[RP] Accueil des nouveaux arrivants

Marie-Jeanne esquissa un sourire. Nul doute que Charles ne s'opposerait pas à sa proposition. Toutes les bonnes volontés étaient les bienvenues. Et puis, s'il ne la prenait pas, Marie-Jeanne la prendrait bien à l'intendance ou la proposerait bien au Conseil d'Etat.

- Je vous tiendrai rapidement informée de sa réponse. Où pourrais-je vous envoyer la réponse ? A votre adresse actuelle ou souhaitez-vous loger à l'auberge de Chimène ?

- Vous savez quoi ? Non... Mais je vais vous le dire moi. C'est un véritable souci la poste à Paris.

Et Pauline de s'emballer.

- Je ne comprends toujours pas pourquoi nous, Parisiens, pouvons correspondre avec la province et l'étranger et qu'il n'y a rien de prévu encore pour envoyer des plis à l'intérieur de Paris même ! Ce n'est pourtant pas impossible de mettre en place une poste, aussi petite soit-elle, non ?

Et Pauline de trouver la solution.

- Alors en attendant, y'a qu'une solution : ouvrir la fenêtre et gueuler. Mais si je traîne sur la rive gauche, faudra gueuler fort... très fort !

Et oui, à chaque problème sa solution !

....
(hrp :
petite Poste (de Paris)
En 1653, les habitants de Paris peuvent correspondre avec la province et l´étranger, paradoxalement il est impossible d´écrire à l´intérieur de la capitale, impossible de faire porter un pli, du moins officiellement, d´un quartier à un autre. Le 17 juillet de la même année, une ordonnance de Louis XIV donne satisfaction à un maître des requêtes, Renouard de Villayer, de combler cette lacune et de créer la petite poste de Paris. Le port de ces lettres doit être acquitté d´avance à laide d´un billet de port payé qui vaut un sol. La Petite Poste n´eut pas le succès escompté et disparut presque aussitôt.)

Marie-Jeanne ne put s'empêcher de rire.

- Heureusement que la mairie a les moyens de payer des coursiers pour ne pas avoir à passer par les postes ! Imaginez si tout le monde devait se mettre à la fenêtre et hurler au vent son message... On ne s'entendrait plus penser !

Marie-Jeanne réprima un bâillement d'un revers de main.

- Excusez-moi... Donc vous traverseriez la Seine ?

- C'est pas bête ça d'avoir créé des coursiers pour faire les courses de la poste et ouvert des postes à des postiers qui courent.

Une telle parade aux difficultés de communication de ce siècle la laissa pantoise d'admiration durant quelques secondes. Marie Jeanne baillait de fatigue. Bailler d'ennui était impossible pour cette femme-là, l'ennui, la Marie Jeanne, elle ne connaît pas.


- Ne vous excusez pas, on ne s'excuse pas lorsque le corps s'exprime. Traverser la Seine ? Vous m'auriez demander de traverser la Manche, j'aurais un peu hésité, mais la Seine... ça va, j'arriverai sur l'autre rive sans me noyer. Par contre, je n'ai pas de costume de bain. Dites, ça choquera si je le fais à poil ?

A peine sa phrase terminée, la porte s'ouvrit et une jeune femme fit son apparition. Le doute s'installa. Le doute, vous savez, celui qui vous envahit quand vous ne savez pas si vos paroles ont été entendues ou pas.


Alors Pauline observe la nouvelle venue.


Elle a l'air un peu surprise... Schling ! One point pour le "elle a entendu".
Elle bégaie un peu.... Schling ! Two points pour le "elle a entendu".
Elle lève des yeux gênés et timides... Schling ! Three points pour le "elle a entendu".

Que faire dans ces cas-là ?

Et bien pour Pauline, une seule solution : Etre naturelle !

- QUOIiiiiiiiiiii ??? C'est Le bureau d'accueil ici ???


Etre naturelle et taquine, sinon ce n'est pas rigolo.

- C'est pas le SRNP ? Le Service de Recrutement des Nageuses à Poil ?


Alors oui, c'est puéril, enfantin, digne d'une gamine qui mérite une bonne fessée mais au moins, là, une chose est sûre : y'a plus de doute possible.

Cette femme est folle. Que fume-t-elle exactement ? Elle allait pour lui répondre qu'elle préconiserait plutôt le passage de la Seine par les différents ponts de la ville quand une jeune femme entra et se mêla à la conversation. Marie-Jeanne ne put cacher un certain amusement.

- A vrai dire, si je tiens à vous garder toutes deux en vie, je vous conseille véritablement d'utiliser plutôt les ponts pour traverser la Seine... Et je ne suis pas maire ! Je suis plein de choses, mais pas maire. Et si vous voulez que je vous recontacte, il va vraiment falloir me donner une adresse pour que je sache où vous trouver et que j'ai pas à faire tous les ponts de Paris pour vous guetter en train de les traverser !

Elle se tourna alors vers la nouvelle arrivante et lui sourît.

- Soyez la bienvenue à Paris, demoiselle. Seriez-vous également intéressée par l'idée de rejoindre l'équipe municipale ? En quoi puis-je vous être utile ?

