[RP privé] Utopie...

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Utopie. Ce fut l'un des noms évoqués pour le château que Louis-Philippe avait choisis. C'était le seul qui avait retenu son attention. Sans doute parce qu'en ces lieux, il pouvait oublier. Oublier qui il était, oublier les tracas liés à la Couronne, et ceux qui étaient, dirons-nous, plus personnels...

Ce n'était certes pas sans raisons qu'il avait décidé de s'installer là, loin du tumulte de la ville, et de la capitale. Il avait besoin de se retrouver, d'être au calme. Depuis quelques temps, le malheur s'abattait sur sa famille et ceux qui l'approchaient de trop près. Il en était venu à se demander si une malédiction n'avait pas été jetée sur les De la Brie en Carly...Huit morts en deux ans...Et il était le dernier de cette lignée avec ses enfants.

Deux fois en l'espace de trois semaines, il était remonté à Paris pour enterrer des proches. Et la seconde fois, il avait bien pensé ne pas revenir. Sans doute était-ce là superstition mais une peur le tenaillait. Celle de voir disparaître la femme qu'il aime. Car hormis son frère et son neveu, ce sont les femmes de la Brie en Carly ou celles dont ils se sont approchés qui disparaissent. En deux ans, il avait perdu mère, soeur, épouse, fille et amie. Il ne pouvait que se demander quand cela se terminerait-il ?

Ces bien sombres pensées le poursuivaient depuis quelques temps, et l'avait poussé à se poser une question : Que faire ? Que faire par rapport à Athénaïs ? Devait-il laisser la peur le prendre et se défaire d'elle, pensant ainsi la protéger ? Ce n'était pas faute d'avoir retourné la question dans tous les sens, mais au final, il était revenu, ne supportant pas d'être loin d'elle...Peut-être était-ce là faire preuve d'égoïsme mais l'idée de ne plus la voir...Cela lui semblait insurmontable. Il était donc retourné à Amiens, non sans être sur le qui vive, non sans continuer à tergiverser à ce propos, et lorsqu'elle lui avoua que durant son absence, elle avait failli se faire renverser par un carrosse, il blêmit. Il était pourtant loin d'elle à ce moment là, le Seigneur lui envoyait-il un message d'avertissement ?

Il secoua la tête comme pour chasser ces pensées. Il avait grandit dans un monastère, un lieu où l'on vous inculque que Dieu n'est qu'amour et paix. Et si Pascal avait tenté de le prévenir de ce qu'il risquait d'arriver ? Peut-être...Alors le guidera t-il pour que tout cela s'arrête...Du moins, l'espérait-il.

Ce lieu, c'était Athénaïs qui lui avait fait découvrir. Il l'avait fait réaménager à son goût, demandant aux artisans de lui créer un jardin d'hiver empli de jasmin, une salle de réception digne de ce nom, et même une salle de théâtre...Oui, cet endroit serait son deuxième Versouilles, lieu de calme et de sérénité, ainsi le voulait-il et était-ce là ce dont il avait besoin. Mais surtout, il avait besoin d'elle...Beaucoup avaient fait en sorte qu'ils se séparent, se mêlant de leur vie, et ils avaient réussis. Mais ce qu'il y avait entre eux était plus fort que cela, et ils avaient fini par se retrouver. Il avait mis du temps pour comprendre, mais à présent il savait...Elle l'aimait et le soutenait comme personne ne l'avait jamais fait et ne le fera jamais. Aussi ne voulait-il plus être séparé d'elle un seul instant et lui avait-il proposé de venir vivre avec lui, en ce château, maintenant que les travaux étaient terminés.

Elle ne l'avait pas encore vu entièrement terminé aussi, en cet après-midi, avait-il décidé d'oublier tous les tracas de ces derniers temps et de lui faire visiter les lieux.

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Utopie, cela veut dire Paradis. Et dans cet enfer de Dantes un peu paix et de paradis étaient les bienvenus. Que se passait-il en ce moment ?Les Dieux , tous les Dieux, Zeus, Hadès et le dieu Pascalien s'étaient réunis en complot pour étendre le chaos sur Terre ou quoi?
Et bien ils y avait réussi, mais cela ne semblait pas suffire, ils avaient décidé d'utiliser comme instruments de vengeance, des hommes et des femmes qu'ils avaient revêtu du voile vindicatif de la haine de l'injustice et du mépris .Pourtant, parmi ce tumulte ,deux âmes parvenaient encore à rester debout .On voulait par tous les stratagèmes possibles et imaginables leur faire courber l'échine,les faire ramper. Le malheur des uns est source de bonheur des autres ,il est leur élan d'énergie ,il est ce qui les maintient encore en vie.
Ce qui tient Athénaïs en vie c'est Louis-Philippe et leur petite fille . C'est le bonheur qu'ils lui procurent au jour le jour. Oh certains prétendront qu'Athénaïs est le mal incarné, celle par qui tous les maux de la Terre arrivent, celle pour qui tous les Dieux de toutes les croyances du monde déversent leur fiel. Une maison s'effondre ? Athénaïs. Une Reine décède d'un accident de cheval ? Athénaïs .Il pleut ? Athénaïs .Votre chien se fait écraser ? Athénaïs.

Se sont-ils interrogés ces devins de pacotille pour connaitre ses motivations ? Pourquoi et surtout comment Athénaïs aurait pu effondrer une maison ,déjà elle ignorait qu'Esmée s'y trouvait, Athénaïs et le pouvoir de la pensée...
Elle est douée mais les pouvoirs psychiques elle ne connait pas encore, et en plus elle a le pouvoir de contrôler les pensées d'un cheval qui se trouve en Normandie, je vous le dis sérieusement elle est extrêmement douée, un peu trop ne trouvez-vous pas ? Et donc quelles en sont les raisons ?
Elle avait fait la paix avec Esmée, qui plus est le Roi venait de rompre avec elle, alors pourquoi aurait-elle voulu sa mort ? Elle aime trop cet homme pour lui infliger pareille souffrance, si elle avait les pouvoirs qu'on lui procurent n'importe comment, elle aurait effacé sa peine, elle le lui aurait pris pour qu'il n'est pas à endurer cela, et si douée qu'on la prétend elle serait même allée remonter le temps. Et la Reine ? Pourquoi vouloir sa mort ? Elle ne la connaissait même pas. Ah oui Athénaïs veut être Reine à la place de la Reine ...

Et bien je vais vous décevoir, ou plutôt en rassurer certains, Athénaïs NE VEUT PAS être Reine, Athénaïs est juste Athénaïs. Elle est née dans la misère la plus totale avec pour rêve de rencontrer le Prince Charmant et d'élever des chèvres à la montagne. Bon son Prince est le Roi oui bah vous savez on ne contrôle hélas pas tout, mais elle n'aurait pu rêver meilleur homme. Sa femme oui, la Reine non, mais cela aussi est impossible et elle l'a bien compris.

De plus la Reine ne la gênait vraiment pas ,elles ne se voyaient pas. Même le Roi n'arrivait jamais à la trouver alors vous pensez la favorite. Athénaïs n'enviait vraiment pas sa position. Et jamais elle n'aurait pu priver des enfants innocents des affaires d'adultes de leur mère. Elle est une maman aussi maintenant, jamais elle ne voudrait du mal à un enfant. Elle ne voulait rien Athénaïs, non rien, juste que les gens qu'elle aime, même les gens qu'elle n'aime pas d'ailleurs,soient heureux et apaisés.
Elle avait tout ce qu'elle pouvait espérer, un homme incroyable qui l'aime ,une petite fille adorable, oui quand elle dort , de bons amis , un travail prenant mais passionnant et enfin un château magnifique,que pouvait-elle vouloir de plus ? La santé et à manger tous les jours? Cela aussi elle avait. Elle n'avait plus faim aujourd'hui et en remerciait chaque jour les cieux pour cela, se contentant humblement d'aider les gens dans le besoin comme elle avait été aidée.

Et ce matin, Louis lui avait fait la surprise en la réveillant ,de lui annoncer que cet après -midi il la conduirait au château.
Elle l'avait découvert au hasard d'une promenade, perdu sous la végétation sauvage et elle avait eu un véritable coup de coeur. Il n'avait qu'une seule tour au centre de la façade, lui conférant ainsi un charme atypique.C'était un château de contes de fées comme elle se l'imaginait enfant. Il était un peu le sien, elle avait vu l'évolution des travaux, elle avait donné son avis mais n'avait pas vu la fin. Elle ne voulait pas trop s'attacher à ce lieu où le Roi devait vivre avec la reine.
Mais il lui avait demandé de venir s'y installer avec lui, son rêve devenait une réalité, les nuages noirs au-dessus de leurs têtes s'estompaient pour laisser place à un horizon utopique.

Ils arrivèrent enfin, et Athénaïs en eut le souffle coupé avant même d'y entrer.

Quelle merveille Louis...je suis , je suis époustouflée vraiment .Je vous avais dit que c'était le plus beau château du monde .
On aurait dit une petite fille avec ses yeux rieurs qui s'émerveillaient de tout et de rien .
Alors le château sans nom est enfin terminé, et il est magnifique .

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Un sourire naquit sur ses lèvres lorsqu'ils arrivèrent et qu'il la vit s'extasier devant les lieux. Sa main dans la sienne, il l’entraîna jusqu'au petit escalier qui menait à l'entrée du château, et la fit entrer avant de la suivre. Le hall d'entrée était relativement simple, fait de marbre blanc, il possédait un grand escalier central et diverses entrées pour les différentes pièces du château.

Il l’entraîna dans chacune des pièces, lui faisant visiter les lieux, commençant par la plus simple à la plus belle. Une petite salle de musique où trônait en son centre un magnifique piano, un petit salon où l'on pouvait recevoir les invités en toute intimité, une grande bibliothèque où se trouvaient tous ses livres favoris et quelques autres qu'il n'avait pas encore eu le temps de lire.

Ils firent ainsi le tour des salles du rez-de-chaussée jusqu'à arriver dans la grand salle, celle où se faisaient les bals et autres réceptions importantes. Toujours sa main dans la sienne, il la fit tournoyer sur elle-même.

Je sais qu'il n'y a point de musique mais...Vous ne manquez pas non plus d'imagination...

Lui dit-il tout en posant sa main libre sur sa taille, l’entraînant dans une danse légère. Non, pas de musique, mais il avait envie de profiter qu'ils ne soient, pour une fois, rien que tous les deux. Quelques pas, lents, sur le rythme d'une musique qui ne se jouait que dans leurs esprits alors que l'obscurité commençait déjà à tomber, assombrissant les lieux, tandis que quelque valet invisible allumait les chandeliers, y apportant une lueur tamisée. L'on sentait l'hiver approcher, le soleil disparaissait de plus en plus tôt, l'on recommençait de temps à autre à faire du feu dans les cheminées.

