[rp]Manoir Beau rivage des lilas blancs

~~le manoir Beau rivage des lilas blancs ~~
Wesley & hélèna De Lhavilland

Manoir beau rivage des lilas blancs tel est le nom de leur résidence
Ils ont quitté Paris pour revenir aux sources, il y a longtemps que mon tendre époux Wesley d'origine de la ville de EU, quand à moi, j'ai débarquée un mois de février sur les plages de Rouen.

Nous avions décidé de repartir vers l’océan ou l'air vivifiant de la mer est bénéfique pour nos enfants
Il est vrai qu'il y a déjà quelque temps que nous sommes au bord de la mer, après avoir consulté le cadastre, nous étions les heureux propriétaires d'un bout de terre donnant sur la mer.

Tout avez été fait à temps des artisans venus faire les travaux quand un matin, le chef de chantier venait leur dire

Voila votre demeure, tout en s’effaçant, nous laissant émerveillés.

Tous deux Wesley et moi regardions l'ouvrage en me blottissant contre son épaule, lui donnant aussi le plus tendre des baisers, lui disant

- mon tendre amour ! Vous voila dans notre résidence secondaire, ici au moins nous sommes loin des sarcasmes de la ville, enfin l'air est si vivifiant pour nos enfants et nous même

Tout bas je lui disais en l'embrassant tendrement quand nos lèvres se joignirent dans un élan de passion et de tendresse loin des regards indiscret, je me doutais que mon tendre époux allait me prendre dans ses bras pour franchir le pas de notre manoir,

- Je t’aime tant mon amour, tu es merveilleux.

Serrés l’un contre l’autre, la main autour de sa taille, sa tête penchée sur mon épaule, ma douce me parlait de notre nouvelle résidence avec la joie et le bonheur qui l’étreignaient. Je laissais sa voix suave et chaude me transportait et le regard attentif, je l’écoutais et admirais notre nouveau nid d’amour et de tendresse qui allait recevoir toute notre petite famille. J’imaginais déjà nos enfants courir et jouer dans le grand jardin, aux longues promenades sur la plage, aux baignades, aux pâtés fait dans le sable, aux ballades à cheval sur les rivages, à la pêche dans le port… Que du bonheur pour nos enfants et pour nous tous !

Le sourire ne m’avait point quitté que lorsqu’elle m’offrit ses adorables lèvres en un baiser passionné.

Je t’aime tant aussi, mon amour, tu es magnifique et merveilleuse, tu es la joie et le bonheur de notre foyer… Alors, ma chérie, qu’attendons-nous pour entrer chez nous ?

Tout en riant aux éclats, je la prenais dans mes bras et la faisais tournoyer, volants et jupons au vent puis m’avançais vers la grande porte d’entrée, montant les quelques degrés de l’escalier pour la poser sur ses pieds dans le hall où les enfants accouraient vers nous pour nous couvrir de baisers, laissant Louise et Sara derrière eux.

Voilà, ma bien-aimée, nous sommes enfin, chez nous… Oui, venez mes petits trésors, maman et papa sont là et ne vous quitteront plus.

Je souriais aux éclats dans les bras de mon tendre époux d’amour, enfin ils avaient leurs résidence à EU, les enfants confier à leurs nourrices le temps des achèvements des travaux ont hébergés dans un lieu sur, mais ce que je ne savais pas c’est que déjà Louise et Sara étaient « Au beau rivage ».

Avant d’entrer dans le hall de l'entrée, j’embrassais mon tendre amour en lui disant.

- Mon cœur, une nouvelle vie s’offre à nous, je suis heureuse que nous ayons prit cette décision. et quand je suis allée Paris, j’ai eu une conversation avec Vincent et Martha, ils doivent venir, avec Julien, j’ai recommandé à Vincent d’aller voir la mère supérieur St louis, puis j’ai dis à Vincent de venir Ici a eu pour les fêtes.

Je n’avais pas eu le temps de lui dire que Sorbonne, Mistral et Rubis le poney de notre princesse seront aussi chez nous lorsque Vincent viendra, que les enfants à ma grande joie accourant prés de nous, venant nous sauter au cou laissant Louise et sara, je regardais un instant le sourire aux lèvres, Louise pleurer de joie de voir à nouveau notre famille uni dans le bonheur.

- Ho oui mes amours,plus jamais, papa et maman ne vous quitteront, on vous aime tant mes petits anges.

Magnifique, mon amour ! Tu es formidable pour avoir eu la merveilleuse idée de faire venir tout le monde pour les fêtes de Noël. J’en suis ravi et heureux.