Marie-Jeanne esquissa un sourire. Il est vrai qu'elle était prompte à faire la proposition. Mais elle évaluait d'abord les gens à l'impression qu'ils lui donnaient. Et ces deux jeunes femmes avaient l'air motivées et elle aimait cela. Paris avait besoin de gens comme ça.

- J'ai commencé en apprenant sur le tas. Et me voilà avec tout un tas de responsabilité. J'ose même dire que je pense que l'on apprend mieux comme cela qu'en lisant des livres...

Il commence à se faire tard et je n'ai pas encore mangé... Que diriez-vous de continuer cette conversation autour d'une bonne assiette ? Je connais une taverne non loin dont les plats sont délicieux.

Personne ? Mais non ! Il n'y a pas personne ! Bon... disons juste que Marie-Jeanne s'était éclipsée aux latrines ! Elle revint au bureau avec une cruche d'eau bien fraiche. Un sourire s'afficha sur son visage quand elle vit qu'une jeune femme l'attendait.

- Bonjour mademoiselle ! Je vous en prie, installez-vous...

Elle désigna la place en face de son bureau.

- Puis-je vous offrir à boire ?

En attente de la réponse, elle se servit.

Ne perdant pas la main, elle servit également Emeraude. Tout en l'écoute, elle but quelques gorgées du sien avant de répondre.

- Eh bien vous savez, on trouve beaucoup de choses à Paris : des boutiques, des monuments, des institutions prestigieuses, la Cour de France, l'armée royale... Mais, il nous manque cruellement quelque chose l'été : la plage. Avec cette chaleur, les pavés deviennent brûlants et les Parisiens n'hésitent pas s'exiler quelques temps sur les côtes, où pour les plus modestes à se réfugier dans une retraite spirituelle au frais dans les différentes abbayes...

C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle ne s'était même pas présentée.

- J'allais oublier... je suis Marie-Jeanne le Chardonneret, maire de Paris. Vous ne m'avez pas donné votre nom non plus...?

Les yeux encore bien rouges à force de pleurer, le regard ne pétillant plus comme jadis, Marie-Jeanne errait littéralement entre les murs de la mairie. Son unique aide était partie en retraite spirituelle pour l'été. Elle était là parce que finalement elle ne savait pas quoi faire d'autre. De là à dire qu'elle était efficace, c'était une autre paire de manches !

Une jeune femme entra. Marie-Jeanne tenta d'esquisser un sourire, bien que terne.

- Bonjour ! Soyez la bienvenue à Paris. Que puis-je faire pour vous ?

Elle observa la personne qui venait de l'accueillir. Et elle s'était bien aperçue des yeux rougis de celle-ci. Elle même ayant aussi  les yeux bouffis par des larmes de deux jours, espérait que celà ne se vit pas trop , et  essaya d’avoir une posture des plus convenable.

- Bonjour, je vis actuellement chez Monsieur de ...s'arrêta un instant et se souvint des recommandations que l'on lui avait faites plutôtchez mon oncle. Il m'envoie auprès de vous afin que je puisse me rendre utile et m'accoutumer à la ville. Tout en discutant , elle dissimula la lettre de son père dans la manche de sa robe.

Chez Monsieur de... Puis un silence. En temps normal elle aurait été étonnée d'un tel passage sous silence. Pour elle peu lui importait la famille. C'est la personne elle-même qui comptait. Et cela valait encore plus maintenant qu'elle était en "pilote automatique". Elle n'avait pas le cœur à se poser des questions. Elle avait en face d'elle une personne qui voulait se rendre utile et cela tombait bien puisqu'elle avait sérieusement besoin d'un coup de main !

- Eh bien j'ai pléthores de fonctions à vous proposer. A vrai dire je dois m'occuper seule de la mairie actuellement. Tous les postes sont vacants : conseiller aux finances, conseiller à l'accueil, conseiller à la sécurité, conseiller à l'animation... Avez-vous des compétences particulières dans un domaine ou une affinité ? Ou peut-être souhaiteriez-vous faire autre chose, vous investir dans un autre domaine ?

Ne craignez pas de ne pas avoir d'expérience préalable. On débute tous un jour. Je serais là s'il y a un problème, alors n'hésitez pas à me dire ce qui vous intéresse le plus.

Elle esquissa un sourire qui se voulait rassurant.

- En principe, il y avait une jeune femme qui occupait ce poste. Mais depuis la mi-juillet, elle est partie en retraite spirituelle. Je n'ai pas de nouvelles d'elle. Je ne saurais donc dire si elle souhaite ou non revenir un jour. Mais nous aviserons le moment venu. Peut-être acceptera-t-elle de prendre un autre poste... En attendant les nouvelles élections, je vais tâcher de vous préparer à ce poste du mieux que possible.

Marie-Jeanne chercha dans son bureau son nécessaire à écriture pour le sortir et noter une information. Un froncement de sourcil plus tard, elle regarda Alexandrine, confuse. Lui avait-elle donné son nom ?

- Je vous prie de m'excuser mais... Pourriez-vous me rappeler votre nom ? Et m'indiquer une adresse où je pourrais vous faire porter les clefs de la mairie ?