Il aurait pu continuer ainsi toute la soirée, se noyant dans son regard, n'ayant plus rien à penser d'autre qu'à cet instant. Ce n'est qu'en remarquant un frisson la parcourir qu'il s'arrêta.

Auriez-vous froid ? Venez, suivez-moi, j'ai encore quelque chose à vous montrer avant que nous n'allions dîner...

Il l’entraîna dans un couloir qu'il traversèrent d'un bon pas, et lorsqu'ils furent devant la porte, il se plaça derrière elle et posa ses mains sur ses yeux. Il fit signe aux serviteurs d'ouvrir les portes, et lentement il la guida pour qu'elle entre...

Ne vous inquiétez pas, je veille à ce que vous n'heurtiez rien...

Il n'aurait jamais pensé à un tel endroit si Ariane ne lui en avait pas donné l'idée. Les artisans avaient travaillé d'arrache-pied pendant plusieurs semaine, bloquant l'accès des lieux à quiconque. Ainsi, Athénaïs ne se doutait-elle pas qu'il y avait cela en ce chateau. Elle savait que l'idée avait été évoquée, mais sans plus. il avait bien sûr demandé à ce qu'il soit fait dans les couleurs de sa famille.

Avançant encore quelque peu, il lui murmura : "Ne trichez pas...N'ouvrez les yeux que lorsque je vous le dirais..." Il retira ses mains de devant ses yeux, les posant sur sa taille, murmurant : "Vous pouvez les ouvrir..."

Ainsi découvrit-elle cette salle de théâtre qui avait été évoquée, tapissée de velours rouge, possédant une magnifique loge centrale et des balcons de chaque côté. Au plafond un lustre qui brillait de milles feux accompagné de quelques chandeliers entre chaque balcon.

Spoiler:

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Athénaïs était émerveillée. Ses yeux n'avaient pas le temps de se poser sur un endroit que déjà ils en découvraient un autre puis un autre ...
Les murs de pierres et de briques abîmés par le temps et le manque d'entretien avaient laissé place à un ocre flamboyant, semblant illuminer la façade. Il n'y avait guère besoin de beaucoup d'imagination pour y voir un palais d'or à la tour éclatante.

Elle suivit Louis dans chacune des pièces, et chaque fois elle lui disait que cette pièce était sans nul doute la plus belle,et chaque fois les suivantes la faisaient mentir. Elle découvrait crescendo la splendeur et le luxe d'un intérieur à la fois chaleureux et magique.
Jamais elle n'avait su trouver sa place au Louvre qu'elle trouvait trop clinquant et paradoxalement trop austère et froid. Elle le considérait davantage comme la demeure de la Reine et n'avait jamais pu s'y projeter.

Mais quand Louis lui avait demandé de venir vivre avec lui tout son être s'était accordé à l'unisson pour le gratifier d'un grand oui. Ce château était le leur, elle s'y sentait chez elle, et à mesure de la visite, pour ne pas dire de cette entrée dans ce monde merveilleux ,elle avait l'impression que ces murs lui appartenaient comme elle leur appartenait.
Dans la salle de musique elle caressa les touches du piano, elle ne savait en jouer hélas sinon elle aurait pu faire entendre à Louis la douce mélodie que jouait son coeur en ce moment.
La bibliothèque est gigantesque Louis,oh c'est incroyable et tous ces livres ...
Elle effleura délicatement la tranche de l'un d'eux comme pour s'assurer que tout cela était réel mais comme si elle craignait qu'un mouvement plus appuyé fasse disparaître le mirage et ne voir que poussière glisser entre ses doigts.

Elle fermait les yeux un instant pour laisser son esprit vagabonder jusqu'aux longues soirées d'hiver qui arrivaient, où blottit contre Louis-Philippe elle lirait des romans qui même avec le talent de leurs auteurs, ne sauraient égaler la plénitude qu'elle ressentait et ressentirait dans cet avenir crépitant d'un feu de cheminée couvrant le bruit insondable d'une neige immaculée sur les arbres nus assortis au moelleux tapis blanc de milliers d'étoiles sur le sol.
Quand ils arrivèrent dans l'immense salle de bal, Athénaïs regardait autour d'elle, le voici son conte de fées. Elle rit alors qu'il la fit tournoyer ,oh non elle n'avait pas besoin de l'entendre cette musique, son coeur continuait d'enchaîner les partitions et ses yeux reflétaient l'éclat des candélabres, ne quittant pas ceux de son prince charmant. Ils dansèrent ,qu'importe ce qu'aurait pu penser les valets qui s’éclipsaient , ils dansèrent encore et encore au son de leurs mélodieuses imaginations. De temps à autres leurs lèvres se réunissaient en baisers passionnés.
Un frisson la parcouru lors du dernier échange et ils arrêtèrent leur brûlante danse.

Non ne vous inquiétez pas ce n'est rien, au contraire j'ai même un peu chaud je me suis laissée emporter par la danse et submerger par mes émotions. Je vous aime tellement Louis...
Elle le suivit, curieuse de découvrir un autre enchantement. Quelle surprise lui réservait-il pour qu'il lui couvre les yeux de ses mains ?
Elle avançait à tâtons mais avec nulle inquiétude. Elle avait une confiance aveugle en lui et l'aurait suivi au bout du monde les yeux fermés, ce qui là était le cas.

Je ne regarde pas. Mais qu'est-ce qu'il m'attend encore ? j'ai déjà vu tant de belles choses...
Il avait retiré ses mains qu'elle sentit glisser jusqu'à sa taille, les yeux toujours clos. Puis l'autorisation de les rouvrir fut donné et elle dû s'y reprendre avant de réaliser où elle se trouvait.
Elle avait le souffle coupé, abasourdie par cette féerique vision.
Oh mon dieu Louis... Je...ah je ...je ne sais pas quoi dire... Je suis dans un rêve n'est-ce pas?

Elle posait les mains sur les épais fauteuils de velours rouge avant de monter sur la scène avec une nonchalance empreinte d'admiration.
Viens douce nuit,
Viens vite amoureuse au front noir,
Donne moi mon Louis.
Et quand je mourrai que tu le prennes et l’éclates en petites étoiles,
Dès lors, il embellira tant le visage du ciel que tout l’univers sera amoureux de la nuit,
Et que nul ne pourra plus adorer l’aveuglant soleil.

Elle se mit à rire en tournoyant sur elle-même quand les bras de Louis-Philippe vînt la rattraper avant qu'elle ne s'étale. L'éclat de son rire s'évanouit dans la fougue d'un baiser.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Il avait ôté ses mains de son visage, la laissant découvrir les lieux. Un sourire aux lèvres, il la suivit du regard, déambulant entre les sièges. Il se doutait bien que les lieux lui plairaient, mais pas qu'elle lui ferait une scénette en plein milieu de ce théâtre. Ce n'est pas sans un rire qu'il alla la récupérer avant que ses lèvres aillent rejoindre les siennes en un brûlant baiser. Lorsqu'il se détacha d'elle, il ne put que sourire, tout en l'aidant à se redresser.

Vous êtes vraiment folle...

Il lui vola un autre baiser avant qu'elle n'ait le temps de lui répondre et lui prit la main, l’entraînant vers la loge centrale, lui montrant la vue qu'ils auraient le jour où une troupe viendrait en ces lieux les divertir, lui racontant comment il s'imaginait la scène, juste quelques personnes qu'ils appréciaient, un spectacle, et eux, à l'abri de tout et de tous dans cette loge. Oui, il s'y voyait. Il imaginait le type de pièces qui s'y seraient déroulées, les opéras... Les comédiens déguisés qui les enchanteraient de leurs jeux, les sopranos qui les émerveilleraient de leurs voix...

Il aurait pu rester là des heures à lui conter comment il imaginait tout cela, mais ils ne pouvaient passer la nuit à cela. Aussi l’entraîna t-il à nouveau vers une autre salle. Pas celle de réception où l'on allait diner en temps normal et qui se trouvait être gigantesque, et fastueuse. Non, il l'entraina dans un petit salon, plus simple, plus sobre, mais beaucoup plus intimiste. Sa main dans la sienne, il s'arrêta devant une petite table non loin d'un feu de cheminée et la laissa s'installer avant d'en faire de même. Jusque là, la soirée se déroulait parfaitement, exactement comme il se l'était imaginée. Une soirée rien que tous les deux, tranquille, et sans trop de fioritures. Ils parlèrent de tout et de rien, de cette journée, de cette soirée, des choses qui l'attendaient encore alors que leurs valets s’affairaient à leur apporter une première boisson. Mais il ne voulait point trop en dire, et ils n'auraient d'ailleurs pas assez de cette soirée pour faire tout ce qu'il avait en tête.

T-t-t...N'essayez pas d'en savoir trop, où est le plaisir si tout est prévisible ? Vous verrez, demain, ce que j'ai prévu...Pour l'heure, profitez juste de ce dîner, et tâchez de contenir votre impatience !
Il lui sourit, et trinqua avec elle avant de prendre une gorgée de ce vin doux et sucré des régions de l'Est qu'il connaissait bien, y ayant vécu dans son enfance, alors que les domestiques apportaient le premier plat.

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Athénaïs continuait de rire alors que la tête lui tournait. Prisonnière de ses émotions elle venait d'en briser les chaînes. Son coeur cognait dans sa poitrine à la fois doux et violent.
Enivrée des splendeurs qui s'étaient offertes à elle, elle s'était en cet instant libérée de la peine et de la souffrance dont son esprit était empreint depuis qu'un soir l'amour l'avait blessée comme jamais. Son coeur s'était quelque-peu rafistolé, bien que fragile, bien que pouvant se recasser à chaque minute.
Mais là maintenant, ce qu'elle n'espérait plus se produisit. Elle se sentit submerger d'une force à couper le souffle, une force inconnue encore qui l'envahie de part en part, son sang bouillonnait dans ses veines réchauffant tout son corps au point de la faire suffoquer.