Comme les enfants couraient vers nous, je m’accroupissais à leur hauteur, des larmes de joie dans les yeux, je serrais très fort tour à tour, Ambre, Richard, Aurore et Marine, la fille d’Alban et d’Ode. Je fermais les yeux pour savourer leur étreinte, fort heureux par ses retrouvailles car leurs enfants étaient pour eux, plus que sacré, ils étaient la prunelle de leurs yeux, ils étaient leur vie, leur avenir…

Une tendre et douce pensée aussi pour ma fille Elisabeth que j’avais eut avec la défunte Reine Loysse… Qu’était-elle devenue ? Je pensais à Loysse qui était partie avec notre fille sans même me prévenir ni me donner des nouvelles. Que devais-je penser de tout cela ? Quelle mouche l’avait piquée ? Pour qu’elle me laissa dans l’ignorance la plus totale. Me posant toujours la question cruciale, où se trouvait donc ma fille Elisabeth depuis le décès de sa mère ? Chez le Roi ? Certes, mais Loysse ne voulait en aucun cas, que sa favorite Athénaïs ne s’en occupe ni l’élève. Je l’avais mise au monde et elle m’avait séparé d’elle intentionnellement, quelle cruauté infâme de la part de sa mère, me demandant ainsi si elle s’était jouée de moi pour passer son temps ou si elle m’avait vraiment aimée comme elle le prétendait…

Soupirant profondément avant d’ouvrir les yeux et poser mon regard sur la réalité d’amour et de tendresse de l’innocence enfantine accrochée à mon cou et blottie dans mes bras. Je répondais à ma petite princesse tout en lui caressant doucement la joue…

Oui, ma petite chérie, c’est notre deuxième maison et papa et maman ont été obligés de quitter Paris pour des raisons de convenances personnelles… Et bien… Rubis, ton poney est resté à l’Espérance mais on le fera venir plus tard avec Mistral et Sorbonne. Oui, mon petite cœur, ils vont être tous ici pour fêter Noël.

Puis mon regard se tourna vers Richard qui nous écoutait parler, son pouce dans la bouche, sa tête bouclée posée sur mon épaule.

Et bien, mon beau poupon, tu as pris de la hauteur, on dirait… Tu seras grand et fort comme papa… Hum, et en sagesse où en es-tu ?

Nannnn… Pas… Pas pou..pon, moi Ichard… Nannnn… Papa… zaze moi.

J’en suis certain, mon chéri !

Je soulevais la tête et vis Aurore dans les bras de sa mère, je me soulevais et pris notre fille dans mes bras. Je lui pinçais délicatement le petit bout de son nez et l’embrassais sur son gracile petit front puis jouant avec ses petites boucles de cheveux tandis qu’elle me regardait avec ses grands yeux couleur émeraude.

Mon petit ange, tu es belle comme un cœur, tu ressembles de plus en plus à ta maman et comme tu es grande aussi. Puis regardant autour de moi voyant Marine qui était assez timide pour s’avancer… Marine ! Viens ma chérie, viens me faire un gros câlin. je la haussais par la taille et la faisais tournoyer dans les airs, elle rirait aux éclats.

Bon, les enfants, aujourd’hui nous allons tous nous amuser à décorer le grand sapin qui se trouve dans la salle à manger et il faut que tout soit terminé avant l’arrivée de Martha, Vincent et Julien… Allez !.. Allez !.. Hop !.. Hop !.. Hop !

Toute la petite famille présente au manoir, enfin la joie de se retrouver, comme on dit « le mystère de noël » nous pouvions enfin jouir de notre famille, de nos enfants « Richard et aurore »,le fruit de notre amour, cet amour si vrai si pur, Ambre notre petite princesse que nous avions adoptée, notre rayon de bonheur, un amour de princesse, la joie qu’elle nous porte chaque jour.

Marine, qu’allait elle devenir ? Un an qu’elle est au sein de notre famille, la fille d’Alban et Ode, bien sure nous lui avons souvent parlé de ses parents, et comme nos enfants un jour elle nous appelle « papa, maman » quoi de plus normal pour une enfant de 18 mois ?d’imiter « ses frères et sœurs », puisqu’elle ne connaissait qu’eux .Il est vrai qu’elle est assez timide, mais quand mon tendre époux la fait tournoyer elle riait aux éclats, et rien n'est plus beau que les rires d'un enfant

Et notre petite Aurore, de plus en plus belle, et comme le dit si bien son père elle me ressemble en beauté et en sagesse, nous étions les plus heureux au monde, et au bord de la mer aussi que la joie règne chez nous. Quand j’entendais du bruit venant de l’extérieur.

- Mon amour tu es aussi merveilleux, je t’aime mon cœur, tu sais Vincent Martha et Julien arrivent.

puis lui chuchotant afin que les enfants n’écoutent pas, d’ailleurs trop exciter de décorer le sapin on entendait leurs rires et les battements de petites mains.

- Mon amour, je voulais te dire, Rubis et nos chevaux Mistral et Sorbonne, c’est julien qui les amènent aussi, et Martha, les bras chargée de cadeaux.
- Mais regarde qui est là c’est coco, elle nous porte une sapin..

Sortant devant la porte, je portais dans mes bras ma petite Aurore, quand Richard dans les bras de mon amour, Ambres se faufile entre nous, me tenant par la robe comme le font souvent les petites filles dont la vie changeait de lieux.

- Coco quelle joie de te voir, mais c’est un sapin ? « ben oui l’effet de surprise » mais entre, c’est un plaisir de t’accueillir chez nous, justement avec Wesley nous allions prendre une petite collation, tu te joindras bien à nous ?

Tout en regardant mon tendre amour, d’un air si complice, nous donnions les enfants à Louise et Sara,s'adressant à coco en tant lui faisant la bise.

C'est vraiment très gentille à toi cela nous touche beaucoup. soit la bienvenue chez nous.

Au bout d'a peine 5 minute, la jeune femme voit arriver le couple entourer de bambin. Souriant elle fit la bise a ses amis puis repondit aux question qu'helena lui posait sans meme lui laisser le temps d'en placer une.

