tu le sais que je vais devoir repartir. Et cette fois je ne pourrai pas revenir. Je vais partir à tout jamais. Je regrette de t’avoir dit adieu. Tu me connais, j’ai toujours rendu chaque scène dramatique. Si j’avais su à l’avance ce qu’il allait se passer, je t’aurais sans doute dit au revoir en déposant un baiser sur tes lèvres…

Elle l’incita à se redresser un peu et à la regarder. Elle déposa un baiser sur sa joue, sur une larme qui coulait, puis elle les essuya du bout des doigts, toujours souriante. Enfin, elle déposa un nouveau baiser sur ses lèvres, tendre :

- Je reste avec toi, dans ton cœur, je ferais toujours partie de toi. Je serais toujours dans ton cœur, dans tes pensées… Mais je t’en prie… Cesse de t’en vouloir ainsi… Tu n’es pas coupable Louis… Encore une fois, je dis et le redis… Je t’aime, je ne t’en veux pas…

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Il ne voulais pas la laisser partir, il regrettait cette fin, il regrettait de n'avoir pu la revoir après leur séparation, et n'avoir pu lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur. En sentant ce vide dans sa poitrine, il ne put contenir ses larmes. Il ne s'épanchait que bien rarement, on lui reprochait cette carapace qu'il s'était forgée, mais en cet instant, en ce monde, il lâchait prise. Rares étaient ceux à avoir réussis à lui extirper une larme, et jamais il n'avait autant pleuré que depuis sa rencontre avec Esmée. Même si la fin était triste, si elle était tragique, même si durant ces mois passés à ces côtés, il avait souffert plus que jamais, il y avait eu de bons moments, des sentiments réels et puissants. Aujourd'hui ne restait plus qu'un manque, avec elle, une part de lui s'en était allée.

Il resta un long moment ainsi, prostré contre elle, refusant de relâcher son étreinte, sachant que s'il le faisait, cette fois, ce serait terminé. Il ne la verrait plus jamais. Aussi, ce dernier moment, espérait-il le faire durer le plus possible. Elle reprit la parole, tentant de l'apaiser, mais les choses n'étaient pas aussi aisées. Aussi, lorsqu'elle lui dit qu'il devrait être soulagé de sa mort, ne put-il même rien répondre. Comment cela pourrait-il le soulager alors qu'en réalité, il ne cessait de se torturer l'esprit, se disant que peut-être, s'il avait dit ou fait quelque chose de différent, alors...Elle serait peut-être encore là...

Elle poursuivit, il sentit ses doigts entrelacer les siens. Fermant les yeux, reprenant lentement contenance, il finit par parvenir à refouler ses larmes. Il commençait à s'apaiser même si la douleur était encore vive. Sa respiration saccadée revint lentement à la normale alors qu'elle évoquait son regret de lui avoir dit Adieu. Elle l'invita à se redresser et vint rejoindre ses lèvres en un tendre baiser, sans doute le dernier qu'ils échangeraient. Ils étaient en train de se dire adieu comme ils auraient dû le faire lorsqu'elle était encore en vie...

Il passa doucement sa main sur sa joue alors qu'elle prononçait cette dernière phrase. Quoi qu'il ait pu se passer, malgré la séparation, malgré la souffrance, il n'avait jamais su cesser de l'aimer.

Je t'aime aussi...Je...

Il aurait eu tant à lui dire encore, des choses qu'il n'avait pas eu le temps ou la force de dire...Mais il sentait que le monde dans lequel ils se trouvaient en cet instant commençait à s'écrouler. Tout autour d'eux s'assombrissait, sauf elle...Entourée d'une aura lumineuse tel un ange. Il se sentit empoigné, qu'on le séparait d'elle alors que sa lumière s'estompait.

Attends ! Je n'ai pas terminé ! J'ai encore tant à te dire !

Mais elle avait disparu, ne laissant qu'une faible lueur là où elle se trouvait avant que l'obscurité ne prenne le dessus...