Pour la première fois elle venait de sentir... la vie, oui à ce moment très précis, dans l'utopique théâtre d'un château rénové, elle venait à son tour d'achever sa reconstruction.
Elle venait de renaître comme ce lieu enchanteur ,qui écrasé,perdu,bataillant sans cesse avec la sauvagerie d'une végétation étouffante, apparaissait aujourd'hui de sa fière prestance. Comme lui elle venait de retrouver son souffle de vie, les ombres froides et pesantes qui l'habitaient depuis toujours, qui s'accroissaient en même temps que les tragédies qu'elle vivait, s'étaient alors dissipées, évaporées, emportant les affres du passé.
Entourée des bras de Louis-Philippe, elle goûtait sur ses lèvres le véritable bonheur. Elle n'eut pas le temps de protester quant à l'affirmation de sa folie, qu'il vint sceller d'un baiser cette renaissance.

Elle le suivit à l'intérieur de la grande loge, la loge royale qui offrait une vue imprenable sur la scène et la salle. Le principe du voir sans être vu...
Athénaïs écoutait Louis lui parler de cet avenir qui s'annonçait heureux, ils méritaient d'être enfin heureux après les tourments qu'ils venaient de traverser.
A l'éclat que prenait son regard, elle le voyait aussi excité qu'elle par ce qui se profilait. Au son de sa voix, elle pu s'imaginer aisément les pièces et les concerts qui se joueraient ici, pour eux et leurs amis.

Ils quittèrent ensuite la magie de ce lieu pour un autre tout aussi agréable et chaleureux.
Une jolie table sobrement décorée mais des plus raffinées était dressée. Le crépitement du feu dans la cheminée associé à sa lueur, conféraient au petit salon, une atmosphère apaisante et romantique. Ils étaient seuls, rien que tous les deux comme l'aurait été un couple normal, et cela rendait Athénaïs encore plus heureuse.
Ils dégustèrent un savoureux repas, riant de tout et rien,échangeant sur divers sujets. Elle savait qu'elle pouvait tout lui dire, mais ce soir aucune tristesse ne serait évoquée.

Athénaïs vivait un rêve, ne sachant se départir de son sourire. Tout était absolument parfait. Et une autre surprise l'attendait...
Oh dites-moi Louis, s'il vous plaît je veux savoir...
Elle lui lança un regard de biche implorant, mais en vain, il lui faudrait attendre demain.

On aurait dit qu'ils étaient seuls au monde, les rares valets présents étaient d'une grande discrétion, leur laissant toute intimité, et Louisa était restée à l'hôtel sous bonne garde de la nourrice. Si elle lui manquait n'aimant pas en être séparée très longtemps, Athénaïs profitait pleinement de cette inoubliable soirée. Le dîner s'acheva sans fausse note.
En parlant de notes...
Vous savez ce qui me ferait plaisir ? c'est que vous me jouiez un air de musique. Vous voulez bien?
Il lui avait confié peu avant son goût pour la musique, en particulier le piano dont il savait jouer. Arrivés dans la salle qui abritait l'instrument, les premières vibrations retentirent, entraînant Athénaïs dans un autre monde. Assise à ses côtés, elle avait posé délicatement ses doigts sur les siens, et quand la pièce redevint silencieuse, elle ne put résister à l'embrasser passionnément. Elle l'attirait contre elle alors que leurs lèvres se rejoignirent, se couchant sur le piano, pour prolonger ce brûlant baiser prémices de sensuelles caresses.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Elle essayait de le faire avouer, mais il ne dit mot. Il n'y aurait rien de grandiose le lendemain, mais il y tenait tout de même, et voulait garder un tant soit peu de mystère. Il avait quelques idées en tête et avait mis ses domestiques dans la confidence afin que tout soit préparé en conséquence.

Le repas se déroula tout simplement, la discussion n'étant pas à la tristesse, chose rare depuis quelques temps, mais plus que nécessaire. Les soucis s'amoncelaient et il avait besoin, ne serait-ce que le temps d'une soirée, de les oublier.

Les plats s’enchaînèrent, le vin de même. Il ne manqua pas, au moment du dessert, de piquer dans son assiette, petite vengeance pour toutes les fois où elle lui piquait ses champignons ou son calva. Un petit sourire amusé au coin des lèvres, il ne sut résister à cette tentation qui n'était que la première de la soirée.

Lorsque le repas fut terminé, elle l’entraîna vers la salle de musique, lui demandant de lui jouer un air. Il prit donc place au piano, lui laissant suffisamment d'espace pour qu'elle puisse le rejoindre et posa ses doigts sur les touches. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus joué, trop longtemps, et il n'était point sûr d'y parvenir encore. Une musique lente se fit bientôt entendre, finalement, les habitudes revenaient vite. La pièce fut bientôt emplie d'une douce mélodie, couplée à la beauté des lieux, l'ambiance tamisée, l'endroit était à la fois chaleureux et romantique.

Elle vint poser ses mains sur les siennes, et, alors qu'il arrêtait sa musique, elle lui donna un fougueux baiser auquel il répondit volontiers. Il la sentit partir en arrière, se couchant sur le piano qui laissa échapper quelques sons au gré des touches sur lesquels ils s'étaient appuyés. Il posa ses mains sur ses hanches et l’entraîna plus loin, sur une petite banquette sans détacher ses lèvres des siennes, prolongeant ce brûlant baiser. Lentement, il dirigea ses mains sur son corps, laissant l'une jouer avec la ficelle de son corsage qu'il détacha alors que ses lèvres se dirigeaient dans son cou, y parsemant ça et là quelques tendres baisers.

Prenant son temps, il défit ses vêtements un à un, ses mains parcourant ses courbes, effleurant sa peau dont il se délectait... Il la découvrait une fois encore, dans cette ambiance tamisée où seule la lueur du feu et quelques candélabres les éclairaient. Un instant comme celui-ci leur était rare, et il comptait bien en profiter pleinement. Un peu de tranquillité, loin de tout, rien que tous les deux...

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Le piano semblait geindre aux mouvements des deux corps qui se rapprochaient sous lui.
Mais il n'eut pas longtemps à souffrir leur présence, qu'Athénaïs se laissait transporter avec légèreté et douceur sur la banquette, lèvres toujours jointes. Elle frémit alors qu'elle sentait les baisers d'abord tendres puis brûlant de Louis-Philippe sur sa peau.

Les yeux clos elle savourait l'extase béatitude dans cette quiétude rare, avec pour unique témoin le clair de lune qui mariait son pâle rayonnement à la chaleur enflammée de quelques chandeliers et de l'ardente cheminée, plongeant les amants dans une divine volupté.
La douceur de ses yeux étaient en parfaite harmonie avec la douceur de ses caresses. Il prenait le temps de la découvrir de ses mains expertes, poursuivant au-delà de la chute de ses derniers vêtements.

Ses gestes étaient si délicats qu'on aurait dit qu'il craignait de la casser, se montrant aussi prévenant et attentif que lorsque l'on tient une fragile poupée de porcelaine.
Elle plongeait son regard dans le sien alors qu'elle lui ôtait à son tour les encombrantes étoffes qui emprisonnaient sa nudité.
Elle ne pouvait s'empêcher de lui sourire tendrement, en caressant fébrilement le satin de sa peau comme pour lui affirmer qu'elle l'attendait, qu'elle le voulait à chaque instant de son existence, comme pour lui dire qu'elle était à lui, elle qui jadis était si sauvage et indomptable, se donnait une fois encore à cet homme, lui appartenant entièrement.

Plus rien n'existait à part eux, le monde pouvait hurler et devenir fou à lier, il pouvait vomir sa jalouse haine et sa méchanceté, rien ni personne n'aurait pu troubler ce merveilleux moment.
On pouvait tout lui voler, sa tranquillité, sa joie, son innocence, sa vie même ce que tant cherchent à lui reprendre, mais jamais on ne lui arracherait l'amour passionné qu'elle éprouvait un peu plus chaque jour pour Louis-Philippe. Il était sien comme elle était sienne et peu importe ce que l'avenir leur réservait, il est loin tellement loin d'eux en cet instant.
Ils ne connaissaient plus passé tourmenté ni futur incertain, non ils étaient emportés dans ce fougueux présent.

Un dévorant désir s'emparait d'elle tandis que l'incandescence des braises de l'âtre semblait la posséder à mesure qu'elle s'enivrait de l'odeur de sa peau. Louis-Philippe la couvrait de ses impétueux assauts dansants, pour la plonger dans cette quintessence de plaisirs charnels. Ils la transportaient dans un autre monde au rythme d'un ballet frénétique et effréné.
Les premières lueurs du jour vinrent déloger la voyeuse lune, mais n'entendirent qu'un murmure ...

Je t'aime Louis...
Elle ne le tutoyait jamais c'était arrivé une fois ou deux dans leurs moments intimes, dans ces moments où il n'y avait plus de Roi ni de favorite, dans ces moments bien à eux, comme seuls au monde, dans ces moments où elle n'était qu'une jeune femme qui aimait un homme, contre qui elle venait de s'endormir.

Messages : 39 Date d'inscription : 23/09/2010

Un roi, un roi… ça doit bien se trouver. Suffit que je repère une couronne, la plus belle et hop mission accomplie.

Sauf que si le roy était comme son maître, ça n'allait pas être facile de le repérer tant le jeune Prince détestait couronnes et apparât. Ca n’était pas le pigeon d’Aimelin pour rien, aussi râleur que lui, avec peut être en moins le côté ébouriffé. Cela faisait quelques temps que le volatile n’avait survolé le Royaume et il en profitait pour jeter quelques regards autour de lui avant qu’un château posé au milieu d’arbres et de jardins n’attire son regard. Son sixième sens le félicita d’avoir trouvé la demeure du destinataire et sans plus de façon il déposa la missive avec d’autres consoeurs puis reprit son vol, direction Guernesey.

Missive déposée:

Citation :

[RP privé] Utopie... 110624122436129338374500

Son Altesse Aimelin de Millelieues
Prince de Guernesey

A

Sa Majesté Louis-Philippe de la Brie en Carly
Roi de France et de Navarre

Votre Majesté,

Il m’est agréable de recevoir missive de votre part et tiens tout d’abord à vous remercier pour cela.

Il est vrai que votre défunte sœur repose sur nos terres, dans un cimetière non loin de la mer à la sortie de la ville, afin que les vagues en bercent le repos. Feu Alexandre Le Fier m’avait demandé autorisation, et j’ai eu grand honneur à répondre à son vœu le plus cher, sachant l’importance de ce geste. Vous pourrez donc trouver sa tombe au pied d’un arbre qui l’abrite et personne ne viendra vous y déranger.