Et oui je suis venue avec un sapin, je savais que vous veniez d'emmenager et je me suis dit que vous n'en auriez pas encore couper un, et je me suis dit que je ne viendrai pas les mains vide au moins.

Ca pour pas avoir les mains vide c'est sur qu'elle ne l'etais pas elles etaient pleine, avec les renes des chevaux qu'elle tenait fermement, pour eviter qu'il ne prenne la poudre d'escampette. Au debut elle voulait apporter des gateaux, mais un sapin c'etait beaucoup mieux surtout pour noel, et puis elle ne le regretta pas quand elle apercut le regard des enfants sur l'arbre coucher dans la cariole, curieux comme des petits renard. Puis helena la sortit des ses pensees en lui proposant une collations.

Je veux bien c'est avec plaisir que j'accepte avec ce froid un bon chocolat chaud fera le plus grand bien.

Puis la jeune femme regardait de nouveau les enfants.

Vous avez de tres beau enfants tout les deux et ils ont l'air tres sages. "puis se retourna vers Helena" Mais de rien tu sais que ca me fait plaisir que vous soyez venue a Eu, et c'est normal de bien acceuillir ses amis. Non ?? !!

Je reposais Richard à terre et suivi Coco et ma douce pour prendre une petite collation. Le café servi, je prenais ma tasse et sirota quelques gorgées tout en regardant ma petite princesse figée devant le grand sapin, la tête penchée en arrière, admirant la grande étoile en son sommet. Je ne pus m’empêcher de sourire devant cette image de l’émerveillement. Autant magique pour les enfants que pour les adultes. Une vague de tendresse m’étreignit et je me levais du fauteuil pour poser ma tasse et me dirigeais vers Ambre et m’accroupissant derrière elle, je la tenais par les épaules pour lui murmurer à l’oreille…

Alors, ma petite princesse, ça te plait ! Je crois surtout l’étoile…

Elle acquiesça de la tête puis se retourna doucement face à moi et glissa sa menotte dans la mienne pour me dire d’un air interrogateur…

Ho qu’elle est belle !... Dis papa. Mon petit papa … c’est quoi noël ?

Oh ! Ma petite chérie, Noël est une fête qui remonte très loin dans la nuit des temps. Noël est un jour traditionnel qui se fête le 25 décembre de chaque année au solstice d’hiver et elle donne l’occasion aux familles de se rassembler, et aux enfants d’avoir des cadeaux… Et surtout ne pas oublier que ton frère Richard est né le 25 décembre, jour de Noël et pour lui, on appelle ce jour anniversaire, c’est-à-dire que chaque année, au même jour, il a un an de plus par rapport à l’année dernière… Tu comprends ce que je veux dire, mon petit cœur !

Ambre me regardait avec de grands yeux puis comptant sur ses petits doigts…

Oui, mon petit papa, Richard aura un, deux ans demain.

C’est bien ça, ma princesse !

Je laissais Ambre admirait le grand sapin et revenais m’asseoir près de Coco et de ma douce.

Mais non, Coco, t’inquiète pas pour si peu, cela nous fera un sapin de plus à décorer et il aura sa place dans la chambre des filles… Elles vont le dévorer des yeux et elles seront enchantées d’en avoir un à elles toutes seules dans leur chambre.

Nous étions entrain de prendre une petite collation avec coco et mon tendre époux, je lui souriait en lui disant

- c'est vrai mon amour que c'est l'anniversaire de notre poupon , il est vrai que j'ai remarqué qu'il n'aime pas trop comme l’appelle comme ça, tu sais mon ange il a fait de grands progrès aussi, Louise m'a dit qu'il commençait à bien à parler, il arrive à bien associer des mots

Je me souviens de cette nuit du 25 Décembre 1650 ou notre fils richard a poussé son premier cri, c'était un beau et gros poupon d'ou est rester son nom
et notre petite Aurore aussi venait d'avoir 13 mois, elle est née aussi un 25 du mois de novembre 1651

bien sure j'avais demandé a Vincent et Martha de bien cacher les présents de noël, il valait faire vite car cette nuit, c'est la nuit de noël , une fête pour les enfants et pour les grands car quelque part nous avons tous au fond de nous un souvenir de noël

je me souviens lorsque j'étais enfant, il fallait se cacher attendre le moment venu pour enfin offrir les plus beaux présents que nous avions confectionner nous même, que de souvenirs me traversa l'esprit.

quand ma petite princesse ambre vint vers moi , je lui caressais ses belles petites boucles qui faisait d'elle pour moi, la plus jolie et gentille des enfants

Fichtre que non, il n’aime point ça du tout, notre Richard et nous le fait savoir et comprendre. Il aura un fort caractère celui-là ! Et tout à l’heure, il disputait sa sœur Ambre qui voulait l’aider et comme elle est douce et gentille, il en profite, ce galopin. Louise doit avoir une patience d’ange avec lui mais il ne faudrait point qu’elle le laisse trop faire aussi… Oui, j’ai remarqué qu’il associait mieux les mots et qu’il avait fait des progrès mais point en sagesse.