Un rayon de soleil pénétra dans la chambre et le réveilla. Instinctivement, il regarda à ses côtés, voir si elle était là. L'intensité de ce rêve, son réalisme malgré quelques petits détails, le firent douter. N'était-ce qu'un simple rêve ? Ou lui était-elle réellement apparue dans le but de l'apaiser ? Jamais il ne le saurait...

Messages : 2103 Date d'inscription : 04/10/2009 Ville : Paris

Elle savait que ce moment était bientôt terminé. Elle ne pouvait rester plus longtemps dans ce monde et défier les lois de la nature. Elle avait choisi de l'attirer dans un rêve. Si elle était apparue alors qu'il était éveillé, sans doute tout le monde aurait pensé qu'il était fou et peut-être que lui-même aussi l'aurait pensé. Elle ne voulait pas lui nuire et elle ne saurait imaginer ce qu'il se passerait si les gens commençaient à répandre la rumeur que le roi était fou.

Ainsi, c'était mieux. Lorsqu'il se réveillerait, il pensera que ce n'était qu'un simple rêve, un simple fruit de son imagination. Elle avait tout fait pour apparaître tel un ange descendu de l'au-delà. En y regardant de près, on voyait une lueur qui émanait d'elle. Elle savait que c'était la dernière fois qu'il l'a verrait et qu'elle pourrait venir. Les saints qui veiller sur son monde lui avait dit. Notamment Saint Mario : "Tu ne pourras pas défier les lois de la nature mon enfant. Deux fois maximum, pas plus". Elle savait qu'elle utiliserait la seconde fois pour Cylouan. A son enterrement, beaucoup lui avait demandé de veiller sur lui. De toute façon, elle veillerait sur eux, même si on ne lui avait rien demandé. Elle veillerait sur Cylouan, sur Ambre, Louise et Augustin, elle veillerait sur Athénais et sa fille, elle veillerait sur Louis et ses enfants.

D'ailleurs, depuis qu'elle était en haut, elle en avait appris des choses, qui l’avaient choqué et surprise. Des choses qu'elle aurait aimé lui dire en cet instant, mais elle ne pouvait malheureusement pas. Ce qui était secret sur terre devait le rester et elle n'avait pas le droit de trahir quoi que ce soit en revenant. Le temps lui était compter et elle sentait que peu à peu, elle repartait dans l'autre monde.

Elle ferma les yeux à nouveau à ce dernier contact, à sa main contre sa joue. Et alors qu'il lui disait l'aimer, elle sentit que le moment était arrivé. Le décor qu'elle avait façonné, s'écroulait. Il lui demanda d'attendre, mais elle ne le pouvait pas. Elle s'éloigna de lui, petit à petit..

- Je serais toujours avec toi...

Tout s'enchaîna, le noir, le voyage. Elle arriva sur un matelas de douceur. Là, elle pouvait ne plus sourire. Elle pouvait redevenir elle, ses cheveux châtains et bouclés, sa voix... Mais surtout les larmes qui coulaient sur ses joues. L'avoir revu, l'avoir quitté. Depuis deux semaines tout c'était enchaîné très vite et elle n'avait pas eu le temps de se pencher réellement sur le monde qu'elle avait quitté en étant morte...

Et l'avoir revu, l'avait bouleversé. Elle sentait encore ses lèvres sur les siennes, sa main sur sa joue, ses cheveux doux comme de la soie entre ses doigts. Elle le vit ouvrir les yeux, revenant dans la réalité qui était celle des vivants et qui n'était plus la sienne. Une main se posa sur son épaule, elle se retourna. Sa mère était là, elle avait accueilli son retour. Elle se jeta dans ses bras, pleurant à chaudes larmes.

Aujourd'hui, dans le monde des vivants, la pluie allait faire son apparition. Un ciel gris, comme le moral de l'ange qui était apparu au roi, de la pluie fine tombant ainsi comme des milliers de larmes sur le sol... Des larmes d'un jour, des larmes d'un ange...

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