Je serais heureux, ainsi que mon entourage, de pouvoir vous rencontrer enfin et si vous le désirez, à moins que vous ne préfériez la quiétude de nos auberges agréables, hospitalité vous est offerte au palais, aussi longtemps qu’il vous plaira, même si j’aime à rencontrer nos voyageurs dans tous les endroits de Saint Pierre, tous accueillants.
Vous vous rendrez compte que la vie ici est simple, et vous comprendrez peut être pourquoi nous tenons tant à notre liberté et pourquoi nous aimons ces terres.

Votre ministre a hélas, fait tres mauvaise impression sur nos iles, de part son attitude irrespectueuse et ses propos déplacés, mais je tiens déjà à vous rassurer que je n’ai pour ma part pas jugé le Royaume de France et son Souverain, uniquement par rapport à lui, ce qui serait chose triste.

Je connais votre beau Royaume pour y avoir vécu avant de m’installer sur ces iles, et j’y ai sans doute encore quelques connaissances, même si ma vie sur les iles me comble tant que je n’en pars que rarement.

J’informe de ce pas mon Sénéchal, Chric, Duc de Petit Valle, de votre arrivée afin qu’il puisse vous accueillir sur le port en toute simplicité avec son épouse France, mon Lieutenant princier, et vous conduire au palais où des appartements seront donc mis à votre disposition si vous le désirez, ou bien vous conduire à l'Auberge du Palais, endroit charmant et reposant.

Que le vent porte ces mots par delà les mers !

A Guernesey, St Pierre Port, le seizième jour d’octobre de l’an mille six cent cinquante deux

[RP privé] Utopie... 100924013410129336809909

Prince des Iles

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

[Petite bulle temporelle : 19 octobre]

Un domestique alla voir s'il y avait du courrier, trouvant un volatile qui lui était inconnu, il regarda le message accroché à sa patte avant de le renvoyer d'où il était venu. Il était scellé et venait de Guernesey et était à l'attention du roi. Il fit mander un coursier afin qu'on lui amène au plus vite, le Roi étant, à cette date, en Normandie...Il l'aurait peut-être dans la soirée avec un peu de chance.

[Retour début octobre, avec Athénais...]

La nuit avait été brûlante...A la chaleur émanant de la cheminée venait se conjuguer celle dégagée par leurs corps qui, une fois encore, s'entrelaçaient. Seul l'épuisement qui vint les étreindre au petit matin réussit à rafraîchir quelque peu l'atmosphère des lieux. Attrapant une petite couverture qui se trouvait sur le dessus de la banquette, il en recouvrit Athénaïs qui plongeait lentement dans le sommeil. Passant un bras autour d'elle, il glissa sa main dans ses cheveux, fermant les yeux à son tour, s'endormant lui aussi.

La "nuit" fut de courte durée, les rayons du soleil pénétrant plus avant dans le salon, les extirpant du sommeil. Le réveil fut difficile, LP n'avait jamais été du matin à vrai dire et Athénaïs était tout sauf inactive ! Il s'éclipsa doucement, laissant sa belle endormie profiter encore quelques minutes et alla se préparer. Il avait prévu quelque chose pour ce midi. Quelque chose de simple, mais il voulait s'assurer que tout se passerait bien tout de même. Il sortit vérifier que le temps était propice à cette journée. Un léger vent frais vint lui caresser le visage alors que le soleil réchauffait les lieux de ses rayons. Il leur suffisait de se couvrir un peu, et tout irait bien.

Retournant à l'intérieur, il alla réveiller Athénais d'un doux baiser posé sur son épaule dénudée. Mais ceci ne semblant pas suffire, il remonta lentement dans son cou, y laissant traîner ses lèvres, avant de les joindre au siennes en un tendre baiser.

Réveillez-vous, il va être l'heure du déjeuner...

Dit-il à mi-voix afin de ne point la réveiller trop brusquement. Il passa sa main sur sa joue avec douceur tout en la regardant avec un léger sourire. En cet instant, il était bien, il parvenait, pour une fois, à oublier les soucis.

Allez vous préparer si vous voulez connaitre la suite de mes projets...Et mettez quelque chose de bien chaud...

Il resta énigmatique, juste assez pour titiller la curiosité de la jeune femme. Il s'attendait à ce qu'elle saute de cette banquette et courre s'habiller afin de savoir, enfin, ce qu'il lui cachait !

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Athénaïs n'oublierait jamais sa première nuit à Utopie. Une nuit merveilleusement magique.. et utopique. La soirée avait été parfaite, sans la moindre fausse note. Puis cette mélodie qui les avait entraîné dans la volupté d'une danse sensuelle et divine avait transporté les amants dans la demeure de Morphée.
Hélas ils n'y restèrent pas longtemps, cette visite fut de courte durée, bien trop au goût d'Athénaïs qui trouvait bien confortables les bras de Louis-Philippe et cette banquette qui après telle nuit n'aurait rien à envier au plus moelleux des lits.

Un frisson à l'abandon de Louis, la fit s'emmitoufler davantage dans la couverture. Après la fièvre, la fraîcheur matinale se fit sentir, malgré les pâles rayons d'un soleil automnal.
La douceur d'un baiser sur son épaule découverte lui dessinait un bien léger sourire sur ses lèvres mais ses yeux refusèrent de s'ouvrir. D'autres baisers vinrent en renfort du premier, mais ils n’eurent pour seule riposte qu'un petit grognement. Petit grognement vite étouffé par la tendresse du plus convaincant des baisers, auquel elle répondit bien volontiers.
D'une voix douce et posée, il achevait de la réveiller pour le petit-déjeuner. Elle posa sa main sur la sienne tandis qu'il lui caressait la joue.
Toujours à mi-voix il prononça LA phrase qui la fit bondir de la banquette. Et oui la curiosité et l'excitation de connaitre ce qu'il lui avait préparé, la réveilla pour de bon. Elle se leva tellement rapidement qu'elle laissa choir la couverture qui recouvrait sa nudité.

Oups...
Elle s'empressa de la ramasser, bien que courir nue ne la dérangeait pas mais il ne fallait pas oublier les valets qui risquaient de perdre le fil de leurs occupations en voyant une jeune femme en tenue d'Eve déambuler dans tout le château.

Quand elle fut enfin prête, elle rejoignit Louis-Philippe dans le petit salon où ils avaient dîné la veille.
On y va on y va on y va?!!!
On aurait dit une petite fille un matin de Noël, pressée de découvrir sa surprise. Elle se doutait qu'ils sortiraient au vue de ses recommandations qu'elle avait suivi portant une robe plutôt épaisse qu'elle couvrit qu'une très longue cape de fourrure, et des gants protégeraient ses mains du froid. Pour le reste, elle ignorait où il l'emmènerait.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Il avait vu juste, elle avait bondit lorsqu'il lui avait parlé de la journée qui s'annonçait. Il n'eut guère longtemps à attendre, peaufinant les derniers détails avec ses domestiques. Ils s'étaient levés assez tard, après la nuit qu'ils avaient passée, il ne comptait donc pas prendre un véritable petit déjeuner. Il avait juste avalé une bonne tasse de chocolat, car il allait faire frais ce jour, il en donna une à Athénais avant qu'ils ne prennent la route. Il espérait juste que cette fraîcheur n'empêcherait pas ses projets de se dérouler comme il se devait.

La visite du chateau avait été faite à peu près en son entier, du moins le principal. Mais à l'extérieur, elle n'avait pas encore tout vu des aménagements. Il lui proposa son bras et l’entraîna en direction des écuries. En ces lieux se trouvaient les chevaux qui tiraient habituellement le carrosse, mais aussi et surtout Zéphyr et Arod, les deux chevaux du Roi. Juste à côté, dans son propre box, le pauvre animal qui servait de cheval à Athénais ! Pourquoi pauvre animal ? Parce qu'elle l'a affublé d'un nom ignoble ! Bref, donc Louis-Philippe, qui était plus qu'agacé de la savoir monter ce cheval alors qu'il n'était pas débourré, avait fait le nécessaire et demandé à quelqu'un de s'en charger. Donc, voici notre pauvre Polochon devenu Philibert, oui parce qu'elle a changé entre temps, comprenant que Polochon c'était ignoble, quoi que Philibert ne soit pas beaucoup mieux !

Donc notre pauvre Philibert était arrivé là, et les domestiques se chargeaient de le seller tout comme Arod. Arod, c'était le cheval qu'il avait eu lorsqu'il était encore au monastère. Le seul moyen qu'avait trouvé le père supérieur pour l'occuper un peu et éviter qu'il ne fasse trop de bêtises ! Zéphyr lui, était un pur sang arabe, et lui servait de monture lors des sorties plus officielles. Ainsi donc ils grimpèrent sur leur chevaux mutuels, et Louis-Philippe mit-il son cheval au trot afin qu'Athénaïs puisse aisément le suivre.

Tout va bien ?

Il n'osait pas trop aller plus vite, ne sachant pas réellement qu'elles étaient les compétences de cavalière d'Athénaïs. Lentement, il se dirigea donc vers la forêt. Il y avait découvert un endroit enchanteur, totalement par hasard, et voulait le lui montrer. Pour sûr que l'été, ils y passeront sans doute des journées entières...

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

A peine le temps d'ingurgiter un chocolat chaud, mais tout de même le temps de se brûler le bout de la langue, qu'Athénaïs suivit Louis-Philippe aux écuries. Elle eu la bonne surprise de voir Philibert dans l'un des box. Elle fut d'autant plus surprise de voir un valet le seller alors que le Roi lui avait formellement interdit de le monter, se pouvait-il qu'il s'en soit fait occuper?
Philibert était-il enfin prêt à être monté? Athénaïs sourit largement en le caressant doucement...

Je peux vraiment le monter? oh merci Louis, merci beaucoup!
Elle ne portait pas de tenue de cavalière mais soit, elle n'en avait jamais eu de toutes façons, ses bas de laine et ses épais jupons cacheraient aux yeux indiscrets des valets présents, les parties de son anatomie qu'elle ne devait dévoiler selon les moeurs de l'époque. Quelle idée n'est ce pas de ne pas savoir monter en amazone, mais elle avait toujours monter comme un homme sans savoir qu'un jour elle deviendrait une "Dame".

Ils partirent doucement, au trot, bien que la tentation d'un galop se faisait sentir en Athénaïs, mais qu'elle était agréable cette balade aux côtés de Louis.
Tout va parfaitement bien, je suis heureuse de cette promenade merci. Et pour vous, tout va bien?
C'est alors qu'ils entrèrent dans un autre monde...Un monde merveilleux et lumineux.
Athénaïs fut subjuguée par cette beauté irréelle. Elle regardait tout autour d'elle.