Je regardais ma douce Ambre se diriger vers sa mère. Je me remémorais cette nuit de grand froid de novembre 1649 où cette enfant avait été abandonnée dans un panier, devant les grilles du Manoir de l’Orchidée, souffrant de malnutrition, de froid et de manque de soins. Un grand frisson me parcourait l’échine rien que d’y penser. Maintenant, elle avait un nom, une famille et elle était en bonne santé et je remerciais le Très Haut pour sa bonté et d’avoir guidé mes pas vers elle. Elle nous le rendait au centuple, gentille, douce, affectueuse, attentionnée… Puis mon regard se posa sur notre amie Coco qui sirotait son chocolat chaud tout en étant dans ses pensées. Je souriais à tout cela, me disant que la vie ici, était douce et chaleureuse et qu’il n’y avait point de plus beau que notre famille et nos amis auxquels on pouvait compter, me rappelant ainsi que nos amis de Paris n’étaient point encore arrivés.

Coco se leva de son fauteuil pour prendre congé de nous.

Ma chère amie, tu te sauves déjà !... Tu as raison, c’est encore le capharnaüm avec toutes ces caisses et malles dans les coins. Il a fallut rapidement préparer le sapin de Noël et avec les enfants, nous avons simplement paré au nécessaire… Pas de soucis, tu passes quand tu veux et lorsque nous serons bien installés, nous t’inviterons à manger et pourquoi pas avec Esteban.

je souriais à mon tendre époux, lorsqu’il venait de dire que notre fils avait fait des progrès. Mais pas en sagesse. ce n'est qu'un bébé, c'est vrai, je regardais ma douce Ambre, la pauvrette et dire que nous l'avions adopté, pour nous c'est notre rayon de soleil, une petite fille, notre princesse de cœur, mon tendre amour m'avait dit, il y a bien longtemps, comment il l'avait trouvé devant chez lui, un tout petit bébé abandonné qu'il avait recueillie, et comment elle avait fini un laps de temps chez sa nourrice Louise.

Un jour Wesley m'avait expliqué,comment son épouse Oriane est morte, dans quelle condition elle a été assassinée, pour avoir démantelé un complot contre le roy, elle était militaire et de plus lieutenant, elle avait eu le courage d'affronter des brigands, complotant contre sa majesté, hélas, face aux brigands elle n'avait aucune chance ils étaient armés de pistolets elle est morte foudroyée, d'un coup d'épée planté au niveau du coeur, durant ses fonctions, quelle courage pour cette dame qui a donné sa vie pour sauver le roi, sans avoir eu les honneurs militaires de son rang. C'est pour cela que mon tendre époux était ravi lorsque je lui avait dit que je quittais la caserne, ho je sais, si j'étais encore militaire il me laisserait le choix, mais mon choix est d'être auprès des miens de les aimer les choyer.

Je connaissais les souffrances de mon tendre amour, tout ce qu’il avait supporté, nous en avions parlé longuement à Rouen lors de l'inauguration de Ste Madeleine.

Puis lors de notre mariage, j'avais dit à Wesley que nous irions chercher Ambre et que nous l'adopterions, ce jour là! son visage s'illuminait de bonheur, si aujourd'hui Ambre, c'est une jolie, belle et affectueuse petite fille c’est que nous lui apportons tout notre amour et elle nous le rend bien,

- Tu pars déjà ? Coco c'est vrai que c'est encore un peu le bazar, et comme te dit Wesley..Oui pourquoi pas venir dîner chez nous avec Estéban cela nous feras le plus grand des plaisirs.

déjà il se faisait très tard lorsque louis en compagnie de Sara venaient chercher les enfants pour les faire manger et les mettre au lit , c'est que demain pour eux pour nous est une grande fête aussi, Coco parti je me trouvais seule avec mon tendre époux, je m’approchais prés de lui, lui prenant la main pour aller s’asseoir un instant devant la cheminée.

- Mon amour ? C’est vrai que nous sommes bien, je t'aime mon ange, tu es toute ma vie, la vie ici est si paisible malgré nos fonctions, Coco et Estéban sont si gentils, et puis on sent bien qu' ils ont le cœur sur la main.

Notre amie Coco venait de nous quitter et il était grand temps pour les enfants d’aller manger et dormir car pour eux, encore si jeunes, ils s’en étaient donnés à cœur joie pour décorer le sapin et Richard commençait à ronchonner pour son estomac et Aurore se frottait les yeux quand elle était fatiguée et avait sommeil, Ambre quand à elle, si elle avait faim et sommeil, savait se retenir et Marine ne se plaignait jamais, toujours timide et égale à elle-même. Mais, comme ils étaient tous des adorables petits anges, nous leurs passions, de temps en temps, certains petits caprices innocents.

Restant seuls, ma douce, me tenant la main, m’entraîna vers le sofa devant la cheminée. J’enlaçais ma tendre épouse par les épaules et sa tête posée contre la mienne, nous regardions les flammes dansaient dans l’âtre de la cheminée et le calme retrouvé, bien calfeutrés l’un contre l’autre dans cette douce chaleur qui nous enveloppait, nous étions bien et heureux d’avoir satisfait pleinement les enfants dans l’attente de leurs cadeaux.