Ce lieu avait été épargné par la grisaille du temps, les oiseaux chantant et virevoltant de branche en branche, vivaient toujours en été.
Les ombres de la forêt avaient laissé place à l'éblouissante clarté de cette féerique clairière.
Bien que ce jour d'automne fut frais, Athénaïs n'avait pas froid, tant elle était hypnotisée par cet enchanteur décor. L'air humide laissait en son sillage un léger parfum de mousse et de fleurs sauvages, magnifiquement parées de leurs perles de rosée scintillantes.
Athénaïs abandonna sa monture aidée de Louis, sans se départir de cette magnifique vision.
Oh mon dieu Louis, où sommes-nous?

Son oreille fut alors interpellée par un mélodieux clapotis. Nichée aux abords d'une petite grotte, juste derrière une bâtisse de pierre et de bois, une petite cascade sous la roche aussi vive que limpide se jetait dans une transparente rivière. Elle renvoyait les éclatants rayons du soleil d'octobre, revêtant ainsi la surface de l'eau d'un habit éblouissant et chatoyant comme du cristal.
Athénaïs se pencha afin de goûter à cette eau pure, elle était si froide, qu'elle rit en frissonnant, lançant quelques gouttelettes à Louis.
Je crois n'avoir jamais vu d'endroit si beau. Comment l'avez-vous découvert? je suis pourtant passée à plusieurs reprises dans cette forêt...
Cette forêt était attenante au château, mais Athénaïs n'eut pas souvenir que l'ancienne propriétaire lui ai parlé de la clairière.

C'est incroyable, qu'il reste des fleurs malgré la saison. J'adore cet endroit. A qui est cette euh... maison, ou cabane je ne sais ? Elle semble vide mais j'espère que nous ne sommes sur la propriété de quelqu'un...
Elle serait surtout déçue de ne pouvoir y revenir, parce-que ce lieu était adopté et y voyait déjà Louisa venir y jouer plus tard, avec Gabriel et Elisabeth, et les cousins que leur donneraient Narcisse et Marie-Jeanne lors de visites estivales.
Mais surtout, Athénaïs garderait cette clairière comme un secret et y viendrait avec Louis pour s'y retrouver seuls, rien que tous les deux, sans personne autour, oui un secret, un jardin secret, à l'abri dans ce petit monde.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Lorsqu'ils furent arrivés à destination, il descendit de cheval et s'approcha d'Athénais, posant ses mains sur sa taille pour l'aider à descendre à son tour, laissant ses mains glisser sur elle l'air de rien. Il la laissa admirer les lieux, et ce paysage enchanteur alors que son regard ne savait se détacher d'elle, oubliant presque ce lieu, aussi beau fut-il. Elle virevoltait d'un endroit à l'autre, s'émerveillant de la vision que lui offrait ce lieu, mais ce qui l'émerveillait lui, était de la voir ainsi, épanouie et heureuse.

Elle posait tout un tas de question sur cet endroit, questions auxquelles il n'avait le temps de répondre tant elle les enchaînait. Il se contentait de lui sourire, la laissant s'emporter dans cette frénésie qui semblait l'habiter. Lorsqu'elle s'interrompit, il s'approcha d'elle, sans un mot, et passa ses mains de chaque côté de son visage avant de lui donner un brûlant baiser.

Lorsqu'il finit par détacher ses lèvres des siennes, après un échange des plus appréciable, il lui sourit et finit par lui répondre :

Cela fait partie des terres du domaine...Je me doutais que ça vous plairait...Je m'y voyais bien cet été, et plus tard avec les enfants qui pourraient jouer dans cette petite maison de bois, en faisant leur propre château...Sans parler du dragon qu'ils imagineront sans doute protégeant la grotte ! Et avec deux filles, Gabriel aura tout le loisir de jouer au chevalier !

Il laissa s'échapper un léger rire, s'imaginant déjà la scène, se voyant bien pique-niquer en ce lieu, directement sur l'herbe, entouré de ses enfants qui courraient partout, et d'ici là, qui sait, peut-être y en aurait-il un quatrième ?

Il lui prit les mains et se dirigea vers le petit chalet qu'il avait fait nettoyer et aménager. C'était simple, avec du mobilier en boit brut pour la plupart. Il voulait une impression de naturel. Cet endroit se voulait être un lieu à part, d'apaisement. S'ils étaient tranquilles au château, il y avait néanmoins tous les valets, les gardes, les visites...Ici, rien de tout cela. Juste eux...

Il ouvrit la porte et l’entraîna à l'intérieur, la laissant s'habituer au lieu, et avec un sourire, ajouta :

Ne sera-ce pas un joli château fort ?

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Si elle était souvent affublée du petit surnom de "démon", elle était en ce lieu aux anges. Ce lieu irradiait de lumière envahissant Athénaïs d'un immense bonheur.
Cette clairière était magique, on y respirait littéralement la joie et la quiétude.

Son sourire s'illumina et elle se jeta dans les bras de Louis-Philippe quand il lui apprit que ce lieu faisait parti du domaine, leur domaine. Ainsi donc ce décor féerique leur appartenait. Elle aimait Utopie, elle s'y était sentie chez elle au premier regard, mais si merveilleux que fut ce château il était...un château. Oh bien sur elle ne se plaindrait pas de vivre le rêve d'enfance de toutes femmes, vivre dans un magnifique château aux côtés de l'homme le plus extraordinaire qui soit, cet imaginaire était réalité pour elle. La petite paysanne sans le sou avait échangé la vie chaotique et sans avenir de bohème, contre la vie tout aussi chaotique d'un avenir radieux dans un palais. Aucune fée n'était intervenue, du moins pas comme on l'entend étant enfant. Athénaïs avait bien compris qu'elles ne s'étaient pas penchées sur son berceau pour lui offrir l'amour, la beauté, la réussite et que sais-je encore, et pourtant jamais elle n'avait eu à se plaindre.

Etait-ce la chance? le travail? la persévérance? l'espoir? Sans doute un peu tout cela à la fois, mais quelque soit la force qui a mis Louis-Philippe sur sa route, jamais elle ne saurait assez la remercier. Elle doit tout à cet homme. Non pas le château, les richesses et autres biens matériels dispensables, mais l'essentiel, elle lui doit l'amour sincère, une petite fille incroyable, chacun de ses fous rires et les battements de son coeur, elle lui doit tout simplement la vie.

Sans parler de ce paysage que le plus talentueux des peintres ne saurait imiter. Athénaïs se sentait si légère qu'elle dansait en marchant.
Alors c'est à nous ici?? enfin à vous? oh mon dieu! c'est tellement ... c'est...stupéfiant.

Elle le regardait, si beau qu'était ce lieu, il l'était bien davantage. Elle entrelaçait ses doigts aux siens alors qu'il lui prenait les mains. Elle le suivit à l'intérieur du chalet, et découvrit un tout autre univers. De la sobriété, du rustique, de la chaleur, la voici la véritable maison de ses rêves, celle qu'elle imaginait à la montagne. Elle caressa doucement le bois brut de la table, la visualisant pleine d'enfants, enfin pas huit non plus hein, et son "mari" qui rentrerait après une journée au grand air. Son esprit voyageait loin mais la voix de Louis la ramena sur terre et un sourire heureux ornait son visage.

Un bien joli château fort oui...Elle enroula les bras autour de sa nuque en se régalant de l'intensité qu'offrait ses yeux. Ils valaient tous les paysages enchanteurs du monde.ou notre repère secret , avant de voler ses lèvres dans un baiser passionné.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Un endroit simple à l'écart du monde...Un repère comme elle le disait si bien. Leur repère qu'ils garderaient secret et rien que pour eux. Il la laissa s'habituer aux lieux, en faire le tour, chose bien plus rapide et aisée que lors de la visite du château la veille. Lorsqu'elle vint se serrer contre lui, il l'entoura de ses bras, plongeant dans son regard avec un sourire alors que leurs lèvres se rejoignaient en un langoureux baiser.

Il prolongea quelque peu l'instant avant de se détacher d'elle, passant doucement sa main sur sa joue. La journée commençait à peine et ils avaient encore à faire, mais pour l'heure, il était temps pour eux de déjeuner, ayant quitté le château avec uniquement une tasse de chocolat chaud dans l'estomac. Il avait bien sur tout prévu, et demandé aux serviteurs de s'occuper de tout...Près de la petite cheminée, deux fauteuils encadraient un joli tapis posé devant, donnant une impression de chaleur. Un tas de bois empilé pour faire du feu juste à côté, il lui murmura :

Il fait frisquet, je vais allumer un feu...Installez-vous...

Tout en prononçant ces mots, il lui indiqua l'un des deux fauteuils. Les serviteurs avaient préparé un repas qu'ils avaient dissimulé dans un des placards, n'attendant plus qu'à être réchauffé. Et oui, il fait des cachotteries LP ! Il s'occupa du feu avant de se diriger vers un des placards où il ne trouva...Rien ?? Il avait pourtant bien demandé à ce que ce soit mis là ! Il eut comme une montée de nervosité. Ils allaient l'entendre les valets s'ils lui avaient fait faux-bond ! Il ouvrit un second placard, toujours vide,et bien sûr, ce ne fut qu'au quatrième qu'il trouva, enfin, ce qu'il cherchait !

Il sortit la marmite de là et alla l'accrocher au dessus du feu de cheminée pour en faire réchauffer le contenu.

Voyez ça, je vous ai même fait la cuisine !!

Bon, si on considère que mettre une marmite sur le feu, c'est faire de la cuisine ! Mais au moins, il n'y aura pas de mauvaises surprises ! Ne leur restait plus qu'à attendre que ce soit chaud pour déjeuner alors qu'il allait s'installer dans le fauteuil en face du sien. Ils se mirent à parler des lieux, à ce qu'ils imaginaient de leur avenir, ou plutôt, Louis-Philippe l'écoutait parler, car quand elle commençait, on ne savait plus l'arrêter ! Accoudé au fauteuil, le visage posé dans le creux de sa main, il l'observait tantôt attendri, tantôt amusé face à une jeune femme qui semblait surexcitée depuis son arrivée en ce petit paradis.

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Athénaïs regardait tout autour d'elle, totalement subjuguée par les lieux. L'intérieur bien que sobre, était tout aussi incroyable que l'extérieur. Incroyable parce-qu'il semblait sortir tout droit de son imaginaire.