C’est vrai, Coco et Esteban sont très gentils et confiants et j’aime travailler dans cette ambiance intelligente et non conflictuelle comme au bon vieux temps… Je pensais à demain tout en souriant… Je t’avouerais, mon amour, que je suis autant impatient que les enfants, d’être à demain pour les voir faire avec leurs yeux admiratifs et dévorants et leurs gestuelles maladroites à ouvrir les paquets, accompagnés de cris de joie. Instant magique et merveilleux pour nous tous… Ben oui, ma chérie, il n’y a point que les enfants qui ont des cadeaux, hein ! Regardant ma douce d’un petit air amusé... En parlant de cadeaux, j’espère que Vincent, Martha et Julien n’auront point eu de problèmes en venant jusqu’à Eu, surtout par temps de neige. Il commence à se faire tard et ils ne sont toujours point arrivés. Le souci commence à m’étreindre, pas toi ?

Je soupirais profondément et changeais de conversation…

Tu sais quoi, mon amour, depuis cette histoire avec la Chancelière puis mon entrevue avec le Roi, il faut nous attendre au pire avec ces gens-là, ils sont mesquins, calculateurs et ils veulent me faire payer très cher ce que tu sais. Je suis leur bête noire et leur tête de turc et je ne sais point qui est le traître qui m’a vendu au Monarque et dans quelle intention, peut-être dans le cadre d’un échange ou d’un chantage mais j’arriverai bien à le savoir. Tu sais qu’à la vue d’une bourse bien remplie de pièces de louis d’or, bien des langues se délient et je connais beaucoup de monde même dans ces trous malfamés qu’est la Cour des Miracles. Tu sais, ces brigands et ces marauds qui y vivent font souvent des miracles quand on en paye le prix. Même dans les bouges du port, tu trouves n’importe qui pour les sales besognes et fait moi confiance, je saurais bien qui m’a vendu ou fait de moi une monnaie d’échange et tu sais fort bien quand j’ai quelque chose qui me trotte dans la tête, c’est point bon.

Une petite moue quand ma douce ma parla de nos gens de maison et cela me satisfaisait qu’à moitié et même si j’avais pleinement confiance en eux, je restais point trop rassuré par leur retard. Mais ne voulant en n’aucun cas l’inquiéter, j’acquiesçais de la tête avec un sourire en coin.

Oui, tu as raison, mon amour, je m’inquiète beaucoup trop.

Mon visage changeait de couleur et devenait presque livide lorsqu’elle me répondait sur la trahison dont j’avais fait l’objet. Je me demandais comment le Roi avait-il été renseigné et par qui ? C’était évident que celui ou celle qui restait dans l’ombre, voulait lui faire payer très cher sa liaison amoureuse avec la défunte Reine mais pourquoi et dans quelle intention ? J’avais pensé à Mathilde, la domestique qui lui était attachée personnellement, elle avait, elle aussi disparue.

La toute dernière fois que j’avais vu Loysse et ma fille Elisabeth, c’était dans ses appartements des Tuileries, le 19 juillet 1652, jour de l’accouchement et de la naissance de notre fille puis elle était partie de Paris avec Elisabeth sans me prévenir, sans me donner des nouvelles ni d’adresse. Elle m’avait laissé choir complètement, j’avais cherché à comprendre mais en vain et il était plus qu’évident, qu’elle m’avait volontairement isolée de ma fille. A savoir même, si le Roi était au courant qu’Elisabeth n’était point sa fille légitime. Comment le savoir ?

Une seule solution s’imposée et je mettrais tout en œuvre pour le savoir car je voulais retrouver ma fille, c’était mon sang, ma chair et ma douce épouse était au courant pour Elisabeth et nous ferons tout notre possible pour la récupérer et l’adopter comme notre fille à part entière parmi ses frères er sœurs, c’était une De Lhavilland et non une de la Brie en Carly. Elle avait déjà cinq mois et je ne la connaissais point.

Je cogitais sans relâche en me disant que logiquement, si, il ou elle m’avait dénoncé au Roi en donnant mon nom, il est probable qu’il ou elle Lui avait fait savoir qu’Elisabeth n’était point sa fille mais alors pourquoi le Monarque avait passé sous silence le fait qu’Elisabeth n’était point sa fille mais la mienne, pendant notre entretien à Amiens. Plus que bizarre, incohérence que tout cela, Il s’amusait de moi en me laissant dans l’ignorance la plus totale et j’avais l’impression depuis cette entrevue avec le Roi, d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je répondais à ma douce en secouant négativement la tête.

Non, il n’en est point question, c’est une affaire que je traiterai personnellement et je ne veux en aucun cas te mettre en danger. S’il m’arrive quelque chose, tu seras là, pour les enfants, ils ont besoin de toi. Tu sais que je donnerai ma vie pour toi et les enfants et ma fille Elisabeth et je ne l’abandonnerai point car elle est aussi mon sang et ma chair, quitte d’aller chercher de l’aide jusqu’à la Cour des Miracles… Oui, et je suis bien conscient qu’il y a beaucoup de risques mais l’enjeu en vaut la peine. Cela prendra le temps qu’il faudra mais je me battrai à font pour l’avoir et j’aurai la tête de cette pourriture qui m’a vendu, j’en fais le serment devant Pascal.

J’avais l’esprit qui bouillonnait, mes idées et les siennes s’entrechoquaient dans ma tête, je fermais les yeux pour tout remettre en ordre afin d’avoir un semblant de cohérence mais rien se raccordait sur cette illogique lignée. La contrariété d’être impuissant et dans l’ignorance encore de certains évènements, m’empêchait d’être lucide dans mes raisonnements d’où mon emballement aux sages et intelligents propos de ma douce.