Quand, enfant elle ne rêvait pas de beaux palais qu'une gentille fée lui aurait fait apparaître, qu'elle restait dans le terre à terre, quand elle en avait assez de parcourir les villes, les auberges glauques ou les tentes miteuses, elle s'imaginait parfaitement vivre dans cet endroit.
Ne manquait qu'un bon feu crépitant dans la cheminée et tout serait parfait. Comme s'il avait lu dans ses pensées, Louis-Phillippe s'enquit de cette tâche.

C'est vrai qu'il fait un peu frais.
La perte de ses bras la fit frissonner, tandis qu'il chargeait le foyer de bûches. Elle s'installa confortablement dans le fauteuil, l'observant. Qu'il était surprenant de le voir ainsi sans valets se plier en quatre pour le servir. Là il était tel qu'elle le voyait réellement, ici il n'était pas le Roi non, ici il était juste Louis, et Athénaïs ne put s'empêcher que de sourire.

Il semblait chercher quelque-chose, ouvrant tous les placards, que fabriquait-il encore? Cet homme est décidément pleins de surprises!

Puis-je vous aider?Elle allait se lever quand il sortit une grosse marmite qui bientôt vint rejoindre les flammes rougeoyantes de l'âtre.

Vous? Vous avez cuisiné? C'est vrai ce mensonge?

Elle se mit à rire, bien sur qu'elle ne croyait pas une seconde qu'il ait lui-même préparé le déjeuner, si tant est qu'il sache cuisiner, ce dont elle doutait fortement, encore faut-il qu'il eut trouvé le temps.
Pourtant le fait qu'il se soit donné autant de peine pour lui faire cette merveilleuse surprise, lui faisait chaud au cœur.

Si un étranger, un parfait inconnu entrait à cet instant, il ne verrait pas un Roi en compagnie de sa maîtresse, mais un couple comme les autres. Assis l'un près de l'autre, ils parlaient de tout et rien, ils riaient, mais malgré des paroles pouvant sembler anodines pour les autres, pour eux elles étaient essentielles. Leur avenir était tout ce qui importait et il promettait d'être magnifique comme l'était cette journée.

A plusieurs reprises, ils parlèrent des enfants, s'imaginant celui qui viendrait dans quelques mois, du moins l'espéraient-ils.
Athénaïs était intarissable quand il s'agissait de leur vie d'aujourd'hui ou de demain. Elle était tantôt surexcitée, tantôt rêveuse, accompagnant ses mots de gestes vifs. Oui quand elle était lancée, ses mains étaient aussi bavardes que ses lèvres.

Ce n'est qu'au bout du énième sourire amusé de Louis-Philippe qu'elle se rendit compte qu'il n'avait pas dit un mot depuis un moment. Il ne parle jamais trop, elle le faisait pour lui, des années à devoir se taire sans doute, qu'elle rattrapait en compagnie d'un homme qui l'écoutait.

Quoi? Je parle trop n'est-ce pas? Excusez-moi quand je suis partie sur un sujet qui me tient à cœur je ne sais plus m'arrêter... Mais je me tais...
Genre deux secondes bah oui mais il lui a parlé il faut bien qu'elle réponde, non? Elle riait en glissant ses mains dans les siennes, au moins elles elles resteraient muettes.
Elle regardait une fois encore la pièce, ce chaleureux tapis, le feu d'or qui les réchauffait, l'odeur boisée qui se mariait à la mousse sauvage de dehors, puis son regard se perdit dans celui de l'homme qu'elle aime.
J'aime vraiment cet endroit, merci pour ce cadeau...Je sens qu'on va être bien ici. J'ai l'impression que nous sommes réellement chez nous, il n'y a personne, pas de valets, pas de gardes, personne pour nous juger, il n'y a que nous et ça c'est exactement ce que j'espérais. Etre seule avec vous, rien que nous deux sans qu'on vienne nous interrompre...

Une légère fumée s'échappant du petit chaudron vint lui chatouiller les narines, d'ici peu le repas serait prêt.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Bien sûr, il n'avait pas préparé le repas, il ne savait pas faire cela, il s'était juste contenté de chercher après la marmite et de la mettre sur le feu, ce qui était déjà...Pas mal pour lui ! Ils conversaient, de tout et de rien, de leur avenir, des enfants qu'il espérait bien avoir, avec elle...Huit lui avait-il dit ! Ce qui l'avait fait bondir. Bien sûr, il n'était pas sérieux, même si....A force de plaisanter là dessus, l'idée avait fait son chemin, mais lorsqu'il se mettait à y songer sérieusement, il secouait la tête, tentant de remettre ses idées en place...Huit..Quelle folie !

Et alors qu'elle parlait, il l'observait, construisant ou du moins s'imaginant l'avenir qui s'offrait à eux, un sourire aux lèvres. Il ne répondait que bien peu, il faut dire que la demoiselle est un vrai moulin à parole. Il se contentait de l'écouter, l'observant, attendri, se demandant comment il avait pu être aussi bête, comment il avait pu lui faire tant de mal, à elle, cette femme qui lui donnait tout et qui le rendait heureux comme il ne l'avait jamais été auparavant.

L'après-midi se déroula simplement, un couple comme n'importe quel autre, dans un endroit caché du monde...Un lieu authentique et une tranquillité rare...Cet endroit serait leur repaire, le lieu où ils pourraient se retrouver en toute quiétude et où rien ni personne ne pourrait venir les déranger. Un endroit où ils étaient anonymes, un endroit où ils étaient simplement eux-mêmes l'espace de quelques heures, laissant tomber leurs masques et oubliant un instant le royaume, la politique et leurs tourments...

[24 décembre 1652...]

Ils avaient discuté de cela quelques jours auparavant, et décidé que pour les fêtes de la Sainte-Arlène, ils ne se retrouveraient que tous deux en tête à tête pour le jour du réveillon. Le lendemain midi, isl retourneraient au château et feraient un repas familial, une journée avec les enfants, et peut-être même la soeur de Louis-Philippe, selon ses propres projets.

Toujours est-il qu'il avait prévu une petite surprise, rien de grande envergure, mais cela deviendrait un petit rituel chaque année à présent. Il la laissa entrer en premier, l'air de rien, et, accroché à un petit sapin qu'il avait fait mettre à l'intérieur, se trouvait l'ange qu'il lui avait offert peu après leur rencontre, accompagné d'un second, mis en avant afin qu'elle puisse le remarquer et comprendre que celui-ci en était un nouveau, et il comptait bien, chaque année, renouveler cela...Je vous laisse imaginer dans 20 ans comment sera le sapin !

Il attendit qu'elle voit l'objet et s'approcha d'elle.

Bonne fête de la Sainte Arlène...

Il déposa un baiser sur ses lèvres. C'était là un petit clin d'oeil à leur rencontre, au premier cadeau qu'il lui avait offert. Il s'éloigna d'elle un instant et alla quérir une bouteille de champagne qu'un valet avait eu la bonne idée de mettre dans la neige quelques minutes auparavant afin qu'elle soit bien fraiche. Revenant auprès d'elle, il déboucha la bouteille, en remplit deux coupes, et s'installa sur l'un des fauteuils à côté duquel crépitait un feu de cheminée. Il l'invita à venir s'installer sur ses genoux, et tous deux entamèrent ainsi leur soirée...

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Depuis qu'ils en avaient parlé, Athénaïs comptait les jours puis les heures qui la séparaient de ce dîner de réveillon. C'était son tout premier, et qui plus est avec lui, ce qui rendrait ce moment spécial et inoubliable.
Ils n'étaient pas retournés ensemble dans leur repère depuis la surprise qu'il lui avait faite, mais Athénaïs avait eu besoin de se retrouver seule, sans personne, depuis qu'il lui avait raconté son entretien d'avec Luc. Elle était venue passer ses nerfs, sa frustration et sa peine entre ces murs, comme pour se ressourcer.

Elle avait apporté quelques éléments qu'elle aimait du château ou encore du linge et bibelots achetés ça et là qui conféraient au chalet une ambiance chaleureuse.
Et ce soir elle y retournerait avec lui et ils passeraient une soirée rien que tous les deux, une soirée comme elle les aime, les rares instants où ils peuvent se couper du monde, ceux-là même qui leur faisaient accepter les lourdes et prenantes charges de Louis.

Pour l'occasion elle portait une magnifique robe de velours rouge brodée d'or, assorti aux peignes qui maintenaient ses longues boucles, dégageant subtilement sa nuque.
Il la laissa le précéder à l'intérieur, mais ce n'était pas uniquement un acte de galanterie.
La pièce était encore plus belle que lors de son dernier passage. Ils avaient décoré le sapin à Utopie avec une Louisa à quatre pattes qui s'amusait plutôt à tout défaire, et un petit Gabriel curieux, qui déposait de ses toutes petites mains, les sujets qui lui attiraient l'oeil.

Mais ici, la pièce était féerique. Un joli sapin trônait près de la cheminée. Il avait lui aussi revêtu son habit de fête bien qu'ayant fait sobre, à l'image de la nuit qui s'annonçait. Ils tenaient à bout de branches quelques bougies qui se reflétaient sur la blancheur de la nappe.

Athénaïs s'émerveillait en regardant autour d'elle. Des fleurs d'hiver et des pommes de pins avaient pris leurs aises sur la table et ça et là .

Louis c'est...

Elle n'acheva pas sa phrase tandis qu'elle approchait de l'arbre, son regard se posa sur son ange. Elle n'oublierait jamais ce marché, c'était au moment où elle apprenait à connaître le Roi, le lendemain du jour où ils s'étaient embrassés, elle avait eu le coup de cœur pour ce petit morceau de cristal aux ailes d'or bien trop cher pour ses trop maigres économies. Elle se souvint que le Roi s'y promenait mais elle n'a jamais réellement su comment il avait pu deviner pour l'ange, l'avait-il vu alors qu'elle le rendait au vendeur à regret? Toujours est-il que quelques temps après, il le lui fit apporter par Robert alors qu'elle était retournée à Eu.

Elle avait refusé de le suspendre au sapin du château de peur qu'il ne soit brisé, elle le conservait comme le plus précieux des trésors dans sa chambre.
Mais que faisait-il là? Ce matin encore il était dans ses affaires et...
Un scintillement lui sauta aux yeux alors qu'elle caressait du bout des doigts son ange.

Comment avait-elle pu ne pas le voir? Son ange doré avait trouvé un compagnon encore plus étincelant que lui. Il était superbe, jamais elle n'en avait jamais vu de si beau.
Elle figea son regard sur lui, le prenant délicatement entre ses mains.

Elle frissonna de bonheur en sentant la douce chaleur du souffle de Louis derrière elle. Elle s'empressa de répondre à son baiser avec toute la passion et l'amour qu'elle ressentait pour lui.

Oh merci Louis, merci beaucoup, il est magnifique, tout ici est magnifique, merci mon Louis.
Elle eut beaucoup de mal à cacher son émotion, jamais personne n'avait été si attentionné avec elle et jamais elle n'avait pu imaginer que l'on puisse autant aimer quelqu'un.
Très bonne fête à vous également.
Elle rendit à son second ange sa place, l'admirant une fois encore.

Il se sentira moins seul.
Elle sourit, parlant du premier cadeau de Louis.
Serait-ce là une tradition de la Sainte-Arlène? Quoiqu'il en soit elle me plaît énormément.

Elle vint s'installer sur ses genoux après qu'il lui tendit une coupe de champagne enneigé. Elle sourit alors qu'ils trinquèrent. Autrefois, Elle ne buvait jamais de cette boisson réservée aux riches nobles, et si au début elle n'aimait pas vraiment cela, aujourd'hui, en particulier ce soir, il avait un goût des plus plaisant, il avait le goût du bonheur.

Oh mais où avais-je la tête? Je ne vous ai pas offert votre cadeau.
Elle abandonna ses genoux le temps de sortir de son petit sac un écrin sombre.
Tenez c'est pour vous. Très bonne fête Louis.

Offrir un cadeau à un homme n'est pas une mince affaire, surtout à l'époque, mais offrir un cadeau à un Roi c'est encore moins facile. Elle s'était creusée la tête, et au hasard d'une balade, elle était passée devant la boutique d'un horloger et là, devant les beautés de sa vitrine elle ne put résister.
Hélas aucune des montres présentées ne lui convenaient, alors après moult négociations, enfin après versement de quelques bourses, il accepta de lui en fabriquer une après explications très détaillées de part et d'autres.

Heureusement qu'elle s'y était prise longtemps en avance, c'était un véritable travail d'orfèvre, mais avec une bourse en plus, il avait pu être achevé à temps. Athénaïs aimait beaucoup regarder le mécanisme au travers du clapet, elle était tant intriguée et fascinée par ce fonctionnement tellement moderne.

Au dos, elle y avait fait graver:
"Les heures passées à vos côtés ne sont que de précieuses secondes qui nous mènent vers l'avenir.
Je vous aime,
Athénaïs"

Près de la montre se trouvait la clé pour la remonter, elle aussi très travaillée. Elle espérait que son présent lui plairait. Elle ne le quittait pas du regard, observant fébrilement sa réaction.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Une tradition de la Sainte-Arlène ? Pour les cadeaux oui, pour les anges...Disons que ce sera ma tradition personnelle...Et puis, peut-être que l'an prochain, ce sera vous qui m'offrirez un ange...

Dit-il tout en posant doucement sa main sur son ventre, sourire aux lèvres. Il était content que cela lui plaise, c'était surtout un clin d'oeil au premier cadeau qu'il lui avait fait, et à leur véritable rencontre, car même s'ils s'étaient déjà croisés quelques fois auparavant, rien n'égalait ce jour où ils s'étaient battus dans la neige avant de s'embrasser...

Elle le quitta un instant, se leva pour aller chercher une petite boite qu'elle lui donna. Il la regarda avant de prendre l'écrin, se demandant bien ce qu'il pouvait contenir. Il l'ouvrit et fut quelque peu surpris d'y découvrir une montre. L'objet était fort rare et onéreux, et au vu du travail effectué dessus, celle-ci avait été faite avec grande minutie, c’était là un véritable travail d'orfèvre. Il n'en avait guère vu souvent, il se rappelait que son père en avait une, mais de loin pas aussi belle que celle-ci.

Elle est...magnifique...Merci...

Il regarda la montre et la retourna. Lorsqu'il lut les quelques mots gravés, un sourire s'afficha sur ses lèvres. Se redressant, il déposa un tendre baiser sur les lèvres d'Athénais avant d'ajouter :

Elle ne me quittera pas...Elle me permettra d’égrener chaque minutes qui, malheureusement, me séparent trop souvent de vous...Attendant avec impatience le moment où l'aiguille m'indiquera qu'est venu l'instant où je vous retrouverais.

Et peut-être qu'il sera un peu plus ponctuel à ses rendez-vous...Parce que ce n'est pas trop son fort ça ! Il prit la petite clé et remonta la montre, la mettant à l'heure, du moins, approximativement, n'ayant rien qui lui permette de le savoir avec exactitude en cet instant, et la glissa dans sa poche, faisant bien attention à ce qu'elle y soit profondément enfouie afin de ne point risquer de la perdre.

Il joignit alors sa main à la sienne, entrelaçant leurs doigts alors qu'il se levait, l'emmenant vers la petite table.

Tout cela m'a ouvert l'appétit...

Il la laissa s'asseoir, repoussant sa chaise derrière elle avant d'aller s'installer. Un plateau était posé sur la table avec leurs entrées. Une bouteille de vin choisie en fonction trônait là. Ne restait plus qu'à déguster ce repas dans la tranquillité.

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

C'est une fort jolie tradition que vous venez d'instaurer là, elle me plaît énormément.

Elle lui sourit, posant la main sur la sienne alors qu'il lui caressait doucement le ventre.
C'est là mon vœu le plus cher.

Lui donner un autre enfant était tout ce qu'elle souhaitait pour l'année qui s'annonçait. Ils se l'étaient imaginé plusieurs fois, tantôt une petite fille tantôt un petit garçon, peu importait.
Ils s'étaient pris et surpris à aimer les enfants qu'ils en espéraient d'autres.
Athénaïs n'avait jamais eu de famille alors elle avait décidé de créer celle dont elle avait toujours rêvé et manqué.

Toujours à ses pensées d'avenir, elle observait la réaction de Louis-Philippe à l'ouverture de l'écrin.
L'éclat de l'or venait d'illuminer son visage, habillant son regard d'une lueur scintillante.
Il semblait à la fois étonné et touché de ce cadeau. Athénaïs lui sourit, ravie de constater qu'elle avait fait le bon choix.

Je suis heureuse qu'elle vous plaise.

Elle admira son sourire alors qu'il lut les inscriptions au dos de la montre. Elle ne put retenir le sien quand il reprit la parole. Ce fut son tour d'être troublée. Ainsi donc comme elle, il n'aimait guère son absence. Souvent, dans son bureau de la mairie, Athénaïs râlait après le carillon de Notre-Dame qu'elle accusait de vouloir la retenir loin de lui en lui annonçant des heures qui se refusaient d'avancer.

Elle n'avait jamais vu de montre avant de s'intéresser à la boutique de l'horloger, au château bien sur ils avaient l'heure, mais de si petites pendules elle ne connaissait pas, un objet rare pour une personne rare.

Alors j'espère que cette aiguille s'empressera de vous rendre à moi.

Elle lui sourit et le suivit jusqu'à une magnifique table ornée de quelques bougies, de fleurs, de branches de gui et de houx, et de pommes de pin comme dans le reste de la pièce. La blancheur de la nappe s'était parée de poussière d'or aussi brillante qu'un ciel étoilé.
Des petits bonhommes de neige en bois peint seraient les témoins muets de ce dîner de fêtes.

Humm tout ceci donne faim en effet.
Athénaïs jeta un regard envieux et gourmand aux assiettes de foie gras et autres charcuteries qui les attendaient. Elle prit place, ajustant sa robe de velours et sourit tendrement à Louis.
Quand leurs verres furent emplis, ils trinquèrent à cette merveilleuse soirée, leur première nuit de Sainte-Arlène ensemble, enfin réunis. En trempant ses lèvres dans le doux breuvage, elle ferma un instant les yeux et fit le voeu qu'elle soit la première d'une très longue suite.
Elle lui caressa la main, entrelaçant leurs doigts, lui souhaitant un bon appétit, avant de mordre de bon coeur dans sa tranche de foie d'oie.
La suite du repas promettait d'être exquis à en juger par l'entrée. Athénaïs ne pouvait s'empêcher de sourire, ni même ne le voulait tant elle était heureuse. C'était une jeune femme parfaitement épanouie et comblée qui plongeait ses yeux dans ceux irréels de celui qu'elle aimait par dessous tout.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Leurs doigts entrelacés, ils dégustaient ce repas en tête à tête, profitant du calme et de la tranquillité des lieux, chose rare pour eux. Les plats s’enchainèrent, le temps passa, discutant de tout et de rien mais surtout ne laissant aucune place aux soucis quotidiens et aux malheurs qui avaient pu les toucher.

Le lendemain, ils avaient prévu un repas, le midi, en famille avec les enfants et sa sœur. Ils avaient même prévu des petits cadeaux pour les deux petits et de les laisser s’amuser un peu dehors. Avec la neige, ils auraient de quoi faire, surtout Gabriel, Louisa étant encore un peu petite pour tout cela.

Mais en attendant, ce soir, c’était soir de fête et rien ne devait assombrir le magnifique sourire qui ornait le visage de celle qu’il aimait. Il la mirait, perdu dans ses pensées, abandonnant quelques instants son dessert, repensant à ce qui lui taraudait l’esprit depuis quelques temps déjà. Il n’avait cessé d’y penser, de réfléchir à la façon dont il lui annoncerait cela, mais si quelques idées étaient ressorties, il restait néanmoins loin d’avoir préparé tout un discours. En vérité, il n’avait pas prévu de moment, ni quels mots exactement il allait dire, se disant que le jour où l’instant s’y prêterait, sans doute se déciderait-il. Et en cette soirée, il eut l’impression que c’était le bon moment…Sortant de ses pensées, il regarda si elle avait terminé son repas avant de reprendre sa main et, se levant, de l’emmener devant la cheminée.

Athénaïs…J’ai quelque chose à vous dire…A vous demander…Je ne sais comment cela sera accueilli étant donné…Qui je suis…J’ai d’ailleurs pensé que cela ne devrait pas être connu de quiconque, que cela devrait rester secret…Ça nous éviterait, enfin surtout à vous, quelques soucis, mais si vous préférez que cela soit su, ce n’est en aucun cas un souci pour moi, et sachez que je ne m’en cacherais aucunement si vous acceptez et décidez que cela doit être connu !