Excellent, ma chérie, oui tu m’as donné une idée géniale ! Commencer par le début de la fin et remonter la filière et faire aussi le sens inverse avec les dates, des noms et les évènements qui se sont déroulés dans chaque ville puis les converger. Retracer le parcours de Loysse, à partir de la naissance d’Elisabeth jusqu’à son trépas mais là, nous ne savons point grand-chose, par contre comme tu me le signifies, il serait plus judicieux de remonter la filière. J’irai glaner des renseignements et voir certaines personnes de confiance quitte à me rendre à Paris et à la Cour des Miracles. Je ne peux point laisser passer, c’est trop grave. Ils veulent ma peau et moi j’aurai la leurs. Mon nom a été vendu et par la même occasion, celui de ma fille Elisabeth puisque le Roi aura probablement répudié la pauvre enfant, comme un os qu’on donne à un chien. Mais à qui ? Et où se trouvait-elle ? Voilà la personne qu’il me faut rechercher et j’aurai la peau de ce traite, de cette ordure, je le jure sur tout ce que j’ai de plus cher au monde, foi de Wesley.

Je pensais à une chose qui me titillait…

Mon amour, je pense à une chose qui a son importance. Quand j’ai mis au monde Elisabeth, le Roi avait été prévenu de sa naissance. Hors, si mes souvenirs sont exacts, pourquoi le Monarque a passé sous silence sa naissance car je n’ai jamais vu d’annonce royale annonçant sa naissance comme Il l’avait fait savoir publiquement pour le Dauphin et sa bâtarde de fille. Là, il y a anguille sous roche car s’Il ne l’a point fait savoir c’est qu’Il était peut-être ou déjà au courant pour Loysse et moi et Elisabeth… Etrange et troublant, tu ne trouves point ? Tout Roi qu’Il est, il a fait une erreur monumentale en ne la déclarant point publiquement comme l’exigeait le protocole mais il me faut des preuves tangibles pour savoir si le Roi faisait bien partie de ce complot tout en criant trahison de ma part pour sa divine personne… En plus, tu sais quoi ? Il m’a reproché de ne point être franc et que c’était la première fois qu’Il m’entendait dire la vérité. C’est se foutre du monde, le Monarque franc, alors moi, je suis la pucelle d’Orléans dans toute sa vertu.

Je pensais aux dernières paroles de ma douce…

Si c’est bien à celui auquel tu penses, je vais te le dire… Le dernier en date qui l’aurait côtoyé, c’est Luc dit Neu, le moine du Mont Gaulefier. Le Mont me laissait à penser que peut-être par déduction, serait bien un endroit pour y cacher ou se cacher… Hum ! Mais oui, voyons, pourquoi pas ? Je connaissais assez bien le Mont pour y avoir fait une guerre papale. Mais bon, rien ne le prouve tant que je n’aurais point poussé plus loin mes investigations. Ma fille avec les soutanes, impensable, ils n’ont rien à foutre d’une bâtarde royale quoiqu’on ne sait jamais avec les curetons. Ils prêchent la bonne parole et la bonne foi par devant et certains font les pires choses par derrière que Pascal et le Très Haut en deviennent cramoisi sous l'effet de la colère. Je n'ai aucune confiance en ces gens-là ! Surtout en ce Luc, il m'a l'air fourbe et me fait penser à une personne sournoise et hypocrite qui feint l'honnêteté.

Dressant l’oreille, j’entendais des crissements de roues sur les cailloux de la grande allée menant jusqu’au perron du Manoir. Le sourire était revenu sur mes lèvres et mon visage avait repris des couleurs normales.

Enfin, les voilà ! Bon, ma chérie, nous reparlerons de tout cela, plus tard… Allons vite les accueillir, je languis tellement de les revoir.

Je fermais les yeux tout en serrant la main de mon époux, je savais qu’il avait besoin de moi pour retrouver sa fille, tout se mélangeait dans ma tête, en fronçant les sourcils, je restais attentive aux dires de Wesley, je lui en voulais de m’avoir trompé, mais dans sa grande clémence, le très haut m’avait accordé la grâce d’être à l’écoute, de ne point juger, il me faudra du temps pour estomper ma peine, mon chagrin.

Je secouais la tête en me disant que c’était une mauvaise idée d’aller à la cour des miracles, j’avais mal au fur et à mesure de ses paroles, mais bien sûr comment ne pas y avoir pensé plus tôt ?

-Tu crois que c’est un coup monté ? Que le roi pouvait être au courant de ta liaison avec la reine ? Je crois aussi qu’il y a quelque chose qui cloche.
Depuis la naissance de ta fille, la reine avait quitté le Louvre, à mon avis ce n’est pas à Paris que tu trouveras une filière. Le roi n’as pas fait d’annonce pour la simple raison qu’il était au courant, car on sait combien au Louvre tout se sait, et qui sait si ce n’est pas la domestique qui a mis au courant le monarque de ta relation avec la reine ? Par jalousie ? Lorsqu’Elisabeth est née, qui devait avertir le roi ? De la naissance ? La domestique. Non.

Tout s’embrouillait dans mon esprit les dates, les évènements, quand Wesley vient à me parler de Mont, j’avais aussi fait la guerre au Mont, c’était un vrai labyrinthe, entre les galeries souterraines et des murs infranchissables.

-Mais mon ange ! j’y pense ? Tu te souviens quand nous avions fait la guerre au Mont, le pape …oui..Le pape valentin 1er avait recueilli ceux qui avaient détourné les louis des caisses royales de Normandie, le Roi Alexandre-le fier avait ordonné le siège du Mont et si …


La peur me tiraillait le ventre à cette idée et si sa fille Elisabeth se trouvait au Mont, non ce n’est pas possible et pourtant tout semblait plausible, que tout cela serait un coup monté entre les représentants de Pascal et le roi, je me posais la question. Pourquoi ?dans quel but ?

Quand on entendit la calèche dans l’allée, un sourire illuminait mon visage, enfin Vincent, Martha et Julien arrivaient.

- Oui mon cœur, allons les accueillir, je suis contente de les voir parmi nous, moi aussi je me languis de les voir.

Les fêtes se sont bien passés dans la joie de noël, les enfants on été très gâtés, entre autre, Richard avait eu son cheval à bascule, Ambre son plus beau cadeau, son poney qu’elle aimait tant, Aurore et Marine, une poupée de chiffon que Martha leurs avait confectionnée, et le repas fut encore à la hauteur, grâce à Martha aidée de Sara... Et nous avions laissé cette discussion en suspense.

[Le 24 janvier 1653]

Les fêtes de fin d’année passées, nos gens de maison étaient repartis sur Paris, je me rendais souvent en la capitale pour les vignes et nous avions suspendu notre conservation jusqu’à ce jour.

Mais voilà, j’en savais bien plus, que mon époux n’en savait, il y a quelque temps le 9 janvier 1653 exactement, j’hésitais à lui dire, de peur qu’il ne fasse une bêtise, j’avais peur pour mon époux. Ce soir là du 24 janvier nous étions installés devant la cheminée, nous aimions nous retrouver ainsi blottis l’un contre l’autre, pourtant je gardais en moi un secret le concernant, je n’avais pas le droit de lui taire. C’était avec l’esprit torturé que je lui devais la vérité, j’étais très inquiète que mon époux ne fasse l’irréparable.

Le regardant dans les yeux, « mais comme je l’aimais encore plus que jamais » ainsi que son regard d’un bleu azur me fera toujours craquer.

- Wesley, il faut que je te parle, surtout écoute moi bien, je sais où se trouve ta fille….. Elle est au Mont, c’est le roi lui-même qui me l’a dit de sa propre bouche en taverne. Lorsque je suis allée à Paris pour mes vignes en date du 9 janvier, je me trouvais en taverne pour me réchauffer un peu , avant de reprendre la route pour EU ... le monarque est rentré, j'ai fait une révérence et voilà ce qu'il m'a dit après m'avoir dit bonjour « madame vous n’êtes pas s’en savoir que votre époux a eu une enfant avec ma femme la reine, à moins qu’il vous l’a caché aussi ? » je lui ai répondu « êtes vous sûr majesté qu’il soit de mon époux ? Et comment voulez-vous que je le sache ? Je n’allais pas lui dire « oui je le sais, bien sûr que je le sais » je le sentais un peu gêné, mais apparemment soulagé aussi de m'avoir révéler, ce que je savais , puis je lui ai demandé où se trouvait l'enfant, il m’a répondu « chez les moines au Mont »....ne la cherche pas ailleurs, je crains mon ange que ta fille ne serve de monnaie d’échange aussi.

[Le 24 janvier au soir]

Depuis quelques jours, je voyais et lisais en elle comme dans un livre ouvert, ma douce pensait souvent comme si elle se trouvait seule avec un regard vide de toutes expressions et cela depuis qu’elle était revenue de Paris et cela me mettait mal à l’aise, me demandant ce qui la tracassait. Comme si de rien n’était, elle vaquait à ses occupations avec le sourire, la gentillesse et la douceur qu’on lui prêtait. Quand je lui en parlais, elle me répondait de ne point m’inquiéter, qu’elle allait bien, que c’était qu’une fatigue passagère. Depuis la veille de Noël, nous n’avions plus abordés l’histoire de ma fille Elisabeth. Mais ce soir, l’objet de la tracasserie s’éclata au grand jour. Je l’écoutais sans l’interrompre et j’en fus abasourdi surtout sortant crument de la bouche royale. Il venait de lui mettre une gifle monumentale, heureusement qu’elle était au courant de tout. Lui, qu’on prétendait raffiné, courtois, intelligent, et bien, Il aurait des leçons de savoir vivre à recevoir si ce n’est de tact et de respect envers une femme et une mère de famille qui n’avait rien à se reprocher. Il avait de la chance d’être le Monarque, autrement Il aurait reçu mon gant en travers de la figure. Mais bon, les faits sont là, et d’un côté j’avais eu mon renseignement, Elisabeth était bien au Mont chez les moines.

Au Mont Gaulefier ? Mais que fait-elle chez les moines ? Et pourquoi tu me le dis que maintenant ? Alors, je comprends bien que si nous n’en avions point parlés, tu te serais tue !... Tu vois, mine de rien, tout s’assemble au fur et à mesure…

Fort bien, remontons la filière… Si je me rappelle bien, Luc dit Neu avait fait paraître une annonce de l’Eglise Pascale de Paris pour que sonnât le glas en mémoire de la Reine Loysse qui aurait fait une chute mortelle de cheval, c’était le tout début du mois d’octobre 1652 puis le 06 octobre, le cortège funèbre venant de la ville d’Eu pour la crypte de la Basilique Saint Romarin de Paris où nous nous sommes rendus. Finalement, la source étant la ville d’Eu et que tout a été régenté et orchestré par Luc dit Neu qui réside à Eu, aussi….