Il n’arrêtait plus de parler sans pour autant aller droit au but. En réalité, il était en plein stress et commençait à partir dans un grand discours auquel elle ne devait rien comprendre et qui ne ressemblait en rien à ce qu’il voulait faire à la base. Il se mit à se maudire intérieurement, finalement, il aurait peut-être dû préparer ça un peu plus plutôt que d’improviser ! Ressaisis-toi bon sang ! Il fallait dire qu’il n’avait jamais fait cela auparavant, tout ayant toujours été arrangé, planifié dans sa vie… Jusqu’à ce qu’elle y entre… Il fouilla dans le fond de sa poche et sentit l’écrin contenant le bijou qu’il comptait lui offrir. Le laissant là pour l’instant, il prit ses mains dans les siennes et posa un genou à terre tout en la regardant.

Je sais que tout ceci doit vous paraître confus…Mais au final, les seules choses à retenir c’est…Que vous êtes celle que j’attendais…Celle qui fait battre mon cœur comme personne ne l’a jamais fait auparavant…Je vous aime, Athénaïs, plus que tout, plus que ma vie. Sans vous, je ne suis rien…Je ne saurais supporter de ne pas vous voir chaque jour, de ne pas vous avoir à mes côtés à chaque instant…Aussi, ce jour, je vous le demande…

Il relâcha ses mains et plongea la sienne dans sa poche, en sortit l’écrin qu’il ouvrit, laissant apparaître une bague ornée d’une émeraude entourée de diamants.

Voulez-vous m’épouser ?

Le cœur battant à tout rompre, il resta ainsi, sans bouger, plongeant son regard dans le sien en l’attente d’une réponse qu’il espérait déceler dans ses yeux avant que ses lèvres ne lui donnent le verdict…

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Cette soirée resterait à jamais gravé dans la mémoire et le cœur d'Athénaïs. Elle serait la plus belle de sa vie, celle qui supplanterait toutes les autres.
Le dîner s'était passé à merveille avec un repas de la Sainte Arlène des plus succulents et une atmosphère des plus romantiques.

Tout était absolument parfait, pas la moindre fausse note, pas le moindre souci, une soirée digne des plus grands romans, une soirée qui lui rappela leur première nuit à Utopie.
Le monde pouvait s’écrouler, plus rien n'avait d'importance, rien n'aurait pu troubler son bonheur.

Le repas s'achevait mais Louis semblait ailleurs, son regard n'était pas soucieux pourtant son esprit paraissait vagabonder. Elle lui sourit alors qu'il l'emmenait près de la cheminée, toutefois elle commençait à s'inquiéter quand il prit la parole.

Rien ne laissait présager un énième drame, mais sa voix trahissait une certaine émotion. Elle le regardait sans mot dire, mais totalement perdue. Elle ne comprenait pas un traître mot de ce qu'il lui disait.
Tout cela n'avait aucun sens, de quoi parlait-il? Quels soucis ? Que garder secret ? Tout ceci était incompréhensible, les gens savaient pour eux, ils savaient aussi pour Louisa, jamais ils ne s'étaient cachés.

Je ne ...
Elle ne sut terminer sa phrase qu'il s'agenouilla, continuant de dire des choses confuses oui elle ne pouvait le contredire là. Mais la confusion fut heureusement de courte durée. Il lui déclarait ses sentiments, oh non pas qu'il ne l'ait jamais fait, mais jamais de cette façon. Il n'était pas genre à s'épancher et cela tous le savaient, pourtant quand ils sont seuls c'est un autre Louis-Philippe qu'elle avait face à elle. Et celui qui se dévoilait en cet instant était au-delà de ses espérances.

Chaque mot prononcé traduisait ses propres pensées, elle aimait cet homme plus que sa propre vie, elle n'envisageait pas un monde où il ne serait pas, elle savait impossible de survivre un seul jour sans lui, elle donnerait sa vie pour la sienne, se condamnerait sans la moindre hésitation à l'Enfer pourvu qu'il y soit aussi.

Ses yeux scintillaient à mesure que des perles limpides vinrent les habiller, mais ce n'était rien en comparaison de l'éclat de l'émeraude qui vint s'y refléter. Elle se révélait, précieuse, au centre de flamboyants diamants, délicatement posée dans son écrin de velours.
Athénaïs était époustouflée et totalement interdite...
Tout ceci lui semblait si irréel, qu'elle portait la main sur sa bouche comme pour réprimer un cri de stupéfaction qui l'aurait arrachée de ce fabuleux songe.

Jamais elle n'avait osé rêver cette scène qu'elle savait pertinemment inaccessible.Tout les séparait, tous le voudraient encore. Elle avait accepté sa condition, elle savait que pour elle il n'y aurait jamais d'autre avenir que celui auquel elle s'était résignée. Elle avait renoncé à une vie rangée et tranquille, à son honneur, du moins la vision que s'en font les « bien-pensants » . Il est le Roi elle n'est qu'une paysanne dans une belle robe, comment a t-il pu ne serait-ce que la voir ?

La raison engagerait ici sa plus grande bataille face à la passion. Elle devrait refuser, lui dire que ça ne serait pas convenable, qu'il a besoin d'une reine et non d'une épouse... et pourtant, en cet instant elle avait absolument tout oublié, elle réalisait à peine où elle était en sentant ses larmes glisser le long de ses joues. Plus rien n'existait que cet inoubliable moment, il n'y avait plus qu'un homme qui demande à la celle qu'il aime de devenir sa femme et elle qui lui dit de tout son cœur oui.

Oui...c'est oui, je le veux autant que je vous aime.

Ses larmes se mêlèrent à son sourire ému. Son cœur battait à tout rompre, contrastant avec son souffle coupé. Il la surprenait souvent et la comblait comme personne ne saurait le faire. Elle avait su que c'était lui et que ce serait toujours lui dès l'instant où leurs lèvres s'étaient touchées, scellant son destin au sien, et ce soir elle ressentait la même émotion vive que la première fois où elle avait tenu Louisa dans ses bras. Elle comprenait explicitement le véritable sens du mot « bonheur , bien qu'ayant beaucoup de mal à réaliser alors qu'elle ses yeux flous s'étaient noyés dans les siens.

Messages : 4263 Date d'inscription : 25/03/2011 Ville : Paris

Cela lui sembla durer une éternité entre le moment où il lui avait demandé et le temps qu'elle lui réponde. Son coeur battait la chamade alors que son regard ne se détachait pas du sien, dans l'attente de ce qu'il espérait être une réponse positive. Il ne savait que trop bien qu'elle risquait de refuser pour tout un tas de raisons...La royauté, et les soucis que cela engendrait...C'est pourquoi il avait fait ce petit discours d'abord, un prologue des plus confus mais qui avait fini par prendre tout son sens au vu de la suite des évènements.

Il savait pertinemment qu'Athénaïs n'avait pas envie de devenir reine, surtout parce qu'elle ne s'en pensait pas capable, opinion qu'il ne partageait guère. Toujours est-il, que capable ou non, il n'avait guère envie de lui imposer quelque chose qui ne lui plairait pas, à la fois un statut, un titre, et un travail. Car être reine n'était pas de tout repos. Mais aussi, il savait qu'Athénais ne voyait pas en lui le Roi, si ce n'est lors des réunions de travail, mais l'homme qui se cachait derrière ce masque qu'il arborait en public.

Et ce jour, c'était l'homme qui faisait cette demande. Il ne voulait pas d'une reine, il n'en avait guère le besoin ni spécialement l'envie...Mais ce qui était sûr c'est qu'il la voulait elle. Qu'il voulait lier sa vie à la sienne, prendre cet engagement, même s'il devait être caché de la plupart des gens. Eux seuls et leurs proches sauraient, et cela lui convenait parfaitement. Ils aviseraient plus tard si cela devait changer, mais pour l'heure, c'était ainsi...

Il ne doutait pas, la connaissant, que l'idée de faire cela secrètement et en petit comité lui plairait, ça avait un petit côté romanesque et romantique. Il lui faudrait prévenir leurs proches afin de préparer les choses comme il se les imaginait. Moins il y avait de monde dans la confidence, mieux c'était. Et surtout, il n'avait pas envie de tout révéler de ses idées à Athénaïs, gardant un peu de mystère...

Il eut un sourire lorsqu'elle lui répondit et, sortant la bague de son écrin, il lui glissa à son annulaire gauche avant de se relever, déposant un tendre baiser sur ses lèvres avant de la serrer contre lui. Fermant les yeux un instant, appréciant ce moment de tendresse et de soulagement, car il faut bien l'avouer, jusqu'à ce qu'il ait sa réponse, il n'en menait pas large ! Il lui murmura quelques mots :

Vous n'imaginez pas comme vous me rendez heureux...Je vous aime tant, Athénaïs...

Messages : 1758 Date d'inscription : 04/10/2011

Elle était incapable de bouger, de penser tout juste respirait-elle. Et si tout cela n'était qu'un mirage ? Elle souhaitait profiter de ce rêve encore un peu, laissez lui encore quelques minutes, quelques secondes mais que personne ne la réveille, que personne ne lui dise qu'il n'est pas à elle, qu'elle a imaginé ces derniers mois, que personne ne vienne lui affirmer que sa réalité n'est en fait que chimère, elle ne saurait le supporter.

Elle sentait dans son dos la chaleur du bois qui crépitait inlassablement dans la cheminée. Comment pouvait-elle percevoir aussi distinctement ce son et le bienfait des flammes s'ils ne sont qu'illusion?

Elle fut extirpée de son fabuleux rêve par la fraîcheur soudaine de l'or qui glissait à son doigt.
Cette bague était un ravissement pour les yeux, son éclat irréel. Pourtant elle sut à cet instant qu'elle n'était ni endormie, ni prise de folie. Encore que pour la deuxième option ça reste à démontrer.

Elle venait de dire oui à l'homme de sa vie, ce qui peut sembler commun sauf que cet homme n'est pas commun, il est l'homme le plus puissant du Royaume, le plus vénéré ou au contraire le plus détesté du pays, il est le Roi de France.
Ainsi donc la passion l'avait une fois encore emportée sur la raison, alors si cela n'était pas pure folie...

Elle répondit à son baiser oubliant comme chaque fois le monde dans lequel elle vivait. Elle s'abandonnait fébrilement à ses bras souriant béatement alors qu'elle enfouissait sa tête contre son torse, savourant ce doux aveu murmuré au creux de son oreille.

Moi aussi je vous aime mon Louis. Tout cela est tellement insensé, c'est de la folie... ma tête devrait dire non mais mon cœur lui il est à vous.
Vous faîtes de moi la femme la plus heureuse qui soit, jamais je n'aurais pu envisager un tel bonheur, merci mon Louis, merci pour tout.

Elle reprit ses lèvres fougueusement avant de l'attirer contre elle, ne gardant que sa bague, pour plonger dans l'intensité d'une nuit de fiançailles passionnée.

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