Hum ! Je crois, ma chérie, qu’on tient le bon bout. Comme le moine traîne son nez un peu partout et beaucoup dans les affaires des autres, la Reine a du se confier à lui et il doit être au courant de tout ce qui me concerne et je suis quasiment certain que c’est lui qui a pris ma fille Elisabeth avec l’accord sûrement du Roi et la cache probablement au Mont où il réside aussi. A-t-il eu des complices dans cette affaire ? A se demander aussi, si la Reine Loysse aurait guidée le moine à dessein avant sa mort pour me punir et me soustraire ma fille Elisabeth car le Roi m’a dit qu’il y avait un moment que je n’étais plus sous la protection de la Reine et que celle-ci était très en colère contre moi…

Alors, plusieurs hypothèses se posent, lesquelles ?

Primo, pourquoi le Roi a passé sous silence la naissance d’Elisabeth ?
A mon avis, deux réponses s’imposent, le Roi devait être au courant depuis le début de ma liaison avec son épouse ou alors, c’était un oubli de taille de sa part, par non respect du protocole et de la bienséance faisant bien ressortir qu’Elisabeth n’était point sa fille légitime.

Secondo, le Roi était au courant que j’étais « si » intime avec son épouse lors de notre entrevue du 21 novembre 1652 à Amiens.

Tersio, le 09 janvier 1653, le Roi t’informe en taverne de Paris que j’avais eu une fille avec son épouse et qu’elle se trouvait au Mont chez les moines.

Supposons qu’il a du se passer une entrevue entre le Monarque et le moine en secret car ce sont des choses qu’on ne fait point savoir en public et comme les écrits restent et peuvent servir de preuves. Luc aurait lâché le morceau c'est-à-dire aurait donné mon nom au Roi et lui aurait appris qu’Elisabeth était ma fille et non la sienne. Mais ce que j’aimerai bien savoir pourquoi le moine aurait bavé et dans quel but ? Et pourquoi Luc dit Neu ? On ne se connaît point outre mesure et je ne pense point lui avoir fait quelque chose de nuisible alors pourquoi agit-il de cette façon envers moi… Peut-être le profit de tirer je ne sais quoi par le chantage, transactions, argent, titres, échanges, terres, peut-être un partage du Royaume de France ?

Un long silence s’installa pour me donner le moyen de penser dans l’interrogative sur ce qui aurait pu se passer, cherchant des réponses à mes propres questions. Toujours des suppositions, mais bien sûr…

Fichtre que diantre, aurais-je mis le doigt dessus ? Mais, oui, ce serait peut-être la seule raison car depuis longtemps les moines pleurent misère pour avoir l’indépendance des terres du Mont et cela date depuis septembre 1649 de par l’annonce du Chancelier, Gardes des Sceaux, François de Savoie-Nemours. Je m’en souviens fort bien, j’étais à Paris, dans l’armée royale…

Par Pascal ! Mon amour ! Un Etat dans un Etat, tu t’en rends compte, si le Roi cède à cela, ce sera la plus pire des erreurs qu’Il aura faite dans sa vie. Déjà, on se fait grignoter un peu plus, chaque jour, les français s’engagent dans la Garde Pontificale alors que l’Armée Royale du Royaume de France est en manque d’effectif et les moines étalent leurs tentacules en officiant un peu partout dans le Royaume de France tout en étant résidents. Ce sont Luc dit Neu et Delarosa qui tirent les ficelles étant donné que le Pape est inexistant. Ils sont là pour prêcher la foi en Pascal et la bonne parole mais en dessous, ils veulent fermement que le Roi de France et de Navarre leurs cède les terres du Mont qui n’ont jamais pu avoir par les précédents règnes…

Le Mont doit rester absolument terres de France et cela me fait peur, mon amour ! Le Roi n’y connait rien en politique et ce qui l’intéresse, à priori, c’est ce qui se trouve dans son lit, dans son verre et dans son assiette ou bien parader dans les cérémonies et les tavernes, tout le reste, il s’en contrefout et les moines le savent fort bien et s’ils peuvent en tirer profil, ils n’ont point froid aux yeux, ils le font… Mais à quel prix ? Un nom et une enfant innocente !!!

Maintenant, je comprends tout, ma fille Elisabeth et moi-même, nous allons servir de monnaies d’échange rien que pour un territoire. Et j’en mettrais ma main à couper si la cause de cette trahison n’est point la raison. L’avenir nous le dira, en priant le tout Puissant que je me trompe complètement.

Je soupirais profondément à l’alternative des faits supposés. Je te donne ou te vends une trahison et toi en contrepartie tu me cèdes les terres… Je serrais encore plus ma douce épouse tout contre moi sentant sa propre chaleur irradiait tout le long de mon corps comme un appel à l’apaisement de mon esprit.

Ô Mon amour, que ne ferais-je sans toi ? Pour l’amour, le soutien, la fidélité et la confiance dont tu me dotes. Ai-je, en vérité, le droit de te mériter ? Et je regrette sincèrement de t’avoir trompé et humilié, tu ne le méritais point… Pourras-tu me pardonner, un jour, tout le mal que je t’ai fait ?